Into Deep Space | Posté le Sam 12 Déc - 16:06 | Invité | | Alastair T. MacDougall | nom: MacDougall, illustre dans l'histoire de son pays de naissance et dans toutes les oreilles contemporaines.prénom(s): Alastair Tomas, plus bourgeois on meurt. Mais il est content de porter en second prénom celui de son grand-père. C'est comme s'il était avec lui. surnom(s) Al pour les intimes même s’il n’y a que son petit frère qui ose être aussi familier avec lui en employant ce surnom. Descendant d’un nom aussi vieux que les conquêtes, ses parents apprécient de lui rappeler son titre de noblesse en le nommant Seigneur des Îles, temps ancien où il aurait pu hériter de ce territoire sur le papier. Titre qui ne sert plus à rien étant loin de sa terre de naissance. Mais ça donne l’illusion à ses parents d’être encore importants. Les gens du Nexus préfèrent un sobre "Monsieur le représentant". âge 45 ans sur le papier. Mais il s’avère qu’il en fait légèrement plus. Le stress, la pression et le poids des responsabilités ont eu raisons de lui visuellement. Avec le voyage et l’attente de sa sortie de stase il est aussi vieux qu’une Asari avec ses 899 ans. Ça l’amuse de fêter ses véritables années écoulées et non reprendre son âge humain. race: Humain de la Terre, un des derniers véritables à avoir connu aussi bien ce monde-là, que celui actuel. Mais il faut avouer qu'il préfère l'ancien. Petit nostalgique. date de naissance: Le 21 juillet 2174, une date qui semble importante pour sa mère et devient un fait miraculeux pour son père. Évidemment, Alastair n’a jamais vraiment compris pourquoi. lieu de naissance: Glasgow en Écosse, sur sa bonne vieille planète Terre. Le lieu éternel de ses ancêtres qu’il a pu fouler avant leur départ pour les étoiles. lieu d'habitation: Le Nexus la plus grande partie de son temps. Mais il a des quartiers à Meridiane évidemment et une propriété sur Voeld, même si elle appartient à sa famille plus qu’à lui-même. situation amoureuse: Il n’a pas de situation. Tout le monde et surtout sa sœur aînée veut le voir en couple avec une femme et avoir des enfants. Être le cadet est important pour perpétuer le nom. Mais lui préfère le célibat. Le temps lui manque pour se créer une famille. Vraie ou fausse soit-elle. Même si malgré lui, son cœur bat pour quelqu'un qui ne semble pas lui accorder le moindre intérêt. orientation sexuelle: La société dans laquelle il a pu grandir voulait qu’il suive les préceptes de tout bon reproducteur vu son âge. Mais il n’a jamais pu passer outre son désir et son intérêt pour les hommes. Se mentir à soi-même est une erreur qu’il a trop souvent omit. Pourtant, il se garde bien de balancer à tous qu’il est homosexuel. Déjà parce que ça ne regarde personne mais surtout parce que même lui a dû mal à en parler. C’est un fait. profession: Ancien conseillé humain reconverti en représentant de la Justice sur le Nexus grâce à ses études de droit et sa réputation. situation financière: Beaucoup trop riche pour être qualifier de bourgeois ou de petit millionnaire. Sa fortune remonte bien plus loin que l’époque contemporaine. Avec le temps, les expériences et les bonnes décisions de placement, sa famille doit faire partie des pontes milliardaires. Non sans lui déplaire au fond, il peut s’acheter tout ce qu’il désire mais à défaut, il est aussi sollicité par des cafards. groupe: Initiative depuis le début et jusqu’à sa propre fin. avatar: Mads Mikkelsen |
Buaidh No Bas
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Guilhem, son petit frère, Qualifier mon grand-frère ? C’est comme revenir à résumer l’histoire de l’Humanité en trente secondes. Il est trop complexe pour le réduire à peu de mots. C’est lui qui m’a pratiquement élevé quand j’étais adolescent. Ma figure paternelle n’est certainement pas mon père mais Alastair. C’est quelqu’un de foncièrement gentil et calme. Il n’a jamais un mot plus haut que l’autre. N’en déplaise à beaucoup de monde qui ne le voit pas comme moi, il est romantique. Mon Dieu ! Je présume que tout artiste est un romantique. Mais lui, il croit fermement en l’amour et pourrait tout donner sans jamais demander quelque chose en échange. Il donnerait son cœur à quelqu’un qu’il aime sans vouloir rien attendre de lui en retour. Tout le monde sait qu’un homme comme ça à la tête de la Justice n’a pas sa place. Alors il s’est forgé une carapace une de celles qui laisse voir une personne mystérieuse et qui se retient de parler quand ça n’est pas vital. Le pire dans tout ça c’est qu’Alastair aime parler. Homme de lettres, son cerveau est une véritable encyclopédie, ne pas partager sa connaissance lui en coûte plus qu’on ne peut l’imaginer. Beaucoup diront qu’il a un charisme et une diction proche des meilleurs politiques humains quitte à être parfois aussi un parfait manipulateur.
Mais si je peux ternir ce tableau, il faut quand même savoir que mon frère est un homme honnête et qu’il attend en retour la même chose. Il ne supporte pas qu’on lui mente et préfère qu’on soit aussi sincère que lui quitte à ce que ça fasse mal. Mais Alastair est quand même une personne qui ne laisse pas passer les erreurs sans fondements. Il doit apprendre le pardon. Rancunier, il est capable de planter ses crocs tel un loup pour faire souffrir la personne en face de lui. C’est aussi un chasseur qui prendra plaisir à courir derrière une proie pour la voir tomber de fatigue dans sa fuite. Il est patient. Trop peut-être, il s’est que la roue tourne et malheur si elle tourne dans son sens.
Comme tout le monde, mon frère est complexe. Parfois le cœur sur la main et parfois, son gourou tombe comme un éclair pour foudroyer les gens qui pourraient s’y frotter. Mais avec moi, il a toujours était correct. C’est quelqu’un de gentil même si on ne croirait pas en le voyant pour la première fois. C’est un idéaliste dans l’âme, il préfère laisser parler la langue des sentiments et de l’esprit plutôt que celle qui fait notre société. Mais il sait très bien que personne ne pense comme lui et que le monde est dominé par l’autre pensée. Alors il se réfère à elle aussi pour éviter d’être mit sur le côté. C’est également un homme qui cache son inquiétude derrière le travail ou de longs silences. Je l’ai compris assez vite quand nous faisions souvent des allers-retours avec l’hôpital. Il restait là, dans le couloir à regarder Aurore. Son visage était fermé à toute expression mais dans ses yeux, un tourbillon de peur mêlée de stress. Maintenant qu’il a des responsabilités, il ne laisse plus ce regard le trahir et préfère se taire. Mais je connais mon frère. S’il se tait trop longtemps c’est que quelque chose le perturbe. Cette façon qu’il a de cacher sa nature le rend courageux. Ce n’est pas donné à tout le monde de mentir comme il le fait. J’aurais craqué depuis longtemps mais pas lui. Le fait d’agir de la sorte avec tout le monde ou presque a développé son autonomie comme jamais. Il n’a besoin de personne contrairement aux autres. Il a compris que d’être un solitaire lui permet de mieux gérer et il devient compliqué de l’atteindre. Même si là aussi c’est une façade. Déjà que nos parents ne s’intéressaient qu’à notre grande sœur pendant un temps, puis Aurore qui prenait aussi de l’importance… Alastair et moi avons appris à vivre seuls et à s’aider malgré les absences répétées de nos parents.
Hippolyte, son paternel, Mon fils est un homme qui a ses opinions. Parfois tranchées en fonction du sujet. Je ne parviens plus vraiment à avoir une conversation construite avec lui. Il se met toujours sur la défensive quand on aborde des propos comme son travail ou la religion. Pourtant, quand il était plus jeune, c’était un garçon qui aimait parler de ses rêves. Il était plutôt sensible et sentimental. Maintenant ? Il est devenu le plus têtu de mes enfants. Il n’a plus l’air de croire en notre religion aussi. Il est rongé par le ressentiment envers sa mère et moi. Pourtant, nous l’avons éduqué pour qu’il accepte le pardon comme le veut notre religion. Mais il ne veut rien entendre. Sa colère est sourde, il ne veut rien entendre.
Dans son travail, il est très réservé sur son fonctionnement et certains dossiers quand on les mentionne lors des repas, je peux comprendre ça. Moi-même je suis un homme d’affaire et de grandes responsabilités. C’est une grosse pression cependant il a un leadership naturel tout en imposant sa marque et son autorité naturelle. Sa secrétaire et ses collègues ne manquent pas de me le raconter. Pourtant, je sais aussi que ces fortes et rigides opinions peuvent le mener à faire des erreurs. Il a bien quitté le Conseil Galactique parce il est sensible et croit dans la bonne parole de criminels. C’est un idéaliste mais un de ceux qui restent quand même attaché à l’ambition. J’ai élevé mes enfants pour qu’ils écrasent les autres. Etre fort ou être faible. Vaincre ou mourir. Il est déterminé à réussir à s’élever toujours plus haut. Pour ça, j’ai réussi mon éducation.
