What the hell happened to you? ≠ ft. Airi Maldoran
Posté le Mer 28 Oct - 0:10
Sylhas Astros
I'll relinquish one bullet. Where do you want it?
Profession : Ancien Spectre, désormais chasseur de primes et d'artefacts Habitation : Kadara, mais aussi beaucoup sur ton propre vaisseau, le LWSS Leviathan
« What the hell happened to you? »
Airi Maldoran & Sylhas Astros
Neo-Thessia |
Le silence est un concept particulier, méticuleux dans sa manière d’être parfois léthal, et consciencieux dans sa propriété à parfois être confortable. Le silence est toujours à double tranchant, travaille toujours sur deux angles, sur deux versants et travaille généralement de concert avec d’autres concepts, avec d’autres domaines qui sont tout aussi convexes dans l’extrapolation vivante. Toi, le silence, tu le vis comme un paradoxe éternel. Tu oscilles toujours entre l’appréciation de celui-ci ou son dédain viscéral parce que tu ne le supportes plus. Depuis toujours, tu ne sais si tu préfères les endroits sans un son ni un bruit ou les endroits vivants et pulsant de sons divers et variés. Tu n’as jamais su ce que tu préférais, trouvant des inconvénients et des atouts dans chacune des deux options, et tu ne sais difficilement comment interpréter cet affect que tu voues des deux côtés, tes pieds titubants toujours sur quel côté de la ligne tu dois te pencher le plus. Toutefois, tu sais que tu ne supportes pas le silence inconfortable, comme tu ne supportes pas non plus la surcharge auditive qui peut vite te rendre malade. Seulement, en grandissant, ces deux options se sont élargies et se sont multipliées pour te donner des scénarios complexifiant encore plus le choix que tu devrais peut-être un jour : le silence éternel ou le bruit constant. Tu as l’impression que l’un comme l’autre sont liés à des éléments que tu ne contrôles pas toujours, mais après avoir goûté au silence désastreux d’une cellule où se tapissait ta honte et ta culpabilité, tes doutes et ta tristesse sans fin, ta désillusion et la perte de toute envie, ainsi qu’à la salle d’audience gonflé par le marteau s’effondrant contre le morceau de bois, les cris des jurés, les paroles assassines des quelques personnes présentes pour te démonter en règle ou encore les crissements des chaises sur le sol, tu ne savais véritablement pas où penchait la balance de ton affect. Encore une fois, après avoir touché du bout du doigt la colère brut et sanglante de ton compagnon et le silence meurtrier de la disparition de ta meilleure amie… Tu te demandais sérieusement comment tu ne pouvais choisir. Il y avait des cas où tu pouvais supporter le silence, parce qu’il était compilé par d’autres facteurs. Tu aimais le silence de ta cabine, seulement à peine coupé par les ronronnements d’un moteur que tu aimais bien plus que de raison. Tu aimais le silence de ton appartement quand tu t’y sentais bien après quelques verres d’alcool et un anti-douleur pour ce qui surgissait sous ta peau. Mais tu aimais le bruit des tirs de pistolet, les crissements des moteurs de ta flycar quand tu décidais de pousser ses technologies au plus haut vol, tu aimais le bruit de tes poings contre un sac de frappe ou encore la musique, quand tu augmentais le volume pour pouvoir décrocher naturellement les commandes et effectuer un plongeon. Tout n’était pas si linéaire ni si manichéen et pourtant…
Pourtant, aujourd’hui, après des mois à tourner dans le vide et à être perdu, arraché aux personnes que tu aimais le plus dans ta vie, tu ne savais toujours pas. Mais une chose était sûre : tu détestais fondamentalement le silence imposé par la disparition d’Airi, tu détestais ce seul putain de mail que tu continuais de lire en espérant trouver une trace de quelque chose, une piste, un rien, un quelque chose mais rien. Il n’y avait absolument rien et tu commençais à tourner en rond. Non seulement les choses n’étaient pas au beau fixe avec ton compagnon, mais tu te retrouvais aussi à chasser un fantôme dans une galaxie qui recelait de coins cachés, de zones d’ombres que tu n’arrivais pas à déceler. Tu ne savais décemment pas quoi faire, tu étais perdu dans