Profession : Ancien Spectre, désormais chasseur de primes et d'artefacts Habitation : Kadara, mais aussi beaucoup sur ton propre vaisseau, le LWSS Leviathan
Oh No, here we go
Port-Kadara |
En ayant toujours connu le Nexus pendant une majorité de ta vie, te retrouver du jour au lendemain sur Port-Kadara avec comme seul point de repère les quelques excursions que tu avais pu faire dans les badlands pour des missions somme toutes assez sommaires durant ton passé de Spectre, ça avait été un choc cuisant. Tu avais pu retrouver d’autres repères, quelques têtes connues qui ne semblaient pas tout de suite enclines à te détester. Dixie était l’une d’entre elle, malgré tout. Même si vous vous détestiez pour la forme, tu avais dans le cœur l’intuition que ce n’était pas forcément le fond de la chose. Après tout, si vous vous détestiez tant que ça, l’un comme l’autre, vous auriez fini par dégainer l’arme et en finir. Après tout, à Kadara, ta mort n’aurait eu que peu d’impact, et certainement pas sur lui. Au contraire, il aurait même peut-être pris quelques galons pour avoir abattu un ancien spectre de sang froid sans même un regard en arrière. Pour ces quelques raisons, dont celle majoritaire qu’il n’avait encore jamais pointé un pistolet sur ta tempe, tu te doutais que la haine qui devait soit-disant se stimuler entre vous n’était justement que factice. Bien sûr, il y avait du ressentiment, l’un comme l’autre, l’un vis-à-vis de l’autre, c’était une certitude, mais pas au point de véritablement appeler ça une haine viscérale qui pouvait amener à ce que du sang soit versé d’une manière ou d’une autre. Bien sûr, les choses n’étaient rarement aussi simples, et tu savais bien que votre relation se trouvait plus aisément dans la zone grise que dans une zone parfaitement noire ou une zone parfaitement blanche. Après tout, il t’enquiquinait, tu l’enquiquinais, c’était de bonne guerre, mais c’était surtout bâti sur des fondements précaires et des maladresses qui ne se justifiaient pas vraiment désormais, sur lesquelles on pouvait presque crier à la préemption. Mais là encore, ce n’était pas le cas. Peut-être parce qu’il était plus simple d’acter sur ce qui était déjà existant et était devenu routine plutôt que d’essayer de parler, de discuter comme des adultes et de réduire à néants les quelques troubles qui obscurcissaient une relation qui aurait, aisément, pu devenir une amitié. Peut-être pas solide comme celles que tu entretenais avec d’autres, forgée par le temps et un nombre incalculables d’épreuves encourues, mais quelque chose qui t’aurait peut-être pas tant donné envie de te trouver des hobbies illégaux à ton arrivée ici. Ceci dit, même si ceux-ci n’étaient pas parfaitement légaux, ça ne t’empêchait pas vraiment de les apprécier. Ça ne t’empêchait pas de trouver un certain exutoire et un certain moyen de survivre dans cette ville où, même avec ton galon désormais affirmé en tant que mercenaire, on trouvait toujours le moyen de pointer une cible sur ta nuque comme si tu étais toujours affilié à ceux qui t’avaient un jour embauché pour faire leur sale boulot. D’une certaine façon, tu étais toujours lié à eux, mais pas de la même manière, clairement pas de la même manière, mais c’était visiblement suffisant pour certains pour essayer, de temps à autres, de foutre la merde dans tes affaires et de rendre ton habitation ici plus complexe qu’elle n’était censé l’être à la base. Oh, tu n’étais pas idiot, tu savais très bien que cette cohabitation avec des êtres qui n’étaient pas aussi criminalisés que prévus, mais tout de même plus hargneux et plus dangereux que ceux sur le Nexus, ne serait pas une tâche aisée, mais tu prenais une certaine fierté à être quelqu’un d’adaptatif, flexible, qui arrivait sans trop de difficulté à trouver son chemin dans l’adversité d’une nouveauté telle que celle-ci. Ça c’était avéré plutôt vrai, maintenant que tu trouvais ton nid. On t’emmerdait toujours, mais de manière plus moindre, les mois s’étant étiré, et ta cible ayant considérablement rétrécie, tant que tu ne cherchais pas à marcher sur les plates-bandes de gangs déjà existants et dont la domination se faisait sentir sans trop de mal dans certains quartiers ou dans certains lieux. N’en demeurait que voir Dixie, ce soir, sous un autre jour, loin des confrontations compétitives qui animaient votre relation somme toute bancale, c’était presque un soulagement, et une véritable bouffée d’air frai, malgré ton acclimatation de plus en plus tranquille en ces lieux.
