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Profession : Journaliste de l'Initiative Habitation : Sur le Nexus
Sign of the times
We never learn, we been here before. Why are we always stuck and running from the bullets?
◊ ◊ ◊
- C'est quand même dingue qu'ils aient pas trouvé un remède à la gueule de bois, non ? Voyager dans l'espace c'est ok, mais soigner une gueule de bois, pas moyen.
L'IA de la chambre met un moment à réagir, passe en revue les différents mots prononcés par les lèvres pâteuses de la journaliste de l'Initiative, peine à leur donner du sens, un semblant de logique.
- En vérité, de nombreux traitements sont disponibles. Souhaitez-vous que j'en commande pour cette chambre ?
Ezra balance une chaussure à talon dans l'espace immaculé, presque trop parfait. Le but était d'atteindre l'IA, mais elle est trop loin, invisible, insensible aux frasques de l'occupante de la chambre, à peine conscience.
- Nan, des trucs qui marchent je veux dire.
Et elle parle en connaissance de cause, elle a dû tous les essayer. Tous les cachetons révolutionnaires développés ou améliorés ces dernières années, sans succès. Faut dire qu'elle n'y met pas vraiment du sien, qu'elle enchaîne les cuites plus monstrueuses les unes que les autres. Faut dire aussi qu'elle aime bien avoir mal, ça lui rappelle qu'elle est en vie et que ça au moins ça fonctionne toujours normalement. Elle guette le paysage que les vitres de sa chambre décide de lui afficher, celui d'un beau ciel bleu, celui par défaut. Un ciel bleu tout aussi factice que la lumière matinale que les néons diffusent, que le sourire qu'elle plaque sur son visage ou le chemisier qu'elle s'acharne à boutonner malgré le fait qu'elle voit double. Elle soupire, il est l'heure, il faut y aller. Aller bosser, c'est devenue une sorte de punition pour Ezra. Chaque jour, elle se dit que ça ne peut pas être pire et en fait, ça l'est.
Elle quitte sa chambre un peu en retard, en rasant les murs, pas très fière de sa tignasse ébouriffée et de la vérité trop dure à dissimuler. Elle manque de percuter quelqu'un sur le chemin, s'apprête à l'engueuler quand elle reconnait un visage du passé.
- Dixie ?
C'est un miracle que ce soit le bon prénom qui sorte de là, mais c'est le cas. C'est un visage qu'elle connait, qui a un peu vieilli, essuyé quelques tempêtes, mais qu'elle connait assurément. Qu'elle identifie comme étant le gamin humain élevé par des krogans, des amis de Drax. Or les amis de Drax font un peu partie de sa famille. Elle se frotte les yeux une ou deux fois, recule chancelante pour l'observer un peu mieux.
- C'est bien toi ou je viens d'agresser un parfait inconnu ?
Et presque naturellement, les bonnes habitudes reprennent le dessus.
(c) oxymort
Posté le Jeu 13 Aoû - 22:12
Dixie Mebrak
I'll relinquish one bullet. Where do you want it?
Profession : Mercenaire Habitation : Partout et nulle part. Il se laisse porter par la vie là où il peut trouver du travail
// sign of the times
« I WATCH THE WORK OF MY KIN BOLD AND BOYFUL TOYING SOMEWHERE BETWEEN LOVE AND ABUSE CALLING TO JOIN THEM THE WRETCHED AND JOYFUL SHAKING THE WINGS OF THEIR TERRIBLE YOUTHS »
« Sors de chez moi. »
Ça y est. C’est comme ça se termine. Il y avait mille choses qu’il aurait pu dire ou faire – bon sang, des millions même ! Mais la seule réaction qu’il fut capable d’avoir fut de hausser les épaules alors qu’il était planté au milieu du salon comme un parfait crétin. Crétin, ça, on pouvait le dire. Des couillons dans son genre, on pouvait en trouver des tas. Sur le Nexus comme à Kadara, d’ailleurs. Des couillons qui ne se soucient de rien, ça, ça courrait les rues. Mais c’est pas qu’il s’en fichait : il ignorait juste quelle était la bonne chose à dire. Une fois n’étant pas coutume, c’était pas une copine (ou ex en l’occurrence) qui le virait de chez elle. Là c’était différent ; c’était une amie qu’il venait de se mettre à dos, et l’univers seul savait que son nombre d’amis de comptait sur une seule main. « Y’aurait moyen que tu parles moins fort ? J’ai l’impression que ça résonne dans ma tête. »
« SORS. DE. CHEZ. MOI ! » Et à chaque mot était accompagné d’un objet lancé dans la direction de Dixie qui évita la moitié de justesse et se prit le reste dans les jambes. Il ne protesta pas. Pourquoi faire ? Il savait qu’il était coupable et il n’était pas assez bon avocat pour plaider sa cause. Et il y avait tout un tas d’évidences contre lui. Peut-être le fait qu’il était rentré tellement noyé dans l’alcool qu’il n’avait pas retrouvé son double des clés et qu’il avait défoncé le verrou de la porte. Peut-être qu’il avait vomi derrière le sofa, pile sur la plus belle plante de la propriétaire de l’appartement. Et peut-être qu’en allant se coucher, ou en tout cas en essayant, il avait cassé une maquette de collection sans le vouloir. Tous ça, plus le pillage des placards à répétition pour se goinfrer devant des holos.