l’immensité de ce bordel et tu avais véritablement l’impression d’être un lion en cage qui ne savait quoi faire de son vaisseau. Plus ça allait, plus tu ne trouvais aucune solution et toutes tes pistes finissaient par être tirées d’un trait de plus en plus rageur, de plus en plus vexé et énervé, non pas contre elle mais contre toi-même. Toi, le bon spectre, celui qui avait toujours su trouver des pistes, tu étais devant un mystère que tu n’arrivais simplement pas à résoudre même en ayant une foule de clés en main. Et tu devais l’avouer : ça te faisait chier. « Si on te demande, tu diras que tu sais pas », la vérité c’était que tu ne savais pas quand même, et tu ne comprenais pas. Tu ne comprenais rien et tu devenais sérieusement fou. Alors, tu avais fini par faire la seule chose que tu avais entre tes mains, mettant au feu ce serment silencieux que tu avais toujours fait vis-à-vis d’Airi et de l’anonymat nécessaire dont elle avait utilité. Tu avais demandé à ta courtière, la jeune quarienne à bord de ton vaisseau, de faire des recherches, de mettre des alertes avec tous les détails que tu avais des diverses identités d’Airi. Tu lui avais demandé, en secret et dans la plus grande discrétion, de faire en sorte qu’elle garde un œil sur tout pour pouvoir la retrouver. C’était comme ça qu’aujourd’hui, après des jours et des jours à tourner en rond, à ressasser tout ce qui n’allait pas dans ta vie et tout ce qui aurait pu mieux tourner, tu te retrouvais à Neo-Thessia, bastion de la vie Asari en Andromède. Parce qu’une piste avait soufflé qu’elle était rentrée dans cette grande demeure qu’était la sienne. Alors, tu avais mis le cap sur la planète bleue, laissé ton équipage vaqué à leurs occupations pour un temps indéterminé et tu avais suivi ton GPS, comme un bon soldat, jusqu’à tomber sur cette grande résidence qui appartenait, visiblement, à ta meilleure amie, dans le simple but d’avoir des réponses. Et au fond, et surtout pour ça finalement, être sûr qu’elle allait bien. Parce que tu savais que la jeune femme aimait à jouer de son secret, mais là, pour toi, c’était trop. Tu te retrouvais donc devant cette bâtisse, sans la moindre certitude qu’elle y serait, et même si tu étais prêt à défoncer la porte si besoin était, tu pris une grande inspiration pour essayer de ne pas finir par défoncer cette porte. Non. Tu utilisas ton omnitool pour pouvoir déverrouiller la porte à l’aide du programme installé par ta courtière, pensant que ça pourrait être utile – et elle n’avait pas si bien dire – et tu avais déverrouillé la porte sans paraître suspect. Après tout, tu n’avais pas non plus besoin d’être foutu dehors de cette planète non plus. Être persona non grata sur le Nexus était suffisant. Alors tu rentrais, te retrouvant au sein d’un palace respirant le luxe et la richesse, mais tu ne t’arrêtas que peu de temps dessus. Airi ! Airi, t’es là ? Tu crias, en gardant ton pistolet levé, juste au cas où. Tu préférais être sûr… Que mort.
Profession : Spectre, espionne et assassin Habitation : Nexus, Kadara, SSV Thermopylae ou Neo-Thessia
What the hell happened to you ?AS’ Tout ce que tu vois à portée de ta chair et de ton faible souffle, n'est ni à toi, ni dépendant de toi. (→ Requiem for a dreams) Ça fait combien de jour qu’elle fuit ? Combien de semaines que ces sales emmerdeurs ne l’ont pas lâchée ? Aucune idée mais après avoir fui une énième fois la voilà enfin posé dans un endroit qu’elle pensait éloigner et en sécurité. Quelle douce erreur de sa part. La fatigue est tellement puissante qu’Airi a arrêté de vouloir dormir. C’est l’adrénaline qui la tient encore debout. Sa raison lui échappe de jour en jour et son instinct lui fait défaut. Jamais en pleine maîtrise de son esprit elle aurait osé s’aventurer chez elle. Mais là, elle venait de se replier dans un endroit qui était supposé être sécurisant. Au lieu de ça, à peine entrée, barricadée comme un rat dans un piège… Elle a pris conscience que c’était son propre piège. Sans attendre, la blonde est montée à l’étage, prenant au passage des munitions cachées dans un pot de décoration. Puis elle a attendu.
