Grief has no timeline, being drunk has none either. ≠ ft. Sam Barton.
Posté le Ven 31 Juil - 1:10
Sam Barton
Here's to simply being happily drunk.
Profession : Barmaid et negociante en informations - Ex inspectrice au sein de la milice Habitation : Nexus, quasiment sur son lieu de travail
Grief has no timeline, Being drunk has none either Sylhas Astros & Sam Barton Le deuil, tu ne le connaissais pas vraiment, du moins, pas avec une telle pesanteur, une telle souffrance viscérale. Tu avais bien perdu ton oncle et ta tante dans des circonstances violente et tragique qui t’avait révolté, irrémédiablement marqué d’une certaine manière. Mais tu ne t’étais alors pas autorisé la sombre descente vers le deuil. Le gamin n’avait pas besoin de voir davantage de gens dévastés autour de lui et tu avais tout fait pour te montrer solide, pour t’interdire un deuil pourtant si naturel. Tu ne t’étais autorisé que la colère et rétrospectivement, c’était surement l’un des événements qui t’avaient conforté dans ton choix d’intégrer l’armée. Tes deux parents, eux, étaient encore en vie malgré la vie parfois bien trop dangereuse des militaires et étant enfant unique, tu n’avais jamais eu à t’inquiéter pour la santé d’un frère ou d’une sœur. Cela n’excluait pas le manque et l’inquiétude de ton existence et même si elles n’étaient pas mortes, du moins c’est ce que tu espérais, certaine personne étaient sortie de ta vie, avaient quitté ton champ de vision si bien que tu te demandais à chaque instant si elles étaient encore en vie quelque part et en bonne santé. Le pire étant ceux partis sans plus de cérémonie et parfois sans même t’en avertir. Il y avait bien eu cette note laissée par Seth, une simple note que tu relisais parfois en voyant une myriade de scénarios envahir ton crâne où tu le voyais invariablement en danger et ou l’inquiétude te coupait le souffle. Et il y avait ceux partit sans un mot, pas même un au revoir et dont tu ne savais rien de la situation actuelle. Cela n’avait évidemment rien à voir avec le deuil puisqu’un espoir subsiste d’avoir des nouvelles là où il est bien souvent enterré en même temps qu’un être cher à sa mort. Mais le manque est bien là et même si cela ne se compare pas et que tu avais toujours surmonté tes deuils avec un détachement salvateur, tu pouvais tout de même aisément comprendre la souffrance parfois même physique d’une telle blessure.
Tu la comprenais malgré tout cette douleur, tu avais perdu des témoins censé être sous ta surveillance mais cela était encore différent. Plus que la déchirure de perdre une vie, c’était surtout le sentiment d’impuissance et la colère qui marquait ce genre de deuil. Tu avais aussi constaté, bien trop souvent ce déchirement dans le regard des victimes, de la famille de ces derniers que tu avais vu défilé une bonne partie de ta vie. Tu avais vu les conséquences du deuil sur ceux qui restent, la lumière éteinte au fond de leur regard, le poids qui harassait leurs épaules, leurs traits tirés, leur volonté de vengeance ou encore de retrouver l’être perdu même si cela signifiait se perdre soi-même. Sylhas regroupé bon nombre des symptômes de ce mal que tu connaissais si bien en l’ayant pourtant si mal vécu toi-même… Il était comme effacé, comme si un filtre était venu voiler son éclat et fait ternir ses couleurs. Pas seulement celle qu’il arborait physiquement, mais celle qu’on pouvait deviner d’une personne, de son aura. Il était terne, effacé et s’en était déchirant. Plus qu’un habitué, tu considérais le turien comme un ami, sans doute l’un des meilleurs, l’un de ceux avec lequel tu pouvais parler sans filtre, sans peur de jugement, l’un de ceux qui te connaissaient sans doute le mieux aussi, en qui tu avais une confiance rare et pour qui tu étais prête à bien des choses. Mais le deuil est une de ces maladies contre lesquels on ne peut rien. Tu constatais tout de même qu’il y avait un peu de mieux ne serait-ce que par ces simples sourires qu’il esquissait à ton discours. Il n’avait pas besoin que tu ressasses toutes les choses qui devaient déjà tourner en boucle dans son esprit meurtri, il n’avait pas besoin d’entendre les sempiternelles même choses que bien des gens devaient lui sortir. Des compliments sans doute bien creux sur une personne qu’ils n’avaient pas connue aussi bien que lui, des bons sentiments tintés d’espoir qu’il ne devait surement pas avoir envie d’entrevoir. Tu avais beau ne pas être passé par les mêmes épreuves, tu n’avais aucun mal à le comprendre. Ce n’était pas de compassion surfaite dont il avait besoin et ce n’était pas ce que tu pouvais lui apporter. Toi tu pouvais essayer de lui faire comprendre qu’il y avait encore des vies qui tournaient encore tout autour de lui et qu’il y avait bien des choses au-delà de l’horizon de détresse qui voyait en ce moment. Alors tu n’avais pas enchéri tout de suite sur ce qu’il t’avait dit, tu t’étais contenté des dernières nouvelles sommes toutes assez risibles de ton quotidien.
Au moins ta petite mésaventure eut l’air de le faire sourire et c’était suffisant pour toi. « Non, il ne s’est rendu compte de rien et j’ai réalisé à temps, sinon ma carrière de barmaid aurait été bien courte. » Et cela aurait été bien dommage. Parce que tu l’aimais bien ta nouvelle vie, ton nouveau boulot. C’était plus simple, plus sein d’une certaine manière que de te focaliser sur toujours plus d’affaire sordide au point de les vivre, de faire corps avec ces victimes que tu ne pourrais jamais ramener même si leur assassin était derrière les barreaux. Avec le temps, tu avais même fini par sentir l’envie de faire justice toi-même s’infiltrer sous ton épiderme. Tu avais commencé à te demander si tu pouvais faire passer cela pour de la légitime défense au lieu d’une vilaine bavure policière. Ça t’avait rongé, et cela te rongeait encore aujourd’hui lorsque tu repensais à celle que tu avais commise. Cette solution avait pourtant l’air si simple, si satisfaisante, mais en appuyant sur la détente, c’était au final une partie de toi-même que tu avais abattu, celle qui t’imposait encore des limites morales… Plus que de te racheter maintenant, tu essayais de te pardonner et de renouer avec cette part de toi qui avait fini en miettes à côté du cadavre d’un inconnu, quand bien même il n’était pas innocent. « Ouai, tu as raison, vraiment pas si terrible, et puis qui s’inquiéterait hein ?... Idiot va ! Compte pas sur moi pour tenter l’expérience, je vais me contenter de ce que tu peux digérer, hein ! Et puis, comprends-moi, ce serait mauvais pour les affaires qu’un spectre turien se retrouve à l’hôpital à cause de l’incompétence de la nouvelle barmaid du Vortex. Hm. Ouai, mauvaise idée ! » Tu lui souris à tes paroles, essayant naturellement de dédramatiser le discours qu’il venait de te tenir. Tu comprenais bien évidemment cet apitoiement et cette auto-destruction légitime mais tu n’allais certainement pas l’encourageait dans cette voix d’un part et d’autre part, ce genre de mots était ta manière à toi de gérer ce genre de confidence. L’humour face aux désarrois. Pas celui qui avait pour but de railler, mais bien de faire réagir. Et puis merde quoi, tu avais raison, tu ne voulais pas le voir à l’hôpital et tu n’étais certainement pas la seule ! Et c’était vrai, ce serait fichtrement mauvais pour les affaires !