Ce n’était pas courant que tu utilises ses termes avec le jeune homme, préférant le qualifier de tous les adjectifs qui se rapportaient à l’emmerdement ou à l’emmerdeur, tout simplement. Mais, il n’empêchait que tu étais plutôt content de voir comme la soirée se goupillait, et comment, pour une fois, elle ne se torpillait pas en un méli-mélo d’emmerdes sans précédents dans lequel le karma jouait fatalement un rôle conséquent. Après tout, tu ne voyais pas d’autres excuses à votre merdier ambulant, et à cette facilité avec laquelle vous vous retrouviez pris au piège d’emmerdes et d’obstacles sans nom qui n’avaient de cesse de vous compliquer la tâche quand un contrat vous tombait dans les mains, à l’un comme à l’autre. Alors, oui, peut-être que lui proposer un tour dans ta flycar était un peu osé compte tenu des circonstances et de l’aspect bancal de votre relation grisâtre, mais tu trouvais que ça faisait sens. Peut-être était-ce encore les émanations virtuoses et légères de l’alcool qui te donnaient des pistes probables de conneries à réaliser. Ce n’était là pas véritablement improbable, même si tu étais encore parfaitement lucide – suffisamment pour conduire et avoir les idées claires du moins. Tu étais encore plus étonné de le voir accepter et de le voir te suivre presque docilement jusqu’à cette voiture un peu cabossée et usée qui était la tienne, et qui, derrière l’appareillage un peu charnu, était bien plus puissante qu’elle n’en donnait l’apparence d’une première impression. Tu humais, toutefois, aux paroles de l’humain, avec une certaine attention fixée à ce qu’il pouvait bien dire. Je vois. Tu te contentais de répondre, parce qu’il n’y avait pas grand-chose à répondre d’autres, et que pour une fois, tu ne te voyais pas le charrier sur quelque chose qui était malheureusement assez naturel et sur lequel il ne pouvait rien. Le charrier sur le poteau qu’il avait peut-être réussi à se prendre en pleine tronche ou un mur, c’était une chose, mais une réaction naturelle du corps. Oui, bon, tu avais envie de le charrier, sur la condition un peu faiblarde des humains, et encore plus quand ils étaient sous l’influence de l’alcool, mais pour une fois, tu te taisais. Pas question de foutre en l’air cette soirée. Nope. Je mettrais du chauffage, dans ce cas. Tu finis par rajouter, avec un petit sourire qui faisait trembler légèrement tes mandibules dans ce qui était l’équivalent turien d’un sourire humain. Tu gardais pour toi toutes les petites vannes que tu aurais pu sortir sur lui, sur la fragile constitution humaine. Pour une fois. Pour une fois, tu allais garder la trajectoire que cette soirée prenait, tu n’allais pas chercher à la dévier, pas quand elle était presque bienvenue, quand pour peu, il y avait l’illusion que vous étiez amis. Presque. Presque. Toutefois, tu déportas rapidement ton attention sur le jeune homme et le froid qu’il pouvait ressentir sur l’engin que tu avais l’habitude de conduire, que tu aimais conduire jusqu’à ce que tu perdes toute notion de sécurité, quand il n’y avait plus que le vide en haut et en bas, plus que l’adrénaline pour te pousser à augmenter la vitesse. Tu t’installas alors, observant du coin de l’œil le jeune humain faire de même non sans un sourire en constatant l’ignorance de ta remarque. Tu commenças à pianoter sur les contrôles, de façon à ce que tous les paramètres soient au vert et que tout fonctionne correctement. Tu n’oublias également pas d’augmenter légèrement la température du véhicule pour combler le potentiel froid que le jeune homme pourrait ressentir. De toute façon, une augmentation n’allait certainement pas te déranger, toi qui aimait autant la chaleur que les créatures du désert. A sa réponse, toutefois, tu hochas doucement la tête avec un léger rire qui s’échappa de tes cordes vocales. Tu sais, Dixie, je ne peux rien te promettre là-dessus. tu répondis non sans un sourire, autant visible que palpable dans le timbre de ta voix soudainement bien plus amusée alors que tu vérifiais les derniers contrôles et que tu verrouillais le véhicule pour ne pas qu’il y ait d’accidents. Mais eh, je vais essayer. Tu rajoutas alors que tu démarras les moteurs, l’engin commençant à ronronner doucement alors que vous quittiez déjà quelque peu le sol, pas assez pour qu’il y ait un problème si jamais les moteurs lâchaient, mais assez pour avoir légèrement