« Très bien, très bien, je m’en vais. Est-ce que je peux au moins ... » Mais avant qu’il n’ait le temps de demander s’il pouvait récupérer ses affaires, elle lui avait balancé son sac de voyage mal emballé avec un regard dédaigneux. Visiblement, elle avait profité qu’il fasse la grasse-matinée pour rassembler toutes ses appartenances afin de le virer de là au plus vite. C’était pas comme si il l’avait pas mérité après tout. Et voilà qu’il se retrouvait à nouveau à la rue. Sans doute la scène la plus répétitive de sa vie.
Forcément il comprend que le moment est bien choisi pour mettre les voiles hors du Nexus et de rester loin pour un moment, le temps de se faire oublier. Sauf qu’à force de se perdre dans ses pensées à réfléchir au sujet de sa prochaine destination, il voit pas arriver le monde d’en face, et pour un peu il manque de percuter une passante. D’abord il grogne, parce que c’est son meilleur moyen de communication, puis il fronce les sourcils parce que le visage de l’inconnu lui rappelle vaguement quelque chose. Le temps d’un instant, il essaye de passer sa mémoire en revue dans l’espoir qu’un nom lui revienne, mais c’est finalement l’autre qui réagit plus vite. Elle, au moins, elle connaît son nom.
Et puis soudain ça fait tilt à l’intérieur et Dixie ouvre grand les yeux comme si il avait affaire à un fantôme. La fille en face, c’était Ezra. Y’a des souvenirs qui refirent surface, d’un temps où tout était plus simple et ou il était encore pas trop cassé, pas trop mauvais. Ezra c’était un peu la famille – ça c’est ce que Jex lui avait inculqué. Et la famille, même si on partage pas son sang, c’est important. La surprise passée, il ne put pas s’empêcher de sourire d’un bout à l’autre de son visage. Ça lui faisait bizarre parce qu’il n’avait plus l’habitude de sourire, mais c’était un geste instinctif.
« Ouais, tu viens d’agresser un parfait inconnu. Monstre. » Pour un peu, c’était presque comme si ils n’avaient jamais arrêté de se voir. Mais ils avaient tous les deux beaucoup changé, ça il pouvait pas s’empêcher de le remarquer. « T’as vieilli. » Lance-t-il comme une pique immature. « Mais moi aussi, j’imagine. » Puis il la regarde de haut en bas, et il peut aussi remarquer qu’elle a pas l’air super bien réveillée, mais on pouvait pas dire qu’il avait l’air mieux. Ils faisaient bien la paire.
« Je savais pas que tu vivais sur le Nexus. Si j’avais su je serai venu t’emmerder beaucoup plus tôt. »
Posté le Ven 21 Aoû - 4:08
Ezra Monroe
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Déjà, le mot était un peu fort. Elle l'avait pas agressé, elle l'avait simplement percuté avec toute la grâce et la délicatesse d'un bébé krogan aveugle. Et puis pour sa défense, il n'avait pas fait grand chose pour l'éviter, ce boulet de Dixie. Alors elle se contenta de sourire connement pendant une bonne minute, sans répliquer, simplement heureuse de cette bonne surprise au début de la journée. Mais parce qu'il fallait bien se réveiller de la léthargie et poursuivre au risque de passer pour la plus grande demeurée de la galaxie, elle répliqua le premier truc qui lui passa par la tête.
- Et fière de l'être.
C'était presque quelque chose qu'elle devrait faire imprimer sur un t-shirt tant ça résumait parfaitement sa situation. La culpabilité, les remords et tous ces trucs là, c'est pour les faibles de toute façon. C'est pour ça qu'elle passait le plus clair de son temps à picoler. En l'observant un peu mieux, elle remarqua qu'il n'avait pas l'air frais. Pas l'air frais du tout. Dans le genre, lui aussi cherchait un remède à la gueule de bois. Ça la fit sourire encore plus, parce qu'elle se sentait d'un coup bien moins seule.
