Grief has no timeline, being drunk has none either. ≠ ft. Sam Barton.
Posté le Mer 8 Juil - 17:35
Sylhas Astros
I'll relinquish one bullet. Where do you want it?
Profession : Ancien Spectre, désormais chasseur de primes et d'artefacts Habitation : Kadara, mais aussi beaucoup sur ton propre vaisseau, le LWSS Leviathan
Grief has no timeline, being drunk has none either
Nexus / Mai 3071 |
« Vous avez UN nouveau message de la part de : Conseil » L’écran hurlait cette alerte depuis au moins vingt bonnes minutes, si tes calculs étaient bons, et pourtant, tu ne daignais pas bouger d’un chouïa de là où tu étais, soit… Sur ce qui était ton canapé, usé, un peu abattu, la couleur légèrement ternie par le temps et absolument pas sublimée par la lumière blafarde qui s’échappait de luminaires dont tu n’avais toujours pas changé les réglages. Une réinitialisation était faite régulièrement, quand tu procédais à un nettoyage complet de l’appartement, et les réglages perdaient leurs paramètres personnalisés. Probablement un bug, rien de plus, mais tu avais décidé de ne plus te questionner à ce sujet, ni même de le rapporter aux autorités compétentes, tu t’en fichais. Tu le faisais de bonne grâce. Mais, là, ça faisait bien trois mois que tu n’y avais pas touché, te contentant de cette lumière blafarde qui ne faisait aucun éloge à ton armure naturelle originellement rouge devenant ocre sous les rayons. Une lumière blafarde qui était couplée par celle bleue de ton terminal, posé sur la table basse en face de toi, sur lequel se trouvait une tonne d’alertes de mails, d’autres appels manqués auxquels tu refusais de répondre. Ça faisait sept mois, depuis son décès, et tu commençais à peine à sortir la tête de l’eau, à peine à voir la surface de ce qui était les abysses de la dépression, du chagrin, du deuil. Vous autres, turiens, étiez plus à même de gérer le deuil que n’importe laquelle des espèces de la Voie Lactée, mais ce n'était pas vraiment ton cas et sept mois, pour quelqu’un qui n’était pas marié, dans ton espèce, c’était long. Très long. Mais tu voyais le bout. Tu sortais à nouveau, tu prenais du temps pour toi, tu buvais un peu – beaucoup – tu refaisais même quelques missions, légères, sans grandes implications, et tu t’étais rapproché d’un de tes amis, Sulin. Il était un peu ta bouée de secours, Sulin. Là où Jayleen avait constamment ce visage de déprime quand tu passais dans les parages, clairement bien trop au courant du deuil que tu portais sur ton dos, et là où Rux était bien trop compatissant quand tu avais besoin d’un bon coup de boule pour te remettre d’aplomb… Sulin t’apportait un réconfort silencieux, une possibilité d’être juste toi sans le deuil. Il n’y avait rien, si ce n’est les prémices de ce que tu comprenais comme étant de l’attirance, et tu aurais bien dû mal à te relancer dans une relation aussi tôt – quoique. Mais tu l’appréciais, énormément, tu appréciais son silence et son calme, sa patience et sa diligence à ton égard, à l’égard de ce turien un peu brisé qui avait bien trop mal pour comprendre quoi que ce soit. Son fantôme était encore là, mais tu commençais à avoir moins mal quand tu y pensais. Tu commençais tout juste à ne plus ressentir le manque dans son intensité la plus totale, tu commençais doucement à la sentir partir, surtout quand tu étais sobre. Tu sentais son fantôme qui quittait les murs du Tartare qu’elle avait construit bien malgré elle, tu sentais son esprit qui finalement essayait peut-être de quitter les meubles mais que… C’était toi et tout ce qui te rattachait au Nexus qui continuait de la garder conscrite ici. Cet appartement ne te plaisait plus, tu n’y trouvais ni paix ni calme, ni bonheur ni joie, ni repos ni sommeil. Seulement la crainte de t’enfermer dans cette dépression qui t’avait heurtée comme une enclume sur la tête dès que la nouvelle était apparue, dès que tu t’étais retrouvé face au visage haineux de son frère qui te blâmait tout, jusqu’à sa nomination de Spectre. Et tu ne trouvais même pas la force en toi de lui en vouloir, pas quand c’était ce travail qui lui avait arraché la vie.
« Vous avez DEUX nouveaux messages de la part de : Conseil et Jayleen Pinnix. » Tes yeux se relevèrent naturellement vers l’écran, ton dos te criant de ne plus rester dans cette position, à fixer tes mains dans lesquelles un écrin était encore. Tu posas la boîte sur la table basse, à côté de ton terminal, avant de soupirer, tes subharmoniques criant encore et encore le deuil que tu essayais de vaincre, ce chagrin qui commençait doucement à partir pour ne laisser place qu’à un vide que tu allais probablement combler en travaillant. Un vide qui te forçais à ne plus supporter cet appartement et une absence qui t'étouffait par son silence. Tu appuyas doucement sur le message provenant du Conseil, laissant leur voix résonnée. Tu avais déjà entendu un message similaire, quand ils t’avaient prévenu il y a quelque mois pour la cérémonie d’hommage et qu’ils avaient besoin d’un speech. Tu n’avais jamais répondu, pas à ce message du moins. « Agent Astros, nous sommes conscients du deuil que vous portez sur votre dos depuis le décès de l’agent Grimes, et nous ne voulons nullement vous pressez à quoi que ce soit, mais nous avons besoin de votre speech si vous souhaitez adressé quelques derniers mots à l’agent Grimes. Merci de bien vouloir nous le faire parvenir dans les plus brefs délais. » Un grognement s’échappa de ta gorge. Ils voulaient ton speech pour pouvoir le contrôler et faire en sorte que tout soit parfait pour le public, pour l’image de l’Initiative, pas pour elle, pas pour l’agent qu’ils avaient perdus dans une sombre affaire de taupe. Tu avais les dossiers de ta compagne, ces notes les moins officielles, tu savais que quelque chose de louche traînait, et eux, ils fermaient les yeux, comme toujours. Et toi ? Tu ne pouvais rien faire si ce n’est espérer trouver des informations valables dans les mois à venir. Pour l’heure, tu étais juste face à la réalisation que tu n’étais peut-être pas prêt pour cette cérémonie. Mais le serais-tu vraiment un jour ? Tu en doutais très sérieusement, mais tu ne pouvais décemment pas ne pas y aller. Le frère d’Aranea trouverait le moyen de te le mettre dans les dents. Mais… tu n’avais pas envie de faire ça à nouveau. Tu n’avais pas envie de te retrouver face à ce deuil qui ne partait pas, et pourtant… Tu n’avais pas le choix. Alors tu allais y aller, seul probablement, triste, encore une fois. Tu ne pouvais demander à Sulin de t’accompagner là-dedans, de même que tu ne pouvais pas demander à Ezra, elle avait bien assez de problèmes. Et tu savais mieux qu’emmener Jayleen qui te rappellerait sans le vouloir toute la sainte journée le deuil que tu portais déjà assez mal. Et Rux ? Si tu voulais t’attirer encore plus les foudres de ce qui aurait dû être ta belle famille, c’était le meilleur moyen. Mais tu préférais de loin rester en termes cordiaux avec eux. Mais pas ce soir, ce soir tu ne voulais pas y penser. Ce soir, tu voulais oublier, quitte à ce que tu regrettes chaque maudit acte le lendemain matin. Alors, tu te levas, ne prenant même pas la peine d’enfiler une veste, tu gardas juste ton pistolet à ta ceinture, veillant à ce que les munitions soient dedans – sait-on jamais. Tu ne pris même pas la peine de fermer ton terminal, ni même d’éteindre la lumière, ni même de.. Rien du tout. Tu laissas tout en plan.