Faire de ton service un show en revanche, cela pouvait avoir un intérêt et tu levas un sourcil intéressé et rieur à la suggestion du turien. « Ça peut être une idée tiens ! J’ai peut-être même quelque tour qui pourrait rendre plutôt bien sur scène une fois que j’aurais peaufiné les détails ! » Bon, ce n’était pas pour demain, mais c’était une idée qui avait le don de te faire sourire même si ce n’était qu’une supposition en l’air. Après tout, tu pouvais difficilement assurer le spectacle ET le service depuis la scène mais cela te donner toute de même quelque idée. Il faudrait que tu songes à tester la capacité ignifugée du comptoir d’ailler, au cas où… Tes talents de barmaid en tout cas, c’était quelque chose que tu pouvais exercer, mais alors ta capacité à t’occuper d’animaux, c’était autre chose et même si tu plaisantais au sujet de tes poissons, tu devais bien reconnaitre que tu n’étais pas la plus douée pour t’occuper d’être vivant. Oh ce n’était pas qu’il était malheureux ni mal traité, mais tu étais parfois si distraite que ton chat par exemple devait te rappeler que lui aussi avait un estomac. « Tant pis, je trouverais bien un moyen de les dresser ! Ça se dresse des poissons ? Hm… Au pire je pourrais toujours en faire de la soupe ! » Tu plaisantais bien sûr et ton haussement d’épaules au moment de prendre ton verre en témoignait. Tu n’avais aucune cruauté avec les animaux mais tu aimais tout de même plaisanter sur le sujet. Et puis, tu les aimais bien ces bestioles même si elles étaient ni les plus causantes ni les plus passionnantes. « Bon, c’est sûr que ce n’est pas l’animal le plus distrayant, mais ça a un côté relaxant de les regarder nager comme si l’apesanteur n’avait aucun effet sur eux et qu’ils s’épanouissaient totalement dans leur bocal. Ils sont marrants à nager avec autant d’assurance et de détermination comme s’ils savent parfaitement ce qu’ils faisaient. » Un peu comme vous au final, si persuadé du sens et de la porter de vos actions que vous étiez incapable de voir les contours du bocal… Enfin, ils auraient presque pu avoir l’air libre avec leur seule préoccupation pour la nourriture et la découverte de leur domaine qu’ils connaissaient déjà par cœur. Mais ce n’était que des bêtes en cage avec une illusion de liberté. C’était triste parfois et tu ne te souvenais plus vraiment pourquoi tu avais acheté ses poissons. Tu te souvenais vaguement que Seth les avait trouvés jolie dans la vitrine alors lorsque tu avais changé d’appartement pour quelque chose de moins cher, tu les avais acheté, comme dans l’espoir que cela le ferait revenir. C’est étrange parfois l’espoir, ça donne des réflexions dénuées de sens bien souvent…
Enfin, tu ne savais pas vraiment pourquoi tu en étais venu à parler de tes poissons. Peut-être parce que tes interactions sociales, en dehors de celle avec les clients dont la vie privée ne regardait qu’eux, et toi visiblement, étaient rares. Quoi qu’il en soit, tu en étais arrivé à quelque chose que tu connaissais mieux, tristement. Les cadavres et les multitudes de manières de s’en débarrasser. Et miracle, cela t’offrit le premier rire de la soirée de la part de Sylhas et ce simple rire te réchauffa le cœur avec une rare intensité. « Pas de problème, je te ferrais quelque mode d’emploi si tu veux. » Un clin d’œil tinté d’amusement vint ponctuer ta phrase. Et le pire, c’est que dans les faits, tu en étais capable, tu connaissais les rouages du système, les traces qu’il fallait éviter de laisser et le moyen de les dissimuler ainsi que la manière de penser des enquêteurs. Tu en venais parfois à te dire que les anciens inspecteurs feraient surement les tueurs en série les plus difficiles à coincer. Enfin, heureusement pour tes anciens collèges, ce n’était clairement pas dans tes projets… Et puis, servir des verres, quand on sait s’y prendre, c’est quand même moins salissant. Il était d’ailleurs tant de remplir les vôtres et tu servis la même chose au turien alors que tu te rabattis sur un bourbon que tu complétas de quelques glaçons.
Et chasser le naturel, il revient au galop comme le disait un vieil adage de ton espèce. Et ton naturel à toi, c’était l’investigation, la recherche de réponse alors tu ne pus finalement pas t’empêcher de la poser cette foutue question. Une question dont la réponse fut interrompue par l’omnitool de ton ami. Tu n’en tins pas rigueur, en profitant pour observer rapidement la pièce et tes clients, remarquant sans mal les regards intéressaient d’une turienne assise à l’autre bout du bar à l’intention du spectre. Tu profitas du fait que l’attention de Sylhas était absorbée ailleurs pour tendre un nouveau verre à la jeune turienne toute en la dissuadant d’un regard de tenter quoi que ce soit. Tu avais déjà suffisamment vu Sylhas quitter ton bar en compagnie de personne qu’il ne révérait surement jamais pour savoir comment ce genre de chose allait finir et même si tu comprenais cet instinct, cette désinhibition presque curative, tu te disais que tu pourrais peut-être lui épargner ce soir, sans savoir si c’était fondamentalement une bonne chose. Le regard de le turienne se reporta finalement sur son verre alors que l’attention de Sylhas se détournait de son omnitool et tu balayas ses excuses d’un sourire sincère. Il n’avait pas à s’excuser après tout, c’était parfaitement normal et tu comprenais sans mal l’inquiétude qu’il pouvait causer autour de lui. « Inquiétude parfaitement infondé, j’en suis sûr… T’excuses pas Sylhas, c’est normal de voir ses amis s’inquiéter, c’est ce qui arrive quand on finit par compter pour autrui ! » Et comme le suggérais ton ironie, tu comprenais ces inquiétudes qui étaient sans doute plus fondées que ce que tu voulais bien dire. Mais tu étais rassurée et de savoir que Sylhas était aussi bien entouré. Tu connaissais Jayleen, tu savais qu’elle ne laisserait rien lui arriver, tout comme Rux que tu avais pu croiser une ou deux fois et dont tu avais décelé la loyauté. Il était bon d’être entouré dans ces moments-là. Si tu n’avais pas été aussi têtue et obstinée, tu l’aurais réalisé plus tôt lorsque tes amis miliciens avaient tenté de t’aider à sortir la tête de l’eau. Mais rien ne pouvait te détourner de ton objectif à l’époque et tu restes encore aussi borné même si tu avais fini par mettre de l’eau dans ton vin pour ton propre bien et par accepter la main que Mara t’avait tendue après avoir décliné toutes les autres… Rétrospectivement, les choses auraient peut-être été plus simples si tu t’étais accordé de te reposer sur l’épaule d’un autre. Tu serais sans doute moins parti en vrille et tu n’aurais peut-être pas fait cette putain d’erreur. Mais c’était des putain de si et au final, ta foutue erreur t’avait emmené ici.. Alors après tout, il y avait peut-être du bon à en tirer. Dans le cas de Sylhas, c’était autre chose. Le soutien, il l’avait mais pas de ceux qui pouvaient véritablement faire quelque chose. Il était malheureusement impossible de forcer le conseil à agir, il n’avait après tout à répondre devant personne et c’est bien là que le bât blesse. Quand on a de compte à rendre à personne, il est facile de ce dire que ses administrés non plus non pas de légitimité à demander des comptes… à force d’être aussi haut dans la hiérarchie, il est facile de ce dire que tout est dispensable et que seules les menaces avérées et parfaitement directes méritent qu’on s’en inquiète. « Je sais… Mais le conseil a peut-être toute autorité, mais tu restes l’un de leurs spectres, tant que tu n’atteins pas leur petite sécurité, ils ne t’incrimineront pas. Il y a plusieurs exemples dans le passé, dans la voie lactée notamment il me semble. Enfin, j’essaye pas de t’encourager, mais le droit à la vengeance est une chose dont les spectres peuvent se targuer… » Après tout, en dehors du conseil, ils étaient parmi les seuls à ne pas avoir de compte à rendre. Du moins, au commun des mortels. Et si un spectre avait bien le droit de se venger, c’était bien Sylhas… « Je ne te promets rien et je ne sais pas si je peux trouver quoique ce soit, mais je peux essayer de me renseigner, de tendre l’oreille et si j’attends quoi que ce soit… je te le dirais dans l’instant. J’ai peu d’espoir cela dit, les affaires de spectres ne sont rarement plus que des rumeurs pour nous autres… » Honnêtement, tu te doutais que tu aurais du mal à trouver quoi que ce soit. Tu n’avais plus tes entrées à la milice et tu commençais tout juste à avoir la confiance des gens du coin et des clients du bar. Si tu obtenais quoi de ce soit, cela prendre surement énormément de temps et de recoupement, tu étais bien placé pour le savoir. Les indices et les soupçons arrivaient toujours au compte-gouttes et il fallait encore faire le tri entre les infos fiables et les délires de persécution complotiste. Tu ne pouvais rien promettre et tu ne voulais pas non plus donner de faux espoir au turien, mais tu voulais au moins qu’il sache que si tu pouvais aider, tu le ferrais sans hésitation.