Élisabeth, sa génitrice, Mon fils est un prodige. Autant dans les arts que dans la vie professionnelle. Il ne laisse personne lui marcher dessus et encore moins quelqu’un l’empêcher d’atteindre son but ultime. Nous l’avons bien éduqué avec son père assez pour qu’il soit discipliné et toujours parfaitement droit dans toutes les circonstances de sa vie. Enfant, il avait tendance à surprotéger son petit frère, allant jusqu’à remettre en question notre éducation mais l’âge a eu raison de lui comme le poids des responsabilités. Il est l’héritier légitime de tout ce que nous possédons. Il se doit donc d’être exemplaire et toujours viser le meilleur. Quitte à écraser les autres. Il faut bien des dominants et des dominés. Notre famille fait et fera toujours parti des puissants.
Alastair a également apprit une notion fondamentale dans ce monde : être silencieux. Pour mieux manipuler et tirer parti d’une situation, il ne faut pas dévoiler son jeu avant d’abattre les cartes. C’est comme ça qu’on devient quelqu’un d’aussi puissant. Cependant cette prise de pouvoir a commencé à le changer. Nos relations deviennent plus compliquées. Notre fils a du mal à supporter qu’on dise comment il doit se comporter et comment agir. Sa vie n’est plus entre nos mains mais les siennes. Mais comment va-t-on le marier et lui donner une famille s’il ne daigne pas regarder les femmes qu’on lui présente ? Je ne veux pas qu’il soit comme sa sœur aînée. Nous avons assez de problème avec elle. N’allons pas rajouter un nouveau souci. J’ai remarqué une chose avec lui et son rapport à son garde du corps. Ils se disent amis mais j’ai l’impression que ce gamin lui retourne le cerveau et le détourne de la raison. Notre famille est croyante et la religion ne tolère pas vraiment ce genre de… Mais je dis ça car il semble extrêmes possessif avec cet homme. Tout le monde sait qu’on ne l’ait pas pour des amis.
Cassandre, l’insupportable aînée Depuis qu’il est petit, Alastair se laisse marcher dessus. Aussi longtemps que je puisse me souvenir, il a toujours préféré être reclus et discret. Sans doute pour éviter de faire des vagues et attirer les regards sur lui. C’est quelque chose qu’il n’a jamais vraiment supporté. Mais a suffi que l’adolescence arrive, qu’il s’ouvre au monde pour enfin changer de visage. Au moment où ce garçon a commencé à apprendre des choses, il ne s’arrêtait plus. C’était impossible pour lui de ne pas trouver d’explication au monde. Il voulait constamment comprendre. Quitte à passer sa vie la tête dans les livres. C’est devenu un véritable fouineur autant dans l’histoire que dans la vraie vie. Il finit toujours par connaître la vérité et c’est loin d’être une bonne chose. Autant pour lui que pour les autres qui deviennent ses cibles.
Maintenant, cette capacité à vouloir comprendre ne sait pas tari. Mais avec le temps et l’âge, il est devenu lui-même difficile à comprendre ou à cerner. L’enfant qu’il avait pu être est mort pour laisser place à un homme ambitieux comme tout le monde voulait. C’est un calculateur qui préfère connaître les motivations des autres avec de dévoiler les siennes. Il a appris à ne jamais faire confiance, même à moi. Il faut dire que je l’ai poussé dans ses limites. Avec le temps, il a fini par prendre les vices de la famille. Il doit être parfait pour permettre à la famille de continuer à exister.
Le temps est une donnée importante pour la fin.
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Prénom/pseudo: Toujours les même que la première fois. âge: J’ai pas pris un an. Juste quelques jours de plus… pays/région Je mange des crêpes. fréquence de connexion Tous les jours, sans forcément me connecter. Comment as-tu connus le forum ?: Je suis déjà dessus, je suis faible. Dernier mot: Syl... Voilà. | |
Dernière édition par Alastair T. MacDougall le Dim 13 Déc - 14:57, édité 1 fois |
| Posté le Sam 12 Déc - 16:13 | Invité | | life record
2074 à 2185 | Naissance à 11 ans | Conquérir ou Mourir.
C’est sans doute les trois mots qu’il a appris bien avant de savoir dire papa et maman. Même loin de la terre de ses ancêtres. Loin de la Voie Lactée. Ces deux mots sont parvenus à hanter une enfance. Né dans une famille de la noblesse écossaise, Alastair n’a jamais pu voir la vraie vie comme tout le monde. Dès sa naissance, on lui a collé des étiquettes et une marche à suivre, tiré par une ficelle invisible lui tenant le cou comme une laisse. Car ainsi est la vie de ce petit baron : celle d’un chien qui doit obéir à ses maîtres. Son père est le descendant de cette grande famille de la noblesse et PDG d’une grande société d’extraction et notamment l’élément zéro. Sa femme… Une Dame de la noblesse également qui fit des études de géologie avant d’être mise en relation avec la famille MacDougall. La suite est déjà connue pour qu’ils aient donné naissance à deux enfants.
La naissance de ce premier garçon a été une grande source de joie pour les jeunes parents. Mais très vite, l’intérêt s’est porté autrement pour ne faire que de cet enfant une source de futur encore plus grand. Sa vie a été rythmée au gré des envies et des caprices de ses géniteurs. Il avait essayé l’escrime, le dressage, la course sans jamais satisfaire sa mère dans ses capacités. Toujours passables ou dans la moyenne. Jamais assez bien. Pas assez performant. Sauf pour cet homme qui avait toujours le sourire et un mot de félicitation. George, son grand-père. Malgré les déceptions, cet homme a cru en son petit-fils alors que sa mère se tourne vers des sports plus intellectuels comme les échecs et le piano. Cette fois, ce fut une révélation… Avant que cette femme ne prenne trop à cœur cette réussite en bourrant le cerveau de son fils d’heures d’entraînement et de coups pour mieux mémoriser. L’année de ses onze ans, il a encore gagné. Ce jour-là, Alastair vient à peine de rentrer d’un concours de piano qu’il avait remporté. Encore un. C’est devenu redondant et foncièrement ennuyeux de faire la même chose et de gagner. Il n’y a pas de challenge et même poser le trophée sur la commode ne lui apporte aucune satisfaction. C’est morne, presque mort au fond de son âme. Sans un mot, son regard se porte sur l’extérieur de la maison. La fenêtre en face de lui donne sur un jardin où les feuilles d’un saule pleureur effleurent la surface de l’eau. On dirait que l’arbre caresse son amante avec tout l’amour et la délicatesse du monde. Alastair s’approche de la vitre, monte sur le canapé pour poser sa tête contre le rebord. La nature a quelque chose que l’homme n’a pas : la beauté. Son regard se perd dans les mouvements que le vent vient produire soulevant les feuilles. Comme quelqu’un qui veut séparer deux âmes-sœurs mais qui finit par abandonner devant la force de leur lien. Le coin de ses lèvres se soulève petit à petit avant de disparaître subitement. Sa mère vient d’entrer dans le salon comme une furie prise d’une panique étrange. Quand on regard se pose sur son fils, elle s’arrête. « Alastair ! Combien de fois j’ai dit de ne pas se mettre comme ça ! » Remarquant son ton et surtout sa remarque, la mère s’arrête. « Enfin, qu’importe au fond, nous partons d’ici. » Le fils manque de tomber en se redressant devant ces propos. Il lève les yeux vers elle avant que cette dernière ne reparte dans sa chambre préparer des affaires. Là, sur le pas de porte, son enfant de onze ans la fixe et demande pourquoi. « Ton père a nos places pour le projet Andromède. Nous partons ce soir. Hors de question de rester ici ! Il est parti depuis des mois pour négocier notre départ. » Le petit brun regarde s’activer sa mère sans rien dire de plus. C’est vrai que son paternel est parti depuis un moment à la Citadelle. Lui pensait bêtement que c’était pour le travail pas pour fuir. « Je ne veux pas partir moi. » Ce propos. Ce simple propos arrête la mère affairée à plier ses affaires. Penchée en avant, ses gestes se suspendent un instant avant qu’elle ne se redresse pour abandonner ce qu’elle faisait. Instinctivement, Alastair recule il a peur qu’elle lève la main sur lui… Après tout, ça lui arrive quand il ne parvient pas un morceau de piano… Il ferme les yeux, prêt à recevoir mais rien ne vient. Pire. Il sent des bras l’enlacer et des cheveux lui chatouiller le nez. Puis c’est le parfum chypre vert avec du jasmin et du bambou qui lui monte aux narines. Il n’aime pas ce parfum. Il déteste son nez beaucoup trop développé. Élisabeth l’enlace et soupire à son oreille. « Alastair, tu n’as pas le choix. C’est une chance pour nous de voir autre chose. Tu comprendras quand tu seras plus grand et tu nous remercieras. » Elle se redresse alors pour repartir faire ses affaires et demander à son fils de faire sa propre valise. Prendre ce qui est "utile pour leur nouvelle vie".