mal si jamais quelqu’un décidait d’être dessous. Tu laissas tes doigts glisser sur le panneau holographique pour paramétrer la vitesse et l’altitude avant de prendre les vieilles commandes en main. Vieux modèle, vieille manière de conduire. Parfait. Tu appuyas sur un bouton au centre du panneau de contrôle, laissant un filet de musique – très léger, à volume bas, contrairement à ton habitude – remplir l’habitacle. C’était suffisamment fort pour que ça s’entende, mais suffisamment bas pour que ça n’emplisse pas non plus le champ d’attention. Mains sur les contrôles, tu tiras rapidement dessus pour faire se décoller l’engin, grimpant rapidement au-dessus des bâtiments et en quelques manœuvres expertes, vous étiez au-dessus de Port-Kadara, illuminée par les spots nocturnes. Je te laisse cinq minutes pour observer Port-Kadara de haut, après…. Tu observas les paramètres, laissant ta phrase en suspens, laissant planer un léger suspens alors que tu analysais les données de ta flycar pour ce que tu pouvais potentiellement prévoir. Il se pourrait qu’on chute. Tu lançais comme si de rien n’était alors que tu conduisais doucement, à une vitesse raisonnable, au-dessus de la ville pour qu’il ait une vue complète du panorama de la ville, et même au-delà, les badlands à peine visibles par manque de luminosité.
Dixie Mebrak &Sylhas Astros
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Sylhas aurait pu se moquer de lui de bien des manières, d’autant que Dixie lui facilitait grandement la tâche. D’ordinaire il n’aurait pas laissé paraître tant de failles, et surtout il ne se serait pas montré aussi imprudent, mais l’alcool faisait son effet et Dixie en était la victime parfaite. Autant dire qu’il regrettait ses décisions plus tard, lorsqu’il aurait complètement évacué la boisson de son système. Pour l’heure, en tout cas, il profitait de la soirée. Et le turien ne lui rendait même pas la tâche compliquée – ce qui en soi était légèrement suspect, mais passons – parce qu’il semblait tout autant de bonne humeur que l’était actuellement Dixie, malgré sa légère paranoïa et sa fatigue grandissante et surtout leur animosité commune qui semblait être mise de côté pour cette nuit-là. Il y avait des débuts à tout. Dixie avait plus ou moins avoué qu’il avait effectivement froid, même si il persistait à dire le contraire pour avoir l’air, d’une manière ou d’une autre, particulièrement résistant aux éléments, et Sylhas avait répondu avec une amabilité presque alarmante qu’il allait mettre le chauffage. Avec sa fierté mal placée, Dixie lui répondit par un « ouais ouais, si tu veux » à moitié marmonné. Il avait beau s’accrocher à son orgueil coûte que coûte, il s’était tout de même laissé convaincre de faire un tour de flycar avec Sylhas. Qu’était-il exactement, une midinette qui se laisse séduire par une balade charmante ? La seule pensée lui provoqua presque une migraine.
Mais l’attention qu’il portait sur sa situation mi plaisante mi déplaisante (il ne savait pas trop sur quel pied danser avec son soi-disant ennemi de longue date) fut déplacée du sujet initial au démarrage du véhicule. Son regard était rivé sur les commandes et aussi courageux qu’il voulait bien paraître, Dixie ne pouvait ignorer l’arrière pensée qui vint traverser son esprit quelque peu embrumé et qui lui criait qu’ils allaient très probablement mourir ce soir. Ce qui était un peu amusant en soi, parce que d’ordinaire ils se tiraient de situations autrement plus dangereuses et Dixie savait ô-combien il aurait pu frôler une balle à cause de la prétendue incompétence de Sylhas. Mais il n’avait pas peur des risques du métier. Il craignait davantage de quitter le sol rassurant où il était sûr d’avoir pleinement le contrôle vers où il avançait. Et au fur et à mesure que Sylhas appuyait sur des boutons, Dixie avait une envie folle d’ouvrir la portière et de s’enfuir en courant. Il ne fit pas un geste. Était-il figé par la peur ou était-ce une poussée d’adrénaline qui le convainquait de tenter l’expérience malgré tout ? Impossible à dire. Il resta assis dans son siège, les yeux braqués sur le panneau de contrôle en attendant qu’ils décollent. Le commentaire de Sylhas, par ailleurs, n’aida pas plus à faire disparaître l’anxiété, mais là encore, Dixie ne répondit que par un coup d’œil faussement agacé. Il avait toujours une sale tête lorsqu’il faisait ça.