« Vous avez DEUX nouveaux messages de : Jayleen et Sulin. » Tu entendis à peine le terminal hurler lorsque tu fermas la porte, refusant de regarder en arrière. Pour une fois, tu essayais d’aller de l’avant, même si cela voulait dire foncer dans une bouteille d’alcool pour la nuit. Qu’importe, ça ne ferait guère plus de différence par rapport aux autres soirées passées sur le Nexus ces derniers mois. Alors tu attrapas le métro, sans un regard aux personnes autour de toi. Sans même les regarder, tu savais que les turiens te regardaient à cause de ce que disaient tes subharmoniques, à cause de ce que tu ne pouvais absolument pas laisser passer, que tu ne pouvais contrôler, pas même si tu le voulais. Tu fermas les yeux pendant le temps du trajet, écoutant simplement les quelques bruits environnants, et ce, jusqu’à ce que ta station soit annoncée par l’IV du métro. Tu t’échappas rapidement de l’habitacle tandis que tes yeux se faisaient doucement à la baisse de luminosité, le cycle de nuit commençant doucement à tomber sur le Nexus et sur toutes les diverses zones de la station galactique. De là où tu étais, tu pouvais voir les grands bâtiments de l’Initiative, sur le Presidium, tu pouvais voir les annonces publicitaires flashy qui entouraient les bâtiments tout comme les flycar qui accéléraient et décèleraient de ci de là entre les bâtiments. Peu importe. Tu avais envie de rejoindre ce bâtiment et de pousser le gouvernement, le conseil, à se bouger sur cette histoire, mais personne n’avait envie de jeter un coup d’œil à cette affaire, personne, et surtout pas le conseil. Qu’est-ce qu’un Spectre mort, après tout ? Juste un agent tombé au combat pour la Galaxie. Tu soupirais alors que les portes du Vortex s’ouvraient devant toi. Le bar venait probablement à peine d’ouvrir vu le peu de monde qu’il y avait à l’intérieur, un couple installé dans un coin, un krogan dans un autre, quelques autres auxquels tu ne prêtais pas plus d’attention. Non, tu ne fis pas de détour, tu pris le même chemin que d’habitude pour t’installer à la même place au bar, le regard déjà légèrement alcoolisé par les quelques verres que tu avais pris avant d’écouter ce foutu message. Salut Sam. Tu soufflais à la barmaid qui, depuis le temps, te connaissant malheureusement trop bien, la voix à peine plus haute que la musique qui s’évertuait à remplir l’espace du bar. Elle savait pourquoi tu étais là ces derniers jours, et pourquoi tu l’étais bien plus souvent qu’à ton rythme habituel. Après tout, comment ne pas le savoir ? Toutefois, tu essayais de ne pas y penser. Pas ce soir. Ce soir, tu voulais boire. Mais tu te doutais que les choses n’allaient pas se passer comme prévues, elles ne se passent JAMAIS comme prévues. Tu peux me servir le truc le plus fort que tu as, s’il te plaît ? Sauf un truc krogan, je tiens à pas finir à l’hôpital de préférence. Tu pris une seconde pour réfléchir à cette simple phrase que tu venais de sortir, à laquelle tu n’avais pas pensée parce que ton cerveau réagissait déjà à l’alcool que tu avais ingéré avant de venir. En fait, quelle importance ce serait que tu finisses à l'hôpital? Après tout, ce serait peut-être le meilleur moyen d'éviter cette cérémonie qui avait lieu dans quelques jours, le meilleur moyen d'esquiver cette merde qui te collait à la peau. Peut-être. Peut-être que c'était pas si mal au fond. Quoique… En fait, peu importe, sert moi le plus fort qui ne me tuera pas. Tu repris finalement, laissant un de tes ongles gratter doucement contre la surface du bar, tes yeux se posant sur une publicité néon diffusée par un écran non loin. Une publicité pour un nouveau flingue, ou un nouveau mod. Ca ne t’intéressait pas, ça ne t’intéressait plus.
Sam Barton & Sylhas Astros
I want you out of my head, I want you out of my bedroom tonight |
Dernière édition par Sylhas Astros le Mar 28 Juil - 21:52, édité 1 fois
Posté le Sam 11 Juil - 22:06
Sam Barton
Here's to simply being happily drunk.
Profession : Barmaid et negociante en informations - Ex inspectrice au sein de la milice Habitation : Nexus, quasiment sur son lieu de travail
Grief has no timeline, Being drunk has none either Sylhas Astros & Sam Barton Tu te souviens avec précision du jour où tu a commencé à fumer. Tu t'étais pourtant toujours juré de ne jamais toucher à ce genre de merde même s'il existait des traitements relativement efficaces contre leurs effets néfastes. Tu t'étais toujours dit que ça ne t'apporterait rien hormis des dépenses inutiles et des habitudes inextricables. Il avait pourtant suffi d’une fois, d'un moment de faiblesse pour que tu mettes de côté cette simple conviction. Tu étais fatiguée ce jour-là, démoralisée aussi et tu avais surtout ce sentiment d'impuissance qui t'avait longtemps tiraillé les entrailles. C'était un mardi, un jour comme un autre pour pas mal de monde et pour toi aussi, malheureusement. Tu t'étais levé tôt ce matin-là, après avoir peu dormi pour envoyer un énième rapport peu concluant. Ça faisait des mois que tu piétinais, des mois que tu te fourvoyais sur de fausse piste et te heurtais à des murs. Cette fois tu avais cru parvenir à des résultats, une femme t’avait contacté, assurant qu’elle avait les informations que tu recherchais. Une fois sur place, tu n’avais trouvé que son corps… Ça se finissait toujours ainsi, chaque fois que tu avais une piste, elle disparaissait avant que tu l’empreinte. Tu t'étais alors retrouvé à ton bureau ce fameux mardi, face à la boîte renfermant les effets personnels de la défunte dont l'affaire était déjà d’ores et déjà classée comme fait-diver, pas forcément dans les faits, mais bien dans les esprits, sauf le tien. Tu attiras la boîte vers toi, ouvrant le couvercle et sortant les objets un à un, doucement, presque religieusement, dans l'espoir de réaliser quelque chose de cruciale ou simplement dans le but de mieux la connaître. Son omnitool n’avait évidemment rien donné, vidé avant que tu arrives sur les lieux, son sac avait été passé au plaigne fin, son arme n’avait même pas eu le temps de tirer et du fond de la boîte, tu sortis un paquet de cigarettes entamé. La victime avait fumé avant de mourir, vous l'aviez déterminé avec les mégots qui gisaient près du corps portant son ADN. Elle avait fumé ce poison et elle était morte de toute autre chose. Elle avait écrasé un mégot sur le sol et son corps l'avait rejoint. Tu sortis une cigarette de son étui, comme pour l'observer, comme pour savoir de quoi elle avait été témoin, puis tu la glissas entre tes lèvres, comme pour comprendre. Tu l'allumas ensuite à l'aide du briquet argenté de la victime comme pour recréer la scène, comme pour te sentir proche d'elle.
