Profession : Mercenaire Habitation : Partout et nulle part. Il se laisse porter par la vie là où il peut trouver du travail
// oh no here we go
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C’était, il fallait l’avouer, une soirée pourrie.
Des journées pas terribles, il en avait connu des tas. Des violentes, des ennuyantes, des épuisantes ... Parfois il les affrontait seul, parfois il avait de la compagnie (pas toujours excellente), mais qu’importe comment il pouvait les aborder : elles finissaient toujours de la même manière. Et vous savez ce qu’on dit ; si tu commences à avoir des emmerdes dans ta journée, tu peux être certain qu’elles vont s’enchaîner. Dixie partageait plus ou moins cette philosophie défaitiste, parce qu’il savait d’expérience que dans bien des cas, le dicton disait vrai.
Dixie n’était pas quelqu’un de très compliqué. A vrai dire, il n’avait pas besoin d’aller chercher très loin pour occuper son temps libre : le premier bar venu faisait toujours l’affaire, qu’importe que l’alcool soit dégueu, la musique pourrie ou l’ambiance pas franchement accueillante. On lui aurait proposé un taudis qu’il aurait quand même accepté de s’y poser. A défaut d’être un exemple de sociabilité, il pouvait au moins se targuer d’être particulièrement enclin à l’adaptation de son environnement. Sauf que la règle avait ses exceptions, et ce soir-là il les avait invoqué sans y réfléchir à deux fois.
Au Bounty il y avait Karya, et il n’y avait personne – PERSONNE – qui pouvait lui mettre les nerfs à vif autant que cette Asari de malheur. Pourtant il y en avait, des gens qu’il pouvait pas saquer. Rien qu’à Kadara il aurait pu citer une trentaine de noms qui lui hérissait le poil rien qu’à la prononciation, mais celle-là lui rappelait sa première mission, celle qui avait dérapé pour le pire, et regarder son visage n’aurait fait que raviver les cicatrices encore vives qu’il gardait tout au fond. A peine était-il entré à l’intérieur qu’il avait tourné les talons dans le sens inverse et avait fui les bas-fonds à une vitesse toute particulière, avec le genre d’expression faciale qui inquiète d’ordinaire les passants. Mais il se faisait tard et à Kadara il se fondait dans la masse. Personne n’aurait fait attention à lui ; rien qu’un humain de plus parmi tous ces exilés. Peut-être bien que ça l’arrangeait. Il aurait pu faire mille choses ce soir-là, mais il était pas franchement motivé pour quoi que ce soir d’autre qui n’incluait pas une bonne dose d’alcool et de la musique à s’en déchirer les tympans. Et peut-être que si il était suffisamment épuisé, il parviendrait à dormir.
Pour aller de paire avec ses plans, Dixie était allé se réfugier à l’Underworld ; il était à peu près sûr d’être encore banni de ses repaires habituels, mais il n’y avait rien qui ne pouvait s’arranger d’une manière ou d’une autre. Mais pas ce soir. Il avait pas la tête à ça. Par ailleurs il n’avait pas la tête à grand-chose, sinon s’asseoir dans un coin avec un verre et ignorer le reste du monde. Miles aurait sans doute trouvé des tas de psycho-analyses pour expliquer son comportement, mais Miles était avant tout un abruti fini auquel il n’avait pas envie de songer alors que sa journée était déjà au point mort. Penser à lui ne ferait que rajouter de l’huile sur un feu déjà agressif. Par ailleurs la musique était déjà en train de le distraire ; il avait peut-être une chance de se vider la tête. Les mains dans les poches, il avait observé le dance-floor avec un demi-sourire narquois, le genre de rictus moqueur qu’il ne réservait qu’aux danseurs auxquels il prenait toujours soin de ne jamais se mêler. Cela dit il prenait toujours un malin plaisir à les observer ; certains étaient particulièrement hilarants. Mais ce n’était pas eux qu’il était là, pas ce soir. Dixie se détourna de ses contemplations pour avancer vers le bar où il passerait sans doute les prochaines heures. Il y avait plus original comme activité, c’est vrai.
