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Profession : Journaliste de l'Initiative Habitation : Sur le Nexus
Tabula rasa
My past has tasted bitter for years now so I wield an iron fist. Grace is just weakness.
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Sam est en colère, Sam lui jette la pierre, Sam a des raisons de le faire et Ezra quant à elle n'en voit aucune qui mériterait de s’alarmer. C’est vrai qu’elle n’aurait pas dû faire tout ça, et c’est vrai aussi qu’elle regrette, mais elle ne peut pas défaire ce qui a été fait. Elle ne peut pas gommer les erreurs passées, quand bien même elle le voudrait. Si elle se rend compte avec du recul que ses mots ont dû blesser, elle ne peut pas les retirer et ne peut pas non plus nier qu’ils l’ont beaucoup aidée à prendre de l’importance au sein du journal. Une importance qu’elle a gagnée mais qui ne lui sert pas. Elle est toujours la fille d’exilés, celle dont on doit se méfier. Alors parfois elle se demande sincèrement pourquoi elle continue à faire tout ça. Pourquoi elle continue d’espérer bêtement quand tout lui hurle de cesser. Ces soirs là, elle boit. Alors elle boit souvent et en général, ça s’apaise. Suffisamment pour qu’elle puisse recommencer le lendemain.
- J’ai fait ce que j’avais à faire. T’es humaine, t’es une femme, et t’as été membre de la milice. Tu dois savoir ce que c’est de te battre pour être prise au sérieux, pour avoir ce que tu veux, non ? C’est ce que j’ai fait. J’ai écrit ce que les gens voulaient lire, ce qui intéressait la rédaction. Et ça a marché.
C’est vrai qu’après ça, elle a eu des sujets plus intéressants, plus de libertés. C’est vrai que ça lui a plu, elle s’est dit qu’enfin, elle était prise au sérieux. Qu’enfin on la considérait et elle s’est même sentie proche de l’Initiative pendant cette période là. Et puis après elle a réalisé que rien n’avait vraiment changé, qu’elle n’avait pas obtenu plus d’accès malgré son changement de rubrique et qu’elle n’avait pas non plus davantage de crédits aux yeux de l’organisation qui avait exilé ses parents. Et ça la mine, lentement. Mais bon, Ezra hausse les épaules et fait tourner le contenu de son verre en l’observant. Elle n’a pas honte, ou du moins c’est ce qu’elle se répète. Elle préfère se dire que c’est le monde qui est comme ça, pas elle. Et on ne change pas le monde, même si on le veut.
- Ouais. Cool.
L’armistice est signée à reculons mais l’essentiel, c’est qu’elle l’est. Ezra s’est excusée, elle a manqué d’avaler sa langue en le faisant mais elle s’est excusée. Les excuses de Sam ne viennent pas mais à vrai dire, Ezra ne les attend pas. Elle sait que c’est elle qui l’a blessé le plus. Bien sûr que dans leur passé d’étudiantes, les deux jeunes femmes ont pu se crêper un peu le chignon mais c’était sans conséquence, ce n’était pas grave. Sam au moins, n’avait rien fait de plus ou de moins que les autres. Elle était bien loin d’être la plus véhémente, elle l’avait simplement regardée comme une fille d’exilés. Rien d’autre qu’une fille d’exilés. Et bien sûr que ça aurait changé les choses si ça avait été différent, mais peut-être pas. Dans tous les cas, pour ça aussi c’était trop tard. Alors à quoi bon ressasser le passé ?
- T’as rien fait de pire que les autres, t’sais. C’est jamais facile de savoir comment… hum… comment se comporter parfois, surtout quand on est différent. J’imagine.
Beaucoup trop sérieuse cette conversation pour un tel taux d’alcoolémie. Néanmoins, l’idée était claire dans la tête d’Ezra. Elle ne parlait pas des barrières entre les races, même si ces dernières peuvent parfois poser problème ça n’a jamais été le cas pour elle. Elle parlait des barrières entre les gens et leurs petites manies, leurs caractères, leurs cultures, leurs histoires personnelles et toutes ces choses qui font de chaque être quelqu’un d’unique. Parfois, c’est dur de faire avec ça, c’est vrai.