Au final, avec cette question, tu étais arrivé à assombrir à nouveau l’atmosphère et relancer le voile sur l’humeur de Syhlas. Or, il n’était pas là pour ressasser son impuissance dans cette affaire. Tu finis par soupirer avant de reporter le regard vers les bouteilles exposé derrière toi un instant et de te retourner finalement vers le turien. « Oh, j’ai tenté quelques expérimentations. Des mélanges par si par là pour essayer d’étoffer la carte des boissons. Seul bémol, y a pas mal de chose que je peux pas juger moi-même pour des soucis de physionomie évidents. Tu serais d’accord pour me servir de cobaye ? Par contre, il me faut de l’honnêteté, je ne tiens pas à proposer un truc immonde parce que tu n’auras pas voulu me vexer, hein ! » Après tout, il était venu boire, alors pourquoi ne pas profiter de l’occasion pour avoir un avis objectif sur les recettes que tu ne pouvais pas tester toi-même. Et avec un peu de chance, cela chasserait l’ambiance pesante que tu avais eu le don d’installer. « Et puis qui sais, si c'est si immonde, la gueule de bois de donnera peut-être une excuse pas pas y aller à cette cérémonie. » :copyright: Justayne
Dernière édition par Sam Barton le Sam 14 Nov - 22:04, édité 3 fois
Posté le Ven 31 Juil - 14:00
Sylhas Astros
I'll relinquish one bullet. Where do you want it?
Profession : Ancien Spectre, désormais chasseur de primes et d'artefacts Habitation : Kadara, mais aussi beaucoup sur ton propre vaisseau, le LWSS Leviathan
Grief has no timeline, being drunk has none either
Nexus / Mai 3071 |
Le deuil était quelque chose de pernicieux, quelque chose de particulièrement vicieux, qui se glissait sous la peau comme un parasite. Le deuil venait gangréner, petit à petit, les molécules viables, celles qui permettent encore le sourire et les bonnes émotions de passer et d’avoir un poids conséquent sur l’esprit. Le deuil pouvait être aisément comparable à toutes les maladies léthales, lentes et pernicieuses, qui tuaient petit à petit l’hôte jusqu’à n’en laisser qu’un reflet triste de ce qu’il était à l’origine. Tu savais que tu échappais de peu à cette alternative justement parce que tu avais des amis inquiets, parce que tu étais entouré et tu n’étais pas aussi seul que le sentiment te le faisait sentir. Parce que tu te sentais seul, malgré tout. La réalité était parfois dure à avaler, surtout pour tes compagnons qui te suivaient au travers des étoiles, qui te suivraient probablement jusqu’à la mort et qui faisaient de leur mieux pour remonter les restants de vie qui demeuraient en toi comme des fragments effacés et martyrisés par un virus nocif. Tu avais dû mal à leur exprimer à quel point tu te sentais seul quand bien même tu étais accompagné, quand bien même ils étaient à tes côtés, que tu ne l’étais pas, dans le sens le plus strict du terme. Pourtant, tu l’étais. Tu te sentais seul, abandonné, laissé pour compte sans même avoir eu l’occasion de comprendre la totalité de ce qu’il s’était passé. Tu avais contemplé des hologrammes où tu pouvais voir son armure, brisée comme si elle n’avait jamais été portée par cette femme qui en prenait soin comme s’il s’agissait de sa chose la plus précieuse. Tu pouvais voir ses yeux, dans lesquels tu lisais encore la terreur d’un instant. Sa peau, morcelée, tâchée d’un sang aussi rouge que bleu. Un cauchemar de plus qui s’amoncelait sur une pile qui ne semblait pas prête de désemplir. Quand tu avais vu son corps, en réel, non pas sous format d’hologrammes, c’était un coup de poing en plein visage, ou contre ta gorge, tout souffle couper et la réalisation que tout ceci n’était pas juste un cauchemar supplémentaire mais bien la réalité que tu devais subir. Une réalité que tu allais devoir convaincre et moduler pour qu’elle ne te tue pas à petit feu.