- Hum, non.
Elle l'étudia une seconde après sa remarque incroyablement flatteuse, la tête penchée et les sourcils froncés.
- Non, toi t'as toujours la tronche d'un gamin de huit ans.
Et avec le sourire, c'était presque vrai. Presque, parce qu'il avait vieilli lui aussi, évidemment. On avait toujours pas trouvé de remède au temps qui passe non plus, chaque espèce était soumise à cette loi là, même ces garces d'asari qui ne prenaient jamais une ride finissaient par mourir. Alors quand on connaissait aussi deux trois pépins en cours de route, on finissait par avoir l'air vieux avant de l'être véritablement.
- Moi ? Nan, je suis beaucoup trop bien pour vivre sur le Nexus. Je viens juste leur faire profiter de ma présence salvatrice de temps en temps, et puis après je rentre chez moi.
Elle haussa les épaules, faussement modeste et mauvaise menteuse. Mais elle préférait en rire après tout, maintenant qu'ils la traitaient comme si elle n'était rien d'autre que des latrines d'un vaisseau spatial pour touristes. La vérité, c'est plutôt qu'elle avait dû lutter bec et ongles pour qu'on lui laisse garder sa chambre quand ils voulaient lui filer un placard pour dormir.
- Et toi... laisse moi deviner. T'es en route pour ta conférence sur les effets néfastes de l'alcool à l’académie des sciences, c'est ça ?
Elle rit toute seule de sa propre connerie, parce que Dixie n'avait rien d'un conférencier d’amphithéâtre et elle plus rien d'une invité de marque de l'Initiative. Et elle trouvait ça presque cool aujourd'hui, maintenant qu'elle avait retrouvé ce vieux copain d'enfance élevé par deux krogans.
- Bon allez, on arrête de déconner et on va boire un verre ? Comme ça tu me raconteras quelles horreurs t'as bien pu faire pour te retrouver ici.
Et puis elle, elle ferait semblant d'être malade. De toute façon, ils la détestaient déjà.
(c) oxymort
Posté le Mer 23 Sep - 22:41
Dixie Mebrak
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Il arrivait à peine à y croire. Après toutes ces années de silence, voilà qu’il croisait la route d’Ezra d’une manière complètement improbable. Se percuter mutuellement dans un couloir random, il fallait le faire, et Dixie n’aurait pas parié une rencontre pareille en se levant ce matin-là. C’était surréaliste, presque incroyable. C’était comme se réveiller d’un long sommeil et réaliser que la personne que vous aviez en face avait toujours été là, d’une manière ou d’une autre. Parfois Dixie s’était imaginé ce qu’elle était devenue, vers quels horizons elle avait disparue tandis que lui se mêlait aux ombres de Port-Kadara. Mais à bien la regarder, tout compte fait, c’était à se demander si elle avait eu plus de chance que lui. Ils partageaient le même air hagard, et un inconnu passant près d’eux aurait pu, presque ironiquement, les prendre pour des membres d’une même famille. Quand on les écoutait, cela dit, ça en avait tout l’air. Ils n’avaient pas oublié la dynamique : Ezra lance une pique, Dixie réplique.
« Oh mais quelle générosité, je pensais que tu me donnerais cinq tout au plus. »
Son visage fatigué s’était fendu d’un sourire narquois, le genre d’expression qu’il n’employait d’ordinaire pour narguer les autres mais qui avait pour une foi quelque chose de moins provocateur, de plus familier. Elle était loin, l’époque où ils se chamaillaient au milieu du paysage désertique d’Elaaden. Dans ses souvenirs, c’était presque une vie différente, une vie lointaine à laquelle il se raccrochait parfois lorsqu’il envoyait un mail aux parents. Il aurait de quoi de leur raconter pour le prochain, pour sûr ils seraient ravis d’avoir des nouvelles d’Ezra.
« T’as bien raison, et tu sais quoi ? Tu pourrais faire encore mieux. Taguer un mur, agresser une petite vielle, voler le goûter d’un gamin ... »
Il aurait pu continuer encore longtemps, mais à quoi ça pouvait bien servir de déblatérer des heures sur la manière d’emmerder le Nexus ? Parfois il suffisait d’une simple présence ; il était bien placé pour savoir. On l’avait viré d’au moins deux bars depuis qu’il avait à nouveau posé bagage, et il était à peu près certain qu’on l’avait banni à vie dans l’un des deux – restait à savoir lequel. Et tant qu’à rester sur le sujet de l’alcool, voilà que la blonde lui lançait un énième trait d’humour auquel il répondit d’abord par un ricanement amusé.