Voilà qu’ils quittaient le sol. Pas de retour en arrière pour Dixie qui regardait celui-ci s’éloigner de son champs de vision progressivement. Autant dire qu’il n’était pas sûr d’aimer la sensation que le spectacle lui procurait ; rien de très agréable, pour tout avouer. C’était comme si une brique s’était installée soudainement dans son estomac, et très franchement il s’en serait passé. Merci bien.
Ses yeux, en tout cas, ne voulaient pas lâcher le sol pour profiter de l’horizon. Il n’osa même pas se tourner vers Sylhas, de peur qu’il lise dans son regard qu’il n’était pas vraiment à l’aise et qu’il en profite pour enfin lui lâcher une moquerie. Le moment serait vraiment mal choisi. Quoi qu’il en soit, Dixie se répétait en boucle à l’intérieur de sa tête que tout irait bien et qu’ils ne fonceraient dans aucun bâtiment. C’était un début, et à priori la technique faisait son petit effet. Maintenant que la panique évacuait son esprit, il put remarquer que Sylhas avait mit de la musique et que le registre se laissait écouter, quoi qu’il n’était pas un expert en la matière. Maintenant qu’il avait réussi à s’auto-distraire, il en venait presque à apprécier la vue qu’offrait Port-Kadara en dessous d’eux. Mais c’était sans compter sur Sylhas qui n’avait sans doute aucun remord à lui annoncer la catastrophe qui se profilait.
D’abord Dixie n’avait écouté que distraitement ce qu’il avait prononcé. Il avait répondu par un « hmm » tout juste articulé, puis lorsque ses méninges firent le travail, Dixie avait ouvert grand les yeux et s’était tourné vers le turien en s’écriant avec un « Quoi ?! » étranglé. D’instinct il s’était agrippé à sa propre ceinture en faisant l’aller-retour du regard entre la vitre et le conducteur, incapable de savoir si il plaisantait ou non. Il espérait que ce soit le cas, mais il pouvait également deviner que Sylhas était très sérieux et que si Dixie ne mourrait pas d’une crise cardiaque lors de l’opération, il tuerait le turien lui-même d’une manière à laquelle il réfléchissait encore. « Non non non … » Il sentait une sueur froide lui parcourir l’échine alors qu’il fixait à nouveau Sylhas. « Y’a pas moyen. » Et sur ce point, il avait appuyé le ton pour qu’il n’y ait pas d’erreur sur l’interprétation qu’en ferait Sylhas. D’abord, Dixie commençait à redevenir lucide et il n’aimait pas du tout, mais alors pas du tout l’idée de la chute dans laquelle il allait se retrouver malgré lui, et puis ensuite, il était plus fragile qu’il en avait l’air – sur ce point-là, il préférait ne pas en faire mention parce qu’il avait une réputation à tenir. Si il vomissait dans le processus de la descente, il prendrait bien garde à le faire sur Sylhas spécifiquement, rien que par esprit de vengeance (Dixie n’étant pas l’exemple de la maturité).
Mais soyons honnête, si Sylhas se contentait d’écouter les menaces informulées de Dixie, les choses seraient trop belles pour être vraies, et ce dernier, tout au fond de lui-même, le savait parfaitement. Cela n’empêchait pas le fait qu’il allait très probablement l’étrangler avant la fin de la soirée.