Pas un jour. Pas deux. Cinq.
C’est au moment où elle a cru un instant être tranquille. Elle s’est mise à rire avant d’entendre la poignée de sa porte se baisser. Son plus fidèle N7 Aigle pointé devant ses yeux. Dès que la porte s’ouvre, que son cerveau comprend qu’il ne s’agit pas d’alliés, sa cartouche thermique transperce sa jolie porte en bois. Tout ce qu’Airi parvient à souffler pendant ce laps de temps c’est un simple : « Fait chier, je l’aimais bien cette porte. » Ce qui a suivi fut un massacre. Littéralement. En plus d’être à bout de nerf, complètement à bout émotionnellement et physiquement la blonde vient de vendre son âme dès la première goutte de sang dans sa maison. Pourquoi est-ce que personne ne pouvait la laisser respirer ? Si ce n’était pas le Conseil, c’était les Humains. Juste des vacances… Comme la machine qu’elle peut est susceptible d’être la Spectre commence à faire le ménage. Jonglant entre munitions et pouvoirs biotiques. Le sol de son salon termine en véritable patinoire d’hémoglobine alors que le dernier assaillant se vide de son sang sur son canapé un bout de verre de la baie vitrée dans le cou. Elle ? Son bel ensemble de petite bourgeoise est déchiré aux jambes et les boutons ont sauté. Ses cheveux sont secs et perlés, sa peau prise entre coupures et autres joyeusetés. Heureusement qu'elle n'est pas trouée.
Encore deux jours s’écoulent.
Elle a fini par remonter dans sa chambre pour simplement être tranquille. Pas de douche, elle n’a même pas le courage ni la volonté de se regarder dans le miroir. Au bout d’un temps, elle comprend enfin que son problème vient d’être réglé. Ses jambes l’emmènent dans les escaliers. Une marche après l’autre comme un zombie privé de repos depuis des années. Les traces de sang qu’elle a laissé dans son sillage lui importent peu. Elle traverse l’entrée, prend la direction du salon où d’autres corps se trouvent et sa première envie n’est absolument pas de faire le ménage des corps mais de jouer un morceau de musique. Mais n’étant pas sur le Nexus, son corps s’arrête devant sa grande baie vitrée qui laisse à présent le vent s’engouffrer et l’odeur de l’herbe parfumer cette scène macabre. Sa pauvre terrasse est elle aussi éclaboussée du sang d’autrui. Son beau carrelage blanc prend une teinte des plus admirables avec ses traces de pieds. Le rouge éclatant du début vient de devenir terne avec le temps. Mais qu’importe, la blonde continue son chemin. Son inspection. Décidément, cette maison va être plus honorée du corps d’inconnus que de sa propre personne. Au moins, elle est baptisée... Sans un mot ou intérêt à la scène, elle fixe le corps sur son canapé qui lui-même regarde dehors. D’un air complètement détaché elle n’arrive qu’à se plaindre encore une fois. « C’est pas comme si ce canapé m’avait coûté la peau du cul… » De sa belle couleur écrue, il venait de prendre une teinte marron.