Lorsqu’il arrive dans sa chambre, le silence de cette dernière devient plus pesant que n’importe quoi et l’odeur de ce parfum commence déjà à lui donner mal au crâne. Ses pas le mènent dans sa salle de bain où il retire tous ses vêtements pour les jeter dans la baignoire. Il déteste cette odeur. A l’eau de Cologne, il se lave le cou et toutes les parties qui furent en contact avec sa mère. Se laver, oublier cette étreinte… C’était pire qu’une claque pour lui. Ses mains d’enfant serrent alors le bord du lavabo et quand il se regarde, Alastair se retient de pleurer. Une accumulation de choses lui prend alors la poitrine. Sa respiration s’accélère, ses yeux piquent pour finalement serrer les dents en se recoquillant contre ses jambes. Sa mère est rentrée sans même lui adresser la moindre félicitation à son exploit, elle l’a à peine regardé durant sa représentation, trop fixé sur son datapad. Elle ne lui a pas adressé la parole de tout le retour et maintenant… Maintenant elle lui intime d’obéir encore une fois sans broncher et de laisser sa vie et sa maison. Cette paix de la campagne pour cette fourmilière de la Citadelle ? Il n’a jamais vraiment connu les autres races en plus. Il sera comme un enfant perdu… Chose qui n’a jamais été le cas avant. Le garçon ressort de sa salle d’eau après de nombreuses minutes. Sa chambre est toujours silencieuse et il mémorise chaque objet à sa place avant d’aller dans son placard pour y chercher de quoi ranger ses affaires. Là, il pose sa valise sur son lit pour l’ouvrir. Quoi mettre dedans ? C’est un enfant, tout est important pour lui ! Son regard se porte à son lit où il attrape son ours en peluche. Lui est important. Son nez se porte à son oreille pour sentir son odeur et laver celle du parfum. Quand c’est fait, il le pose dans le fond de la valise et rempli tout de livres rares, d’habits et un vieil appareil photo avec une capacité de prise énorme. Sans un mot, il sort alors de sa chambre et demande à sa mère s’il pouvait sortir ayant terminé de faire sa valise. Sans le regarder, elle accepte et il sort, sont appareil dans les mains. Dehors, la première chose qu’il va voir c’est ce saule pleureur pour le prendre en photo. De près, de loin, quand ses feuilles touchent l’eau. Puis il part en exploration et mitraille tout sur son passage. Il part loin, aussi loin que possible pour prendre le maximum de choses quitte à arriver au bout d’une heure sur la côte. Là aussi il prend tout car il sait, plus jamais il ne va les revoir. Le poids de cette révélation silencieuse lui arrache enfin des sanglots sur le chemin du retour.
3039 | 11 ans ¬| L’éternel sommeil s’achève.
Le réveil de sa stase a été sans doute la chose la plus compliqué de sa vie. Trop de choses ont changé. Le monde a continué d’exister et d’évoluer sans que lui ne puisse agir dessus. Pendant qu’il se faisait inspecter suite à sa sortie, ses questions sur le nouveau monde furent nombreuses et les médecins tentèrent de lui répondre au maximum. Il y avait plus de races dans le Conseil, de nouvelles races furent découvertes avec l’aide de la Pionnière Ryder. Mais Alastair ne comprenait rien et son cerveau ne voulait pas comprendre. C’était trop pour lui à ce moment-là. Pourtant, il devait retourner à la vie et retrouver ses parents. Tenter d’être quelqu’un dans ce monde qui n’est pas le sien. C’est avec cette pensée qu’il quitte l’infirmerie les yeux baissés au sol avant de les relever en entendant son nom. Lorsque son regard se porte devant lui, il découvre alors un petit être souriant dans les bras de son père. Ils s’approchent. « Alastair tu es en enfin réveillé. Comment tu te sens ? » Le fils reste laconique trop surprit de voir un bébé. Finalement, les présentions qui sont faites lui fait avoir un vertige. « Ta mère est partie récupérer Cassandre et je te présente ton petit frère : Guilhem. » L’enfant regarde son grand-frère avec un amusement non dissimulé. Il semble plus heureux que lui en ce moment... C’est là que son père lui explique toute l’histoire en allant récupérer les affaires d’Alastair et partir chez eux. « Cela fait deux ans et demi que nous sommes sortis de stase elle et moi. J’ai terminé mes études pour devenir procureur. L’extraction de minéraux ne sert plus à rien maintenant que le marché est déjà bien en place. Nous avons évidemment tenté de vous faire sortir avant mais vous n’étiez pas encore la priorité et ce malgré mes demandes. Puis j’ai repris mon travail, ta mère s’est installée chez nous et vous attendez avant de tomber enceinte. Il vient d’avoir un an. » Le cadet n’écoute pas vraiment et attend sagement d’entrer dans sa nouvelle maison. Car il pensait naïvement pouvoir trouver un lieu aussi reposant et beau que celle dans la campagne écossaise mais non… Ils devront vivre sur le Nexus, entourés de monde et des autres dans un appartement de luxe certes mais un appartement…
La première année est sans doute celle qui a été la plus dure pour l’enfant qu’il est. Le manque de place, de repère et se faire une nouvelle vie. Cassandre vient d'avoir dix-sept ans et c'est le moment où ses parents se sont tous les deux tournés vers elle. Leur désir depuis toujours était de faire un mariage arrangé. Les prétendants affluèrent alors que lui et Guilhem restèrent derrières. Ce manège a duré un an jusqu’au fameux grand jour avec un fils d’exportateur vers Kadara et Meridiane. Riche et influant… Alastair du haut de ses treize ans a dû autant gérer une nourrice qui profitait de ramener ses amants chez eux qu’à un petit frère en demande constante de ses parents. Très vite à bout de nerfs devant l’absence répétée de sa famille, le garçon commençait à ressentir de la colère pour tout le monde avant ce jour. Ce moment où tout aurait pu être pire et se signer par une culpabilité. Comme tous les soirs depuis la disparition de leurs parents, Alastair a pris l’habitude de jouer du piano pour son frère. Mais ce soir-là, l’invité de cette nourrice en a décidé autrement. Il s’approche du piano à queue et pose sa bière humide sur le rebord près du pupitre. « Arrête de jouer gamin, tu me casses les oreilles. » Le cadet lève les yeux vers cet homme et ne manque pas de le regarder avec mépris sans pour autant s’arrêter. Il est chez lui… Sa partition redouble de mouvements et de bruits ce qui irrite encore plus ce novice au point de casser sa musique en frappant sur les touches. « J’ai dit d’arrêter t’es sourd ? » C’est à ce moment précis que Guilhem décide de parler, précisant qu’il en avait besoin pour dormir. L’enfant se lève et attrape le pantalon de l’adulte. La réaction de ce dernier choque Alastair qui regarde sans broncher sous le rire de la nourrice complètement sous l’emprise d'Oblivion. Le petit brun est alors frappé et jeté aux pieds du piano qu’il heurte. La violence du choc le fait pleurer et saigner. Agacé encore plus devant les pleurs, l’homme lui demande de se taire avant de lever une seconde fois la main. Sans réfléchir et sans même s’en apercevoir, Alastair se jette au sol pour protéger son frère et une sensation étrange le parcours de la tête aux pieds. Sa main se lève, une chaleur vient le prendre et l’homme par heurter le mur à l’autre bout de la pièce sous le regard effrayé du porteur et médusé de la nourrice. Mais à peine cette chose faite que l’adolescent tombe devant cette surcharge puissante d’énergie. Ce n’est pas la nourrice qui a prévenu sa mère. Non c’est venu d’un membre de la sécurité du Nexus car le plus jeune était sorti de l’appartement en pleure. Pour la première fois, elle a pris le premier billet de retour pour être au chevet de ses enfants. Étrangement, c’est également la seule foisqu’elle a eu une réaction aussi maternelle… Alors que le petit dernier dormait dans les bras de sa mère avec un bandage autour de la tête, elle fixe le médecin qui termine son examen sur Alastair. Quand lui aussi la regarde, il lui pose alors une simple question. « Vous avez côtoyé de l'élément zéro ? In utero, cela peut procurer des capacités biotiques comme celle d’Alastair. » La femme fronce les sourcils. Pas à sa connaissance. Jusqu’à ce qu’elle est une illumination et n’expose cette fois-là. Oui, par accident quand elle travaillait encore avant de définitivement arrêter. L’homme en face semble pensif et comprend que cet enfant n’avait donc jamais montré de signe avant aujourd’hui. « Il faudra l’emmener se faire examiner, savoir la puissance de ses pouvoirs et lui mettre un implant. » Quelques semaines après et après l’accord parental, Alastair fut mené dans un bloc opératoire pour ressortir avec une chose dans la tête… Propulsé ensuite et sans le vouloir dans des programmes pour maîtriser ses capacités biotiques. L’enfant qu’il a pu être change encore pour devenir encore plus mature pour un rien car ses parents n’avaient pas jugé important de prendre ce problème sur leurs épaules préférant le laisser à leur fils. Les jours de covalence ont été compliqués et Guilhem ne l’a plus quitté après ça. Après tout, la nourrice n’a plus eu le droit de s’occuper des MacDougall car le cadet avait pris la décision de s’occuper seul de son petit frère. A partir de ce moment et jusqu’à la naissance de leur dernière sœur, Alastair veille sur Guilhem malgré tous ces problèmes.