Tu avais toussé la première fois, évidemment, le second aussi sans doute, puis c'était devenu une habitude tenace, comme un compte à rebours que tu enclenchais toi-même. Une habitude qui ne t'avait pas quitté encore aujourd'hui que tu étais adossé à un mur, le regard perdu sur le même briquet qui avait allumé ta première cigarette alors que la fumée s'échappait de tes lèvres. Même maintenant que les choses étaient sur la bonne voix, du moins moralement. Un triste sourire finit par étirer le coin de tes lèvres alors que tu te disais finalement que toute la bonne volonté du monde que tu avais mis à essayer de comprendre, de la comprendre n’avait rien donné, malgré le nombre de cigarette…
« Sam ! Désolée de te demander ça mais tu dois écourter ta pause. J'ai reçu un appel du médecin, il a reçu le résultat de mes analyses et je dois aller le voir tout de suite. Tu pourras gérer ? » Tu n’avais même pas entendu Mara franchir la porte, trop absorbée par tes pensées. Tu acquiesças tout de même sans hésiter avant d'écraser ta cigarette et de rentrer dans le bar. « Vous avez UN message de la part de : Ruedi Barton ». Tu reportas ton regard sur ton omnitool au moment de fermer la porte. Décidément, ton père ne t’avait pas écrit autant que depuis que tu avais entamé tes études. Ta mère et lui s’inquiétaient, c’était évident. Ils n’avaient pas encore bien compris pourquoi tu avais choisi cette reconversion et tu étais persuadée que ce message serait du même acabit que les précédents. Tu décidas donc de l’écouter et d’y répondre plus tard et tu rejoins ton poste derrière le bar alors que Mara partait pour son rendez-vous.
Le bar n’était pas ouvert depuis très longtemps, les clients étaient encore peu nombreux, mais tu étais à pied d’œuvre depuis plusieurs heures. Ta patronne te laissait de plus en plus préparer le bar et faire l’ouverture "pour que tu prennes le pli" disait-elle. Ça ne te dérangeait pas, bien au contraire. C’était si différent de tout ce que tu avais fait jusqu’à présent, presque si simple, si reposant et tu aimais cette simplicité qui avait tant manqué à ta vie professionnelle jusqu’à présent. Tu observas un instants la pièce encore bien calme, un léger sourire aux lèvres et tu t’appliquas à nettoyer les quelques gouttes d’alcool qui étaient tombé sur le bar lorsque l’ouverture des portes attira ton attention. Tu ne pus alors contenir un maigre soupire en voyant le client entrer. Non pas que tu n’appréciais pas le turien, bien au contraire, mais tu l’avais vu venir ici bien plus souvent ses derniers mois et tu savais pertinemment pourquoi. D’ordinaire, les malheurs des clients font le bonheur des barmaids paraît-il. Ils consomment plus, viennent plus régulièrement. Hors c’était un aspect de ton travail avec lequel tu avais encore du mal et tu ne t’y ferrais surement jamais. Tout simplement parce que tu ne souhaitais ce qui lui était arrivé à personne. Tu avais entendu les infos, bien évidemment et Mara t’avait également raconté le rapprochement du turien et de l’humaine qui avaient fait connaissance dans ce même bar. Cette histoire était moche, cruelle, c’était le cas de le dire et cela te faisait de la peine de le voir dans cet état. Alors certes, les malheurs sont bons pour les affaires, mais tu aurais largement préféré ne pas voir le spectre aussi souvent ici si cela voulait dire qu'il allait mieux... Tu ne pouvais malheureusement rien faire de plus que de lui servir des verres pour éponger un tant soit peu sa peine et c’était après tout devenu ta vocation. Sylhas ! Tu l’accueillis tout de même avec le sourire, un sourire sincère bien que moins enjoué aux vues des circonstances. Qu’est-ce que je te sers ? Sa réponse te fit sourire, réalisant qu’il y avait sans doute du mieux. Ne pas vouloir finir à l’hôpital, c’était déjà un bon point étant donné la situation et les sentiments autodestructeurs surement légitimes qui pouvaient découler d’un tel deuil. Cependant la suite de son discours balaya quelque peu cette bonne intention... Je vais voir ce que je peux faire ! Tu réfléchis tout de même quelques instants à ce que tu pouvais lui servir. Un Burukh ? Hm, l’alcool krogan n’était pas forcément le meilleur des choix. Qu’importe ce qu’il disait, toi tu ne voulais pas l’envoyer à l’hôpital avec l’un de tes verres. Même débat pour le Horosk même si c’était un alcool turien cette fois. Tu te rabattis sur un Drossix Blue qui serait mortel pour toi mais pas pour un alien tel que lui et tu fis glisser le verre dans sa direction avant de te servir une liqueur asari et de tendre ton propre verre pour trinquer avec lui. À quoi ? Sans doute à rien mais tu aimais bien la symbolique sans doute quelque peu triviale que pouvait avoir ce simple geste. Façon sommes toutes sommaire de montrer sa sympathie et son soutien dans le cas présent. Tu bus ensuite une gorgée de liqueur avant de poser tes avants bras sur le bar pour lui accorder toute l’attention dont il pourrait avoir besoin. Les clients ne se pressaient de toute manière pas à cette heure et tu ne voulais pas n’être qu’à moitié présente pour lui. Comment vas-tu commandant ? Une question peut-être inutile, sans doute déplacée mais tu n’avais appuyé ta phrase d’aucun apitoiement malvenue. Tu voulais simplement savoir comment il allait et te soucier de ce genre de chose te paraissait être le moindre mal d’autant plus que tu étais véritablement soucieuse du spectre qui avait toujours fait preuve du même désire de justice que toi. :copyright: Justayne
Dernière édition par Sam Barton le Sam 14 Nov - 22:06, édité 2 fois
Posté le Sam 11 Juil - 23:33
Sylhas Astros
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Le Vortex, un établissement un peu niché dans le plein cœur de l’Argentium du Nexus ; un établissement aux couleurs néons à l’extérieur comme à l’intérieur, resplendissant au milieu de boutiques plus tamisées, plus discrètes. Un établissement devenu presque mythique avec le temps, là aux débuts de la station, et encore là, près de deux siècles plus tard, toujours tenu, toujours vivant, toujours debout comme dirait un vieux chanteur terrien que Aranea aimait citer pour l’attrait humoristique du bonhomme, à priori. Tu ne savais pas d’où elle tirait cette vieille référence, puisque le chanteur était mort bien avant sa naissance, des siècles avant même, mais visiblement… La référence avait coulé jusqu’à ses oreilles, puis les tiennes, sans que tu n’en comprennes les tenants et aboutissants. Qu’importe, cette référence te faisait toujours sourire, et encore plus quand tu venais à penser au Vortex qui était devenu un endroit terriblement habituel ces derniers temps. Oh, bien sûr, il t’arrivait également de déambuler jusqu’aux portes du Nine Lives quand tu avais besoin de sensations vives, oppressantes, fortes et que l’envie de débauche était à son paroxysme. Tu laissais alors ton corps, ivre de sensation et ivre l’alcoolémie, chatoyé sous les spots néons et les couleurs vives, ton corps pressé à ceux d’autres qui ne possédaient ni visages ni voix, simplement la pression naturelle d’une chaleur dont tu ne pouvais d’extraire sous peine de te perdre dans ces lumières trop vives. Parfois, tu finissais à la Supernova Arena, parce que le simple fait de tirer et d’extraire la vie à des IV était suffisant à te donner l’impression que tu n’étais pas en train de mourir, étouffer sous les regards de ceux qui étaient au courant. Les regards emplis de pitié de la part de tes pairs qui entendaient sans mal les sons de détresse que tu ne pouvais contrôler de tes subharmoniques, les regards voyeurs et mal placés d’humains qui avaient entendus parler de l’histoire et souhaitaient juste savoir jusqu’où votre relation s’étendait véritablement. Les regards compatissants d’Asari qui ne connaissaient que trop bien le deuil pour avoir l’occasion de vivre des millénaires sans battre un cil, les regards des krogans qui s’évertuaient parfois à rire du malheur qui rendait misérable ce qui était normalement le représentant d’une des rares les plus fortes de la galaxie – pas tous, mais certains riaient, ouvertement, et curieusement, ça te dérangeait moins que le dédain de tes pairs. Et les galariens… Les galariens étaient curieux pour la science. Comme toujours. Qu’importe. Et les angaras ? Ils ne te regardaient pas. Ou alors, ils étaient comme les asaris : compatissants, prompt à t’offrir une aide que tu refusais. Ce que tu voulais… C’était la paix. Et la justice. Et tu savais que tu n’aurais aucun des deux. Alors autant t’enfoncer dans des travers irréversibles qui te conduisaient irrémédiablement au Vortex, devenu presque une nouvelle maison, un nouvel appartement dans lequel tu pouvais noyer ta solitude sous tes couleurs néons moins vives que celles du Nine Lives.