Elle soupire et finit par se diriger vers sa cuisine. Toujours pas pour se regarder et se laver mais se faire un cocktail assez puissant pour rendre chauve. Là, la tueuse se rend près de sa piscine et… S’assoit pour y laisser patauger ses pieds. Son fidèle Aigle à côté. Dos à son salon et donc à son entrée, elle semble enfin se déconnecter de la réalité avant d’entendre une voix derrière elle. Tient… Son attention se porte à la source, la paille de sa boisson entre les lèvres. Ce n’est pas le moment de recevoir ! Elle n’est ni propre, ni convenable habillée ! Puis les corps… Ça fait désordre. « Syl ? »
Profession : Ancien Spectre, désormais chasseur de primes et d'artefacts Habitation : Kadara, mais aussi beaucoup sur ton propre vaisseau, le LWSS Leviathan
« What the hell happened to you? »
Airi Maldoran & Sylhas Astros
Neo-Thessia |
En vérité, tu détestais terriblement la situation dans laquelle vous étiez avec Airi. Enfin, moins celle que vous entreteniez à l’heure actuelle puisqu’elle s’était arrangée un peu par la force des choses, et par la chance que tu avais réussi à recouvrir en te faisant exilé comme un malpropre. Mais… Celle d’avant. Celle après cette dispute fatidique qui avait fini avec des claquements de portes, des insultes proférées sans qu’il y ait une once d’honnêteté derrière, des piques et des attaques sous-jacentes parce que tu étais trop aveugle pour te rendre compte que ta meilleure amie avait raison. Ce silence et cette absence qui était partie d’une banale dispute grimpant trop loin pour finir dans un blocage complet de tous les réseaux que vous fréquentiez pour ne plus avoir à vous voir, pour ne plus avoir à vous croiser, et ce… Jusqu’à récemment. Même lorsque tu avais envoyé un message à son adresse à la mort d’Aranea, tu n’avais eu nulle réponse. Dans tes pires moments de doute de ces dernières années, elle avait été absente, et tu ne pouvais en parler à personne. Tu n’avais pu parler à personne d’à quel point l’absence d’Airi dans ta vie te pesait parce que tu ne savais pas comment aborder le sujet, tu ne savais comment parler de cette meilleure amie dont tu n’avais jamais pipé mot, gardant le secret de son existence parce que tu savais à quel point son anonymat et sa méconnaissance étaient importants pour elle. Ça t’avait pesé, plus d’une fois, quand tu contemplais d’anciens messages, quand tu contemplais tes armes et tes armures. Plus d’une fois, tu avais été tenté de courir voir Rux pour lui parler d’elle, pour tout dévoiler, pour libérer un poids qui était trop lourd sur ton cœur et tes épaules, ujn poids que tu avais bien du mal à porter. Seulement, tu avais trahis sa confiance et ses paroles une fois, et même si vous étiez aux antipodes du bon terme, tu ne pouvais nullement te permettre une trahison comme celle-ci, une trahison qui aurait pu mettre sa vie en péril, sa carrière, tout ce qu’elle avait fondé. Et tu ne le pouvais juste pas. Alors, tu te taisais, tu gardais tes mandibules bien en place, tu fermais les yeux, tu inspirais un bon coup et tu essayais d’oublier que tu avais un jour eu cette idée folle que de parler de cette femme aux cheveux blonds et aux yeux aciers. Le fantôme d’Andromède devait le rester, et ce n’était pas à toi de briser un secret qui fondait l’entièreté d’une vie et d’une carrière. Et aujourd’hui, tu étais plutôt heureux d’avoir réussi à tenir cette promesse, d’avoir réussi à te maintenir sur ce point-là, surtout maintenant que votre relation retrouvait de la dorure d’antan, que vous étiez désormais plus ou moins en bon terme. Ce n’était pas encore parfait, vous étiez encore loin de la relation que vous partagiez avant cet incident, mais c’était en bonne voie. Si tu exceptais sa disparition soudaine et silencieuse ainsi que ce mail que tu n’arrivais décemment pas à décrypter sans sentir tes tripes se retourner d’angoisse de découvrir le pire. Après tout, l’une de tes peurs résidait dans l’idée de retrouver son nom sur un monument commémoratif lambda, comme pour tous les spectres morts en service. Tu ne pouvais le concevoir.