Tu n'avais pas eu le droit de lui dire au revoir, tu n’avais pas eu les adieux émouvants de deux amants qui se quittent pour de bon, qui se quittent pour le meilleur comme pour le pire. Tu avais eu des promesses, avant son départ, d’un mariage, d’une union, d’une famille. D’un foyer. Quelque chose, un fragment de ce qu’aurais pu être ta vie avec elle, un espoir, mince, de pouvoir trouver du bonheur supplémentaire dans une profession qui t’allait comme un gant et qui te convenait avec la légitimité de l’action. Tu n’avais pas eu le droit à accepter que tout ceci ne serait rien de plus que des mots portés par les courants stellaires, oubliés dans l’étroitesse d’un coffre en bois. Et tu te sentais abandonné, seul. Par elle, qui était morte à tes dépends quand tu aurais pu être là si elle avait attendue, par tes compagnons d’arme qui cherchaient en vain un moyen de te retirer une culpabilité que tu nourrissais malgré tout, par le conseil qui ne faisait strictement rien pour régler une situation qui partait en vrille et qui devenait bien trop grosse pour qu’elle reste sous le tapis. Par la galaxie, au final, qui ne t’accordait de répit que dans les bras d’inconnus dont les noms étaient aussi passagers que les orgasmes à peine valables que tu retirais d’expériences de ce type. Cette galaxie qui, encore une fois, te donnait ce sentiment d’abandon comme si tu l’avais mérité. Comme si, dans une vie antérieure, tu avais tout fait pour en finir à cet instant précis de ta vie, pour finir aussi désespérément seul. Tout ça avait commencé avec ton père, quand il vous avait quitté peu après la naissance d’Arus, t’abandonnant sur les rivages d’une baie d’amarrage avec la promesse de revenir avec un morceau d’étoiles. Le genre de promesses que l’on fait à son gamin pour le faire taire, maintenant que tu y réfléchissais bien. Le genre de promesse qui n’a aucun sens et qui n’en aura jamais, pas quand l’hôte de cette dernière ne revient pas, et disparaît aussi silencieusement qu’une étoile se meure. Tu avais vécu ton premier abandon par ton père, par l’absence de quelqu’un qui était pourtant si vital dans ta construction psychologique. Tu savais que ton petit frère vivait la chose bien différemment, mais toi… Toi tu l’avais connu. Toi, tu avais connu ce turien à l’armure ocre, rougeâtre, qui te faisait découvrir le monde sous ses yeux d’adulte pour les convertir aux tiens. Il t’avait donné ce prénom que tu portais avec grâce et diligence, il t’avait donné cette passion encore actuelle du modélisme, et il t’avait donné ce rêve, quand tu étais encore à peine capable de parler, d’attraper les étoiles dans le creux de ta main, rien qu’un fragment. Et tu l’avais vu partir sans comprendre que c’était pour toujours, que c’était là la fin. Tu n’avais pas compris aux yeux larmoyants de ta mère ni à sa poigne sur ton bras, ni à ses caresses sur tes cornes. Tu n’avais pas compris, plus jeune. Et quand les mois filèrent, s’étirèrent dans le temps et qu’il ne restait de lui que des souvenirs provenant d’années passées, c’était la colère qui était venue, l’abandon, la solitude. Une solitude que tu avais modulée pour qu’elle puisse être ton arme, pour qu’elle devienne celle qui te permet de viser et de tuer trois personnes d’une seule balle. C’était ton premier acte de solitude, ta première rencontre avec ce qui était ton ennemi le plus meurtrier. Ton père, désormais Aranea et maintenant, tu contemplais tout simplement la crainte de finir seul et de voir encore une personne mourir à tes côtés. C’était pour ça aussi que tu te fondais dans des relations sans visage, sans rien de plus qu’un vague instant de plaisir : parce que ça ne te demandait pas d’attachement émotionnel, même si tu n’étais pas idiot pour autant. Tu savais qu’un autre lien émotionnel se créait ailleurs, en parallèle, et ce n’était pas parce que tu n’avais pas encore mis tes mains sur la personne qu’il n’était pas là. Il était là, tangible, semblant, et ça te faisait peur.
Peur parce que tu ne savais pas si tu étais prêt à t’enfouir à nouveau dans une relation, peur parce que tu pouvais le perdre, peur parce que c’était si tôt. C’était si tôt et tu avais peur de t’investir et que ça ne donne rien, que tu l’entaches dans ce qu’il te restait de travail à faire sur toi. Tu étais terrifié. Mais il était difficile de contenir un cœur comme le tiens qui, au fond, ne cessait jamais d’aimer et qui, curieusement, cherchait à aimer. Ce n’était pas conscient, ce n’était pas voulu, ce n’était pas volontaire. Au contraire, si tu le pouvais, tu chercherais plutôt à l’éloigner du merdier ambulant que tu étais devenu, avec toutes les fissures que tu portais, à lui épargner les nombreuses craintes qui venaient avec ta profession. L’épargner de toi. Mais non, c’était comme si un fil était tendu, avec un magnétisme incontrôlable de chaque côté, et tu ne pouvais pas résister. Tu ne pouvais tout simplement pas. Alors, tu préférais venir ici, esquiver ses messages – même avec la crainte de te prendre probablement un coup derrière le crâne par la suite – et t’enfouir dans une boisson alcoolisée sans que la substance ou le goût n’arrache véritablement tes émotions de leur cocon solide. C’était stupide. Mais c’était la seule solution que tu avais. Tu ne pouvais pas t’enfermer chez toi – même s’il ne savait pas où étais ton appartement – tout simplement parce que tu finirais par t’étouffer, et finir asphyxié par tout ce qui était nocif en son sein, et si tu restais dans ton vaisseau, ce serait Jayleen qui t’en délogerait. Alors le Vortex semblait être une bonne idée, un bon moyen de l’éviter, d’éviter ce magnétisme qui t’amenait directement vers quelque chose qui t’effrayait bien plus que de raisons, et quelque chose que tu ne pouvais pas avouer, pas même à Sam. Tu n’en avais parlé qu’à ta mère, qui t’avait consolé d’une main bienveillante sur le visage, de son front contre le tien, et de subharmoniques qui te soufflaient naturellement que tout allait s’arranger, et qu’il fallait que tu lâches prises, que tu te laisses du lest. Tu savais que c’était ce dont tu avais besoin, autant cette nouvelle attache émotionnelle que le lâcher prise, mais c’était tellement difficile. Même maintenant que tu allais mieux et que tous les cauchemars étaient devenus moins récurrents, que tu ne te sentais pas autant accabler qu’au premier jour, tu savais que la route était encore longue. Ta mère le savait. Elle avait eu pareil deuil à faire, et elle savait ce que tu vivais, elle comprenait, mieux que quiconque. Et c’est pour ça que tu étais là aussi. Tu lâchais prise, un peu. En esquivant des messages, certes, mais tu lâchais prise, un peu. Peut-être que ta position et ton comportement était lâche, mais tu ne voyais pas d’issue, pas quand tu voyais enfin le bout du tunnel.