3045 à 3051 | 17 à 23 ans ¬| L’Enfer arrive.
Son départ initial fut déplacé à trois jours. C’était impensable pour lui de partir en faisant pleurer Guilhem part son manque de tact. Mais avec tout ça, Alastair en a même oublié la dernière née : Aurore qui avait quelques mois le jour de son départ. Il la regarde. Elle est belle malgré sa maladie. Elle est douce et tellement fragile… « Toi aussi tu vas m’en vouloir ? Je suis désolée mais il faut que je vive un peu ma vie… » C’est à ce moment-là qu’il sent de petits bras lui serrer la taille et remarque Guilhem, la tête dans le creux de son dos qui continue de pleurer. L’aîné se met à genoux et montre la petite à son frère. « C’est à toi de veiller sur elle maintenant. Elle est encore plus fragile que toi. Surveille là le temps de mon départ. Comme moi j’ai pu faire avec toi. A mon retour, je reprendrai ma place pour vous protéger. Mais quand je ne serai pas là, tu seras le grand frère. » Le brun embrasse le front de sa sœur et de son frère avant de la reposer. Il se dirige vers sa chambre et termine sa valise avant de partir. Après avoir joué ensemble une dernière fois, Alastair prit ses affaires pour se tourner vers une carrière militaire malgré son jeune âge. Sa détermination sans borne, son sérieux et sa persévérance lui ont ouverts de nombreuses portes. Comme il l’a voulu, il s’est d’abord perfectionné dans ses pouvoirs pendant plusieurs mois avant d’entrer dès ses dix-huit ans dans l’armée. Major lors de sa sortie d’école, il a développé des capacités impressionnantes en tant que Sentinelle. Juste de quoi satisfaire ses parents qui eux ne pensent qu’à une seule chose : le marier. Tous les prétextes sont bons pour que leur fils rencontre une belle et respectable humaine de son cercle pour perpétuer leur nom à tous les deux. Mais Alastair refuse une première fois. Son prétexte a été sa première mission. Loin de tout et de tout le monde pendant plus de six mois. Il n’y a rien eu de mieux pour lui que de couper le cordon avec ses parents envahissant et une aînée prête à le droguer pour le voir engendrer une descendance. Le jeune homme qu’il a été à l’époque aurait voulu mourir en mission plutôt qu’assouvir des désirs qui n’étaient pas les siens. Mais on l’avait formaté comme une bonne machine. Il ait donc toujours revenu auprès de sa famille pour être dans ce perpétuel recommencement.
L’année de ses vingt-deux ans, plusieurs mois avant la fin de sa liberté, signe encore une fois un tournant important qui aurait pu lui ouvrir les portes d’un monde et d’une profession loin des bureaux et de la sécurité du Nexus. Contacté par le programme N7, Alastair ne s’est pas priver d’aller en référer à son père pour avoir au moins des félicitations de sa part. Comme tout père aurait dû faire pendant ce genre de moment. « Et ? » Le sang de son cadet ne fait qu’un tour. Comment ça ? Mais Hippolyte tient le datapad de son fils avant de lui tendre avec dédain ou un désintérêt complet. Difficile à dire pour le concerné. Ainsi, cette place ne parvient pas à rendre fier un père ? Voyant le visage de son fils se refermer, l’éminent procureur se contente de se servir un verre de scotch. Puis il se retourne. « Alastair, il n’y rien d’extraordinaire à rentrer dans un programme comme lui. Il faut passer les sélections pour pouvoir devenir N7. Passe ça et peut-être... » Mais son enfant a perdu encore une partie de son cœur. C’est avec ces mots qu’il est reparti commencer ces entraînements pour y rencontrer dès ses débuts Nathaniel O'Brien, un blond du même âge que lui et prodige dans l’art biotique. Très vite, les deux jeunes hommes se sont rapprochés et ont pu grimper les échelons N jusqu’à ce que le cadet MacDougall fût contraint d’abandonner ses rêves de voyages pour se tourner vers une carrière décidée par ses parents. Il laisse Nathaniel devenu en quelque temps son meilleur ami pour rentrer chez lui où sa mère l’attendait déjà avec des fils et un projet de carrière.
Aurore vient d’avoir six ans et Guilhem treize. Comme promis, le petit frère a prit soin de la petite jusqu’à ce que les évènements ne précipitent cette dernière dans une chambre d’hôpital. Pourquoi la famille des MacDougall doit forcément être prise par un malheur ou des déceptions ? Où est la normalité ? Pourquoi ne peuvent-ils pas être comme tout le monde ? Alastair arrive au bout de sa liberté, mais devant l'urgence, il a eu le droit à une permission rapide entre deux entraînements. Il rejoint sa famille dans le hall de l’hôpital pour y voir son petit frère se jeter dans ses bras. Comme le jour de son départ, il pleure et s’excuse de ne pas avoir pu la protéger comme il le devait. Cassandre arrive pour lui prendre la main et partir faire un tour. Quand le N4 s’approche de ses parents, ses derniers fixent la vitre donnant sur la chambre de la petite. Ils se retournent et regarde leur aîné dans sa tenue de recrue. C’est Hippolyte qui sourit en premier il a l’air d’aimer ce qu’il voit avant qu’une des machines de leur fille s’affole et ne rameute deux médecins. Aurore est atteinte d'une trisomie rare et grave. Sa naissance était un miracle, sa première année aussi. Opération sur opération, elle a dû subir beaucoup de choses pour améliorer sa vie de bébé. Ses fonctions rénales, ses yeux, ses doigts… Quand le médecin revient, sa mère lui prend bras pour avoir une explication. C’est son cœur qui vient de s’affoler. Selon lui, elle ne verra jamais ses dix ans.
3054 | 26 ans ¬| L’Adieu.
Cette journée aurait dû être normale. Tout ce qu’il y a de plus normal. Il s’est levé comme toujours à huit heures pour passer à l'hôpital saluer sa sœur avant de partir. Il est également passé voir cette jeune fille, Phoebe. A force de côtoyer l’endroit, il a fini par devenir proche d’elle et de son jumeau. Sa journée était parfaite jusque-là… Pourquoi tout s’accélère ? Tout se passait merveilleusement bien mais c'était sans doute trop beau pour être vrai. Sans doute qu’avec le temps, Alastair aurait voulu ne pas être présent. Enfin… Il était en train de faire une pause dans le hall, sirotant son café après un devoir ô combien long et fastidieux. C’était malgré tout un très bon étudiant malgré la fatigue et la peur. Le regard perdu face à la vue que donne la vitre, il entend les alertes habituelles dans le service mais ne s’inquiète pas plus que ça. Aurore va bien, elle dort. Son œil se tourne un court instant vers les médecins, ils s’activent comme toujours. Son attention se reporte devant alors que des pas affolés arrivent pour demander de l’aide dans la chambre 6. Alastair se fige, sa colonne lui envoie une décharge, son cœur s’affole et son café brûle sa paume. C’est celle de sa sœur. Est-ce son cerveau, son instinct ou quelque chose d’autre ? Mais il a tout fait par automatisme. Son café termine dans la poubelle et il court à la chambre.
La lumière au-dessus clignote rouge. La plainte du médecin. La vision trouble d’Alastair.
Aurore est là, allongée. Son respirateur est toujours dans sa bouche et deux médecins et deux infirmières se placent autour du lit pour tenter de la faire respirer. Le frère regarde la scène. Le monde a eu l'air de s'arrêter quand le corps s’est soulevé pour recevoir la décharge. Debout, le regard fixé sur la scène, quelque chose enveloppe l’être de l’aîné. Une sorte de douleur sans nom, une chose froide dans la nuque et un pressentiment tenace au ventre. Il parvient à articuler et appelle sa sœur. Remarquant sa présence, une des infirmières le fait sortir et bloque l’entrée. Son corps réagit tout seul et les larmes lui troublent la vue au point de rendre le monde flou et douloureux. Il ne remarque pas son corps trembler, ses épaules se crisper ni que ses mains se serrent. Malgré lui, devant l’afflux d’émotion, Alastair retient sa respiration pendant qu'on essaye de sauver sa petite sœur. Bien qu’il tente de se retenir de pleurer rien ne peut arrêter la course de son mal.