Toutefois, tu ne t’étais pas non plus imaginer te retrouver à Neo-Thessia, à ouvrir sa porte par effraction par le biais de cette petite app implantée par ta courtière, et… Tu ne t’étais certainement pas attendu à te retrouver face à des cadavres encore chauds, à un bain de sang qui te prit rapidement aux narines à tel point que tu baissas ton arme pour passer ta main contre ton nez plissé de dégout. C’était dans ses rares moments que tu détestais particulièrement le fait d’avoir un odorat particulièrement développé. Tu pouvais sentir le début des corps en décomposition qui devaient trôner de ci de là de la résidence, et l’odeur métallique du sang qui venait piquer tes narines rendait confus le fil de tes pensées alors que tu t’essayais à rentrer un peu plus dans la résidence. Tu réitéras ton appel en passant par-dessus un corps avant d’entendre la voix de l’intéressée. Tu fronças doucement tes plaques frontales avant de rejoindre le salon, te stoppant net en tombant nez à nez avec un corps sanguinolant sur le canapé originellement écru du salon. Tu réprimas une légère nausée avant de te détourner du carnage pour trouver la jeune femme sur le bord de sa piscine, et tu soupiras, replaçant ton arme dans son étui, collé à ta hanche. C’est quoi ce putain de bordel, Airi ? Tu demandas, agitant ton bras en direction du massacre qui était encore présent de ci de là dans l’appartement et qui te piquait encore le nez. Raison pour laquelle tu sortis du salon pour rejoindre le bord de la piscine, histoire que l’odeur du sang arrête de tirailler tes pauvres narines. Et tu as vu l’état dans lequel tu es ? Tu demandas, maintenant que tu pouvais l’observer et voir à quel point cet état n’était pas normal du tout pour la femme que tu avais devant les yeux. Elle qui était si maîtrisée, si méticuleusement parfaite dans tous les rôles qu’elle empruntait, ça ne lui ressemblait pas d’être aussi sale de sang et épuisée de visage. Et bien évidemment, ton inquiétude s’échappait par tous les pores de ta peau, par le froncement de tes plaques et par les trémolos à peine dissimulés de tes subharmoniques. Est-ce que ça va ? Tu finis par demander, les yeux cherchant un endroit qui n’était pas tâché de sang sur le corps de la jeune femme, persuadé qu’elle ne pouvait pas être autant tâchée de sang sans avoir au minimum une blessure de son côté. C’était complètement fou, surréaliste même, cette scène. Et vraiment… D’un côté, tu étais soulagé de voir qu’elle était en vie, mais tu étais véritablement en proie à une certaine perplexité quand tes yeux se posaient à nouveau sur ce carnage. Qu’est-ce qu’il s’était bien passé ?
Profession : Spectre, espionne et assassin Habitation : Nexus, Kadara, SSV Thermopylae ou Neo-Thessia
What the hell happened to you ?AS’ Tout ce que tu vois à portée de ta chair et de ton faible souffle, n'est ni à toi, ni dépendant de toi. (→ Requiem for a dreams) Airi a fini par tout oublier, autant son travail que ses responsabilités juste après son petit jeu de massacre. Mettre ses pieds dans l’eau de sa piscine avec autant de facilité aurait pu être déconcertant pour toute personne extérieure. Mais c’est comme ça qu’elle fait. Jamais pendant ce règlement de compte la blonde a pensé une seule fois à la mort. Non à aucun moment. Elle partait du principe que c’était eux qui allaient y laisser leur peau. Cette maison lui appartient après tout. Son architecture et la disposition des pièces et des meubles. Un jeu d’enfant. Enfin… Presque, la fatigue et l’énervement de la situation avait brouillé sa tactique autrefois parfaite. Jusqu’à ce que Dame Providence lui sourit ! A partir de ce moment-là, il n’était plus question de se faire prendre en tenaille comme un vulgaire rongeur dans un piège. Elle n’est pas non plus n’importe qui. Entre Reaper, le Fantôme et tous les autres qu’on lui donne, se faire avoir aussi facilement aurait été une honte pour sa réputation. Mais bon, la Spectre est parvenue à tous les tuer et maintenant, son cocktail a un goût de victoire. Légèrement amère ceci dit. Son canapé est bon à brûler. Habituée au silence de sa demeure et à l’odeur de fer dans toute la maison, Airi semble assez surprise qu’on se mette à l’appeler.