- Oh, bien sûr. C’était ma faute. Evidemment. Je te rappelle que j’étais pas toute seule à être emmerdante, t’avais un bon niveau aussi.
Oui, vraiment compliqué.
- Et puis quand on est regardé comme une criminelle alors qu’on a rien fait, ça donne pas envie d’être agréable.
Mais elle se rend compte très vite que cette phrase là, elle appelle un peu à la pitié. Cette phrase là, elle sonne un peu pathétique. Et Ezra, elle déteste ça.
- Faut dire que t’étais facile à énerver, en plus.
Alors elle en remet une couche en tirant sur son mégot, juste pour faire honneur à sa réputation.
(c) oxymort
Posté le Jeu 15 Oct - 21:49
Sam Barton
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Profession : Barmaid et negociante en informations - Ex inspectrice au sein de la milice Habitation : Nexus, quasiment sur son lieu de travail
Tabula rasaEzra Monroe & Sam Barton La présence de femmes dans l'armée était devenue une chose naturelle avec le temps. Cela n'avait pourtant pas toujours était le cas et ils leur avaient fallu prouver leur valeur, gagner leurs places et le respect. La nomination de Jane Shepard au rang de Spectre avait bien sûr grandement joué en la faveur de leur cause et de leur acceptation au sein d'un monde aussi masculin. Mais tu étais bien placé pour savoir qu'une femme devait faire preuve de plus de détermination et d'effort que quiconque pour être pris au sérieux par certains, et même si les mentalités avaient considérablement évoluées au vu de ce que tu savais du passé de ton espèce. Tu avais dû prouver ta valeur, briser quelques dents pour prouver que tu avais ta place dans la milice, tu avais dû montrer à tes détracteurs que tu avais autant de valeur et de détermination que n'importe lequel de tes pairs, tu avais dû prouver que ton nom, bien connu au sein de la milice, n'était pas usurpé. Ton nom faisait même peser un poids supplémentaire sur tes épaules, toi qui devais te montrer à la hauteur de parents qui avaient déjà prouvé leur valeur. Tu avais déployé tellement d'effort, tu t'étais montré tellement persévérante, avais tant donné de ta personne qu'il avait été d'autant plus dure pour toi de voir tous ses efforts réduit à néant pour une de tes erreurs. Au fond, la colère que tu ressentais vis-à-vis de cette affaire, elle était aussi et surtout diriger contre toi, contre cette bavure qui avait taché ta main, ta réputation et verser le sang sur une carrière à laquelle tu avais tout donné. Tu étais la seule fautive en premier lieu, Ezra n'avait fait qu'enfoncer un clou déjà bien ancré dans le cercueil de ta vie de milicienne. Alors elle avait raison et ce même si tu détestais cette idée. Elle avait raison et tu devais bien lui concéder cela. Tu laissas un soupire t'échapper tout en passant une main dans tes cheveux quelque peu décoiffer par ta soirée de travail. « Ouai... Je sais ce que c'est. J'ai dû passer par là et je sais aussi que c'est d'autant plus simple de nous discréditer, hein... Enfin, ouai, j’espère que ça t’a bien servis du coup, que l'une de nous deux en soit sorti gagnante au final » Puisse que toi, tu avais déjà baissé les bras avant même ce foutu article après tout. Il fallait bien que cette affaire profite à quelqu'un après tout. Tu pouvais encore argumenter sur le manque de scrupule et les méthodes cyniques et nauséabondes de la presse, mais tu étais trop fatiguée pour cela et il ne te restait plus qu'à espérer une chose. « J’espère au moins que tu ferras bon usage de ce tremplin, alors. » C'est tout ce sur quoi tu pouvais encore compter concernant cette sordide histoire, qu'elle profiterait de la visibilité qu'elle lui avait permis d'obtenir pour mieux faire son travail à l'avenir.