Il s’installa au bout, là où il n’y avait personne, et retira son blazer pour le poser sur le siège d’à côté histoire de faire comprendre qu’il ne cherchait pas la compagnie (si son air maussade n’était pas déjà un bon indicateur). Les lumières colorées dansèrent sur la surface de son verre tandis que le barman lui servait sa commande habituelle. Pour ça non plus, il innovait pas trop. Il suivait les conseils de Jex : « prends toujours ce qu’il y a de moins cher, parce qu’une fois que tu seras bourré tu verras pas la différence ». Avec le temps il avait fini par comprendre. Pour ça, il n’aurait jamais assez de toute une vie pour le remercier ; ça et tout le reste d’ailleurs. La seule raison pour laquelle il était encore en vie, c’était parce que ses parents l’avaient préparé au mieux. Il ne pouvait qu’être reconnaissant.
Sauf qu’à penser à tout ça, il avait vidé son verre trop rapidement, et s’asseoir là avec un verre vide ça le rendait encore plus stupide que ses danseurs qu’il aimait critiquer. Il avait fait signe au barman de lui servir la même chose, puis en attendant que son second verre arrive, Dixie s’était retourné sur son tabouret pour balayer l’endroit du regard. Peut-être aurait-il du s’abstenir, parce que sitôt ses yeux s’étaient-ils posés sur l’entrée il eut le déplaisir d’un trouver un visage familier. Celui de Sylhas, plus particulièrement, comme si il avait pu croire que les choses n’auraient pas pu être pires. Le truc étant, Dixie était déjà installé et à son deuxième verre. Il n’avait pas franchement envie de s’enfuir pour espérer trouver mieux ailleurs.
Il ferait avec, comme il le faisait toujours. Avec un peu de chance, le turien resterait dans son coin sans le remarquer.
Dernière édition par Dixie Mebrak le Jeu 22 Oct - 21:43, édité 1 fois
Posté le Mer 22 Juil - 1:38
Sylhas Astros
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Oh No, here we go
Port-Kadara |
Putain de cale sèche. Tu détestais Elaaden pour ça, tu détestais Elaaden pour ce simple mot que tu recevais toujours une fois que tu revenais sur Port-Kadara et que ton ingénieur te soufflait qu’il était nécessaire de passer en cale sèche, et que ça allait prendre du temps. Une semaine si tu avais de la chance, deux si ta chance était moyenne, trois si tu étais vraiment foutrement poissard – et comment dire, vu tes expériences passées, tu n’étais pas quelqu’un de particulièrement chanceux. Tu avais, soudainement, envie de te tirer une balle entre les deux yeux, ou, au pire des cas, d’emprunter le vaisseau de quelqu’un d’autre pour échapper à l’atmosphère étouffante de Port-Kadara et des regards acides que l’on pouvait te lancer. Certains savaient qui tu étais, qui tu représentais par le passé, et les boucles d’oreilles, les fringues ne dissimulaient rien aux yeux de ceux qui savaient que tu étais pire qu’eux à leurs yeux. Tu te retrouvais, soudainement, au milieu d’une fosse aux lions, entourés de regards acides et de crocs aussi létaux que pouvaient l’être des omni lames sous ta gorge. Port-Kadara n’était pas toujours simple, et même si tu appréciais le confort de ton appartement, la douceur du chant de Kralla lors des bons jours et les balades aux premières lueurs du jour dans les Badlands, il n’y avait rien que tu chérissais plus que la liberté de pouvoir glisser de systèmes en systèmes, de planètes en planètes avec pour seule et unique condition que d’avoir suffisamment de carburant et des contrats pour maintenir tout le beau monde que tu avais avec toi bien payé. Dormir avec le ronronnement d’un moteur dont les vibrations étaient connues par cœur, avec les raisonnements de voix discrètes et de pas déambulant naturellement dans un habitacle de métal. Il y avait des habitudes qui te faisaient largement préférer ton vaisseau à ton appartement, même si celui-ci avait le mérite de ne pas avoir la sensation d’asphyxie associée à celui que tu avais sur le Nexus, chargé de fantômes et de souvenirs que tu essayais désormais d’enterrer aussi loin que possible.