Posté le Ven 23 Oct - 0:29
Sylhas Astros
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Il y avait pas mal de choses qui, dans ce monde, trouvait leur explication logique, sensée, véritable, avec une coordination parfois même scientifique pour expliquer un phénomène ou un enchaînement d’événements. Mais tu t’étais rendu compte, au fil des années, que beaucoup de choses dans le cheminement de ta propre vie n’avaient pas forcément leur réponse logique, leur sens le plus profond si ce n’est un magnétisme puissant qui t’accueillait à bras ouvert et te laissait tomber dans une chute vertigineuse. Ton amour de la vitesse, du danger au volant, tu ne pouvais l’expliquer que comme ça, que par le magnétisme puissant qui te décollait soudainement du sol pour te laisser glisser dans les airs dans une cloison magnétique qui ne te protégerait nullement en cas de perte de contrôle. Mais peut-être que tu n’étais pas quelqu’un de chanceux naturellement dans ta vie – chose qui se prouvait par la multitude de choses infâmes qui t’étaient tombées dessus et qui continueraient de te tomber sur le coin du crâne - mais là-dessus, tu t’estimais curieusement chanceux de ne pas être encore mort. Parce que parfois, quand tu voyais, quand tu réfléchissais, rétrospectivement, à toutes les tentatives que tu avais faites, à toutes les pirouettes exécutées sans l’ombre d’une maîtrise parfaite mais simplement par le désir simple de lâcher les commandes, tu te demandais forcément comment tu pouvais être encore en vie à l’heure actuelle quand tout ton corps semblait prêt à crier que tu devrais être déjà six pieds sous terre. De la chance ? Tu y croyais un peu, sur ce coup là, parce que rien d’autre si ce n’est la chance ne faisait véritablement sens. Tu avais vu d’incroyables pilotes se planter pour moins que ce que tu étais capable de faire juste sous les pulsations rythmiques d’une musique un peu trop endiablée pour ton esprit stimulé. Finalement, c’était peut-être toutes ces prises de risques qui t’amenaient à être encore en vie, et que toutes les actions prudentes et vigilantes, en inverse, te guidaient vers une tombe de plus en plus proche au fur et à mesure que le temps passait. Au fond, t’en savais pas grand-chose, et tu ne savais pas si tu trouverais réalité ou raison à toute cette illogique qui comptait quand tu prenais en main les contrôles de ta flycar avec l’assurance de celui qui connaît son véhicule comme sa poche. Et c’était le cas. Tu n’étais peut-être pas capable de conduire le Leviathan par manque d’apprentissage, mais cette flycar, aussi vieille soit-elle, et aussi démodée soit-elle, tu la connaissais comme si tu l’avais toi-même forgé dans cet acier d’Andromède. Peut-être que cette assurance était également un danger, au fond. Peut-être que tu étais simplement un danger ambulant. C’était une idée rassurante et dévastatrice quand tu prenais le temps d’y penser, mais avais-tu sincèrement le temps et l’envie de t’épancher sur le désastre ambulant que tu pouvais être, là, maintenant ? Non. Non, là maintenant, il n’y avait que le vertige et l’extase d’être loin du sol. Il n’y avait que la douceur des propulseurs que tu sentais vibrer sous la carlingue, il n’y avait que le ronronnement fébrile des moteurs et la vibration des contrôles sous tes doigts, ainsi que la musique qui pulsait naturellement contre tes tempes avec cette habitude ô combien familière. Tu contemplais le monde qui rétrécissait. Ces immeubles qui paraissaient si grands une fois à leur pied mais qui devenaient à peine plus grand qu’une fourmi quand on s’élevait un peu dans les rivages crépusculaires de la planète. Bientôt, il n’y avait plus que le souffle doucereux des nuages et de l’atmosphère rugueux, il n’y avait plus que les lointains klaxons et les flashlight des spots qui rougissaient au loin. Il n’y avait plus que cette vue, spectaculaire dans son plus grand ensemble, qui dévoilait à ceux qui le pouvaient le Port-Kadara à jamais imaginé et idéalisé, celui qui était cruel et puant, celui qui était doux et familier. Le Port-Kadara que l’on aimait à voir pour le diaboliser, et le Port-Kadara que l’on cachait pour ne pas faire de tort à une hiérarchie trop puissante dans les confins de la galaxie. De là-haut, Port-Kadara, ce n’était pas si terrible. De là-haut, Port-Kadara, c’était supportable. Et curieusement, la présence de Dixie, elle te faisait presque croire qu’être ici, ce n’était pas si terrible. Mais c’était un moment éphémère, fugace, succins, qui n’aurait d’autre répercussion que ta tête coincée dans un mur plus tard, quand il se rendrait compte que tu n’allais clairement pas lui offrir une balade de santé. Mais n’était-ce pas là habituel ? Les bons sentiments, les douceurs émotionnelles fugaces et succinctes n’avaient pas leur place ici. Pas aujourd’hui, pas maintenant, pas entre vous. Il y avait toujours l’épée, un peu plus proche que lointaine, pour vous rappeler, pour te rappeler que non. Tout ceci n’était qu’une trêve.
