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Profession : Journaliste de l'Initiative Habitation : Sur le Nexus
Hastur
Ezra
Une aiguille dans une botte de foin
- Merde alors.
C'est ce qu'elle se dit en parcourant l'extranet à la recherche d'un nouveau scoop, une nouvelle histoire croustillante à raconter aux habitants du Nexus et à vendre à ses supérieurs contre sa liberté. Mais elle ne trouve pas grand-chose Ezra, même l'histoire étonnante d'Hastur ne convainc personne. Hastur. Hastur...
- MERDE ALORS.
Mais pourquoi, pourquoi elle ne change pas. À force d'oublier et d'ignorer des rendez-vous, elle aurait dû retenir la leçon : quand on les plante, les gens font pareil. Et souvent plus fort. Ça lui a visiblement pas suffit d'avoir perdu sa sœur et de l'avoir sans le vouloir encouragé à s'exiler. Mais non, elle n'a rien appris Ezra, elle continue de s'enfermer dans les locaux de l'Initiative en espérant qu'il se passe quelque chose, un miracle, que quelqu'un déboule et lui dise que tout ça n'est qu'un mauvais rêve. Qu'elle n'a jamais été sur Bakker, qu'elle n'a jamais perdu son poste et que sa sœur est toujours en sécurité sur le Nexus. Sauf que voilà, le miracle ne déboule pas et elle reste bêtement plantée devant ses écrans, enterrée sous les datapads. Elle se fatigue des fois, Ezra. Elle consulte rapidement son omnitool pour vérifier qu'elle n'a pas de messages sur son terminal et pour constater a quel point elle est en retard, quitte les bureaux en coup de vent et ignore sa tronche de déterrée dans le reflet du plexiglas tout aussi rapidement. Cap sur le Vortex, aussi appelé "QG d'Ezra et de ses amis soulards" par les habitués.
- Je suis pas en retard, j'aime juste me faire désirer.
La blonde s'installe devant Hastur, son taxi officieux pour l'emmener à des endroits où l'Initiative ne veut pas la voir et pose sa veste sur la chaise.
- Bon je te préviens, j'ai pas trouvé grand-chose.
Ezra hausse les épaules, c'est pas comme si ça changeait de d'habitude. Des fois, elle se dit qu'elle n'est pas vraiment journaliste, qu'elle retranscrit simplement ce que le gouvernement lui dicte et rien d'autre que ça.
- Mais par contre, je peux te payer une bière. Ça c'est dans mes cordes.
Elle hèle l'une des serveuses de Sam en faisant de grands gestes. Tiens, elle ne la connait pas celle-là. Pas mal du tout.
- Ouais, du coup j'ai proposé ton histoire à ma rédaction mais ça les intéresse pas. Y a pas grand chose qui les intéresse si tu veux mon avis. Du coup j'ai pas pu fouiner leurs dossiers.
Elle hausse les épaules à nouveau, à peine frustrée, à peine contrariée. Sans les accès de l'Initiative, elle n'a pas grand chose. Il y a toujours les accès que Sylhas lui a donnés mais ce n'est pas tout à fait le moment pour se faire remarquer. Pour l'instant.
- Je finirai par trouver des infos, je te le promets. Il me faut juste... un peu de temps.
Et puis enfin, elle souffle. Il faut bien, c'est vital pour les humains parait-il.
Dernière édition par Ezra Monroe le Ven 13 Nov - 17:45, édité 1 fois
Posté le Sam 10 Oct - 22:58
Hastur Carcosa
Here's to simply being happily drunk.
L'ambiance est lourde. Âpre. Intense. Puissante. Alcoolisée, surtout. Enfumée aussi, un peu ; même si ça ne devrait pas. Même si on ne devrait pas.
Les gens parlent. Les gens se parlent. Discutent. Echangent. Se rapprochent.
Même les solitaires. Même les exclus, les bannis. Ils se rapprochent, se retrouvent. Draguent. Séduisent ; ou pas.
Ils vivent. Tous.
Ou presque.
« Hrm. »
Il grogne, alors qu'il laisse son regard couler devant lui ; autour de lui. Il grogne.
« Humf. »
Puis soupire. En serrant une main autour de son verre, où le liquide se réchauffe à force d'être si proche de sa paume. Lui.
Hastur Carcosa. Au regard toujours si sombre. Aux yeux toujours si vides. Aux nerfs toujours à vif.
Il est seul. Il est... perdu ; troublé. Hanté.
Je n'ai pas de masque.
C'est ce qu'il se répète toujours. C'est ce qu'il se dit toujours. C'est ce qui le ronge ; ce qui l'obsède.
Je n'ai pas de masque. Ils en avaient tous. Ils sont morts. Je suis vivant ; je crois.
Ces mots s'impriment dans son esprit, se gravent à jamais dans son cerveau. Sa mâchoire vibre, tremble. Il sent son corps se crisper ; encore.
Les conversations semblent devenir plus fortes. Les bavardages semblent être plus lourds. Il les entend plus ; il les supporte moins. Il s'emporte.