Pour le protéger, les internes ont voulu le séparer d’elle mais il sait au fond de lui la vérité et refuse de bouger. La main sur la vitre, il regarde et finit par poser son front contre la paroi en priant son Dieu de la laisser. Tous les versets utiles il les marmonne à mesure que les médecins s’acharnent avant que le long bruit de l’électrocardiogramme persiste et que plus personne ne fasse quelque chose. Le jeune étudiant relève les yeux pour tomber sur le regard d’un médecin qui secoue négativement la tête avant de ranger la pièce. Le choc est tel qu’Alastair ne sait pas comment il est parvenu à s’asseoir. Les jambes écartées et les bras sur ses cuisses, sa tête est basse alors qu’on vient lui expliquer ce qui vient d’arriver. Il se trifouille les mains, jouant maladroitement avec ses manches de ce qu’il porte, les yeux dans le vague comme si on venait de lui retirer une partie de son âme... Il se refait la scène en boucle. Encore et encore. Rien ne peut arrêter l'étendue de ses souvenirs qui se dispersent comme un nuage toxique. On le fait se lever pour le mener dans le hall où sa famille vient d’arriver. Tout le monde est là sans exception. En voyant son frère, Guilhem vient se cacher contre Cassandre et ses parents… Restent ce qu’ils sont : droits malgré une lueur et une teinte pâle. Les trois enfants se réunissent alors pour s’enlacer tandis que les parents rejoignent la chambre de leur enfant. Jamais Alastair ne pourra oublier, tout est là, au fer rouge. Mais il doit prendre l'air, essayé d'oublier. La permission accordée par sa sœur aînée il est sorti. La sensation d'être dans un film est alors palpable, le monde qui se met à ralentir, les voix qui se font lointaines, les gestes d'une lenteur affreuse, les gens qui se séparent de son chemin comme s’il a la peste... Mais il n’est pas dans un film et pourtant il aimerait tellement. Sans le savoir, il cherche. Quelque chose. Quelqu'un à qui se raccrocher mais personne. Il est seul avec lui-même et avec ses pensées. Le cœur de sa petite sœur a lâché et son cerveau également malgré une technologie de pointe. Son cœur à lui est en morceau.
3065 | 37 ans ¬| Une vie malgré lui.
« Merci de nous accorder un peu de votre temps Monsieur MacDougall. » Assit, les jambes croisées dans un parfait costume trois pièces. Son éducation de parfait nobliau lui colle à la peau même s’il veut s’en défaire. Il put l’argent et le prestige à mille borne et se surprend encore à être la cible de femmes peu regardante ou trop lourdes. Attirés par l’argent et le nom. Rien que d’y penser, Alastair serre les dents avant de se forcer à sourire. La femme en face de lui ajuste sa caméra, arrange sa tenue sans prêter la moindre importance aux deux hommes dans la même pièce. Même Nathaniel ne prête pas attention à son environnement. Ce genre d’exercice l’ennui. Rester debout comme un pot de fleurs à attendre sagement… « Cela va faire deux ans que vous êtes entrés au Conseil. Comment se passe les affaires ? » Alastair reporte son yeux foncés sur la femme. Elle vient de le prendre au dépourvu sans qu’il ait pu remarquer quoi que soit. Mais loin d’être l’homme qui bafouille, il sourit. La journaliste sait très bien qu’il ne peut rien dire sur les dossiers ni aller dans le détail. C’est bien le seul conseiller qui a bien voulu se mettre en avant. C’est pour cela qu’elle aime cette exclusivité. Mais l’avocat ne répond rien à cette question et se contente de lui faire son plus beau sourire et de lisser son gilet. Devant ce silence, elle regarde le garde du corps Nathaniel qui lui-même devient plus sombre et fermé qu’une huître. « Je présume vu ce mutisme que vous n’allez pas parler du Conseil. » Cette fois, le conseiller rigole. « On ne peut rien vous cacher. » Sauf que la journaliste était venue uniquement pour ça. Connaître les secrets de la plus importante instance, avoir des exclusivités mais il est là pour parler de lui. De sa montée, de son parcours et de sa famille évidemment… « Je ne vais pas insister. Reprenons. Cela va faire deux ans que vous êtes entrés au Conseil, vous êtes à ce jour le plus jeune conseillé humain à ce poste. Mais qui êtes-vous vraiment ? » La question est bonne et si étrange à poser qu’il met du temps à simplifier sa pensée. Ça ne se résume pas en un quart de secondes. « Je… Et bien. C’est compliqué de dire qui je suis sans parler de ma famille à vrai dire. » Commence alors une rétrospective de sa longue lignée de noblesse pour arriver à son père et lui. Encore plus de monde va le prendre pour ce qu’il n’est pas. Un riche petit noble qui pense qu’à son prestige et une terre qu’il ne possède plus. Nathaniel se rapproche de la journaliste pour capter le regard de son ami qui semble s’être perdu. Enfin, jusqu’à la question de sa vie sentimentale. Là étrangement, il est plus réactif à parler. « Célibataire et sans enfant. Je n’ai pas vraiment le temps de me consacrer à une vie de famille. Peut-être un jour. » Encore un grand et large sourire. Il fait également passer le message à ses parents qui vont sûrement regarder cette interview. Donc s’il peut encore leur faire comprendre son point de vu, il ne va pas se gêner. Puis arrive la question du parcours professionnel. Alastair ouvre de grands yeux en réfléchissant. Simplifier une vie dictée par ses géniteurs ? C’est simple ? Mh absolument pas. C’est même loin d’être une chose facile. Mais il se doit de le faire. « Je suis un ancien militaire entraîné comme Sentinelle. J’ai intégré le programme N7 à mes 22 ans. J’ai pu monter jusqu’au N5 avant de devoir arrêter. Malheureusement pour moi, le devoir m’a appelé ailleurs. J’ai repris des études de droits pour sortir major de ma promotion et j’ai continué encore jusqu’à ma double spécialisation dans le pénal et l’administration. En arrivant dans le monde du travail, j’ai intégré le cabinet de mon père et de ses associés pour plaider au nom de nombreuses personnes importantes. Mais je me suis vite lassé et je me suis lancé dans une idée folle : faire de la politique. En aidant un ambassadeur humain, il m’a ouvert les portes de cet univers et je m’y suis senti chez moi. Progressivement, je suis arrivé à suivre le conseiller humain et… Peu de temps avant sa mort prématuré, il m’a appris les choses à savoir. Je ne pensais pas prendre sa place mais je connaissais les conseillers et le travail. Donc j’ai été pris comme remplaçant le temps de faire une élection avec de meilleurs candidats. Mais comme vous pouvez le voir, je suis encore ici. Je gérais suffisamment bien ce travail pour y rester selon le gouvernement humain. » La femme tourne sa tête vers le garde du corps qui semble prit dans les propos de son employeur. Mais en fait, Nathaniel réfléchit à autre chose car quand c’est le cas, il a cette expression que reconnaît Alastair. Des yeux perdus dans le vague avec une sensation de mort intérieure. Il ne reprend conscience de la situation qu’après la nouvelle question de la journaliste portant sur la jeunesse du conseiller. Qui il était avant son départ sur Terre. « J’étais un enfant qui devait se faire élever comme tout ceux de son rang. J’étudiais dans les meilleures écoles de mon pays. Je devais à l’adolescence partir dans une université réputée. Continuer à jouer du piano et jouer aux échecs… » Elle rebondie sur l’instrument en donnant des informations qui remontent à tellement longtemps qu’il est forcé de rire. « Oui ! Effectivement j’ai remporté l’International Music Competition Salzburg Grand Prize Virtuoso en Autriche à 7 ans. Puis celui du Triomphe de l’Art à 8 ans. Puis celui de Leeds à 11 ans. L’année de mes 9 ans j’étais à Hastings pour un tournoi d’échec. Puis j’ai fait du théâtre en tentant de de jouer le rôle d’un enfant aussi. » Ce dernier propos, il regarde la caméra braquée sur lui pour encore lancer une pique à ses parents et sa sœur lors de la diffusion. Avec tout ça, il n’a jamais eu une enfance normale avec des problèmes de son âge. Pas de chutes de vélo, pas d’amis voulant simplement jouer à s’attraper, pas de pique-nique à la mer, pas de jouets pour les garçons. Il a toujours cru que ses parents avaient ratés l’avancé de la technologie. Restant dans le passé comme les ancêtres du Moyen-Âge. Enfant, il ne comprenait pas pourquoi cela devait être aussi rude. Maintenant, il croit avoir compris... C’était pour devenir un adulte avant l’heure et le manipuler beaucoup plus facilement. Prendre le stuc et le sculpter comme du marbre avant que ça ne durcisse. « Vous êtes un des derniers qui a connu la Voie Lactée. Qu’est-ce que vous pouvez en dire pour les générations actuelles ? » L’homme penche sa tête sur le côté et fixe un point dans le vide, cherchant des mots qui peuvent qualifier son enfance et ses souvenirs. Tout le monde devrait pouvoir entrer dans sa tête, ça serait beaucoup plus simple. Ils verraient les plaines verdoyantes, les falaises donnant sur une mer bleue et des rochers près des plages, le vent iodé sur la peau puis ces déserts de vie au milieu de nulle part… Il pourrait en parler des heures entières mais il se fait rappeler à la réalité par la journaliste qui l’appelle. Comme toujours, il sourit avant de regarder son garde du corps et lui fait signale qu’il est temps de trouver un prétexte pour partir. Nathaniel laisse quelques secondes s’écouler avant de gâcher la vue de la caméra pour se penche à son oreille et lui murmure qu’ils ont à faire. « Je vais devoir vous laisser. Le devoir m’appelle. » Ce qui n’est pas faux. Une réunion pour le Conseil qui concerne deux nouvelles candidatures au rang de Spectre. Il se redresse et boutonne sa veste de costume comme un bon gentleman le ferait. Les bonnes habitudes de paraître toujours en actions. La journaliste se redresse aussi « Vous allez vous occuper de Desiree Hassal et d’Aaren Hellström ? » Tient. Les nouvelles vont vite mais Alastair se contente de hocher la tête avant de s’incliner très légèrement par respect et ainsi prendre congé. Dans le couloir, Nathaniel qui talonne son ami semble ne pas pouvoir cacher son sourire. Du coup, il se racle la gorge avant de rire. C’est plus fort que lui, ce genre de rendez-vous l’amuse et le comportement de son grand ami aussi. « Pourquoi te plier à cet exercice alors que tu n’aimes pas ? C’est de l’auto-flagellation t’es au courant ? » Puis il repart à rire. Alastair se contente de sourire en continuant son chemin vers le bureau du Conseil. A peine pose-t-il un pied dans la salle que ses deux plus proches amis arrivent à lui. Le conseiller Turien Castis et sa femme la Quarienne Fina'Hinar. Il leur adresse un grand et large sourire et coupe l’herbe sous le pied des deux. « Elle était déçue que je ne vende rien du Conseil. Parler uniquement de ma personne n’avait pas l’air de la satisfaire. » L’asari Naa'rlia arrive aussi en disant qu’elle avait hâte de voir cette interview. Le seul réticent qui se garde bien de taire son avis reste Kaffren, l’angara. Depuis le début et dès son arrivée, Alastair n’a rien senti de bon chez lui.