Sauf que non. Là, non. Ça faisait une semaine, depuis un énième contrat à Elaaden, que ton vaisseau était en cale sèche à Port-Kadara, et tu faisais des pieds et des mains pour que tout avance plus vite, parce que tu commençais à voir le bout des contrats qui se faisaient sur la planète – ceux suffisamment bien payés pour que tu daignes y jeter un coup d’œil du moins – et que tu commençais à en avoir marre de tourner en rond comme un lion en cage dans ton appartement, obligatoirement confronté à ce que tu détestais le plus : l’empire formé par tes neurones, tes synapses, dont la reine mère était ta conscience assassine divulguant souvenirs et pensées auxquelles tu échappais généralement en te plongeant dans un boulot. Pas de bol, Syl, tu devais te les coltiner, encore et encore, en observant un foutu paysage qui ne bougeait pas, statique, comme ta vie actuellement. Sulin était loin, Ezra aussi, et toi t’étais là. Bloqué à la même page, avec une piste froide entre les doigts, des noms qui se suivaient sans réelle logique, des mobiles, des alibis, des notes parsemées sur de vieux databads et quelques morceaux de papiers. Il n’y avait rien si ce n’est une putain de piste froide, et ton cœur était encore martelé par des sentiments que tu essayais de taire quand tu essayais, enfin, de te concentrer sur quelque chose qui pouvait t’occuper. Non, ton cerveau aimait bien trop que tu tracasses le crâne avec des conneries. Alors, ce jour-là, tu décidas que tu avais marre de te faire chier comme un adhi mort dans ton appartement. Ton cerveau ne voulait pas que tu te concentres sur les informations que tu avais entre tes mains sur une enquête plus grosse que toi, très bien. Ton cerveau voulait te faire penser à Sulin et au fait qu’il te manquait bien plus que de raison, très bien, mais également à l’inquiétude naissante qu’il puisse arriver malheur à Ezra. Très bien. Tu allais prendre les affaires en main, parce que tu en avais marre, et tes nerfs étaient à cran. Tu passas la journée – ou presque – dans les Badlands, à bord d’un véhicule à conduire, à tester les limites de tout ce qui était raisonnable dans des courses illégales entre des flancs de montagne, des morceaux d’avant-poste et d’autres conneries. Tu étais concentré. Tu étais extatique, et tu n’avais pas l’impression de perdre tes nerfs sur une connerie. Nan, tu te sentais même plutôt pas mal à tel point que tu aurais pu continuer à faire virevolter ce pauvre véhicule jusqu’à ce que les étoiles obstruent ta vision. Mais nan, toute bonne chose avait une fin, comme toujours, et tu étais désormais face à l’insupportable question de ce que tu allais bien pouvoir faire du reste de ta soirée. Tu étais dans la basse-ville, tu ne voulais certainement pas retourner dans ton appartement, surtout pas à cette heure-ci. Trop tôt, bien trop tôt. Tu zieutas, pendant quelques maigres secondes, la devanture de l’arène de combat, songeant sérieusement t’y perdre pour quelques heures mais tu n’avais pas ton fusil de précision avec toi, seulement ton pistolet. Franchement, terriblement moins de fun si tu ne pouvais pas faire des headshot à tout va. Tu étais presque déçu quand tes yeux se tournèrent vers l’Underworld, et que l’idée de te perdre sous les lumières néons pour quelques heures vint se loger dans un coin de ton crâne.