« Glp. »
Hast' boit – pour se calmer, s'apaiser. Ça ne fonctionne pas.
Il repose son verre en tremblant, avec cette certitude qu'il pourrait le briser d'une pensée. Les briser. D'une pensée.
Mais.
Mais cela n'arrivera pas. Mais cela ne se fera pas. Pas maintenant, en tout cas.
« Hem. »
Hastur prend une grande inspiration, puis se tourne lentement vers... elle. Celle qui arrive. Celle qui le rejoint. Celle qui s'installe ; devant lui.
Ezra Monroe.
Certainement la femme la plus insupportable qu'il connaisse ; il en connaît peu. Sûrement la femme la plus loyale qu'il connaisse ; il en connaît peu.
Mais il la connaît elle – et c'est bien. Et c'est important.
« … ha. »
Comme ce qu'elle fait, ce qu'elle essaye de faire. Pour lui. Trouver. Qui il est. Ce qu'il s'est passé. Ce qu'il est. Pourquoi il n'a pas de masque.
« Du temps. »
Sa voix lente s'élève doucement, dans l'intimité de leur table. Il s'est tourné directement vers elle. Il s'est fermé aux autres. C'est bien. C'est mieux.
« C'est... tout ce que j'ai. »
Il ne sourit pas. Il n'en a pas envie. Mais ses yeux sont légèrement moins sombres, alors.
« Et... du crédit. »
Hast' lève sa main, discrètement ; le serveur voit, comprend. Obéit. Vite. Il sait que c'est mieux, aussi.
« Au moins pour un verre. »
Il acquiesce, lentement. Puis fixe Ezra quelques instants. Ses paupières se plissent, alors qu'il la voit ; la retrouve.
Elle est sa cliente fidèle. Elle est une de ses seules clientes fidèles. C'est bien. C'est mieux.
« … ça ne va pas, hein ? »
Il sait. Un regard, et il sait. Elle sait, aussi, qu'il sait. A voir, alors, ce qu'elle va décider de faire – quel jeu elle entend jouer avec lui. Quel masque elle veut mettre, avec lui !
Posté le Ven 16 Oct - 0:46
Ezra Monroe
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Hastur
Ezra
Une aiguille dans une botte de foin
Hastur fait la gueule, elle le comprend. De toute façon, l'ambiance est tellement triste sur le Nexus qu’elle jurerait qu’elle foutrait en dépression même le plus joyeux des êtres vivants de la galaxie. Et eux en plus, ils n’ont pas vraiment de raison de faire la fête. Ezra se commande une bière butarienne et laisse Hastur faire son choix en réfléchissant à ce qu’il vient de lui dire. Mal. Est-ce qu’elle va mal ?
- J’en sais rien.
Elle s’allume une cigarette et en propose une à Hastur, ses bagues tintent contre le métal du briquet qui produit quatre faisceaux lumineux entrecroisés, particulièrement efficaces. Elle range le tout en soupirant.
- J’ai l’impression d’avancer dans le brouillard, c’est pas très agréable. Et j’ai perdu tout ce à quoi je tenais aussi, ça n’aide pas.
Mais au fond, elle n’a pas vraiment le droit de se plaindre. Pas quand lui ne sait même pas qui elle est. Elle tire sur son mégot en inspectant le jeune homme, lui non plus n’a pas l’air bien. Leurs boissons sont posées sur la table avec fracas, pas très délicate cette nouvelle serveuse.
- Toi non plus, hein.
Ce n’est pas vraiment une question, Ezra n’a pas toujours eu la lumière à tous les étages mais elle sait encore reconnaître quand quelqu’un va mal. Et Hastur, il en a des raisons pour aller mal.
- Putain, quel triste duo on fait mon vieux.
Elle a l’impression d’avoir le double de son âge, la blonde. Le double, voir même le triple. Et elle ne trouve pas ça normal, pas du tout. Elle a encore envie de vivre, de se sentir vivante, d’être comme avant. Avant tout ce qu’il lui est arrivé, quand la lumière brillait encore. Même si c’est qu’un instant, même si ce serait faire semblant. Elle regarde le fond de son verre avec dépit et le boit cul sec. Ce qui est bien avec la bière butarienne, c’est que ça soule vite. Très vite.
- Allez, lève tes fesses. On s’en va. On va pas rester là comme deux ronds de flan, on mérite mieux que ça.
Aujourd’hui, elle serait plus une amie qu’une cliente, peu importe ce qu’en pense le pilote. Elle règle leur commande via son omnitool en vitesse et remet sa veste sur ses épaules.
- T’as un endroit où tu veux aller ? C’est ta seule chance de participer à notre expédition, après ça je dirigerai tout de manière extrêmement tyrannique. A toi de voir.
Dernière édition par Ezra Monroe le Ven 13 Nov - 17:46, édité 1 fois
Posté le Lun 19 Oct - 13:46
Hastur Carcosa
Here's to simply being happily drunk.
Un sourire sombre glisse sur le visage barbu de Hastur Carcosa. Lent. Long. Fatigué.