« Mh ? » Sans doute qu’il doit parler de ce joyeux bordel dans le salon. Sa tête se tourne complètement et elle remarque son bras pointé dans cette direction. « Oh ça ! Disons que j’ai horreur qu’on s’invite chez moi sans ma permission. Surtout pour critiquer ma cuisine. » Blague à part, elle le regarde arriver et se lève pour être un minimum poli avec son hôte. Sa main passe dans ses cheveux histoires de les coiffer mais la blonde constate la texture collante et désagréable. Bon… Puis son attention se reporte sur son meilleur ami. Son petit turien plus grand qu’elle. Ça fait combien de temps qu’ils ne se sont pas vus ? Des mois sans aucun doute. Toujours fidèle à lui-même dans son armure et avec ses armes. Mais elle ressent tout rien qu’à le regarder. Sylhas est un livre ouvert pour elle. Son inquiétude est tellement palpable qu’une pancarte n’est pas nécessaire au-dessus de sa tête. A sa nouvelle question, Airi baisse la tête et pose une main sur sa hanche. Comment dire… Oui, elle doit détonner par rapport à sa sempiternelle perfection dans ses rôles. Mais au lieu de se justifier, elle sourit en reportant son attention sur son ami. Nouvelle question qui cette fois, lui demande quelque chose qui lui semble utile. La Spectre s’apprête à répondre quand elle constate cette pair d’yeux l’inspecter comme des rayons. Elle le laisse faire. Quoi faire de plus ? Il est trop prit dans son étude. Oui elle est blessée mais ça reste quand même moins grave qu’un bout de verre dans le cou. Perdue dans ses pensées, la blonde remarque enfin qu’il a abandonné pour mieux revoir le carnage. Pas besoin d’être télépathe. Sans un mot, elle se plante devant lui et vient placer sa paille à cocktail dans la bouche de son ami. « Pète un coup Sylhas, ça ira mieux. »
Ce n’est pas dans ses habitudes d’expliquer ou de se justifier. Elle a horreur de ça de toute façon. Mais Airi repasse devant le turien pour s’accroupir et reprendre son arme. Ne jamais partir sans son Aigle adoré. Puis de nouveau, rentre dans sa demeure qui baigne dans le sang et la mort pour aller une nouvelle fois dans sa cuisine. Après avoir enjambé un cadavre avec nonchalance, elle reprend dans son frigo de quoi refaire un cocktail. Debout, toujours aussi mal apprêtée, la femme commence à travailler sur son grand plan de travail. Toute la pression commence à descendre après autant de jours sous adrénaline. C’est au moment de passer devant ta porte menant sur le couloir qu’elle tombe sur le miroir et découvre enfin sa tête. Rien ne va dans l’ensemble, ses yeux se baissent sur ses habits. Vraiment rien. Puis là, la Spectre prend enfin conscience qu’une chose qui ne l’avait pas surprise avant. « Minute. Qu’est-ce que tu fais ici Sylhas ? Cette maison n’est connue de personne. » Là, son attention se porte complètement sur son ami sans le quitter des yeux un instant. Ses jambes réduisent l’écart entre eux et la blonde se plante devant lui. Maintenant ses idées redeviennent claires, ses habitudes aussi. Il fallait juste que quelqu’un la sorte de sa transe. Cette dite personne c’était son meilleur ami qui étonnamment se trouve ici. Son cerveau se met alors en action. Airi ne se souvient de rien. Avait-elle un jour, par mégarde, parlé de cet endroit sans le savoir ? Autour d’un seul ou d’une multitude de verres… Interdite et absolument perdue dans ses pensées, elle redoute cette idée. Car si elle a pu le dire à son turien, elle a sûrement eu la langue plus pendue ailleurs. Son verre dans la main, la Spectre ressort de sa cuisine pour regarder ce joyeux tas de cadavres qui commencer à puer. « Pendant que t’es là, on pourra s’en occuper. J’ai pas envie que ça imprègne mes murs. Puis pour panser mes blessures. Puisque le Diable t’as placé là. »
Profession : Ancien Spectre, désormais chasseur de primes et d'artefacts Habitation : Kadara, mais aussi beaucoup sur ton propre vaisseau, le LWSS Leviathan
« What the hell happened to you? »
Airi Maldoran & Sylhas Astros
Neo-Thessia |