Si Alastair avait su que sa journée aurait été aussi rempli, sans doute qu’il serait resté au lit pour contempler son plafond au lieu de subir les indignations des autres conseillers. Devant eux se trouvent les deux N7 pouvant être promus Spectre. Pour avouer, la remarque du soldat Hellström n’a réussi qu’à lui faire hausser un sourcil de surprise. Ses collègues et amis dans leur cas ne trouvent pas mieux à cette réponse que de jouer les filles effarouchées. L’Humain peut comprendre au fond l’insulte que les autres peuvent ressentir mais lui finit par cacher un sourire derrière sa main qui ne passe pas inaperçu auprès du conseiller Turien. Il faut dire que c’est comique, pour une fois qu’ils sont tous à peu près d’accord pour monter au créneau… Lorsque les deux N7 sont congédiés, Castis s’approche pour prendre la température auprès de son ami. « Il a du courage, je ne peux pas lui enlever ça. Surtout après cette… Mission. » Il avait lu le rapport pour se tenir informé de la teneur des deux postulants.
Les heures passant, Alastair ne parvient pas à retirer cet homme de sa tête. Ce N7 est particulier, refuser une place aussi prestigieuse est étonnant surtout quand on sait que le premier Spectre Humain a eu du mal à se faire une place menant sa génération à partir loin de la Voie Lactée. Le conseiller qu’il est semble se perdre dans ses pensées. Il divague dans le lointain au lieu de bosser sur la nouvelle fiche de cette future Spectre. Mais son esprit n’arrive pas à retirer ce visage, le mettre dans un coin pour passer à autre chose. Ce N7 le perturbe. Pourtant, l’irruption de Nathaniel dans son bureau fait s’envoler les traits et ces magnifiques yeux bleus. « Ramène-toi ! Il y a un gros problème. » L’homme se redresse et sans prendre sa veste, il sort de son bureau où tous les autres conseillers se sont regroupés. Le regard qu’il jette à l’humain le laisse assez perplexe au point que Castis décide de venir l’aider. En fait, Alastair ne comprend rien et ce n’est qu’en arrivant que ça devient limpide. Une équipe médicale est penchée sur un ambassadeur tandis que des miliciens retiennent le coupable. Ni lui ni le conseiller turien n’ont le temps d’ouvrir la bouche qu’il se prend une flopée d’insulte de la part de cet homme qui hanté son esprit depuis son départ : Aaren Hellström. Devant un tel comportement, la bienveillance n’avait pas sa place tout comme la violence. Se sachant surveiller par tout le monde et surtout, attendant une réaction adéquate à la situation le conseiller serre les dents. Il ne va rentrer dans le jeu ni donner du grain à moudre. Après s’être acquitté de la situation auprès de l’ambassadeur, Alastair se redresse et il lève la main. Son geste pourrait sortir d’une pièce de théâtre tellement le jeu du poignet bref et sans attachement. Là, le conseiller qu’il est doit faire son travail… Aaren est mené loin des regards et l’humain s’adresse à un membre de la milice. « Emmenez le discrètement à l’hôpital et demain, emmener le voir cette psy. Ce n’est pas envisageable c’est une obligation. Il doit aller la voir. Je m’occupe du reste. » Castis sur les talons, son ami en profite pour s’occuper de ce transfert tandis qu’Alastair retourne auprès des médecins et ne réponde aux questions des gens et plus tard, des journalistes. Deux fois qu’il a le droit à être devant les caméras et cette fois, ça ne le réjouit absolument pas mais c’est aussi son travail ! « La situation est sous contrôle, l’ambassadeur va rejoindre l’hôpital pour y être pris en charge. Quant au soldat Hellström… ça ne vous regarde pas. Je m’en occuperais personnellement. Ce sera tout. » Puis il prend congé quelque chose de bien plus important l’attendait.
3066 | 38 ans ¬| Le début des problèmes.
Cette femme a tout pour plaire. Le charisme, le sourire et la gentillesse qu’Alastair cherche au plus profond de lui depuis toujours. Combien de fois a-t-il espéré que quelqu’un soit comme ça avec lui ? Trop de fois pour ne pas pouvoir les compter correctement. Mais c’est ainsi, il doit faire avec. Alors faire face maintenant à ce qu’il a toujours rêvé lui fait naître un sourire qui ne le quitte pas durant toute la journée de travail. C’est tellement perturbant et presque insupportable que Nathaniel finit par râler et jeter son crayon sur le bureau histoire de le faire revenir sur terre. Mais voyant l’acte manqué, le blond frappe ses paumes sur le meuble. « Bordel Al ! Tu m’écoutes quand je te parle ? » Le concerné semble enfin reprendre consistance et ses yeux tombent dans ceux de son ami. Malgré leur couleur bleu, l’océan semble être devenu une tempête. Le conseiller s’excuse et se redresse histoire de réajuster sa veste et ses pensées. « Qu’est-ce qui te met dans cet état ? Tu as rencontré quelqu’un ou quoi… » C’est le silence qui accueille cette remarque et cette question. Face à lui, le biotique finit par tiquer et comprend enfin. Sa tête se décompose avant qu’il ne se penche pour réclamer des détails. Commence une exposition des faits avant de lancer qu’il s’agit d’une femme. Nathaniel rigole. « Pardon ? U-Une femme t’es sérieux ou tu te fous de moi ? Les femmes ne sont pas ton… Enfin, elles ne t’attirent pas. » Alastair finit par se lever et faire face à la fenêtre donnant sur l’extérieur. Les mains jointent dans le dos, il ne semble pas perturbé par les propos de son garde du corps. Pire que ça, le regard qu’il pose finalement sur lui a le don de lui glacer le sang. Pas de peur non. « Peut-être qu’il faut que je réponde à l’attente de mes parents. Au moins je serais débarrassé d’eux. » Cette réponse à le don de surprendre le blond en face de lui qui avale son eau de travers. « Al, désolé de dire ça mais mieux vaut faire une tâche dans le lit. Tu ne feras pas un enfant par envie mais par obligation. Ça ne mène à rien ce genre de chose. Puis, tu n’en veux pas et soyons sérieux, tu aimes les hommes. C’est bien pour ça que je suis devenu le centre des conversations ! - Tu sais que je n’aime pas ces rumeurs. - Moi elles m’amusent. Que le conseiller humain se tape son meilleur ami et garde du corps. Excitant ! On l’a fait sur le bureau selon toi ? Mh… Il y a de fortes chances. - Nath. - Soyons sérieux, ton esprit est enchanté de cette rencontre mais tu vas très vite redescendre sur terre. Tu es devenu morne et encore plus enfermé sur toi depuis deux ans. - Je n’ai pas fait attention. - Moi si. Depuis ce problème avec cet ambassadeur en plus. »
Ah oui ! Ce problème-là. C’est vrai qu’après ça, il a dû faire face à de nombreux problèmes et notamment la presse. Mais le pire avait été le gouvernement humain. Après cet évènement, tout le monde avait réclamé la tête de ce soldat mais Alastair avait fait barrage. Comme un mur de fer, il ne laissait rien passer pour ne pas détruire davantage un homme brisé. La seule chose qu’il le força en retour c’était des séances de psy. C’était la moindre des choses après tout. Doucement, se laisse aller contre son fauteuil et regarde Nathaniel qui ne semble pas apprécier ce silence consentant. Il ne dit rien et pourtant il semble avouer. Dans un râle, le blond grimace et sort du bureau pour aller faire sa pause sur son bureau en regardant un peu les informations. Il zappe encore et toujours avant de subitement s’arrêter sur une femme qu’il connaît bien : la fiancée de son amie, cette chieuse de Constance.