« Tu t’enfonces dans le brouillard. Je m’enfonce dans… le marécage, je crois que c’est comme ça qu’on dit. Ouais ? Bref. »
Il hausse les épaules, puis tend son bras musclé vers Ezra. Sa grosse main se ferme sur la cigarette tendue, alors que son regard se fige dans les yeux de la jeune femme.
Perdue ? Elle l’est. Paumée ? Un peu ; mais il y a encore de quoi rugir, dans son torse. Dans cette carcasse jeune, qui abrite une âme vieillie bien trop tôt. Bien trop vite. Bien trop fort.
« J’ai… »
Il se lève, en rangeant la cigarette dans une poche. Il ne fume pas ; enfin. Il ne sait pas. Il ne sait plus. Il n’a pas de manque, c’est déjà ça.
Pas de manque. Et pas de masque, non plus.
« Choisis. »
Hast’ plonge les mains dans ses poches, et soupire.
« Je… compte de toute façon te soûler, pour te faire reconnaître une dette affreuse envers moi. »
Sa voix est calme, posée ; normale. Il dit cela d’un ton terriblement anodin.
« J’ai… des réparations à me faire payer, tu sais. »
Il pose finalement ses yeux sur elle. Ezra peut sentir qu’il essaye d’être drôle ; il essaye. Ce n’est pas encore gagné.
« Mais… fais-moi découvrir. »
Un sourire triste passe sur ses lèvres, cachées sous sa barbe.
« Tu… toi. »
Ses paupières se plissent, alors qu’il se concentre sur elle. Sur elle seule.
Ezra. Ezra Monroe.
La seule femme avec laquelle il a un lien, ici. La seule femme qu’il voit souvent. La seule femme à qui il pense, quand il veut sortir ou se détendre en dehors du vaisseau ; et du réacteur, si apaisant.
La seule. Sa seule amie ; ou ce qui s’en rapproche.
« Montre-moi… toi. Ce que tu es. Ce que tu aimes. Ce que tu vis. »
Il hausse légèrement les épaules.
« Peut-être… que ça me rappellera quelque chose. Ou pas. De toute façon, c’est ça… ou je retourne dans mon vaisseau, à m’endormir devant la source d’alimentation générale, en cherchant un peu de paix. Autant… se lier au monde, non ? »
Non. Mais se lier à elle… oui.
Posté le Sam 14 Nov - 2:27
Ezra Monroe
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Hastur
Ezra
Une aiguille dans une botte de foin
Un bien triste duo, pour l'instant. Ezra avait l'intention de remédier à ça et le plus vite serait le mieux. Un coup d'oeil à son omnitool lui indiqua qu'il était encore largement temps de mettre les voiles mais en y réfléchissant, le Nexus a ses avantages. Malgré ce qu'elle hurlait tout le temps, le Nexus a ses petits havres de paix lui aussi. Il était peut-être temps d'en montrer un ou deux à Hastur, et peut-être même qu'il retrouverait la mémoire pendant la visite.
Quoi ? Mieux vaut trop espérer que pas assez.
Le pilote semble être du même avis, ce qui tombe bien puisqu'elle n'a pas envie de se souler seule ce soir. Voire même plus envie de se souler du tout. Un fait rare mais qui survient parfois quand elle se sent suffisamment courageuse pour affronter ce qu'il y a dans sa tête, la culpabilité, ce qu'elle aurait dû dire, pas dire, faire, pas faire, ses manqués et leurs conséquences, entre autre. Parfois, elle se dit qu'Hastur a bien de la chance d'avoir tout oublié.
- Ah, je me disais bien que je te devais de l'argent à toi aussi.
Elle trouve ça pas mal pour une tentative d'humour, en fait elle en sourit presque et sort du bar en entrainant le pilote derrière elle. Elle a une petite idée de leur destination finale mais ne presse pas le pas. Le Nexus est encore animé à cette heure là mais plus autant bondé qu'en journée, elle mentirait en disant qu'elle ne trouve pas ça agréable.
- Je vais certainement pas te montrer un truc aussi pourri que moi, mon cher. Sinon on passerait la soirée sur un banc public avec les ivrognes locaux. C'est pas ce que j'ai prévu pour nous ce soir.
Non, elle avait prévu quelque chose d'autrement plus intéressant. Ezra prit la direction du métro et appuie sur le bouton d'appel. L'appareil arrive en moins d'une minute, les portes s'ouvrent les deux compères prennent la direction du Nuagium. Elle ne veut pas emmener Hastur là où elle allait avec sa sœur avant, ce serait trop dur. Elle veut l'emmener dans les endroits qu'elle n'a pas pu montrer à sa sœur. Les portes s'ouvrent à nouveau sur le coeur culturel du Nexus, beaucoup moins animé que l'Argentium en ce début de soirée.
- Tu te souviens de quoi concernant cette station ? Mis à part que les gens qui s'y trouvent sont tous cons ?
Ça, elle ne peut pas s'imaginer qu'il l'ait oublié.