Ce lâcher prise, laisser partir le fantôme qui te hantait désormais depuis quelques mois, se manifestaient aussi dans ton écoute des mésaventures de Sam, en essayant de te focaliser sur ce qu’elle te disait malgré la brume de l’alcool qui commençait sérieusement à alourdir tes membres et tes pensées, les rendant presque silencieuses. Tu ne les entendais presque plus par-dessus la musique, tu n’entendais que cette dernière et les paroles de Sam, qui t’arrachaient de minces sourires, mais des sourires quand mêmes. Discrets, silencieux. Et ça aurait été bien dommage, il faut l’avouer. Tu fais de très bons cocktails. Tu lui répondis, non sans un autre léger sourire tout en contemplant ta boisson et les couleurs qui se mélangeaient à l’intérieur. Au cours de ces derniers mois, tu avais considéré énormément d’options, dont celle de te reconvertir. Arrêter le Spectre, rendre les armes, rendre le Leviathan, rendre la liberté à ton équipage, et te trouver quelque chose de plus simple. ‘Te ranger’, comme disait ton frère. Il te l’avait demandé, d’ailleurs, si tu comptais te ranger, prendre une retraite militaire anticipée pour trouver autre chose dans ta vie. Mais tu avais contemplé tout ce que tu savais faire dans ta vie : et tu n’étais bon qu’avec une arme entre tes mains, qu’avec tes poings levés et tes boucliers en marche, quand ton viseur t’annonçait les ennemis à venir et qu’une voix synthétique dans ton conduit auditif te murmurait les informations nécessaires. Tu faisais du modélisme, créant de petites répliques de vaisseaux de l’histoire, mais il n’y avait rien de viable à tirer de ceci. Tu pouvais bien apprendre quelque chose de nouveau, mais c’était plus compliqué, et tu ne savais pas si tu arriverais à trouver la patience et la même passion que tu avais pour ce que tu faisais. Alors, tu avais mis l’idée sous le tapis, jusqu’à ce que Rux te pose cette question fatidique : « comptes-tu faire justice par toi-même, turien ? » Une évidence qu’elle aurait dû être, la réponse, et pourtant, il y avait tant de facteurs à prendre en compte et de craintes que tu ne pouvais repousser éternellement. Alors, cette idée aussi, pour l’instant, restait sous le tapis. La nouvelle remarque de Sam, toutefois, eut tôt fait de te ramener vers les vivants, t’attirant un semblant de rire. Silencieux, si proche d’un soufflement de nez qu’il en serait difficile de le catégoriser dans les rires si on ne te connaissait pas un peu. Ah, c’est pas faux, là non plus. Tu marques un point, même si tu sais très bien que je laverai ton nom dès que mon cerveau sera en capacité de le faire, si jamais ça arrive. Après tout, je l’aurai demandé. Toutefois, elle avait raison. Finir à l’hôpital ne servirait personne. Tu savais que Jayleen te foutrait le plus gros coup de pied aux fesses de ta carrière, Rux essayerait probablement de te dévisser la tête pour la remettre en place, ta mère passerait au moins trois heures à te sermonner alors qu’Arus chercherait un moyen de faire rentrer des informations dans ta tête d’oiseau. Et tu inquiéterais Ezra et Sulin comme si tu tirais enfin la sonnette d’alarme sur ton état. Et ce n’était pas le cas. Tu n’avais pas besoin de tirer sur cette sonnette. Tu allais mieux.
Tu humas doucement aux paroles de la jeune femme, prenant une nouvelle gorgée de ton verre avant de jeter un coup d’œil sur la scène, encore vide à cette heure-ci. Non pas que tu comptais aller t’y installer pour pleurer ton désespoir en chantant des chansons humaines des années 2000. Toutefois, imaginer la barmaid sur scène avec des mouvements de shaker, ça avait le mérite d’attirer un nouveau soufflement de nez de ta part. Tiens mois au courant pour la date, je veux être là quand ça arrive. Et si tu as besoin de quelqu’un derrière le bar, je pourrai peut-être m’y essayer. Et ça, c’était peut-être une autre de tes idées stupides. Un turien qui n’y connaît guère plus que le bout de son nez en alcool qui se met à servir des cocktails dans un des bars les plus réputés du Nexus. C’était probablement la pire idée que tu puisses avoir en l’heure. Après tout, tu te connaissais suffisamment pour savoir que ça ne donnerait rien de bon. Tu connaissais quelques cocktails, faute d’avoir vécu avec des humains et des turiens, mais de là à connaître la panoplie complète qui devait être enfermée dans le crâne de Sam ? Nan, tu étais bien loin de ce stade. Et puis, tu ne comptais pas te reconvertir non plus en barman, alors autant laisser aux professionnels le soin de leur métier. Je… Je suis pas sûr, Sam. C’est pas ma spécialité les animaux, tu sais. J’aime beaucoup, c’est mignon comme tout. Mais de là à savoir si des poissons se dressent, je sais pas. J’avais lu dans un livre sur votre histoire que vous aviez des parcs, sur Terre, aquatiques, ça vaudrait peut-être le coup d’œil de regarder pour voir ce que tu peux faire de tes poissons ? Tu n’avais pas fatalement compris la blague de Sam. Problème au traducteur et au fait que vos cultures étaient différentes. Tu prenais parfois les choses au premier degré quand ils n’en étaient nullement. La différence culturelle sur ce point était encore à travailler, mais tu essayais, toujours, de faire mieux, même si ça s’avérait difficile et que les humains, dans leur polyvalence, étaient aussi complexes que les anciennes ruines prothéennes. C’est vrai que c’est relaxant, et assez fascinant, d’une certaine manière. Ma mère en avait dans son bureau, à un moment donné. Mon frère passait des heures devant à les regarder nager, comme fasciné. Tu n’éprouvais pas la même fascination. D’une certaine manière, leur assurance à ces poissons, elle te faisait peur. Mais tu avais toujours craint ceux qui dégorgeaient d’assurance, parce que ces gens-là, ces personnes-là, elles étaient dangereuses à leur manière, et ça te faisait peur. Tu te faisais parfois peur, aussi, quand tu étais aussi assuré lors de certaines missions, parce que c’était quand l’assurance laissait place à l’ego que les erreurs étaient vites acheminées.
Et des erreurs, tu en faisais. Un paquet. Et la première de cette soirée fut celle de partir sans répondre à Jayleen et Sulin. Et désormais, de ne pas répondre encore une fois. Tu savais que les messages s’accumuleraient peut-être. Pas de Jayleen, tu savais que la jeune femme était occupée ce soir, et que par conséquent, elle ne passerait pas sa soirée à veiller sur toi de loin. Rux… ? Rux il pourrait bien essayer de t’harceler, le connaissant. Il ne viendrait pas te chercher, à moins que tu ne lui en donnes une véritable raison. Quant à Sulin… Tu n’en savais rien. Tu le saurais peut-être, si tu lisais tes mails. Mais non. Tu préférais mettre ton omnitool en silencieux, et laisser ton crâne se perdre dans les méandres de l’alcool. Tu relevas légèrement ton regard vers Sam, trouvant du coin de l’œil une turienne qui avait été – tu soupçonnais du moins – chassée par Sam. Tu pouvais le lire dans les mélodies transmises par ses subharmoniques, des choses que l’humaine ne pouvait absolument pas savoir. Bien évidemment qu’elles sont infondées. Je vais mieux. Tu soufflas, choisissant volontairement de ne pas relever la suite de ses paroles pour prendre une gorgée de ton cocktail qui commençait à sérieusement s’essouffler. Tu n’aurais bientôt plus rien pour noyer tes pensées, triste tragédie. Je savais pas, toutefois, qu’en plus d’être barmaid tu étais garde du corps ? Tu chasses mes potentielles conquêtes maintenant ? Comme pour appuyer ton point, tu tournas ton regard émeraude en direction de la jeune turienne aux yeux azurs et aux marques dorées. Ton regard rencontra le sien, et pendant quelques secondes, une légère tension se forma avant que tu ne détournes le regard quand elle se brisa par ton refus net. Tu avais assez eu de turiens et de turiennes, tu n’en avais pas envie. De même que tu ne voulais pas d’asari. Tu avais essayé, il y a quelques semaines, et tu avais regretté amèrement quand elle était rentrée dans ta tête et que tu avais fini prostrer au bord du lit. Ta pire expérience à ce jour. Tu reposas ton verre avant de scanner les clients présents, ton œil ne trouvant rien de satisfaisant à ton goût. Tout paraissait amer à cette heure-ci. Pas assez d’alcool. Terriblement pas assez. Et encore moins si Sam s’engageait sur cette pente douce qu’était cette discussion semée d’embuches que tu avais eue avec Rux sans qu’il n’arrive à te tirer des sombres songes et hypothèses qui envenimaient tout. Tu savais qu’elle ne voulait pas de mal, Sam. Tu savais qu’elle ne cherchait qu’à comprendre, qu’à trouver une solution, et tu ne pouvais pas lui en vouloir de poser ce type de question. Elle était gentille, Sam. Elle était bienveillante sans tomber dans cette compassion mal placée qui te donnait envie de tirer des balles perdues dans toutes les portes vitrées que tu voyais.