En tant qu’ancien Spectre et actuel mercenaire, tu en avais vu des scènes sanglantes. Un paquet, même, soyons honnêtes. Tu en fus parfois même l’auteur, le glorieux auteur de scènes cadavériques et sanguinolentes, entre le rouge et le bleu alien. On pouvait le dire sans trop de mal et sans trop de prétention, tu étais parfaitement habitué à ce genre de scénettes, à ce genre de scénographie où les corps ne ressemblaient à rien de plus qu’à des charpies d’organes et de peaux déchirées, à des marres de sang dans lesquelles trempaient les restes d’un cerveau ou d’un autre organe. Tu n’en étais pas foncièrement fier, il fallait l’avouer, parce qu’il y avait toujours cette petite pensée qui lorgnait dans un coin que tu avais peut-être arraché un père, une mère, un fils à une famille, un quelqu’un à quelqu’un d’autre. Mais la fin justifiait les moyens, et tu savais que tu n’avais pas fait que de mauvaises choses, autant durant ton temps que spectre qu’en tant que mercenaire, et tu te berçais peut-être d’illusions en te disant ça, mais c’était comme ça que tu arrivais à dormir la nuit. Aujourd’hui, toutefois, tu savais que tu étais bien moins capable de jouer sur des scènes pareilles, tu étais moins enclin à laisser derrière toi autant de cadavres et de chaires éparpillées. Peut-être que la vieillesse te faisait devenir plus propre, moins sale, plus prudent aussi. Pour que chaque balle compte, comme te disait ton mentor autrefois. Il y avait des jours, des contrats, où tu n’y pensais pas et où tu laissais les balles voler comme si elles étaient de parfaits oiseaux de proie, et il y avait des jours où tu appliquais à la perfection ce foutu mantra qu’il avait ancré dans ton crâne en pensant que tu le suivrais jusqu’à ta mort. Seulement, il ne savait pas que tu ne le faisais pas si souvent, et puis, aujourd’hui, il n’avait juste plus l’occasion de le vérifier, feu ton mentor. Néanmoins, c’était la première fois que tu tombais sur telle scène chez Airi et provenant de sa propre bataille à elle. Et tu devais bien avouer une chose : c’était foutrement impressionnant. Certes, ce n’était pas joli à voir – quoique – et ça puait sacrément fort, mais il y avait une certaine admiration qui se percevait derrière tes iris verdoyants quand tu observais la scène et l’amoncellement de cadavres ci et là, l’état du canapé, et des meubles tout autour. C’était vraiment pas beau à voir, mais tu ne pouvais empêcher le léger sourire fier qui écartait tes mandibules.
Toutefois, quand bien même tu étais admiratif de ce que la Spectre avait pu faire, tu ne pouvais t’empêcher de questionner l’état de sa maison. Après tout… Tu pouvais aisément deviner qu’une seule domestique et femme de ménage ne suffirait pas à nettoyer tout ce beau bordel. Tu esquissas un rapide rire à sa remarque avant de continuer à observer les dégâts, que tu remarquais de plus en plus, allant de la tâche sur le sol et sur le tapis à celle sur le mur et qui courait jusqu’au plafond, allant jusqu’à te demander comment c’était arrivé là. Je constate, ouais. Tu répondis avec un rire dans la voix. Je me souviendrais de pas critiquer ta cuisine, alors. Parce que tu ne voulais certainement pas finir comme ces hommes qui s’étaient invités chez elle. Si, certes, il n’y a pas si longtemps, tu t’en fichais d’en finir avec ta vie – quoique – tu y tenais encore suffisamment pour ne pas vouloir finir comme eux. Non, certainement pas. Surtout qu’au vu de la position de certains, tu te doutais aisément de la souffrance qui avait dû découler de la mort lente et atroce. Mais eh, ils l’avaient cherché, et tu ne doutais nullement des motivations autres et sous-jacentes pour que la Spectre ait usage de tels pratiques pour les faire partir, de la plus forte des manières par ailleurs. Mais eh, encore une fois, tu es vraiment admirateur d’un tel travail même si l’odeur comment sérieusement à attaquer tes narines comme tu imagines que ton inquiétude se perçoit sans mal sur toi quand tu constates l’état de ta meilleure amie. D’où ton étude minutieuse de tout ce que tu peux voir et toutes les marques laissés par les désormais silencieux meurtriers au sol. Tu te dis, d’ailleurs, que si tu étais arrivé quelques minutes plus tôt, tu aurais peut-être eu la chance d’être de la partie. Trop tard pour le regretter, trop tard pour faire marche arrière, c’était son combat, pas le tiens, même si tu te doutes sans mal qu’un poil d’aide ne lui aurait probablement pas fait de mal au vu de son état. Un état qu’elle semble visiblement se foutre à la manière dont elle place sa paille entre tes lèvres, t’obligeant à grogner et l’enlever toi-même pour la faire tourner entre tes trois doigts. Je t’emmerde, Airi. Tu finis toutefois par répondre, non sans un léger grognement à peine véritable. Après tout, tu étais véritablement inquiet, mais à la façon dont tu la vois gravir les cadavres, tu imagines sans mal que tout est superficiel. Est-ce que m’inquiéter de ton état, qui est clairement pas la plus belle vision que j’ai eu de toi, fait de moi un … Comment vous dites, un prude ? Je sais pas, peu importe, on s’en fout. Laisse moi m’inquiéter parce que vraiment, tu as une gueule misérable. Tu rétorques, non sans un sourire et en prenant le pas de rentrer à l’intérieur.