L’armistice était donc signé, la hache de guerre enterrée pour une durée qu'il était difficile d'évaluer, mais en tout cas, tu n'avais plus envie de te battre et de débattre pour la soirée. Tu voulais presque essayer de la comprendre cette gamine qui t'avais fait tourner en bourrique dans ta jeunesse et cette femme qui t'avais enfoncé un poignard métaphorique dans le dos. C'était après tout la première fois, depuis que tu la connaissais, qu'il vous était donné de discuter ainsi en tête-à-tête et avec vos armes dans leur fourreau. Jamais vous n'aviez véritablement appris à vous connaître, votre relation partant naturellement sur les bases d'une rivalité qui vous avez presque était imposé par la force des choses et des préjugés envahissants. Vous n'aviez au final pas eu la chance de véritablement faire autrement ou alors vous ne l'aviez pas saisi. Tu n'irais pas jusqu’à dire que ce soir sonné le début d'un nouveau départ, ou peut-être que si, qu'est-ce que tu pouvais en savoir au fond. Mais en tout cas, depuis que tu avais pris ce poste au Vortex, et encore plus depuis la mort de Mara, tu avais cette envie, peut-être utopique de faire table rase, de te débarrasser de toutes ces choses qui n'avait au final rien apporter de bon, tu voulais revenir à une simplicité qui verrait sûrement apparaître d'autres contrariétés, mais qui ne serait au moins plus parasité par les anciennes. Tu voulais un nouveau départ, tu voulais mettre les choses au clair, faire la paix avec tes erreurs, essayer du moins. Et tu voulais mettre un point final à cette affaire qui t'avait pourri la vie en lui trouvant une résolution. Mais ça, c'était autre chose, sûrement le seul boulet dont ta cheville n'arriverait jamais à se libérer. Quoi qu'il en soit, ce n'était pas le sujet et tu devais pour l'heure garder ton esprit fatigué concentré sur la résolution d'un vieux conflit qui n'avait peut-être plus lieu d'être.
Tu écoutas la réponse d'Ezra, réalisant la porter profonde de certains mots, réalisant que tu ne t'étais jamais véritablement figuré le sentiment de différence et de rejet avec lesquels elle devait vivre. Ton empathie-mètre se réveillait de plus belle et tu soupiras à nouveau, quelque peu honteuse de la jeune femme que tu étais par le passé. « Hm... Sans doute. J'aurais quand même pu me montrer plus intelligente, j'imagine. » Ça faisait presque office d'excuse que tu noyas de plus belle dans une nouvelle gorgée comme pour les retenir sans te l'avouer. Et puis ton invective précédente eut une réponse et tu manquas de cracher la fumée de cigarette que tu venais d’inhaler. Pas si simple de faire la paix. « Hey ! Je n’ai jamais dit que tu étais la seule fautive !... Si ? Je l'ai dit ? » Ça demandait réflexion. « Quoi qu'il en soit, j'ai dit que j'avais aussi mes torts ! » Tu t'étais laisse embrigader dans l'opinion et la méfiance générale, tu avais préféré la facilité de l'opinion publique plutôt que le risque de la recherche d’une vérité quelconque. Tu avais finalement succombé au même travers que ceux que tu reprocher aujourd'hui à tous ses lecteurs de médias qui t'avais jeté la pierre sans chercher plus loin.
À nouveau, tu soupiras, tirant une nouvelle fois une petite dose de nicotine « Ouai bon Ok... Je suis peut-être susceptible... Un peu... Mais je me soigne figure toi ! Et... et je suis désolée ! Voilà, sincèrement. J'étais injuste, on était tous injuste et tu n'avais pas à souffrir de ces à priori. Pardonne-moi. » Les mots étaient lâchés, enfin. Les excuses avaient été faites, des deux côtés et il fallait maintenant savoir quoi en faire, savoir comment saisir cette nouvelle chance de repartir d'autres bases, sûrement meilleures que les précédentes.