C’était la pire idée, bien évidemment. Tu allais encore finir avec trop d’alcool dans le sang, tu allais finir engouffrer entre des corps que tu ne voulais pas avoir contre le tien parce que ton cerveau aurait eu la merveilleuse idée de te souffler d’aller danser, et tu allais finir avec une gueule de bois massive le lendemain matin. Il y avait des idées, vraiment, qui pouvaient être mille fois meilleures que celles-ci, et pourtant, tu poussas la porte de l’établissement, la musique venant frapper tes tympans avec la violence des basses qui composaient les rythmiques choisies. Que dire des lumières, toutes aussi vives les unes que les autres, qui agressaient soudainement ta rétine et te donnait – dans le plus profond de ton être – l’envie de faire demi-tour pour retrouver quelque chose de plus calme, de plus tamisé, de plus tranquille. Le regard d’une connaissance – enfin, connaissance, c’était peut-être un peu plus que ça aussi – aurait également dû aussi te mettre la puce à l’oreille quant à ton départ de l’Underworld. Mais tu étais bien lancé dans l’idée de continuer cette mauvaise idée, et puis, faire demi-tour maintenant, c’était montré un acte de faiblesse et lui donner du terrain dans votre espèce de dynamique curieuse sur laquelle tu n’avais pas de mot à coller. Dixie était chiant, de pire mauvaise foi, et… Bon, peut-être pas si pire, mais ce n’était pas pour autant que tu avais envie de tomber sur lui de façon aléatoire dans tes heures off, tu tombais déjà bien trop souvent sur lui sans le vouloir. Et forcément, à mesure que ton cerveau – un peu lent parfois – calculait tes chances, les places au bar s’étaient retrouvées petit à petit prises, et tu t’empressas de rejoindre le bar avant de te retrouver coincer. Forcément, le siège sur lequel tu t’installas n’était autre que celui à côté de celui autoproclamé par le jeune homme pour empêcher quiconque de s’y installer. Tu ne soufflas pas un mot, rien du tout, jusqu’à l’arrivée d’un barman à qui tu commandas un cocktail. Un cocktail que tu bus bien trop vite, par ailleurs, te laissant dans une curieuse bonne humeur – couplée forcément à l’adrénaline salvatrice des courses de l’après-midi – dû à l’alcool grimpant les niveaux avec une vitesse de poussée bien trop inhabituelle. Mais tu n’y prêtais pas attention, certainement pas, trop peu envie que tu avais de martyriser ton crâne avec tes pensées et réflexions inutiles. Et tu y prêtais encore moins attention alors que tu t’échappais de ta veste blanche qui commençait à devenir bien trop chaude pour que tu puisses être confortable – tu ne savais pas si la chaleur était dû à l’endroit ou à l’alcool, qu’importe. Et une attention encore moins présente quand tu repassas commande, et que tu pris le pas d’offrir un verre au jeune mercenaire à un siège de toi, qui devait probablement encore bouder sur son verre avec le regard blasé qui le caractérisait. N’essaye même pas de refuser ce verre, sinon tu te le prends dans la tronche. T’étais de bonne humeur, t’avais envie d’être gentil. Mais à ta manière. Ou du moins, à ta manière, avec Dixie. Ce qui était, soudainement, bien différent de ton « être gentil avec le reste du monde », surtout quand on te savait que tu étais naturellement gentil, parfois borderline trop, et encore plus par rapport aux standards de ton espèce. Il y avait même un gouffre qui séparait les deux choses. Mais bon, pour une fois, tu n’avais pas forcément envie de lui sauter à la gorge ou de lui tirer dans les pieds ou de le pousser pour qu’il se casse la gueule. Nan, tu allais essayer d’être civil, d’être sympa. Après tout, ça s’était bien passé un jour, nan ? Je suis de bonne humeur, profites-en. Tu grommelais avant de prendre une longue gorgée de ton cocktail. Il allait te falloir plus fort. Bien plus fort. Et tu ne savais pas si, là encore, c'était une bonne idée. Mais tant qu'à faire.. Autant finir sur le melting pot de mauvaises idées, tu n'étais plus à ça près.
Dixie Mebrak &Sylhas Astros
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Il avait une chance sur deux d’être tranquille ; le destin avait décidé de lui en faire baver. C’est avec horreur que Dixie vit Sylhas approcher, tandis qu’il priait toutes les forces de l’univers pour que le Turien ne l’approche pas. Sauf qu’il devait mal s’y prendre car c’est sur le siège d’à côté que l’autre vint s’installer, au grand malheur du mercenaire. Il aurait pu payer et s’en aller, mais ça aurait signifié qu’il cédait du terrain, et ça il se le refusait. Dixie s’empressa de se jeter sur son deuxième verre en faisant mine de ne pas avoir vu qui venait d’arriver. Par ailleurs il était passé maître dans l’art de ne pas le regarder, une technique très utile en mission quand il fallait justifier la raison pour laquelle il manquait parfois de lui tirer dessus. Enfin là, c’était pas vraiment le sujet, même si lui fracasser un tabouret sur le crâne lui paraissait être une idée très plaisante. Au lieu de ça il concentra son énergie sur son verre en détournant minutieusement le regard.