« La famille MacDougall célèbre les fiançailles tant attendu de leur fils cadet avec Constance Brin, une riche héritière d’Andromède. Connu depuis le XIIe siècle, la famille traversa les âges et les siècles pour arriver jusqu’à nous avec les descendants de cette grande et puissante famille écossaise de la Terre. Malgré l’absence de leurs terres et de leurs châteaux, les MacDougall sont parvenus à perpétuer leur nom jusqu’à maintenant. Évidemment, avec ce mariage, en plus d’un lien encore plus fort pour les futures générations, la famille s’accorde un renforcement de leurs richesses et de leur prestige. Comme si elle en avait encore besoin. Les parents des deux partis ont déjà hâte de voir naître leur premier enfant, gâche d’amour et de prospérité pour deux grands noms de l’Humanité. Constance n’a pas manqué de nous dévoiler quelques coulisses de ses moments avec le Conseiller Humain qui reste encore à ce jour un grand mystère pour nous ! « Il aime énormément jouer au piano. Chaque soir, il joue un morceau différent. Il est également très à l’écoute de mes envies. Pas plus tard qu’hier, je lui ai dit qu’une amie à moi cherchait à travailler pour le Conseil. Comme un amour, il a dit qu’il virait sa secrétaire actuelle qui, soyons francs, n’est pas à la hauteur de sa tâche, pour l’embaucher ! Il va également se séparer de ce… Nathaniel ? Je crois que c’est son nom. Son garde du corps. Les rumeurs à leur encontre sont inadmissibles ! Alastair n’est pas de ce penchant… Animal et contre-nature. » La future baronne MacDougall semble à cœur de protéger la réputation de son fiancé ! Que va donc donner ce mariage ? A quoi va ressembler la cérémonie ? Nous le serons dans huit mois ! D’ici-là, restez à l’écoute. »
Dans le bureau à l’autre bout du Nexus, Nathaniel suit cette entrevue les pieds sur le bureau en mastiquant un réglisse. Tout semble aller bien jusqu’à ce qu’il arrive à sa mention et ne laisse tomber son bonbon. Il se redresse, manque de se prendre la porte d’entrée du hall menant au bureau avec une Elorri qui semble avoir mangé un Yahg en entrant. Les deux se regardent et entre dans le bureau de leur conseiller alors en plein travail. « Alastair !! » Le concerné sursaute tellement fort que son crayon saute avec sa tasse de café. La main sur le cœur, son regard sombre se lève vers ses amis qui rappliquent pour lui mettre l’écran sous le nez. « Tu vas nous virer ! » Absolument perdu, le brun baisse les yeux et semble partir dans une lecture attentive avant d’ouvrir la bouche et la refermer aussitôt. C’est… Surprenant ? Mauvais. Ridicule. Faux aussi. Où elle va pécher des informations aussi grotesques ? Il continue de lire et repose finalement de Datapad et se passe les doigts sur le front comme pour lisser ses rides ou son énervement grandissant. « Je ne vais virer personne ok ? Elle a mal compris ce que je voulais dire. Nath, tu es mon meilleur ami et un très bon garde du corps. Me séparer de toi serait ridicule ! Elorri… J’ai vraiment besoin de me justifier ? - Oh que ouais ! Je ne suis pas à la hauteur de la tâche et Nathaniel est une bête sodomite ? - Hey ! Je suis là au cas où t’aurais pas remarqué merci de ne pas m’insulter. - Oh ça va ! »
Ça part beaucoup trop loin, les deux voix lui montent vite au cerveau au point qu’il se redresse aussi pour frapper son bureau avec ses paumes. Là, ses amis se taisent et tournent le regard vers lui. Son visage ne dégage aucune émotion à part une contraction des muscles dans son cou. Là, Alastair commence à parler calmement pour s’expliquer au point que sa secrétaire prenne place sur le fauteuil juste devant le bureau et que Nathaniel fasse de même. Là, il reprend calmement les évènements et rassure les deux avec un sourire le conseiller est loin de vouloir se séparer d’eux… Mais s’il avait compris que cette interview n’était que le début des problèmes, sans doute qu’il aurait mis fin à cette relation depuis longtemps.
3067 | 39 ans ¬| Le Passé encore plus grand.
« Tiens, tu as entendu cette rumeur ? Le gamin là… Merde, celui dont tu avais protégé le cul avant qu’il ne disparaisse… Bah il est revenu au Nexus. » Le crayon alors fluide sur le papier y a encore un instant devient soudainement plus appuyé au point de casser la mine. La réaction du conseiller semble surprendre son ami qui le regarde étrangement avant de baisser les yeux sur le papier. Mais au lieu de parler ou de faire quoi que ce soit d’autre, Alastair se lève d’une traite et ne manque pas de sortir de son bureau en bousculant malgré lui le conseiller Castis et Constance qui arrivaient en riant. Elle le regarde et tente de l’attraper mais le moment est fugace… Nathaniel sort alors à son tour sans poursuivre son ami et croise les bras en fixant le dos du conseiller Humain tout en s’arrêtant à côté du turien. La fiancée pot de colle et bigleuse demande alors « Qu’est-ce qui lui arrive ? Nous devions aller déjeuner ensemble… » Le blond regarde cette femme avec mépris et une pointe de meurtre avant d’être happé par la réplique de Castis et répond la vérité. « Il est revenu. » Un simple 'oh' fut la réponse…
De son côté, Alastair marche plus vite que jamais pour parcourir le plus de mètres que possibles. Courir ne serait pas bien vu et transpirer sans change n’est pas son délire… Il prend la navette pour le centre du Nexus et tape du pied tandis qu’on le fixe avec surprise. Le conseiller sans son garde ? Pourquoi cette tête crispée mais également envieuse ? Pourquoi ce feu dans les yeux ? Quand le transport s’arrête, l’homme sort et semble s’arrêter subitement en arrivant à destination. Ses mèches lui tombent devant les yeux mais il le voit alors de profil en train de parler à quelqu’un d’autre. Essoufflé malgré lui, Alastair porte ses mains à la rambarde et lâche un soupir de douleur. Putain de point de côté. Ses dents se serrent, sa tête se baisse avant de se redresser en entendant son rang. C’est un représentant du Nexus qui s’approche pour lui parler et regarder ce qu’il semble l’intéresser. Tous les deux côte à côte, ils fixent la foule et discutent de tout et de rien. Mais quand la personne qu’il fixe depuis tout à l’heure se met de face, le conseiller se redresse. De toute sa grandeur, il regarde avant que cette personne ne disparaisse sans même l’avoir remarqué… S’il avait été un chien, tout le monde aurait pu voir ses oreilles tomber et sa queue se baisser de tristesse de ne pas avoir le regard attendu. Mais le représentant garde le silence malgré son sourire. « Vous allez vous marier du coup ? » Cette question le glace, son regard sombre se tourne vers la personne et il ne dit rien. Il peut dire à un inconnu que cette Constance est une personne misérable et exécrable avec lui ? Qu’elle est le portrait en pire de sa mère ? Humiliante, fourbe et calculatrice. Une perverse narcissique qui est presque parvenu à détruire son amitié avec Elorri et Nathaniel ? Cette femme est… Sans mot. Enfin si mais beaucoup trop. Il soupire. Avant de faire mine de sourire et de lancer un peut-être avant de retourner travailler.
Lorsqu’il revient, Castis et Constance ne sont plus là et le blond se gratte le menton. « Tu vas prendre cher ce soir. Elle était furax devant mon silence sur ton départ. » Et il n’a pas eu tort, à peine entre-t-il chez lui que cette pie lui saute dessus avec une amie, la fameuse femme qui devait devenir sa secrétaire. Il se fige. Son appartement est devenu un hall de gare ? Constance se met alors à être prise de tête, revient sur des choses passées car elle sait très bien que certains points sont encore fragiles pour lui au point de le faire culpabiliser. Ses propos ne sont pas blessants de prime abord non. Pas devant des témoins mais elle ne manque pas de rappeler sa proximité avec Élisabeth, sa mère. Chose qui fait frissonner le conseiller. Son sketch continu encore un moment et le cerveau de son interlocuteur se met alors en OFF et il subit sans rien dire jusqu’à la fin de soirée. Lorsqu’il se couche, épuisé malgré lui par sa journée, il doit faire face à une fiancée devenue mielleuse et aguicheuse. Depuis un moment, il a remarqué qu’elle avait arrêté de prendre sa contraception et demandé souvent des parties de jambes en l’air. Voulant très vite en finir, Alastair se retourne et elle commence donc son affaire sans que lui n’arrive à la lever. Il faut dire qu’elle n’est pas charmante et lorsqu’il se force, alors qu’il est sur elle, ses yeux se ferment un instant pour se concentrer et en les rouvrant… Le choc est tellement puissant qu’il saute hors du lit et manque de tomber à la renverse. Surprise, Constance se redresse et le visage de la blonde revient prendre sa place et laisser ce mirage partir. Sans doute que c’est un signe non ? Le moment pour lui d’arrêter de voiler la face. Cette femme n’est pas une personne pour lui ni même quelqu’un de bien. Deux ans qu’il repousse ce mariage…
3072 | 44 ans ¬| La trahison.