Tu soupirais, doucement, avant de tourner ton regard ailleurs, ne souhaitant pas regarder Sam pour cette réponse. Et c’est là où la connaissance du Spectre s’arrête chez la majorité de ceux qui n’en font pas partie. C’est bien plus complexe que ça. Nous ne devons des comptes qu’au Conseil, mais si le droit de vengeance était si facilement acquis, on aurait bien plus de Spectre renégat. Si on pouvait faire tout ce que l’on voudrait, on ne serait rien de plus que des tueurs sans conscience et sans ficelles. Tu pris une légère pause, tes yeux se fixant sur un couple qui avait une discussion plutôt animée, à une table un peu au fond de la pièce. Si tu tendais un peu plus ton champ auditif, tu pourrais les entendre, mais non. Pour activer un droit de vengeance, il faut faire une requête de mission, pour ne pas avoir les répercussions d’avoir tué quelqu’un sans preuves ni valeurs. C’est là toute la différence avec le système de la Voie Lactée. Ils laissaient trop de liberté avec leurs Spectre. Nous sommes… Un peu plus tenus en laisse maintenant. Bien sûr, on peut se permettre tous les moyens pour qu’une mission soit réussie, à l’exception de tuerie de masse ou ce genre de choses extrêmes. Mais… Engager un droit de vengeance sans preuves accablantes, sans informations valides, ça revient à devenir un tueur. Et même si cela était permis, je ne suis pas un tueur Sam. Pas ce type de tueurs. Ou du moins, tu essayais de ne pas l’être. Tu ne voulais pas devenir cet homme sans cœur, sans valeur, qui tuait simplement pour le bon vouloir de le faire. Tu savais que tu voulais te venger, mais c’était plus compliqué que ça n’en paraissait. D’autant que tu n’avais que très peu de pistes quant à celui qui avait tiré la première balle sur Aranea. Toutefois, tu esquissas un sourire à Sam en retournant ton regard sur elle, plus chaud, plus bienveillant que celui froid que tu portais il y a quelques secondes. Merci, Sam. C’était sincère, honnête. Tu ne pouvais pas lui demander plus qu’une oreille attentive – chose que tu savais qu’elle était déjà – et des yeux intéressés. Mais comme elle l’avait si bien souligné : vos affaires étaient généralement classées défenses, et les Spectres n’avaient pas pour habitude de parler de leurs affaires dans un bar. Heureusement d’ailleurs, il y avait suffisamment de fuites d’informations comme ça en essayant de rester confidentiel, alors en ne l’étant pas, c’était mettre des bâtons dans les roues de ceux qui essayaient de bien faire. Comme Sam, ce qui lui était arrivé… C’était tout bonnement de la merde partant d’une bonne action. Une énième preuve que l’injustice tombait aussi sur le dos de ceux qui essayaient vraiment de s’en sortir. Un triste constat. Un constat que tu essayais de balayer avec ta mauvaise humeur quand Sam parla de faire de toi son cobaye, ce qui fit se lever tes plaques frontales de surprise. Tu haussas doucement les épaules, curieux. Pourquoi pas, écoute. Tant que je risque rien de vital, ça devrait aller. Et mon verre est vide, alors… Tu poussas ton verre vide en sa direction, un petit sourire plaqué sur ton visage alors que tes yeux restaient fixés sur le verre et les différentes tâches de couleur qui apparaissaient encore sur la surface du verre. Eh beh… J’attends de voir ça. Tu rétorquais à nouveau avec un petit sourire. Tu appuyas ton visage contre ton poing fermé, observant la barmaid faire le petit mélange d’alcools et d’autres substances, tes yeux n’arrivant pas à correctement voir le nom de l’alcool qui était noté sur la bouteille. C’était probablement plus par flemme qu’autre chose parce que tu savais qu’en te concentrant, tu pourrais très bien voir ce qu’elle mettait dedans. Mais ça faisait partie du jeu, à priori. Quand elle fit glisser le verre en ta direction, tu l’inspectas pendant quelques secondes, inspectant la curieuse couleur que les alcools avaient pris puis tu l’amenas à ton nez, inspirant les quelques odeurs assez difficilement distinguables. Tu fis une légère grimace avant de lever le verre comme pour faire un toast avant d’en prendre une longue, trop longue, gorgée. Reposant le verre sur la surface du bar, tu toussas légèrement, tes yeux se fermant sous la sensation de brûlure provoqué par l’alcool qui descendait dans ton œsophage et la sensation de tambour dans ton crâne. Tout était monté très vite. Tu pris quelques secondes pour souffler, essayant de clarifier tes pensées sans y parvenir vraiment avant de relever les yeux vers Sam. C’est pas mauvais. Très fort, je sais pas quel alcool tu as mis mais.. Il est monté… Très vite. Juste… Un peu moins du truc acide que tu as mis dedans, c’est trop fort et ça éclipses le goût du reste. Mais c’est pas mauvais. Tu soufflas avant de fermer les yeux et de laisser tes doigts masser tes plaques frontales, essayant de faire disparaître le tambourinement qui tapait dans le fond de ton crâne. Tu finis par soupirer et de croiser les bras sur le bas, plaçant ta tête dans leur creux. T’en as un autre ? Ta voix était légèrement plus mielleuse, signe de ton ébriété, et ton regard bien moins fixe, bien moins concentré, bien moins perçant. Au moins, ça fonctionnait. Plus d’alcool, moins d’emmerdes. Quoique.
Sam Barton & Sylhas Astros
And my fingertips stained, lookin' over the edge. Don't fuck with me tonight |
Dernière édition par Sylhas Astros le Lun 10 Aoû - 23:22, édité 3 fois
Posté le Lun 10 Aoû - 12:42
Sam Barton
Here's to simply being happily drunk.