Il ne détestait pas Sylhas – pas vraiment. Mais une erreur en avait entraînée une autre et leur collaboration éphémère avait eu tôt fait de s’effondrer comme un château de carte sur lequel ils auraient tout deux soufflé. Le soucis avec Dixie, c’était qu’il avait la rancune tenace et certaines choses avaient bien du mal à être oubliées et pardonnées. Pour ça il ne pouvait pas y faire grand-chose, sinon ruminer encore et encore jusqu’à ce que la colère se mélange aux regrets. C’était avant tout une question d’ego, lui avait un jour dit Cassie. Un ego effrité et même réduit en miette, et maintenant le Turien et lui-même étaient sans cesse à couteaux tirés. Et ni l’un ni l’autre n’avaient l’air de vouloir faire le premier pas pour arranger cette mésentente continuelle. Si tant était que Dixie puisse vouloir faire le moindre effort. Rappelons-le : la résilience ne faisait pas vraiment partie de ses qualités.
Sauf que ce petit manège entre eux ne pouvait pas simplement être mis de côté en dehors du travail ; ça aurait été trop beau. Dixie sentit ses yeux rouler dans leur orbite à l’instant même où il entendit Sylhas s’adresser à lui. Ce dernier était fidèle à lui-même, et pour cause : voilà qu’il lui offrait un verre (ou du moins il le lui imposait, mais Dixie n’était pas là pour chipoter sur les termes). Puis dans un geste lent, il se tourna vers Sylhas pour lui offrit ce genre de regard agacé qu’il ne réservait qu’à lui. « Tu pouvais pas juste m’ignorer, hein ? » Bien sûr qu’il ne pouvait pas … Parfois Dixie avait l’impression que le Turien était programmé pour lui pourrir constamment la vie. Et voilà qu’ils dépassaient la frontière du boulot pour s’ennuyer mutuellement dans leurs heures personnelles. Mais Dixie était déterminé à ne pas passer une soirée encore plus compliqué, aussi lâcha-t-il un soupir avant de s’adresser au barman. « Puisque c’est le gentleman qui paye, mettez-moi le double s’vous-plait ... » Après tout il insistait.
Puis ses yeux sombres se posèrent à nouveau sur Sylhas, à mi chemin entre la provocation et la curiosité. Pour une fois, il ne savait pas sur quel pied danser (enfin danser était un terme un peu barbare à son avis) et boire en la compagnie de Sylhas lui paraissait un peu risqué. Il espérait ne rien faire quoi que ce soit de stupide qu’il risquait de regretter amèrement. « Qu’est-ce qui te met de si bonne humeur ? T’as enfin trouvé le moyen de ne plus te retrouver coincé avec moi en mission ? » Avait-il fini par prononcer en esquissant un rictus moqueur tandis que le barman lui servait sa commande au moment même où une nouvelle musique passait. Il évitait de trop chercher la petite bête. Après tout la soirée pouvait tout aussi bien se passer sans problème.