Tu laissas la cendre de ta cigarette retomber dans un cendrier que tu avais déposé sur le comptoir et tu vidas ton verre d’une traite avant de le reposer dans un mouvement peut-être un peu trop appuyé. « Qu'est-ce qu'on peut être con quand on est jeune. » Triste vérité et phrase sûrement bien trop réchauffée, mais elle résumait relativement bien les choses. Vous aviez était stupide, il est vrai et il fallait recoller un tant soit peu les morceaux. Tu finis par adresser un sourire à la jeune femme, le premier de la soirée et sûrement aussi le premier de votre vie. Un sourire sincère qui voulait dire beaucoup venant de toi. « On est influençable et on ne se rend pas compte du mal qu'on peut faire. On s'en rend qu'à peine mieux en grandissant, j'imagine... Enfin... Je te ressers ? » Toi en tout cas, tu étais déjà en train de remplir ton verre. Après tout, tu avais été raisonnable toute la soirée pour garder les idées parfaitement claires. Maintenant que le bar était fermé, qu'est-ce qui pouvait bien t'en empêcher ? « Alors, tu vas me dire ce qui t’empêche de dormir où tu veux qu'on énumère nos crasses une à une pour savoir qui gagne la palme de la peste de l'année ? » Tu n'étais pas sûre de gagner, mais sait-on jamais.:copyright: Justayne
Posté le Lun 2 Nov - 3:19
Ezra Monroe
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Tabula rasa
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- Ah bah ça, je te le fais pas dire.
Ezra tape son verre contre le comptoir, peut-être un peu trop enthousiaste. On lui a déjà dit qu'elle avait une bonne descente pour une humaine, mais elle a ses limites et ces dernières sont visiblement atteintes. Quoi qu'il en soit, on lui a mis des bâtons dans les roues à Ezra, peut-être autant qu'à Sam. Le journalisme n'est pas franchement un milieu masculin pourtant, mais ceux qui contrôlent ce qu'ils écrivent sont des hommes. Ceux qui contrôlent ce à quoi ils ont accès sont des hommes. Et avant même la barrière du sexe ou de la race, elle a toujours et a toujours eu cette foutue étiquette de fille d'exilés collée sur le front. Au fond, elles se ressemblent plus qu'elles ne veulent bien l'admettre.
- Ouais, ça a marché un temps.
C'est vrai que son article lui a permis d'avoir des dossiers plus intéressants, des cas plus importants, qu'elle est montée en grade et qu'elle n'obéit plus à grand monde. Et pourtant, les archives du Nexus lui sont toujours fermées. Les accès aux dossiers croustillants lui sont refusés. Bien sûr, elle pourrait les voler, faire en sorte d'y accéder d'une manière ou d'une autre, mais ça n'a jamais été son but à Ezra. Elle, tout ce qu'elle a toujours voulu, c'est être reconnue. Être séparée de son passé une bonne fois pour toutes. Voler pour avoir ce qu'elle veut, ce serait leur donner raison. Elle ne veut pas. Elle ne veut pas, mais ça lui pèse.
- Mais c'est gentil, c'est gentil d'espérer ça. T'es quelqu'un de bien Barton.
Définitivement, c'était la gorgée de trop.
- J'étais pas très maligne non plus, tu sais. Parce que... ouais, on est cons quand on est jeunes. T'es susceptible mais moi je suis sacrément rancunière, alors tu sais quoi on a qu'à faire table rase du passé, on se pardonne une bonne fois pour toutes et on arrête de se tirer dans les pattes. De toute façon on est beaucoup trop canons pour se faire la guerre, ce serait du gâchis.
Après tout, c'est tout ce qu'elle a toujours voulu se séparer de son passé, encore une fois. Alors elle se demande sérieusement pourquoi elle se plait tant à vouloir le ressasser. Elle finit son verre et le tend à Sam en acquiesçant à sa question, sa tête tourne un peu mais elle s'en moque un peu. Comme les deux programmes que la jeune femme lui propose ne lui plaise pas, Ezra pinaille un peu, grimace et finit par opter pour le deuxième.
- Pour rien... enfin pour rien d'important, je crois.
Elle hausse les épaules, c'est pas tout à fait vrai. Y a bien une raison à son état tout merdique mais c'est encore difficile d'en parler. Mais elle se dit que finalement, c'est l'occasion ou jamais. Sam et elle ne se connaissent presque pas finalement et elle est fatiguée de mentir. Fatiguée de mentir aux gens, fatiguée de se mentir à elle-même, exténuée tout simplement.