Profession : Barmaid et negociante en informations - Ex inspectrice au sein de la milice Habitation : Nexus, quasiment sur son lieu de travail
Grief has no timeline, Being drunk has none either Sylhas Astros & Sam Barton Tenir une arme, la brandir pour viser et tirer au centre de la cible, tu avais appris à le faire. Te battre avec tes membres comme seule arme, frapper, esquiver, contre-attaquer, on t’avait montré comment le faire. Interrogé, rassembler des indices, les assembler pour leur donner un sens, tu t’étais appliqué à le réaliser. Faire des mélanges, associer des goûts et des couleurs en revanche, c’était un exercice que tu n’avais jamais fait auparavant. Il n’y avait rien de semblable dans l’activité en elle-même avec ton précédent travail, hormis peut-être associer deux choses qui devait faire sens entre elles, entrer en harmonie pour résonner avec justesse. La mixologie, comme Mara te l’avait appris, pouvait accomplir bien des choses, suggérer les sentiments voulus, aider à atteindre un état d’esprit et un état émotionnel propice à bien des choses et bien des conversations. Elle était extrêmement douée avec cela et tu te souvenais encore de la facilité qu’elle avait eu à te faire passer d’une émotion à l’autre et d’une confidence à la suivante à l’aide de simple mélange et de quelques mots. C’était presque de l’alchimie d’une certaine manière et tu aimais bien le voir ainsi. Ça donnait un aspect presque magique à un travail pourtant si trivial. Alors la reconnaissance, les simples paroles de Sylhas étaient pour toi une belle preuve que tu évoluais dans le bon sens, que Mara avait fait du bon boulot dans ton enseignement. Ça te rendit fière en quelque sorte, peut-être même autant qu’une affaire résolue parce que les bénéfices étaient peut-être plus concrets. Un crime reste réel quand bien même il est résolu, une victime reste morte quand bien même son assassin est arrêté. Autant de fatalité que tu n’avais plus à subir de plein fouet à présent alors tu étais heureuse et fière de ne pas avoir usurpé ta place. « Je te remercie ! Je trouve aussi que je fais des progrès ! » Tu ponctuas ta réponse d’un sourire avant de reprendre une gorgée comme pour souligner ton propos. La reconnaissance, d’une certaine manière, était une chose que tu avais toujours cherchée. Lorsque tu étais enfant déjà, tu voulais prouver ce dont tu étais capable, tu voulais rendre tes parents fiers en marchant dans leurs pas. Tu voulais atteindre l’excellence sans doute. Un souhait assez illusoire et totalement vide de sens maintenant que tu pouvais y penser avec un tant soit peu de recul. L’excellence n’existe pas, l’excellence est inatteignable. Et pourtant c’est cette mission qui t’avait motivé tout au long de ta vie. À l’école militaire, lorsque tu voulais surpasser tes camarades et atteindre le sommet de ta promotion. Dans la milice également, lorsque tu poussais tes coéquipiers pour qu’ils se surpassent, qu’ils persévèrent même en tant que bar armé, même si vous n’étiez pas les décisionnaires. Tu essayais de les inspirer avec tes élans de leadership, tu essayais de leur insuffler la même soif de bien faire et la même aversion pour l’échec. Lorsque tu étais inspectrice enfin, ou chaque affaire non résolue te faisait te remettre en question, t’interroger sur tes capacités, te pousser à continuer à chercher, à creuser toujours plus profond dans la fange et l’ignominie pour ne jamais être mise en déroute, ne jamais perdre. C’était cela au fond l’un de tes problèmes, tu détestais perdre, tu détestais décevoir, te décevoir. Même maintenant que tu gagner ta vie en noyant bon nombre de personne dans l’alcool, tu continuais à vouloir absolument bien faire. Tu mettais donc tellement d’applications, de zèle dans la tâche, si bien que Mara te disait parfois de te détendre, de ne pas prendre tout avec autant de sérieux et de professionnalisme. Elle te disait même qu’elle aurait voulu te voir faire plus d’erreurs pour que tu te figures que ce n’était pas grave de te tromper. Tu avais encore du travail à faire de ce côté-là, même si ta patronne avait une bonne influence sur toi. Tu prenais doucement conscience de cette névrose qui t’avait rendu malade dans bien des cas, attirer des rivalités et de la haine dans d’autres, et c’était déjà cela. C’est bien pour cela que tu arrivais à plaisanter sur un éventuel scandale sur un Spectre rendu malade par tes mixtures. Parce que tu te souvenais qu'il était salvateur de pouvoir prendre du recul, d'adopter un tant soit peu de dérision. Une chose que tu avais malheureusement finis par oublier en étant inspectrice. « Et tu sais très bien que les médias ne manqueraient pas un pareil gros titre et même toute la bonne volonté du monde ne suffirait pas à le faire oublier ! On vit dans un monde de requins mon cher Spectre, tu le sais bien ! » Avant même que tu réalises que cette expression ne parlerait sans doute pas à un turien, tu avais déjà esquissé un sourire à cette triste vérité qui ne te faisait pas tant rire que cela au final. C’était après tous les médias et la propension des gens à les croire qui avait fini d’achever ta carrière et de détruire ta réputation déjà en miettes au point de développer chez toi une aversion pour les journalistes et autres gratte-papier en manque de sensationnel et avide de détruire la vie des autres pour donner vainement un sens à la leur qui les rendait pourtant profondément tristes devant leur manque d’empathie ou leur culpabilité. C’était du moins comme cela que tu avais décidé de voir les choses et en plus de trouver tous ses journalistes pathétiques, tu les trouvais presque tristes. Ce n’est pas pour autant que tu avais de la pitié à leur égard. Une journaliste avait tenté de détruire ta vie et elle y serait presque parvenue si tu n’étais pas entré dans ce bar.
Tu y tenais à cette nouvelle opportunité et tu avais envie de te projeter dans ce lieu, d’avoir des projets et de le voir évoluer. Bon, peut-être pas en montant un spectacle de shaker sur la scène un soir par semaine… Quoique. Un large sourire accueillit les paroles de Sylhas alors que les images s’incruster déjà dans ton crâne. « Alors là, je serais tenté de le faire rien que pour voir ce que tu donnerais derrière un bar ! » Ce n’était pas une raillerie, pas vraiment, la perspective avait la capacité de te faire rire. Cela ne pouvait être que divertissant de voir le turien essayer de se débrouiller avec toutes les bouteilles, essayer de mélanger avec les bons dosages, et encore plus à une heure de grand influence. Il faudrait que tu demandes son avis à Jayleen sur les compétences de son commandant dans l’élaboration de cocktail, elle aurait certainement une phrase bien sentie sur le sujet. Et le voir s’y essayer vous donneriez certainement une nouvelle mésaventure à lui rappeler pour voir la bouille du turien mal à l’aise.
Ses paroles suivantes, en feraient une autre d’anecdote tiens. Quoique, tu ne pouvais pas lui en vouloir de prendre au pied de la lettre des propos sur une faune avec laquelle il n’était pas fondamentalement familier. Il suffisait de voir un turien dans une piscine pour savoir que tout ce qui se passe dans l’eau n’est pas leur tasse de thé. Tu lui souris alors, d’une moue qui fit ressortir tes fossettes. « Adorable… Je plaisantais Sylhas, c’est des poissons, ils mangent et font le tour de leur bocal. Guère plus. Il n’y a bien que les grands mammifères marins que l’on peut espérer dresser mais il s’agit là d’une sombre page de notre histoire malheureusement. » Enfin, ces tristes pratiques avaient prit fin dans la deuxième moitié du 21ème siècle suite à un attentat d'une activiste danoise ou suédoise, tu ne t'en souvenais plus très bien. Quoiqu'il en soit, c’était de ta faute aussi, tu n’avais qu’à pas déblatérer sur des choses qu’il n’avait pas forcément les clés pour comprendre. Mais au moins, son ignorance avait un côté attendrissant.