Le Vortex avait un certain calme, une certaine douceur que tu avais parfois besoin pour te plonger dans ton nouveau compagnon : l’alcool. Tu avais toujours bu, d’aussi loin que tu pouvais te souvenir. Une coupe lorsque tu étais entré à l’académie, un verre de temps à autres avec tes camarades de promo, une bouteille pour ton diplôme, une deuxième pour ton intronisation en tant que spectre, quelques verres par ci par là avec ton équipage… L’alcool avait toujours fait parti intégrante de ton alimentation, de ta vie, mais raisonnablement. Même avec Aranea, la chose était toujours modérée, raisonnable. Avec son décès, c’était comme si le travers était de retour avec tout le vice dont il était capable, te plongeant la tête dedans comme pour te noyer dans les délices de son châtiment. Une première soirée, alcools légers, pour tester ta résistance. Quatrième soirée, tu commençais les alcools moyens. Dixième soirée, tu t’enfonçais déjà dans les alcools plus forts, te perdant et te retrouvant en quelques heures plus tard à l’infirmerie, soit du Leviathan – si Rux ou Jayleen étaient venus te chercher – soit du Nexus si c’était par malheur ton frère qui était venu. Sulin n’était encore jamais venu, tu espérais pour qu’il ne te voit pas dans cet état. Il t’avait vu juste après les enterrements. La première fois au Nexus, tu t’étais effondré à peine la porte de son appartement fermé. Tu avais tenu pendant tout le service pour finalement t’écrouler contre la porte de son appartement, lorsque les murs se refermaient sur toi et faisaient écho à des sons que Sulin ne percevaient que parce qu’ils étaient brutaux, forts, terribles, déchirants, tu le savais. Le second… Celui qui t’avait poussé à un voyage à Meridiane, et où tu t’étais pris tous les ressentiments de celle qui aurait dû être ta belle famille comme deuxième attaque en plus de voir le corps de ta compagne pour la dernière fois. Le second, tu t’étais enfermé dans ta cabine, sur le Leviathan, refusant de voir quiconque, jusqu’à ce que Rux ramène Sulin, espérant qu’il réussirait quelque chose. Et ça avait marché, tu étais sorti, quelques heures plus tard, avec le profond désir de ne plus jamais foutre les pieds sur Meridiane. Il en demeurait que le Vortex était devenu familier, naturel, un endroit de réconfort où le jugement n’avait pas lieu d’être – pas même des clients, curieusement. Ils n’avaient pas droit au jugement, de toute façon, et pour peu que ça te titillait, tu pouvais très bien choisir de dégainer ton arme et de tirer une balle entre les deux yeux de celui qui essayerait. Il n’y aurait probablement aucunes répercussions. Mais au fond, si tu venais au Vortex, c’était certes pour son ambiance et son bon alcool, mais aussi pour Sam. Sam qui te supportait depuis le début de cette mascarade, depuis le début de ton deuil, depuis ta première arrivée ici avec tes subharmoniques chantant si forts qu’elle-même avait dû pouvoir les entendre. Si l’alcool était bon, c’était Sam qui te poussait à revenir. Après tout, l’alcool était bon dans pleins de bars du Nexus, mais c’était la présence de Sam, sans jugement, sans pitié, sans paroles curieuses mal placées, qui te poussait véritablement à t’asseoir ici.
Alors, la voir te sourire à ton arrivée, ça t’apporta un léger pincement au cœur parce que tu n’étais pas capable de lui rendre un sourire aussi sincère que le sien, mais également un peu de bonheur, un poil de joie qui te permettrait peut-être de ne pas finir la soirée ivre mort. Peut-être. Rien ne pouvait le certifier, et si tu étais particulièrement honnête avec toi-même et avec la barmaid face à toi : tu avais envie de finir complètement ivre mort pour que les sentiments se taisent, pour que les regards ne t’affectent pas, et pour que le silence de ton appartement te semble moins lourd qu’il ne l’était véritablement. Un sentiment d’autant plus contraire qui s’immisçait aussi à ça : c’était ton envie, irrémédiable, de voir Sulin, mais tu ne pouvais juste pas lui accorder cette vision de toi. Dépravé, détruit, assommé jusqu’à l’os. Non, tu ne pouvais pas quand tu avais toujours fait de ton mieux pour lui épargner le pire de ce qu’était le deuil que tu vivais, avec la pression imposée par un public qui n’avait pas lieu d’être, une belle famille qui te détestait pour ce que tu représentais, et un conseil omniprésent qui souhaitait ta présence à un énième hommage – un hommage à quoi d‘ailleurs ? A une affaire close sans plus d’enquête, woohoo, super. Te voilà ravi d’apprendre que l’on avait relégué le meurtre de ta compagne – un Spectre réputé et dont les loyaux services la figurait sur le tableau d’honneur – à un simple cold case. Tu t’étais quelque peu perdu dans tes pensées toutefois, devenues rapidement sombres à la réflexion de ce foutu dossier que personne n’osait toucher de peur qu’il soit empoisonné, et le bruit du verre contre le bar te réveilla soudainement, tes mandibules tremblant légèrement dans un mouvement de surprise puis dans la forme d’un sourire à l’adresse de la jeune barmaid que tu avais, malgré toi, ignorée. Ta tête était bien trop remplie et tu t’y perdais bien trop souvent ses derniers temps. Tu avais même loupé quelques tirs avec ton fidèle fusil de précision lorsque tu étais passé au centre d’entraînement. Terrible. Tu observas, toutefois, le verre qu’elle te servit, et tu esquissas un sourire à l’aide de tes mandibules avant de lever ton verre en sa direction, trinquant autour d’une cause inexistante, autour d’un rien qui suffisait à te pousser vers une humeur un peu moins sombre. L’utilisation de « commandant » dans sa phrase te fit sourire. Après tout, c’était vrai. Tu étais commandant. Commandant du Leviathan dont tu abandonnais plus ou moins le contrôle ces derniers temps, perdant la main d’acier que tu avais sur ton équipage. Mais pas pour long. Eh bien… ça va, je pense, considérant les circonstances. Le conseil n’arrête pas de me suivre à la trace depuis quelques jours comme s’ils avaient peur que je tue le premier citoyen qui passe – et en même temps.. Sam, sans déconner, y’en a qui mériterait une balle dans la tête pour les regards