- Ma sœur s'est barrée à Kadara. Et c'est pas aussi fantastique que ça en a l'air au boulot.
C'est ça qui pèse vraiment, au fond. La sensation de n'avoir rien accompli et d'avoir déçu l'une des seules personnes qui ait vraiment compté. Ça, ça c'est assurément terrible. C'est ça qui la maintient éveillée et ça qui lui donne envie de se mettre dans des états pareils. C'est une sorte de punition au fond, un genre de purification, une résurrection. La gueule de bois qui s'ensuit le lendemain maintenant en revanche n'a rien de miraculeux.
(c) oxymort
Posté le Jeu 3 Déc - 21:00
Sam Barton
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Profession : Barmaid et negociante en informations - Ex inspectrice au sein de la milice Habitation : Nexus, quasiment sur son lieu de travail
Tabula rasaEzra Monroe & Sam Barton Tu avais longtemps cherché à être une bonne personne, la meilleure qui soit, cherchant les compromis et la conciliation, cherchant à faire parler l'éthique avant tout sorte de colère. Tu étais sans doute parvenu à devenir cette personne, cette incarnation de la droiture lorsque tu es entré à la milice, mais aussi sûrement que l'innocence est un mythe, la corruption, s'était peu à peu immiscé dans tes pures intentions. C'est même cette volonté de justice, de droiture qui te fit sombrer bien vite dans un gris plus nuancé, qui te fit ouvrir les yeux sur l'impossibilité d'être immaculé. Tu voulais tant mener tes missions à bien, tu voulais tant coincer les coupables que les codes devenaient peu à peu secondaire, que ton éthique devenait plus souple, que les règles devenaient transgressables. Si tu fus un jour une bonne personne, ce n'était plus le cas aujourd'hui, du moins plus selon la définition bien naïve que tu avais à l'époque. De plus, chose importante, une bonne personne ne tus pas pour de mauvaises raisons. Or, tu avais du sang sur les mains, or, tu avais laissé parler ta soif de vengeance et de justice pour passer outre la recherche de conciliation. Tu n'étais pas ou plus une bonne personne, tu avais simplement revêtu une veste grise pour camoufler le rouge qui maculait la blancheur de ton ancienne morale.
Alors lorsqu'Ezra affirma que tu étais une bonne personne, tu te contentas d'un rictus fataliste et d'une gorgée de ton verre malgré tout heureuse qu'elle ne t'ai pas affublé d'un énimène “Samantha”. En revanche, lorsqu'elle énonça une trêve, tu relevas le regard pour lui offrir un sourire sans appel. « Je aurais pas dit mieux ! Deux canons comme nous, ça doit s'unir pour montrer au monde ce qu'on vaut et faire ravaler leur salive à nos détracteurs ! » Après tout, vous étiez toute les deux douée dans vos domaines respectif alors mieux valait être dans le même camp. Et puis dans le fond, tu reconnaissais la valeur d'Ezra en tant qu'emmerdeuse de première et de journaliste casse pied alors elle pouvais tout autant en avoir en tant qu'allier. Elle n'était pas foncièrement une mauvaise personne non plus et tu le voyais clairement ce soir, peut-être pour la première fois. C'était juste une jeune femme un peu paumé qui voulait faire son trou dans ce monde tout comme toi, tu aurais voulu le faire. Que ce soit pour de bonnes ou de mauvaises raison. Au fond, vous n'étiez pas si différente, vous vous étiez simplement heurté dans votre ignorance à cause de votre entêtement et de votre esprit borné. Faire table rase était la meilleure option et la seule qui te tentait à l'heure actuelle. Vous aviez grandis, évoluée et vous étiez au-dessus de ces querelles d'enfant.