La chose qu’Alastair déteste le plus avec la politique, c’est la médiatisation constante de sa personne. Les fiançailles rompues fut sans doute le plus problématiques des enfers. Entre les journalistes corbeaux, la famille de Constance qui voulait réparation et sa propre mère… Heureusement que ses amis et son travail lui changeait les idées… Il serait devenu cinglé avec tout ça. Mais s’il avait compris que le pire était à venir, sans doute qu’il se serait mis à la méditation ou se serait permis des pilules pour l’anxiété et le stress. Bref, il aurait pu mieux vivre ce drame humain, politique et personnel malgré lui s’il n’avait pas laissé son cœur et ses convictions de noble chevalier prendre le dessus.
Depuis l’arrivée des Humains dans le Conseil, depuis Sovereign, il y a eu des problèmes avec des Spectres. Mais là, ce problème semble à la hauteur de l’homme qui le porte et des tensions que cela engendre au sein des conseillers. Leur querelle se place au centre d’un meurtre engendré par un de leur élément : le Spectre Astro. Comme toujours, Alastair a lu le rapport avant l’audience et malgré lui, le turien a plus d’ennemis dans le Conseil que prévu. L’angara, comme à habitude, s’énerve et proclame la culpabilité sans rien demander de plus que la radiation et son exil. L’asari est mitigé. Le drell ne se prononce pas et les autres… Ils sont plus prit par le premier discours que par la raison. Les conseillers Turien et la Quarienne se placent dans la défense. Alastair lui écoute tout le monde et finit par se ranger naturellement et par conviction personnelle vers ses deux amis. Il connaît les Spectres. Il a confiance en l’une des meilleurs. Si Airi Maldoran lui dit que son ami n’est pas le genre à tuer de sang-froid, elle doit dire vrai… Mais tuer un autre Spectre est la pire erreur que Sylhas a pu faire. Le conseiller Angara ne compte pas faire passer sa mort pour un accident quitte à faire passer le turien pour un monstre mais étant un avocat, l’humain bec et oncle cet homme qu’il pense innocent. Son instinct ne le trompe pas. Mais plus il va dans la bataille et plus elle semble perdue jusqu’à ce que le jugement soit prononcé. Son exil, cette fausse justice a laissé Alastair plus morne et dégoûté que n’importe quoi d’autre. Son désir de justice n’a pas eu lieu au Conseil car ce sale angara ne pense qu’à sa tête et sa race. Après le départ de l’ex-spectre, Castis n’a pas manqué de rassurer son ami en disant qu’il allait se débrouiller comme un grand. De toute façon, la Spectre Maldoran allait veiller sur lui de loin et ce, malgré leur lien encore compliqué. Mais il a tenté de faire comme si de rien n’était, d’être comme ses deux amis mais lui croit tellement en la justice qu’il a bien frôlé l’incident diplomatique en fracassant le visage de celui qui venait de condamner un innocent. Mais la conseillère Krogane se place juste à temps entre eux en faisant mine de rien alors que le conseiller Drell le prend par le bras pour l’emmener loin. Akasnu prend place dans son siège dans son bureau et Alastair reste debout. « Je démissionne. »
3073 | 45 ans ¬| La renaissance débute enfin.
Il a perdu ses pouvoirs de conseiller quelque temps après le départ de Sylhas Astro. Mais il a appris progressivement à enterrer ses erreurs, Alastair invite de temps en temps ses plus proches amis conseillers pour leur faire un repas. Sauf lorsqu’il a appris la nomination de la nouvelle conseillère humaine. Le verre de vin qu’il partageait alors avec Castis prit un goût amer de bouchon. Son regard noisette tombant dans celui du turien. « Pardon ? » Theodora Ainsworth est un nom qu’il connaît bien malgré lui. Son père aussi la connait bien en tant qu’ancienne maire de Meridiane. Il grince des dents et son ami se penche pour en savoir plus. Mais l’humain garde le silence, juste le temps d’avaler la couleuvre, face à cette mauvaise nouvelle. « Elle est comme ce cher Kaffren. » Rien que ça, ça donnait la couleur pour le reste. Mais il attrape cependant le bras du conseiller et l’incite à envoyer une invitation de sa part. Il veut avoir les conseillers à manger chez lui. Comme au bon vieux temps.
La semaine suivante, tous les huit étaient assis à sa table et comme un maître de maison il lève son verre pour accueillir sa remplaçante avec le sourire. Mais au fond de son âme, un torrent de lave montait. Il ne pouvait pas supporter ce changement beaucoup brusque. Les Humains voulaient vraiment se faire représenter par une femme comme elle ? Ils n’avaient donc pas d’amour propre. Beaucoup de Spectres qu’il peut encore connaître ne peut pas tolérer ça. Il sourit en pensant notamment au Fantôme Maldoran. Prenant soin des différences alimentaires de chaque espèce, il servit des alcools pour les uns et des cocktails pour les autres prenants bien soins de donner cette sempiternelle apparence parfaite. Même ce cher Angara se tient à carreau. Alastair sert alors les plats différents avant de revenir avec la majorité des autres profitant pour donner une assiette à Nathaniel non loin. Lorsqu’il arrive à côté de la conseillère humaine, son regard se lève vers le trio Asari, Turien et Quarienne avant de présenter son plat. « Voici une cervelle de porc mijoté dans du vin blanc sur son lit de truffes accompagné d’une purée de carottes. » C’est la première des trois qui comprend et cache son sourire derrière sa main. Castis se contente se faire bouger ses mandibules sans rien ajouter de plus préférant largement commencer son repas. En revenant à sa place de maître de maison la Krogane le fixe et lance que ces truffes ne devaient pas se marier avec le reste. L’ancien conseiller sourit en prenant son verre dans la main. « Détrompe-toi. La truffe est passe partout... » Lorsque le repas fut terminé et que la grande majorité des conseillers étaient partis, lui se rend dans son balcon. Quelques secondes s’écoulent, en paix avec sa clope avant d’entendre des pas légers arriver vers lui. Akasnu, le conseiller Drell s’avance alors suivi par Nathaniel qui sirote son verre de vin. « Dis-moi Aka, ta collègue humaine, son domaine d’expertise sera comme le mien ? » Il sourit avant de répondre qu’elle serait portée sur les affaires de communication et de la justice. L’ex-conseiller rit avant de baisser sa cigarette pour se tourner vers son ami. « Tu sais que je vais lui pourrir la vie… » Cette histoire avec Sylhas est encore présente dans sa tête mais il doit apprendre à enterrer la hache de guerre. Cette défaite autant professionnelle qu’humaine a laissé une trace indélébile qui l’a bien plus marqué qu’il ne veut l’admettre. Son départ du Conseil a laissé un vide et un goût amer d’inachevé. Sans doute qu’avec le temps, il pourrait reprendre ce genre de responsabilité mais pour l’heure, sa grande capacité en tant qu’avocat et d’ancien membre du Conseil lui a ouvert une nouvelle porte depuis presque un an. Cette fois, il ne lâchera pas l’affaire et fera en sorte de faire ce qu’il n’a pas pu réussir pendant ses années auprès de ses partenaires : rendre la justice. La vraie.
votre inventaire
- Un paquet de cigarettes. Toujours quelques part dans ses poches pour éviter de tuer quelqu’un. - Une vieille pièce de monnaie écossaise dans la poche gauche de sa veste. Pour lui rappeler d’où il vient. - Un OmniTool forcément. Toujours plus pratique. - Une OmniLame cela va de soit aussi. Après tout, à défaut de porter une arme, autant avoir quelque chose pour se défendre au cas où. - Un livre. En cas de fort ennui ou de pause. - Un attirail absolument faramineux de costumes et de cravates. Ainsi va la vie d’homme de la lumière, toujours bien s’apprêter pour être parfait. - Un implant L3. Posé il y a une éternité.
Dernière édition par Alastair T. MacDougall le Sam 30 Jan - 15:33, édité 12 fois |
| Posté le Sam 12 Déc - 18:10 | Here's to simply being happily drunk. Profession : CEO de SandVision, femme d'affaire aux griffes d'argent et aux os de verre Habitation : Sur le Nexus. | | Posté le Dim 13 Déc - 14:08 | You swore to protect the galaxy. Profession : Infiltrateur Spectre Habitation : Le Nexus, mais également ailleurs
| | Bonjour je l'aime fort Rebienvenue ! |
| Posté le Mar 15 Déc - 12:28 | Begin your journey, join the Andromeda Initiative today. Profession : Journaliste de l'Initiative Habitation : Sur le Nexus | | Bon j'arrive avec un temps de retard mais MAZETTE CE PERSO J'étais pas prête Le forum n'était pas prêt Personne n'était prêt Ta plume est toujours un plaisir à lire, j'adore ce métier mais tu le savais, son histoire est super touchante mine de rien, il empeste la classe et puis surtout, surtout, j'adore ce vava Re-bienvenue à toi, j'ai adoré lire ce DC et j'ai hâte de voir ce monsieur en jeu |
| Posté le | | |
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