Alors que Port-Kadara ne l’était pas. Port-Kadara, c’était ta vision de l’avenir, cloisonné dans des immeubles néonisés avec une solitude étouffante que tu tentais d’asphyxier dans des courses folles qui mettaient bien plus souvent ta vie en danger qu’en sécurité. Tu jouais avec les passions suicidaires des coureurs les plus fous de la planète sans avoir un réel contrôle sur ce qui te garderait en vie et ce qui finirait par t’achever, inlassablement. Port-Kadara, c’était ton avenir. Mais vu de là-haut, ce n’était vraiment pas si terrible, au final. C’était différent, c’était beau. Mais…
Mais ce n’était pas la question. Certainement pas quand l’humain venait à hurler dans l’habitacle quand tu annonçais la couleur, tes doigts pianotant déjà pour aligner la prochaine trajectoire, le prochain souffle du véhicule, pour le laisser glisser naturellement sur les flux lunaires et crépusculaires qui tapissaient le trafic naturel de la ville. Oh, voyons. T’as les foies, Dixie ? Tu demandais, en tournant ton regard en sa direction, un soupçon de malice glissant dans tes iris émeraudes alors que tu retournais ton regard sur les contrôles qui s’alignaient naturellement sur le panneau de contrôle. Tout se réglait naturellement, comme à son habitude alors que l’IV faisait également son propre travail de balayage de la circulation pour pas qu’il y ait d’accidents, pour qu’il n’y ait aucun dommage collatéral si ce n’est l’esprit de Dixie et son estomac, probablement. Les humains étaient assez faibles, de cet organe là, que tu avais appris avec le temps. Ce n’est pas grand-chose, et promis, on se crashera pas. Tu promis, sincèrement. Après tout, à cet instant précis, tu prenais milles fois plus de précautions que lorsque tu étais seul, verrouillant tout ce qui devait l’être et checkant si tous les airbags et autres propulseurs de secours étaient sécurisés et prêts à l’emploi si jamais ça venait à virer au vinaigre, comme le disait les humains. Allez, accroche-toi, on descend. Tu soufflais doucement avant de reprendre les commandes, poussant légèrement les leviers pour faire avancer le véhicule, quittant son statut stationnaire pour doucement glisser encore un peu sur le même horizon. Ce n’est qu’après quelques infimes secondes à glisser que tu poussas complètement les contrôles, laissant la flycar plonger en piqué entre les immeubles, glissant naturellement à quelques mètres des parois tout en se rapprochant dangereusement d’un sol que tu allais éviter d’une main relativement experte. Chose que tu ne tardas pas à faire quand les cadrages s’alignèrent et que le trafic habituel se trouvait à porter, tes doigts serrant les contrôles pour redresser la machine et mettre les pleins gaz, les propulseurs s’éveillant tout naturellement pour permettre des zigzags aussi naturels que nerveux entre les autres flycars qui volaient naturellement dans ce flux. Tu laissas s’échapper un rire guttural alors que le véhicule excédait toutes les limites de vitesse, driftant et zigzagant au milieu des immeubles et des flycars. Eh, c’était pas si terrible ! Tu soufflas en guidant naturellement le véhicule à rouler autour de la tour du Pandémonium, grimpant petit à petit, à une vitesse somme toute loin d’être naturelle. Mais eh… Où était l’amusement si les vitesses étaient respectées ?
Dixie Mebrak &Sylhas Astros
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Entre autres choses, le dramatisme de Dixie avait prit le pas sur son pragmatisme habituel. Si il avait été promis que la ballade serait sécurisée – et la part lucide tout au fond de lui ne l’ignorait pas – il ne pouvait s’empêcher, encore et toujours, de s’imaginer les scénarios les plus catastrophiques. Les vieilles habitudes ont la peau dure, dirait-on. La chute en elle-même n’aurait rien de bien terrible, une descente en flycar comme une autre orchestrée par un habitué du vol, mais Dixie pouvait jurer sur tout ce qu’il y avait de plus sacré à ses yeux que s’il ne mourrait pas d’une crise cardiaque, il pouvait s’estimer chanceux.