Dernière édition par Dixie Mebrak le Jeu 22 Oct - 21:44, édité 1 fois
Posté le Mer 22 Juil - 20:29
Sylhas Astros
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Tout n’avait pas toujours été aussi tendu entre toi et Dixie, bien au contraire. Il y avait même un moment, dans votre passé respectif, où la tension était inexistante, et le partenariat coulait presque naturellement. Une harmonie à peine stable, certes, mais une certaine harmonie quand même. Le genre de paix que tu aimais avoir avec les gens avec qui tu collaborais, que ce soit sur le terrain ou dans le privé. Tu n’aimais pas que les choses soient compliquées, ni même tendues. Cela rapporterait toujours plus de pots cassés que de vaisselle neuve. Et avec Dixie, votre première collaboration ensemble s’était bien déroulée. Certes, au départ, elle était pavée d’un enchevêtrement de circonstances qui rendaient les choses curieusement complexes, mais la finalité avait été la même et avait donné quelque chose d’assez naturellement bon. Quelque chose sur lequel tu pouvais te fier pour que cela continue normalement par la suite. Sauf qu’il avait fallu que les choses tournent différemment, et que finalement, ça tourne dans le sens de votre tension actuelle. Celle qui amenait à ce que tu sois toujours sur tes gardes en sa compagnie, que tu ne rengaines jamais vraiment ton arme, et que tu continues, inlassablement, de lui voler des contrats rien que pour l’emmerder – des contrats que tu ne voulais même pas vraiment, qui plus est. Tu n’étais pourtant pas ce genre d’hommes originellement, à vouloir tirer dans les pattes de quelqu’un, mais avec Dixie, c’était devenu un jeu presque naturel auquel tu te prêtais sans imaginer une seule seconde que c’était pourtant quelque chose dont tu avais besoin. Quelqu’un à faussement détester et à faussement ennuyé.
Peut-être que tu l’avais un peu cherché, cette tension, aussi. Tu n’avais pas été des plus raffinés quand tu t’étais éclipsé aux premières lueurs du jour en pensant qu’il valait mieux pour toi comme pour lui que tout en reste là. De toute façon, à l’époque où toute cette bêtise s’était produite, tu ne valais probablement pas mieux qu’un autre déchet que l’on trouve dans les bars sinueux et malfamés de Kadara. Ton cœur n’était pas à la bonne place, et ton esprit non plus, malheureusement. Et Dixie fut un dommage collatéral. Un nom supplémentaire dans une longue liste dont les noms ne résonnaient parfois même plus dans ton crâne. Mais il avait fallu que tu te retrouves à de nouveau collaborer avec lui, et c’était là où tout s’était construit. La tension, l’animosité apparente et l’agacement constant à la pensée de l’autre. Si cette tension s’était basée sur la fin de cette coucherie, elle s’était véritablement développée à la suite de cette mission qui s’était avérée être un désastre. Et la première d’une longue suite de missions, de contrats à la con où vous finissiez toujours par vous retrouver, comme si quelque chose là-haut souhait vous donner, à chaque fois, une raison de plus d’en avoir marre de l’autre. Tu pensais, presque naïvement, que sans toutes ses circonstances désastreuses, vous auriez pu être amis. Mais c’était bien plus simple de l’emmerder et de te complaire dans l’agacement que tu éprouvais pour le jeune homme plutôt que d’essayer d’enterrer la hache de guerre une bonne fois pour toute. Même là, en lui offrant un verre, tu te refusais de penser qu’il s’agissait de quelque chose de plus qu’une mince trêve pour ne pas que vous vous écorchiez au visage au bout de vingt minutes. Oui, tu aurais pu l’ignorer. Mais tu n’étais malheureusement pas de ceux qui arrivent à ignorer si facilement. Un verre, c’était une trêve, aussi factice soit-elle. Alors, tu grommelais, levant les yeux au ciel sans lui adresser un regard. T’es plutôt difficile à ignorer, t’es le seul ici à tirer la gueule comme si tu venais de perdre à une partie de cartes. Et vraiment, cette tête. Tu savais les humains expressifs, leur visage et les muscles stagnant sous cet épiderme mou permettant de donner des expressions faciales bien plus élargies que pour d’autres espèces, dont la tienne. Vous