Pour toutes ces raisons, tu étais sincèrement curieuse de savoir ce qui pouvait lui donné envie de s'assommer à ce point pour trouver le sommeil et fuir des problèmes dont tu ignorais tout. Pour toutes ses raisons, tu voulais lui prêter l'oreille attentive que tu tendais à bien des clients et encore plus à ceux que tu estimais comme tu l'avais fait à mainte reprises avec Sylhas. Alors tu lui posas simplement la question, lui demandant ce qui pouvais la tracasser sans oublier de remarquer qu'elle n'étais pas forcément emballer à l'idée de se confier. Mais comme toujours, même lorsque l'on n'a pas envie de s'épancher sur ses problèmes, on se rend bien compte, consciemment ou non, qu'en parler ne peut pas faire de mal. Alors tu l'écoutas patiemment, réservant vos verres et laissant la cendre de ta cigarette retomber doucement dans le cendrier.
Hm... Elle avait beau dire que cela n'avait rien d'important, son attitude laissait entendre le contraire et tu étais bien placé pour le comprendre. Voir quelqu'un partir sans pré avis, sans donner plus de nouvelles, c'était quelque chose que tu avais vécus et que tu ne souhaitais à personne. Que ce soit avec Ten ou Seth... Quant au aléa du travail, tu y étais tout autant familière. La justicière que tu avais rêvé de devenir était bien forcée de s'incliner devant l'évidence que la réalité ne rend pas toujours honneur aux espoirs et à la bonne volonté. « Hm... Je comprendre... J'avais obtenu la garde de mon cousin après la décès de ma tante et il est parti de la maison pour partir je ne sais où, chercher je ne sais quoi. Je n'ai pas de signe de vie de lui depuis des années et aux dernières nouvelles ce crétin à embarqué sur le vaisseau d'un ancien spectre. Je ne peux pas m'empêcher d'être inquiète et de me demander sans cesse dans quel merdier il a bien pu se fourrer. J'ai confiance en Sylhas, mais... il est si fragile et... Il était sous ma responsabilité alors... Je ne peux pas m'empêcher de me sentir coupable de son départ, de me dire que si j'avais été moins obnubilé par mon enquête, j'aurais vu des signes avant-coureurs... Enfin bref. Ouais, je comprends... Mais dis toi que si ta sœur est au moins à moitié aussi une teigne que toi, elle devrait s'en sortir... Je fais de temps en temps des allé-retour à Kadara... Si tu veux que je me renseigne... » Cela ne te coûtait rien et c'était après tout une partie de ton boulot maintenant, une partie de ce qu'était devenue ton activité. La recherche et la vente d'information. Alors si tu pouvais trouver quelques informations pour Ezra, pour acter la paix que vous veniez de conclure, pourquoi pas ? « Je connais pas grand chose au journalisme en revanche. J'imagine que ça doit être un milieu pas mal stressant pour toujours répondre aux attentes et être sur le coup. On te met la pression pour avoir des résultats et être la première sur les scoops ? Mais hey, si tu veux, je peux te trouver un tablier quelque part. Bon, le salaire n'est sûrement pas mirobolant, mais c'est quand même gratifiant de servir des verres.. Et bien moins stressant, si l'envie te prend de quitter ton boulot ! » Bon, tu disais cela sur le ton de la blague, mais c'était surtout pour tenter de la dérider, comme un automatisme. Parce que prendre Ezra comme employé, au vu de sa descente, c'était surtout l'assurance de voir couler ton fond de commerce. Tu tentas donc un sourire réconfortant tout en buvant une nouvelle gorgée de ton verre. :copyright: Justayne
Posté le Mar 8 Déc - 2:14
Ezra Monroe
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Bien sûr qu'elles gagnent tout à s'unir. Bien sûr que ça ne leur sert fondamentalement à rien de se tirer dans les pattes depuis tout ce temps. Mais alors pourquoi avoir attendu tant années pour faire la paix ? La fierté peut-être, des blessures trop récentes, des coups bas trop présents. Au final, elle en rirait presque aujourd'hui. L'eau a coulé sous les ponts, elles ont toutes les deux subi bien pire par leur propre faute et les guérillas du passé apparaissent presque dérisoires désormais. Ce n'est pas Ezra qui s'en plaindrait, elle est fatiguée. Fatiguée de toujours essayer, de tenter de faire mieux, de faire en sorte de s'améliorer, de se racheter. Mais elle continue. Sans trop savoir pourquoi, elle continue. Comme s'il n'y avait finalement rien de mieux à faire.