« Naaan, pas croyable, comment est-ce que tu as deviné ?! Oh, tu sais quoi ? Tu pourrais m’accompagner en tant qu’invitée surprise, tu ferais un exemple parfait du sujet. »
Difficile de ne pas lui renvoyer sa propre blague, avait-il songé en plongeant les mains dans ses poches. La conversation se portait elle-même, presque naturellement, et Dixie aurait pu rester là longtemps à discuter du bon vieux temps avec celle qui avait été son amie il y a très longtemps, si celle-ci ne proposa pas d’aller déplacer ces retrouvailles inespérées autour d’un verre. Dixie aurait pu penser à son foie, qui en avait prit un sacré coup la veille, mais il n’en fit rien du tout.
« Parfait. J’ose espérer qu’on se lamentera sur nos vies respectives et qu’on critiquera pleins de gens autour d’une bière. T’as un bar en tête ou on infiltre le premier qu’on trouve ? »
Il aurait trouvé amusant de débarquer là où il avait été interdit à vie, mais encore fallait-il qu’il se souvienne du nom de l’établissement, et ça c’était pas gagné.
Posté le Sam 10 Oct - 2:45
Ezra Monroe
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C'est marrant, comme les réflexes reviennent vite entre deux personnes. Elle ne partage rien avec Dixie, pas de gènes, pas d'histoire commune, juste quelques bouts d'une enfance perturbée. Juste quelques petits instants d'une sérénité toute relative, et ça suffit. Peut-être parce que ces quelques moments passés sur Elaaden étaient les seuls qui se rapprochaient de la normalité dans sa vie conditionnée, millimétrée par une asari dont elle aencore bien du mal à se détacher.
- Ma langue a fourché, c'est tout. T'emballe pas.
Il a plus tout à fait l'air d'avoir cinq ans Dixie, mais c'est pas grave. Ezra elle le voit toujours avec les yeux d'avant, elle voit toujours sa bouille de cette étonnante période où ni l'un ni l'autre n'avait conscience de ce que ça signifiait vraiment, être un adulte. Période bénie et sacrément regrettée, sans aucun doute. Quoique, elle n'est pas sûre de vraiment le savoir aujourd'hui. Elle fait toujours les mêmes erreurs, elle poursuit toujours les mêmes rêves idiots, c'est juste qu'elle a le droit de picoler maintenant.
- Comment t'as fait pour deviner mon programme de la journée ?
Elle joue les rebelles Ezra mais en vérité, le seul truc un peu rebelle qu'elle ait fait récemment a engendré toute une série de conséquences qu'elle n'avait ni désirées ni prévues. Alors elle fait plus ou moins profil bas en ce moment, même si elle s'apprête tout juste à sécher une journée de travail pour prendre un verre avec Dixie. En plus, même pas moyen de se faire porter pâle, il y a des caméras partout dans cette foutue station. Pour l'instant elle ne s'en soucie pas vraiment et se contente d'être exagérément outrée quand son vieil ami insinue qu'elle ferait un parfait cobaye pour illustrer les dégâts que peuvent avoir l'alcool sur les gens.
- Enfoiré. Puisque c'est comme ça tu le paieras ton verre. Et puis tu m'offriras le mien au passage, et j'envisagerai de te pardonner ton insolence.
Elle passe son bras sous celui de Dixie, il sait bien qu'il y a rien à pardonner mais elle s'estime suffisamment bonne comédienne pour qu'on y croit un peu, au moins une seconde ou deux.
- Bien sûr, tu me prends pour qui ? Je sais encore comment on s'amuse. Pour le bar...
Ezra zieute les environs et finit par se dire que le vortex est sûrement le meilleur choix.
- Il y a le vortex, même si tu as déjà vomi sur le comptoir de la gérante moi j'ai ruiné sa carrière. Et je suis toujours pas sur liste noire alors... hum, je la trouve pas trop rancunière.
Elle, elle aurait fait cramer tout le Nexus pour un truc pareil. Alors elle entraine Dixie vers ce bar là et se met sur une table un peu en retrait, juste au cas où Dixie aurait vraiment vomi sur le comptoir. Elle commande deux bières butariennes à la serveuse qui passe dans le coin, autant commencer la journée avec quelque chose de fort.
- Alors ? Qu'est-ce que tu deviens ?
Après tout, faut bien poser une question de ce genre à un moment ou un autre.