que je me tape. Tu soupirais, sans grande conviction, avant de prendre une gorgée du cocktail qu’elle t’avait préparé, fermant doucement les yeux lorsque l’alcool et son acidité touchèrent ta gorge pour doucement te remplir de la chaleur habituelle de ce délice vicieux. J’espère que tu vivras jamais une relation publique comme ça, les aboutissants sont insupportables. Enfin. Je sais pourquoi le conseil me traque ceci dit, vu que je refuse de répondre à leurs foutus mails de mes deux sur leur foutu cérémonie pour dire « oh, voyez, ce fut un superbe soldat, mais … L’affaire n’a rien donné, alors on va juste lui rendre hommage » ! Tu continuais, visiblement parti sur une lancée qui ne semblait pas s’arrêter. Pour cause : l’alcool que tu ingérais et celui que tu avais pris avant d’arriver au bar. Quelque chose comme une inhibition qui rendait ton dialogue bien plus ouvert et fluide qu’à l’habitude, te poussant même à imiter la voix du conseiller galarien qui t’avait contacté plus tôt dans la journée – à nouveau. L’affaire n’a rien donné, bien sûr. Ils n’ont surtout pas voulu se mouiller à regarder ses notes parce qu’ils savent qu’il y a une affaire qui pue là dedans, et oh non.. Faut surtout pas se mouiller. Putain de pyjacks. Enfin bref. J’ai loupé mes cibles hier au centre d’entraînement parce que j’étais trop occupé à penser à leur énième message à la con, mais… Erhm, je pense que ça va, au fond. C’est moins pire que d’habitude. Tu finis par répondre, laissant ton monologue s’installer un peu pour que tu puisses enfin respirer et que tu laisses la jeune femme respirée aussi. Tu parlais trop quand tu étais désinhibé, c’était presque gênant. Autant pour toi que pour les autres – encore plus pour les autres, si tu voulais être parfaitement honnête. Tu repris une gorgée de ton cocktail, espérant que ça ferait disparaître la gêne soudaine. Et toi, comment tu vas ? Tu demandas. C’était le minimum syndical, après ta tirade, mais aussi parce que ça t’intéressait. Tu savais que la jeune femme allait mieux aujourd’hui, mais ça n’avait pas toujours été le cas, et même si tu ne t’inquiétais pas de la voir rebondir, tu savais que les démons n’étaient jamais loin. Surtout avec une affaire comme celle d’Aranea qui remettait beaucoup de choses en question pour ceux qui avaient le nez un peu fin sur les affaires des Spectres. Mais soit. Dans tous les cas, le sort de la barmaid t’intéressait. Après tout, c’était elle qui allait te servir ton ivresse dans un cocktail coloré.
Sam Barton & Sylhas Astros
There's no way I can save you 'Cause I need to be saved, too. I'm no good at goodbyes |
Dernière édition par Sylhas Astros le Mar 28 Juil - 21:53, édité 1 fois
Posté le Lun 20 Juil - 23:06
Sam Barton
Here's to simply being happily drunk.
Profession : Barmaid et negociante en informations - Ex inspectrice au sein de la milice Habitation : Nexus, quasiment sur son lieu de travail
Grief has no timeline, Being drunk has none either Sylhas Astros & Sam Barton Tu n’avais pas toujours été cette jeune femme obnubilée par de morbides affaires au point d’en perdre le sommeil et le sourire. Il fut une époque où ton sourire ne s’éteignait jamais, où tu ne disais jamais non à la moindre occasion de secouer un peu les choses, le quotidien pour le rendre plus amusant, excitant. Tu étais souvent l’instigatrice de délirant projet, de soirée frôlant la débauche frivole bien que toujours un tant soit peu innocente car jamais tu n’étais tombé dans les excès non plus. Tu avais toujours su prendre du bon temps sans que cela empiète sur ton application dans les études et inversement. Tu avais toujours su rallier les autres à tes insouciances et les gens te suivaient, avec un naturel presque déconcertant sans que tu aies besoin de forcer les choses. Simplement avec ton sourire. Alors tu avais été de ceux qui fréquentent ce genre d’endroit lorsque tu faisais tes études, au moment de les finir. Tu avais fréquenté ce genre d’endroit lorsque tu étais entré à l’académie, lorsque tu t’accordais des moments de légèreté salvatrice loin de parents trop inquiet. Tu avais fréquenté ce genre d’endroit avec lui le soir ou tu avais réalisé qu’il y aurait plus que d’une simple rivalité entre vous. Tu avais fréquenté ce genre d’endroit le soir ou tu avais eu ton diplôme, le jour où tu avais été intronisé au sein de ton unité et pour fêter votre première intervention réussie. Tu avais fréquenté ce genre d'endroit lorsque tu étais heureuse et lorsque tu l'étais moins, avec tes amis d’un soir ou d’une vie. Tu avais été de ces jeunes que tu regardes aujourd’hui de l’autre côté du comptoir avec une certaine bienveillance et nostalgie de ce temps simple ou tu étais encore pleine de rêve, de bons sentiments et d’insouciance. Tu pensais que tu étais familière avec ce qui s'y trouvait, ce qui s'y buvait, ce qui s'y disait. Tu te trompais.
Oui, tu avais été un peu naïve dans ton idéalisme, tu devais bien l’avouer. Tu ne voyais pas à l’époque ces autres clients, ces autres âmes assoiffées qui ne venait pas pour aviner leur sourire mais pour pleurer sur son absence, sur ses moments qui l’avaient fait disparaitre au-dessus de leur verre. Tu ne voyais pas encore grand-chose à l’époque. Le monde, le Nexus, étaient encore pleins de promesses et tu avais déchanté lorsque tu ouvris enfin les yeux. Tu en avais presque voulu à tes parents de ne pas t’avoir prévenu, de t’avoir préservé de la noirceur de certaines âmes et de la cruauté de leurs gestes. Tu avais mené tant d’interrogatoire entre des murs de verres depuis, entendu tellement de témoignage qui avait fané ton sourire et presque failli le faire disparaitre jusqu’à ce que tu viennes regretter son absence à ton tour au-dessus de ton propre verre. Tu ne remercierais jamais assez Mara de t’avoir offert une porte de sortie que tu n’aurais jamais trouvée au fond d’une bouteille. Tu ne la remercierais jamais assez alors tu ferais en sorte d’apporter le même soutien que tu avais reçu. Parce que c’était pour cela que tu étais faite au fond, tu l’avais toujours su, tu n’avais simplement pas encore trouvé la bonne manière de le faire.