- Et comme il y en a pas mal de détracteurs, mieux vaut faire ça vite.
La blonde entrechoque son verre à celui de - elle l'a décidé - sa nouvelle amie. Voilà, pacte scellé, accords signés, trêve annoncée. Voilà qui est mieux, ça lui pèse déjà moins de ne plus avoir à supporter le poids d'une ennemie. Reste plus qu'à faire pareil avec les dizaines d'autres et autant dire que ça, ça s'annonce déjà plus compliqué. La conversation dérive ensuite sur leurs déboires familiaux, le fait que sa sœur l'ait laissée tomber et que le cousin de Sam soit parti sans rien dire. Deux situations similaires finalement, encore une. Décidément, elle aurait dû venir le prendre plus tôt ce verre avec elle, elle aurait dû mettre sa fierté de côté une bonne fois pour toutes et venir s'excuser, s'expliquer. Ça lui aurait fait une amie en plus et dieu sait qu'elle en a besoin.
- Tu sais, je te comprends vraiment bien. Mais au fond, je sais pas si on aurait pu... hum... comment on dit déjà ? Ah si voilà, je sais pas si on aurait pu deviner. Après tout, on est pas dans leur tête, tu vois ? Et s'ils nous disent pas ce qui les dérange alors je vois pas comment...
La blonde s'arrête dans son discours aviné, son verre se balançant mollement au bout de ses doigts, au rythme de sa respiration qui s'accélère soudainement.
- Sylhas ? Tu viens de parler de Sylhas ? Ton cousin est sur son vaisseau ?
Ses lèvres forment un rond parfait, elle a du mal à y croire. Déjà qu'elle ne croit pas aux coïncidences, là c'est difficile à avaler.
- Ma sœur aussi. Enfin si on parle bien du même spectre déchu qui s'appelle Sylhas. C'est dingue putain, ton cousin et ma sœur sont baby-sittés par la même personne.
Ezra pose son menton sur sa main libre, la moue pensive et le regard un peu perdu. Si on lui avait dit un truc pareil, elle ne l'aurait sûrement pas cru. Comme c'est bizarre parfois, exister. Quant à son job, elle soupire. Elle l'aimait pourtant ce métier, elle l'aimait vraiment. Elle s'est vraiment imaginée qu'elle pourrait briller en tant que journaliste, qu'elle pourrait se faire sa place ici. Au lieu de ça, elle se retrouve à écrire des articles tard le soir pour d'autres personnes qui s'occuperont de récolter les lauriers à sa place.
- Ouais, c'est un milieu pourri. Mais t'étais militaire avant alors... je crois que j'ai pas à me plaindre comparé à vous.
Elle hausse les épaules, elle n'en sait rien après tout mais les miliciens sont réputés pour ne pas avoir la vie facile. Réguler les comportements, punir le crime, se farcir toute la paperasse qui va avec, être sympa avec des gens désagréables, ça ne la tente pas du tout. Au fond elle l'a toujours admiré Sam et l'impression que les limites n'existent pas qui va avec elle. Elle l'a toujours un peu enviée, même si elle ne le dira jamais. Elle éclate complètement de rire lorsque la barmaid lui propose un job de serveuse.
- Si t'as rien contre quelques verres cassés et quelques clients insultés, je suis partante ! Je serai sûrement plus utile ici que là-bas.
Elle hausse les épaules une nouvelle fois, c'est la vérité et ça fait mal de l'admettre. Mais c'est la vérité, elle ne peut pas être contenue éternellement.
- Hé, Sam.
Elle a abandonné le Samantha, pour l'instant. Elle le reprendra sûrement un jour ou l'autre, en souvenir du bon vieux temps.
- Merci. Pour le verre et... pour la compagnie.
Ezra lève ledit récipient en sa direction et le termine. Un coup d'oeil à son omnitool l'informe que l'heure tardive deviendra bientôt matin. Elle n'a pas envie de partir pourtant, scrute toujours la barmaid en se demandant comment elle a bien pu vivre tout ce temps en la détestant.