étiez juste expressifs différemment, toi c’était par le biais de cordes vocales différentes, ronronnant à de basses fréquences. Parfois si basses que l’oreille humaine ne pouvait pas les percevoir, d’ailleurs. Tu grognas légèrement en entendant sa commande avant de diriger ton regard sur le barman qui ne savait guère sur quel pied danser. Tu balayas les inquiétudes du barman d’un revers de la main avant de porter tes yeux sur l’humain non loin qui titillait sérieusement tes nerfs. Et monsieur veut me ruiner, en plus de me tuer à chaque foutu contrat. Je prends bonne note. Et au vu du regard du barman, il ne savait vraiment plus sur quel pied danser mais autant prendre la commande et se débarrasser de vous le plus vite possible. Un choix judicieux, tu devais bien l’admettre. Après tout, pour l’instant, vous étiez civilisé, mais il n’y avait rien qui pouvait affirmer que ce serait encore le cas d’ici quelques dizaines de minutes. Tu ne pouvais, toi-même, pas prévoir comment cette soirée finirait. Si elle finirait assez calme – considérant vos deux caractères, toutefois – ou si elle se terminerait avec une arme sur la tempe de l’autre. Il n’y avait rien de plus sûr, de pour une fois, tu allais peut-être essayer d’être raisonnable. Tu avais eu ton lot d’adrénaline et de coups sanguins pour la journée, tu n’avais pas franchement besoin d’en rajouter un à ton tableau pour aujourd’hui. Autant rester droit dans tes bottes, et calme. Mais, bon sang, qu’est-ce que ça pouvait être difficile avec ce gamin. Enfin, gamin, façon de parler, tu étais bien au courant qu’il n’avait rien d’un adolescent de 13 ans, même si son comportement pouvait parfois le laisser penser. Tu esquissas un léger rire à sa remarque avant de prendre le verre qui t’étais servi, prenant une légère gorgée du liquide aux couleurs plus vives que n’importe quel alcool humain. Ah, si seulement ! Crois-moi que je serai déjà bieeeen loin de Kadara si c’était le cas. Tu soufflas non sans un léger trait d’humour dans ta voix, tes mandibules se plaçant dans une forme de sourire, léger alors que tu faisais tourner les couleurs aqueuses dans ton verre, rendues encore plus vives avec les lumières du bar. Et toi, qu’est-ce qui te rend encore plus boudeur que d’habitude ? Tu as pressenti l’avenir et une énième mission en ma superbe compagnie ? Tu lui rebalançais sa propre vanne à la tronche. Ce n’était certes pas très recherché, mais ça avait le mérite de te faire sourire alors que tu lui accordais un regard légèrement amusé, bien moins empli d’animosité avant de prendre une gorgée de ton verre, tes ongles tapotant doucement contre la surface du verre. Vraiment, tu n’avais aucune idée de comment cette soirée allait finir. Mais bon, tu étais prêt à parier que cette soirée ne pourrait définitivement pas être pire que toutes vos fins de contrat. Nan ?
Dixie Mebrak &Sylhas Astros
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Dixie n’était pas du genre à s’embarrasser de civilités. Ce comportement un peu barbare, il le tenait de ses parents adoptifs qui auraient sans doute été très fiers de voir leur gamin tenir tête à tous ceux qui auraient pu, de près ou de loin, chercher à l’intimider. Mais Dixie il avait jamais peur de rien, ni de personne. C’était ce qu’il aimait faire croire, en tout cas. Pour pas se laisser bouffer. Pour pas se laisser blesser. Et ce n’était pas en la présence de quelqu’un comme Sylhas qu’il allait laisser tomber le masque. Ça, jamais. Il préférait autant se jeter dans les mares acides des Badlands, ou se ranger pour une vie tranquille sur le Nexus.
L’idée lui avait provoqué quelques frissons, aussi en profita-t-il pour ignorer les grommellements de Sylhas et ce qu’il avait ajouté après ça. Probablement rien d’utile, s’était-il dit en regardant dans l’autre direction. Il préférait autant croire ça. Et il voulait également s’assurer que l’autre ne croit pas que ce qu’il puisse lui baragouiner pouvait l’atteindre. Il y avait un mur entre eux, un mur si haut que Dixie doutait sincèrement qu’il puisse être déconstruit un jour. Alors les efforts … qu’ils aillent au diable. Mais peut-être pas ce soir.