Cependant, servir des verres, écouter les clients, c’était parfois assez semblable à un interrogatoire ou alors c’était toi qui souffrais d’une foutue déformation professionnelle. Quoi qu’il en soit, lorsque ce n’était pas des gamins te rappelant ta jeunesse, c’était un défilé d’âme en perdition, à la dérive dans un océan de doute et tu avais parfois l’impression d’être retourné entre ses murs de verre refermant bien trop d’histoire sordide. Pour autant, et malgré ce parallèle, écouter tes clients, leur apporter un peu de compagnie et de soutien était malgré tout bien souvent plus effectif que des rapports, des procès-verbaux et autres dépositions. Ici, les gens n’étaient plus d’un simple numéro de dossier, ils n’étaient plus des mots sur un datapad désincarné devant lequel tu étais parfois impuissante. Il ne sortait pas d’ici comme ils sortaient du poste, la tête baissée et les épaules lourdes. Ils leur arrivaient d’afficher un visage plus léger, des traits moins tirés et parfois même le fantôme d’un sourire oublié. Cela avait fini par te rendre le tien et permis de renouer avec la jeune femme avenante que tu avais toujours ardemment voulue redevenir. Ces sourires, c’était le plus beau des pourboires et cela ne pouvait pas être plus vrai lorsque tu vis les mandibules de Sylhas esquisser un rictus en recevant son verre. Ce n’était pas grand-chose, mais c’était déjà cela et c’était suffisant aux vues des circonstances.
Tu écoutas patiemment sa réponse à ta simple question, buvant une gorgée, esquissant des sourires à ses paroles. Tu ne voulais surtout pas l’interrompre, comprenant pertinemment qu’il avait un sac à vider et qu’il n’y avait pas meilleur endroit pour le faire. Ici au moins, à l’inverse du poste, tu n’avais pas toujours besoin de renchérir, d’enquêter, tu avais juste à écouter et bien souvent, les gens qui venaient ici ne cherchaient guère plus. Tu ne répondis donc pas tout de suite à ses paroles, souriant à sa question avant de soupirer au-dessus de ton verre. « Ohf, la vie est barmaid n’est pas toujours de tout repos ! Hier encore j’ai confondu une bouteille de ryncol avec de la liqueur de menthe. Forte heureusement je m’en suis rendu compte avant, sinon bonjour les dégâts ! Pas toujours simple de passer d’un côté du bar à l’autre. Enfin je ne devrais pas te dire ça, tu vas prendre peur pour tes consommations ! » Après tout, tu avais toujours été consommatrice, pas barmaid, et cela ne faisait que quelques mois que tu avais endossé ce rôle, tu faisais encore tes marques même si tu apprenais vite. « Mais ne t’inquiète pas, partie comme c’est, je pourrais bientôt faire les cocktails les yeux fermés ! Et avec des figures au shaker en prime ! Et non, hors de question que je te montre si j’ai fait des progrès, je n’ai pas envie de voir une autre bouteille retirer de ma paye !... Sinon Newton s’est encore disputé avec Décibel et impossible de les rabibocher. De vraies têtes de krogan ses poissons ! Enfin bref, ça va comme tu peux le voir ! » Tu savais que tu n’étais pas des plus pertinentes ni intéressante sur ce coup-là, mais ta vie, étrangement, n’avait jamais été aussi calme alors tu n’avais rien de plus à raconter que les émois de tes animaux de compagnie. C’était aussi et surtout parce que tu ne voulais pas mettre sur le tapis tes propres problèmes. Parce que tu en avais, tu en aurais sans doute toujours, tant que cette affaire te collerait à la peau, tant que tu n’aurais pas réussi à lui trouver un sens et une résolution. Alors ouai, tu passais encore des nuits blanches devant ton écran dont la lumière te grillait les rétines, tu t’énervais encore sur des embranchements foireux qui n’avaient pas de sens et tu te réveillais encore en panique lorsque le son de la détonation hantait ton sommeil. Seulement tes maigres états d’âme, tes ridicules problèmes à ne serait-ce que tenir une arme entre les mains sans trembler de haut en bas n’avait pas lieu d’être ce soir, pas quand ils étaient bien dérisoires face à un deuil que tu n’avais encore jamais connu. Tu étais, cela dis, touchée qu’il se soit soucié de ton état, rare étaient les clients qui le faisaient et même si tu ne leur en voulais pas, c’était agréable d’être autre chose qu’un réceptacle à problème et un pichet à alcool de temps en temps.
Quoi qu’il en soit, tu souris à tes propres paroles quelque peu ridicules avant de reprendre une gorgée de ton verre et de te pencher à nouveau vers le turien, posant tes avant-bras sur le bar comme si tu t’apprêtais à lui révéler un secret. « Plus sérieusement, il y a quelques avantages à avoir travaillé à la criminel… J’ai appris quelques méthodes infaillibles pour cacher les corps. Les tueurs sont très imaginatifs pour ça ! Si jamais… » Tu plaisantais, bien évidemment et Sylhas n’aurait aucun mal à le comprendre au vu de ton aversion pour ce genre d’affaire mais tu voulais voir un autre sourire se dessiner sur ses mandibules et le temps t’avait familiarisé avec un humour noir et quelque peu caustique.
Pour ce qui était de son souhait de te voir échapper à une relation publique comme celle qu’il avait connue, tu aurais presque eut envie de lui répliquer de personne ne s’intéressait aux amours d’une barmaid, mais tu t’abstins, te contentant de te remémorer brièvement ses histoires qui avaient ponctué ta vie pour ne te laisser que le gout amère du manque et des remords. Tu lui aurais presque envié ce qu’il avait connu avec Aranea si cela ne s’était pas aussi mal fini. Quoi qu’il en soit, tu gardas ce genre de penser pour toi, sachant bien qu’elles n’étaient absolument pas pertinentes et qu’elles seraient de toute manière hors propos et malvenue. Tu repris donc quelque peu ton sérieux suite à ta dernière plaisanterie pour reposer ton verre après une nouvelle gorgée. « Tu sais ce que tu vas faire ? Enfin je veux dire, tu as des pistes ? Si eux ne bouge pas le petit doigt, cela ne veut pas dire qu’il n’y a rien à faire. Si ? » Une nouvelle déformation professionnelle sans doute, ou bien une foutue névrose de ta part et ta foutue manie de ne jamais lâcher le morceau, de persévérer quand bien même tu es la seule à croire en tes convictions. L’inaction du conseil vis-à-vis de cette affaire ne pouvait que t’énerver également. Tu ne comprenais décidément pas ce comportement frileux de tous ses gradés et politiques qui auraient pourtant les moyens de faire quelque chose mais qui préféraient balayer les saletés sous le tapis pour ne surtout pas gâcher le paysage bien propret. Cela te mettait hors de toi, même si tu ne le montrais pas en cet instant, tu aurais eu envie de tous les prendre par le col, de les menacer d’une arme même, à supposer que tu sois encore en mesure d’en tenir une, pour qu’ils se bougent le cul et fassent quelque chose au lieu de rester bien au chaud sur leur siège immaculé. Tout ça pour dire que tu comprenais le désarroi du turien, tu le comprenais et tu partageais certainement sa colère vis-à-vis de ces ouillères politiques. D’où ta question car tu savais que si tu te trouvais dans la même situation que lui, tu ne lâcherais jamais le morceau, exactement comme ce que tu faisais de ton côté avec tes propres démons. :copyright: Justayne
Dernière édition par Sam Barton le Sam 14 Nov - 22:07, édité 2 fois
Posté le Mar 21 Juil - 1:36
Sylhas Astros
I'll relinquish one bullet. Where do you want it?