Il ignorait d’où venait cette peur du vide. Un instinct profond peut-être, ou un traumatisme d’enfance qu’il avait oublié avec le temps … La chose l’avait rarement impacté, puisqu’il faisait toujours en sorte d’avoir les deux pieds sur terre le plus longtemps possible. Par ailleurs, il se trouvait carrément idiot d’avoir foncé la tête la première dans cette idée stupide. Autant il faisait confiance aux compétences de pilote de Sylhas, autant il se méfiait de l’engin en lui-même comme s’il s’était agit d’une bombe prête à exploser. Autant dire qu’il aurait pu éviter facilement le problème en prenant quelques secondes pour réfléchir au lieu de céder à l’impulsivité et suivre le turien plutôt que de lui souhaiter bonne continuation, espérer ne jamais le recroiser et aller dormir un peu parce qu’il en avait grandement besoin ces temps derniers.
Mais Dixie et l’alcool ne faisaient que rarement bon ménage, pour être tout à fait honnête. Ses pires décisions, il les prenait en étant sous les effets de la boisson, et ce soir-là n’avait pas dérogé à la règle. Il n’avait pas franchement été super malin, pour le coup, et tandis qu’il se cramponnait à sa ceinture de sécurité comme si elle était son seul espoir de survie, Dixie se maudissait pour avoir ouvert sans grande bouche. Sylhas avait beau promettre qu’ils n’allaient pas mourir écrasés comme une stupide canette, Dixie, lui, n’y croyait qu’à moitié. L’attention était louable cela dit. Rien que pour ça, il pouvait au moins essayer de ne pas le traiter de tous les noms.
« Je te jure que si je dois vomir, c’est sur toi que je ferai ... » Qu’il promet en marmonnant à mi-voix. La menace est risible, presque pathétique, mais ils avaient tous deux plus ou moins dépassés le stade des faux-semblants ce soir-là. Ils retourneraient aux jugements et moqueries un autre jour.
Puis vint l’avertissement qu’il avait redouté ces dernières secondes. Les yeux sombres, Dixie foudroya Sylhas du regard malgré lui. Que pouvait-il bien faire d’autre ? Ce n’est pas comme si il pouvait s’échapper du véhicule de toute manière. Alors il garda les paupières closes en attendant la fin. La sensation de la chute fut aussi désagréable qu’il se l’était imaginé. C’était comme si une main invisible s’était emparée de ses tripes pour les tordre d’une manière fort peu confortable. S’il pouvait poser des mots sur ce qu’il s’imaginait à l’instant même, il pouvait facilement jurer que le vide les accueillait avec une facilité presque terrifiante.
Dixie n’avait pas crié. En fait, il s’était même muré dans un très long silence pendant tout le temps de la descente, serrant les dents si fort que sa mâchoire commençait à lui faire mal. Il ignorait complètement ce que Sylhas faisait et où ils allaient, et en toute honnêteté, il n’avait pas vraiment envie de le découvrir. Si la sensation de dégringolade n’était plus, cela ne voulait pas dire pour autant qu’il était sorti d’affaire. Pour autant qu’il sache, la flycar partait plein gaz dans tous les sens. Et Sylhas avait l’audace de rire ! Il est complètement barré, songea Dixie. Ou peut-être que c’est moi, pour avoir tenu à être assis là avec lui.
Le turien prêtent que les choses n’étaient pas aussi terribles que Dixie l’avait laissé entendre, mais celui-ci ne pouvait pas être plus en désaccord qu’à cet instant précis.
« Si, ça l’était ! 0 sur 10, je recommande pas du tout. » Un demi-sourire avait tout de même trouvé son chemin sur son visage encore un peu crispé. Grave erreur. Il était encore loin d’être sorti de cette situation, parce qu’après avoir rouvert les yeux en espérant que son calvaire soit terminé, il eut la désagréable constatation que la course était encore loin d’être terminée, montant vers des sommets que le mercenaire aurait préféré ne jamais visité. Il jeta un coup d’oeil à sa droite ; seconde erreur. Le sol s’éloignait dangereusement. Encore une fois. Sauf qu’au lieu de faire savoir à Sylhas qu’il avait eu son compte de sensations fortes pour une vie entière, Dixie se borna à garder le silence malgré le tremblement désagréable qui le prenait petit à petit. Le froid, la peur, le stress ? Il n’aurait pas parié sur le premier.