Parce que contre tout attente, Sylhas avait affirmé être de bonne humeur et voilà qu’il lui offrait un verre. Ce n’était pas la première qu’ils se croisaient hors boulot, sauf que d’ordinaire c’était Dixie qui faisait ce genre de chose – avec une bonne dose d’alcool dans le sang au préalable. Là c’était pas tout à fait pareil et il n’était pas certain de se sentir très à l’aise. Enfin … il ferait avec, comme il le faisait toujours avec Sylhas.
Il y avait bien des choses qu’il aurait pu lui dire, bien des insultes qu’il aurait pu lui lancer, ou juste se barrer en le laissant là, tout seul comme un con avec son verre et ses pensées. Mais Dixie fonctionnait parfois à l’envers, et il se comprenait pas lui-même dans ces moments-là. Peut-être bien qu’il était fatigué. Peut-être bien qu’il voulait juste la paix. Alors il allait rester calme et faire en sorte que sa soirée ne soit pas davantage gâchée. Avec un peu de chance, l’autre lui lâcherait bientôt la grappe.
« Si tu voulais pas allonger la monnaie, fallait pas m’offrir de verre dans un premier temps. Désolé, mais je fais pas les règles. » Il avait haussé les épaules nonchalamment, dans ce genre de gestes qui se voulaient désintéressés, presque ennuyés. Dixie avait ignoré les regards du barman autant qu’il le pouvait ; un jugement de plus il pouvait bien s’en passer. A la base, lui, il était là pour boire en silence jusqu’aux dernières heures de la nuit. Il n’avait pas prévu que quelqu’un qu’il avait grand mal à supporter viendrait s’installer là et changer ses plans pour quoi … une question d’ego ? Une impulsion ? Difficile à savoir.
Dixie avait cependant esquissé un demi-sourire à la remarque de Sylhas, comme si celui-ci lui avait lancé une blague un peu nulle mais appréciable sur les bords. Ouais, lui aussi il mettrait les voiles loin de lui si il pouvait. Mais Dixie n’en prononça pas un mot : inutile d’énerver le type qui payait sa consommation. La dernière fois qu’il avait fait un truc du même genre avec quelqu’un d’autre, il avait été viré du Krogan’s Nest après avoir fracassé un verre sur son infortuné adversaire. Voilà qui lui donnait désormais matière à réfléchir. Puis il fallait être honnête : il ne détestait pas complètement Sylhas. Lui offrir une commotion cérébrale ne serait pas l’idée du siècle. Et puis le tuer ne lui vaudrait que des emmerdes de toute manière.
A côté Sylhas lui renvoyait son propre trait d’esprit comme une balle de ping-pong usée. Dixie avait aussitôt haussé un sourcil inquisiteur tout en observant l’étrange sourire du Turien. « Moi ? Bouder ? N’importe quoi, c’est juste la tête que je fais tous les jours. » Ah, la voilà, la fameuse mauvaise foi de Dixie Mebrak. Il n’avait pas pu s’en empêcher, comme un instinct naturel qu’il ne parvenait pas à chasser. Il aurait pu mentir, s’inventer une excuse ou même, soyons fou, dire la vérité. Mais quelque chose de plus profond l’en empêchait.
Sauf que l’alcool lui aussi commençait à faire son travail et Dixie lui facilita la tâche en buvant une autre gorgée qui s’éternisa plus qu’elle n’aurait du. Puis lorsqu’il reposa son verre, il lâcha un soupir fatigué avant de se masser le front de sa main libre. « Aujourd’hui c’était pas vraiment ma journée. C’est pas la fin du monde, et demain ce sera déjà oublié, mais s’il-te-plaît ... » Et il n’utilisait pratiquement jamais de formule de politesse à l’égard de Sylhas. « … Si tu pouvais juste, je sais pas, être un peu moins relou que d’habitude et pas me pourrir le reste de ma nuit, tu me rendrais vraiment un grand service. » Ils avaient été capables de s’entendre un jour, même si c’était il y a longtemps. Trop longtemps peut-être.
« Urgh, nan, tu sais quoi ? Laisse tomber. » Finit-il par ajouter rapidement après s’être souvenu à qui il s’adressait.
Dernière édition par Dixie Mebrak le Jeu 22 Oct - 21:45, édité 1 fois