Profession : Ancien Spectre, désormais chasseur de primes et d'artefacts Habitation : Kadara, mais aussi beaucoup sur ton propre vaisseau, le LWSS Leviathan
Grief has no timeline, being drunk has none either
Nexus / Mai 3071 |
Il y avait des lieux sur le Nexus qui te rappelaient, sans cesse, ce que tu avais perdu, ce que tu venais de perdre – ou du moins, il y a quelques mois – et ce qui ne reviendrait jamais. Ta vie d’avant était enterrée, d’une certaine manière. La façon que tu avais de voir les choses avaient été enterrées avec le corps de ton ancienne compagne, tes rêves adolescents de paternité curieuse s’étaient envolés en même temps que les cendres d’une armure que tu avais eu peine à véritablement identifier si tu n’avais pas eu les informations en main de prime abord. Ton amour s’était effrité pour ne devenir qu’un vide qui encerclait un cœur encore battant doucement, plus par survivance que véritable désir de vivre et de croquer la vie à pleines dents. Tu avais tant perdu, en une seule personne. Tu ne pensais pas qu’une relation si courte – deux ans, à peine, au final – pouvait t’impacter autant sur le long terme. Tu ne te fourvoyais pas, toutefois, tu savais que toute cette peine, ce chagrin, cette abnégation de toi que tu avais à l’heure actuelle, étaient dus au simple fait que tu avais eu la tête plongée dans un bassin d’acide fluorescent trop longtemps. Ce deuil, c’était comme une photosensibilité. Les couleurs étaient chatoyantes, bien plus vives, mais t’irritaient les yeux comme si on te pointait un pointeur laser devant les pupilles. Tu vivais, depuis des mois, dans les ombres de ton appartement, dans les lumières blafardes et sans aucune consistance, pour ne pas te heurter aux douloureuses lumières du jour qui te rappelaient trop bien qu’il y avait de l’espoir dans celles-ci. C’était douloureux de regarder la lumière en face et de se lever pour s’y noyer. Tu avais bien trop de mal à accepter la lumière « naturelle », si tenté qu’elle pouvait l’être sur le Nexus, et tu avais mal à chaque fois que tes yeux s’ouvraient sur elle. Alors tu te plongeais dans ses lieux aux lumières artificielles, sous les spots néons, sous les lumières inconnues de lits inconnus, noyant ta peine dans tes coups de reins désordonnés, fuyant ton ombre dans le flou post-coïtal, avant que les lueurs du jour n’apparaissent sous tes yeux. Tu avais tant cherché une indépendance pleine et entière que tu t’étais laissé absorbé par l’âme d’un autre, d’une autre, que tu n’avais pas vu à quel point cette âme était importante à ton fonctionnement jusqu’à ces derniers temps.
Aujourd’hui, comme tu pouvais le dire à Sam, tu allais mieux, sincèrement. Tu savais que tu étais encore loin du compte, encore bien loin d’un véritable rétablissement où tu pourrais dire, sans souci, sans sourire forcé, que oui, ça va mieux, tu vis mieux, tu respires et tu peux encore vivre. Le moment où ta vie rebasculerait de survivance à vie était probablement encore loin sur ce chemin semé d’embuches de toute sorte, mais pour l’heure, tu te contentais du « ça va mieux » parce qu’il comportait le mince espoir qu’un jour, le « mieux » disparaitrait, naturellement. Que come le chagrin et le deuil allaient disparaître pour laisser place au vide qui creusait déjà son chemin dans ta poitrine. Le Vortex faisait partie, mine de rien, de ces lieux divers et variés qui te rappelaient sans cesse qu’elle, elle n’était plus là pour vivre les moments que tu vivais maintenant et que tu allais vivre par la suite. Mais le Vortex, curieusement, était l’endroit où ça te faisait le moins mal. Probablement parce qu’à chaque fois que tu venais, tu enfonçais ta tête dans un pichet d’alcool jusqu’à ce que l’asphyxie fasse mal, jusqu’à ce que tu te laisses entraîner chez quelqu’un pour y perdre pied, pour y perdre consistance et constance, dignité et virginité. Tu savais, et tu le voyais dans le reflet des yeux de Sam mais également dans le reflet que te renvoyait ton verre, que tu n’étais qu’à peine plus chatoyant qu’à l’origine, que tu avais perdu de ton éclat. Tes yeux, d’une émeraude pourtant si vive, si luminescent, ne brillait plus que d’une lueur presque maladive. Ton armure naturelle, coloré d’un rouge aussi naturel que l’ocre sous le sable d’Eos, avait perdu de sa luminescence, de sa pureté par manque d’entretien – non pas que tu ne te lavais pas, hein – mais tu n’appliquais plus tes produits dans le but qu’elle brille, que la couleur ressorte parce que tu en étais fier. Même les marques de ta mère, que tu portais sur ton visage et tes cuisses, commençaient doucement à prendre le même chemin, s’estompant légèrement par endroit parce que tu n’en prenais plus autant soin qu’auparavant. Ton état était déplorable et tu pouvais entendre les trémolos d’inquiétude de ta mère alors que tu prenais une gorgée d’alcool. Une de plus, pour la douleur, une de plus pour un deuil qui tardait à se terminer, une de plus pour cette femme disparue dont le visage à la morgue hantait tes souvenirs et tes rêves. Une de plus pour oublier, une de plus pour te perdre, une de plus pour… L’infinité du temps qu’il te restait à vivre, sans compte à rebours si ce n’est celui que tu t’imposais. Une de plus pour rejoindre le bar de l’éternité, de l’ébriété et de l’annihilation de cet homme – pour quelques heures – fatigué et triste.