Et ô esprits, tu regrettes d’avoir mis un pied à l’intérieur. L’odeur remonte à tes narines et manque bien de te donner envie de vomir pour peu que tu n’y serais pas autant habitué. Mais il y a tellement de corps, TELLEMENT de cadavres que l’odeur est multipliée, et ça devient infect. Tu espères sincèrement que l’odeur ne pas coller à tes plaques ou à ta peau, car tu imagines sans mal les heures que tu vas devoir passer sous la douce pour en effacer les traces et cette simple idée te donne envie de grogner. Tu esquivas aussi habilement que ton corps de turien le permettait les corps qui étaient jonchés au sol pour rejoindre la cuisine de la jeune femme, non sans réprimer les frissons de dégout qui passaient sans mal le long de ton échine. A sa question, tu te tournas vers elle, les mandibules légèrement écartées dans un sourire légèrement suffisant, preuve que tu étais fier de toi, pour ce coup-là, même si au fond, tu n’avais pas fait grand-chose. J’ai mis ma courtière au boulot. Et rappelle-toi, j’ai été un spectre aussi, par le passé, et j’ai gardé quelques-uns de leur bijoux de hacking et de tracking que j’ai refilé à ma courtière. On ne peut pas dire que ton message m’ait laissé… très rassuré quant à ton état. Donc à partir de ça, on a pisté chaque potentielle apparition de ta personne, jusqu’à tomber ici. Tu répondais avec le plus grand sérieux du monde, t’appuyant contre le comptoir de la cuisine, tes yeux se portant sur elle. Et ne panique pas, ou ne me tues pas, elle ne sait rien. Je lui ai donné des informations basiques et classiques quant à ta personne, pas ton nom, pas le nom de ton vaisseau, rien. Juste le basique pour pouvoir te retrouver sans te compromettre. Tu te doutais, au fond, que tu n’avais pas besoin de le préciser parce qu’elle avait probablement toujours confiance en toi, mais un petit boost dans ce domaine ne faisait certainement pas de mal, surtout quand tu savais à quel point sa carrière pouvait être foutue en l’air par une erreur de ce type. Et puis, dans le pire des cas, tu savais très bien que ta courtière savait garder la bouche fermée, et même si tu l’aimais énormément, tu n’hésiterais pas à tirer si jamais un mot était sorti de travers. Mais tu lui faisais confiance, pas autant qu’à Airi elle-même, mais tu faisais suffisamment confiance à la quarienne pour ne pas avoir à employer les grands moyens. Tu ne peux, toutefois, t’empêcher de grogner à sa remarque suivante tout en observant les cadavres reluisants au sol. Et tu ne m’offres même pas un cocktail pour la future main d’œuvre que je vais être pour toi ? Tu demandes, la voix légèrement et faussement outrée alors que tu poses ta main là où se trouve ton cœur pour accentuer le dramatique de la situation – qui n’a rien de dramatique, en réalité, et tu en es bien conscient. Tu es vraiment la pire, Airi. Je suis vraiment touché, là. Tu surenchères, en ne cachant cette fois pas le sourire qui perle sur le bord de tes mandibules. Mais soit, puisque le Diable ou qui sais-je d’autre m’a placé là comme tu dis, je vais t’aider parce que vois-tu… J’ai bon cœur. Tu finis par lancer, non sans un rire et en observant les cadavres puants. Ô que les esprits te viennent en aide, il allait te falloir un masque ou un casque.