Et tu apprécias, d’une certaine manière, le fait que Sam ne cherche pas à t’interrompre alors que tu vidais ton sac et crachait sur ceux qui vous dirigeait, tout comme tu apprécias le fait qu’elle ne releva pas tes propos, prenant la direction de simplement suivre la question que tu lui avais posé. Tu ne savais pas si c’était voulu de sa part, que d’essayer de t’échapper du cercle vicieux qu’était les pensées qui tournaient en boucle comme un disque rayé dans ta tête, tu ne savais pas si la démarche était consciente et voulue, mais quand bien même elle ne l’était pas, elle était bienvenue. Car alors que ton ouïe était tournée en sa direction et dans le flot de paroles qu’elle débitait, ton esprit se permettait d’échapper à la spirale légitime et assassine qui tournait dans ton crâne constamment. Tu esquissas un nouveau sourire, et même l’ombre d’un rire à ses paroles alors que tu prenais une nouvelle gorgée de ton verre, désormais à moitié vide. Outch. La personne à qui tu devais servir ce verre aurait pu finir très très mal. J’espère pour toi que le client s’en est pas rendu compte, que tu avais manqué de te louper sur la bouteille. Tu soufflas avant de faire tourner le liquide dans ton verre, tes yeux soudainement aspirés par le mélange aqueux qui tournoyait dans le creux de ton verre, comme un mini-orage, une mini-tempête dans le creux de ton verre. Et t’inquiète, je ne crains guère de ma santé, tu sais. Au pire, qu’est-ce qu’il se passe ? Je finis avec des maux d’estomac pour les trois prochains jours ou je finis à l’hôpital dans l’heure, c’est vraiment pas si terrible. Surtout pas considérant ce qui t’attendait dans les jours à venir, quelque chose que tu aimerai autant éviter si cela était possible, si cela était ne serait-ce qu’envisageable. Mais tu savais aussi bien que Conseil ferait tout pour te sortir du lit – médical ou non d’ailleurs – pour que tu puisses te traîner à cette foutue cérémonie qui tordait tes boyaux en deux et te laissait asphyxier dans ton propre appartement. Un nouveau sourire, une nouvelle ombre de rire à la prochaine réplique de la demoiselle, et tu levas enfin tes yeux de ton verre pour l’observer, distraitement, presque avec curiosité. Hâte de voir ce que tu seras capable de faire avec ton shaker. Nul doute que tu pourras bientôt prendre place sur la scène libre du bar pour pouvoir nous montrer tes pirouettes ! Tu pris une nouvelle gorgée tout en zieutant la scène libre du Vortex où quelques insignes néons clignotaient doucement, avec la régularité qui rendait le tout aussi curieux que prévisible. Était-ce voulu ? Était-ce un simple bug ? La question demeurait en suspens, dans la toile de la réalité. Et si la question paraissait stupide, elle te permettait toutefois de penser à autre chose. Eh, je peux même pas te donner de tips pour ça, jamais eu de poisson. Et pourtant, mon frère a eu un paquet de bestioles quand il était gamin mais les poissons… Jamais. Toujours entendu dire que c’était sacrément chiant. Et c’était vrai. Ton petit frère, Arus, avait trouvé une passion infaillible dans l’enchaînement d’animaux à la maison, animaux terriens qui plus est, à se demander pourquoi il était en chemin pour être avocat quand une carrière toute tracée se présentait à lui en tant que vétérinaire. Mais ça ne te regardait pas, et tu avais décidé que tu n’avais pas à te mêler des choix certes critiquables de ton petit frère. Tu préférais le soutenir, du mieux que tu pouvais. C’était plus sain, plus normal, et pour peu, moins sujet à des disputes. Tout ça pour dire qu’Arus avait cumulé un certain nombre d’animaux à la maison : un chien, un chat, un hamster, un perroquet, une colombe, un cochon d’inde, une tortue, un serpent. Bien trop d’espèces qui rendaient ta mère aussi folle que possible, mais qu’elle ne pouvait tout simplement pas lui refuser, pas quand Arus avait aussi mal pris le départ de votre père. Toi ? Tu l’avais mal vécu aussi, mais différemment, et ta mère le savait aussi. Elle savait mieux que te réprimander sur les quelques petites désobéissances que tu faisais de ci de là. Ton frère avait sa passion pour les animaux terriens, toi… Toi tu avais eu tes bêtises.
Premier rire de la soirée, nouvelle gorgée. Cacher un corps. Dire ça à un spectre, c’était quand même osé, mais tu savais qu’entre toi et Sam, il y avait cette confiance tacite qui faisait que chaque mot qu’elle répèterait ne sortirait pas de cette pièce, et il en allait de même pour elle. Tu savais que le jugement n’avait nullement sa place entre vous, et que de toute façon, ce jugement ne servait à rien d’autre qu’à vous enfoncer plus dans vos malheurs respectifs, alors autant le laisser de côté, pour une fois. Garde les sous le coude, ça pourrait m’être utile un jour. Tu soufflas non sans un sourire avant de finir ton verre d’une traite, le déposant à côté de toi, et le glissant légèrement en direction de Sam, dans une demande silencieuse de te resservir. Déjà. Tu pouvais entendre les trémolos de la voix d’Aranea dans ta tête, te réprimandant sur ta consommation excessive d’alcool. Mais qu’importe, hein. Elle n’était pas là pour le faire en personne de toute façon. Une pensée qui t’arracha un rire, amer, froid, pour quelques secondes, maigres alors que tu contemplais tes mains dépourvues de gants, bien plus menaçantes ainsi. La question de la barmaid, toutefois, te fit relever la tête, doucement. Et tu la laissas retomber, doucement sur le côté, ta serre venant gratter doucement sur le comptoir, sans laisser de marques – tout simplement parce que tu ne voulais pas que Sam paye pour tes propres conneries, pour tes propres casses. Il y en avait déjà bien trop à venir de la part des autres, tu n’avais pas besoin d’apporter ta pierre à l’édifice. Mais le mouvement était anesthésiant, doux. Ce que je vais faire… Tu soufflas doucement avant de prendre le verre qu’elle te tendit, à nouveau plein du même liquide, et tu ne tardas qu’à peine pour prendre une gorgée. Tu allais même pour continuer sur ta lancée quand ton OmniTool bipa, te surprenant l’espace d’un instant. Ah, ton terminal avait dû se mettre en veille, et tu recevais désormais les notifications. Tu pris quelques secondes pour observer ce qu’il se passait à l’écran. Un mail de Jayleen, deux mails de Sulin, et un mail de Rux. Ah, ça allait peut-être mal et ça allait peut-être barder pour toi plus tard. Mais au lieu de les lire et d’y répondre, tu mis ton OmniTool en silencieux avant de reprendre une gorgée. Désolé, amis inquiets, j’imagine. Sait-on jamais, ils ont probablement encore peur que je saute du toit du Leviathan jusque dans le vide intersidéral de l’espace. Ou pire, que j’aille tirer une balle entre les yeux de chacun des membres du conseil. Tu répondais, avec le sérieux d’une réalité qui n’était pas si proche, et l’humour de quelque chose qui te paraissait absurde mais pas tant. La gravité de la situation faisait qu’il n’était pas impossible que ces options se réalisent un jour, après tout. Et tu en étais bien conscient. Sam l'était probablement aussi. Consciente que la dureté de tes mots n'étaient pas sans gravité et tu le sentis dans le léger froid que tes mots laissèrent sur leur passage. Tu étais devenu un brin plus sombre, c'était vrai, mais ça partirait. Comme toute chose. J’ai des pistes, j’ai des infos… j’ai ses anciens dossiers et notes, mais je peux rien faire de plus. La personne qui a fait ça… Elle sera probablement jamais traduite en justice, à moins que je sois celui qui tire, et ce sera probablement le cas, et ça ne la ramènera pas, tu sais. Rien ne la ramènera, et le conseil pourrait bien me faire la peau ensuite, tant qu'à faire. Tu avais mis du temps à te mettre ça dans le crâne, et c’était ce qui t’avait dissuadé de foncer dans le bureau du conseil pour les assassiner un par un par frustration et colère. Rien n’allait la ramener, et la seule chose que tu pouvais faire, c’était essayer de te venger. Œil pour œil, dent pour dent, comme ils disaient les humains. Je peux faire une demande de mission si j’ai suffisamment de preuves, d’infos, mais… ça me la ramènera pas. Et y’a tellement plus. J’ai lu un peu de ses notes, et… Elle enquêtait sur des trucs louches au sein de notre unité, et ça pue. Et le conseil…. Le conseil est probablement un groupe d’idiots, encore une fois. Et ça pue, Sam, ça pue. ça sentait si mauvais que même toi tu ne savais pas s’il était mieux pour toi de détourner le regard ou de continuer à creuser. Parce que ce qu’il y avait dans ses dossiers, ça pourrait bien ruiner ta carrière ou celle d’autres au passage. Et ça te faisait peur. Tu l’avouais rarement, mais les dossiers d’Aranea te terrifiait. Et pour ce soir, tu prendrais une autre gorgée pour ne pas y penser, à cette peur qui tirait des boyaux à chaque fois que tu ouvrais une nouvelle note. Une nouvelle gorgée, pour l’oubli évanescent.
Sam Barton & Sylhas Astros
We're both actin' insane but too stubborn to change, now I'm drinkin' again, 80 proof in my veins |