Mais la légèreté de tes élucubrations laissa la place à la lourdeur de ta question même si la réponse fut interrompue par l’inquiétude des amis du spectre et par ta propre entreprise de l’éloigner des distractions pernicieuses et charnelles. Entreprise qui n’avait pas échappé à sa perspicacité, à ton grand dam. Non mais il avait un radar à drague ou quoi ? C'était déconcertant ! Tu ne pris même pas la peine de feindre d’être outré par ses accusations bien fondées, tu te contentas d’un sourire en coin et d’un léger soupir « Tu as remarqué hein ? T'as un détecteur ou quelque chose du genre ? » Dis-tu en faisait mine de chercher quelque chose du regard sur sa tête et ses cornes avant d'abandonner ta plaisanterie vaseuse. « Que veux-tu, je suis une héroïne de l’ombre qui lutte pour les bonnes mœurs et le puritanisme ! Et puis déso pas déso mais je ne voulais pas que quelqu’un d’autre t’accapare ce soir ! » Toi ? Lutté pour le puritanisme ? Dans un bar ? La bonne blague ! Tu n’avais pas été la dernière dans ce qui était de la débauche charnelle et tu avais enchaîné quelques relations sans lendemain après tout. D’un autre côté, c’était aussi toi qui avais parfois le droit au discours de ces conquêtes après coup qui venaient savoir s’il était réapparu et se plaindre de son départ soudain sans donner de nouvelles. Ça faisait partie du boulot après tout d’une certaine manière mais tu allais finir par le plus pouvoir les compter à force et tu avais la croyance peut-être erronée qu’à force, se perdre dans ce genre d’aventure sans lendemain ne serait pas bon pour lui à long terme. Que ce ne serait qu’une souffrance à rajouter à une pile déjà bien haute à force de s’oublier dans les bras de silhouette sans nom et sans visage. Alors oui, ce soir tu voulais lui épargner cela et au moins, il n’avait pas l’air de t’en vouloir.
En revanche, c’était moins sûr pour ta question initiale et tu espérais qu’il ne tiendrait pas rigueur de ta foutue déformation professionnelle. Fort heureusement, cela ne semblait pas être le cas et il répondit à tes paroles, certes en détournant le regard mais toujours avec une honnêteté qui caractérisait vos discutions.
Tu comprenais ce que Sylhas voulait dire d'une certaine manière. Il était peut-être préférable que les droits et la juridiction des Spectres restent un domaine relativement flou pour la plupart des gens, toi compris, pour qu'ils restent les croque mitaine galactique du conseil. C'était plus facile d'avoir des garde-fous matérialisés par des êtres que l'on croyait sans la moindre limite imposée. Alors oui, tu comprenais où était ton erreur. « hm... Des restrictions nécessaires d'une certaine manière j'imagine... Et une méconnaissance voulut pour que les Spectre restent la menace dont le conseil a besoin... » Tu le comprenais parfaitement, toi qui avais toujours été sceptique quant aux libertés supposées des Spectres. Tu étais presque rassuré d'une certaine manière qu'il reste un code et des règles que même eux ne pouvait pas enfreindre, même si dans le cas présent, c'était un putain de boulot au pied. Tu aurais pu demander plus de précision, enchérir et épiloguer encore sur ce sujet que tu connaissais au final si mal et sur lequel tu aurais voulu en savoir plus mais tu sentais bien que ce n'était pas le moment et tu ne voulais pas remuer un couteau dans une plaie encore bien ouverte alors autant couper court à la conversation. « Y a pas de quoi Sylhas, je ferais tout ce que je peux. » Et ça te paraissait normal. Tu cherchais bien des informations pour des personnes avec lesquels tu n'avais foncièrement aucun affect, alors pour un ami, tu te donnerais bien évidemment cette peine sans rien demander ni sans hésiter.
Tout comme tu n'hésiterais pas à essayer de lui redonner un peu le sourire et si cela pouvait passer par des expérimentations de cocktail, c'était aussi bien. Tu souris donc largement à son accord et tu te mis à l'œuvre avec les yeux pétillant d'une malice retrouvée avec ce travail. Après quelques mélanges et avec une certaine appréhension, tu fis glisser le verre contenant un liquide jeune bleuté, à croire qu'en plus d'inventer des cocktails, tu inventais aussi de couleurs. La réaction du Turien suite à cette première gorgée te fit cependant paniquer. Tu avais peut-être trop forcé, ou bien le goût était infecté et tu t’apprêtais à t'excuser mais ses paroles finirent d'achever ton appréhension. Bon, son retour n'était pas mauvais en soi, du moins pas dans la globalité et tu pouvais maintenant voir ce que tu pouvais modifier et améliorer. « Hm.. Finalement il me reste des progrès à faire. Heureusement qu'à défaut de pouvoir à nouveau porter une arme, je peux encore progresser là-dedans. Merci en tout cas je prends bonne note, je crois que je vais l’appeler le trépanateur celui là ! Et désolée pour le mal de crâne... » Tu l'étais sincèrement, et inquiète aussi. Tu ne voulais pas le rendre malade avec tes expériences. Ce n'était pas le but et tu regretter presque maintenant de lui faire subir pareil traitement. Et pourtant, il en redemandait. Soit. Après tout tu étais là pour répondre à la demande de tes clients et tu voulais quand même son opinion. Tu lui souris alors en te remettant au travail pour un nouveau mélange obtenant cette fois un résultat violacé tirant sur le ocre. Tu avais tout de même essayé d'un peu moins chargé mais tu étais particulièrement fière de celui-ci, de par son aspect déjà qui était assez réussi. Tu fis à nouveau glisser le verre dans la direction du Turien, posant tes coudes sur le bar et ta tête entre tes mains pour attendre le verdict. :copyright: Justayne
Dernière édition par Sam Barton le Sam 14 Nov - 22:04, édité 2 fois
Posté le Lun 10 Aoû - 23:20
Sylhas Astros
I'll relinquish one bullet. Where do you want it?
Profession : Ancien Spectre, désormais chasseur de primes et d'artefacts Habitation : Kadara, mais aussi beaucoup sur ton propre vaisseau, le LWSS Leviathan
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Nexus / Mai 3071 |
On t’avait appris énormément de choses lors de tes années d’études. Que ce soit la conduite diplomatique à adopter avec les autres espèces, et encore plus avec l’espèce autochtone de cette galaxie, de ce secteur. Cette conduite où tu devais lécher les bottes de l’un pendant que tu soufflais des informations de l’autre, que tu jonglais avec des verres d’alcool comme avec les paroles de politesse et les us et coutumes de chaque. Un véritable travail de longue haleine et un exercice auquel tu avais bien du mal à t’appliquer, preuve en était de ton insolence presque permanente vis-à-vis du conseil pour qui tu servais, pour qui tu étais l’extension de leur pouvoir, la main tâchée de sang, celle qui effectuait le sale boulot. Toutefois, tu savais que cette insolence malgré les dispositions, que cette désinvolture était appréciée non seulement par le conseiller de ton espèce, un homme qui avait bien moins d’autoritarisme que de nombreux de tes pairs, mais également le conseiller humain qui trouvait amusant d’avoir un Spectre qui ne se contentait pas seulement de suivre les ordres mais qui pouvait également les railler. Tu savais qu’au moindre pas de côté, qu’au moindre écart, tu finirais sans rien, et qu’il ne suffisait pas de grand-chose pour que tout t’effondre, alors tu savais où étais les limites. Toutefois, tu étais bien plus frileux vis-à-vis du conseiller galarien, angara et asari. Le galarien t’était indifférent, de traitant avec le même respect et la même déférence que pour tous les autres Spectre, la conseillère asari ne t’appréciait guère pour les mêmes raisons qui poussaient l’humain et le turien à t’apprécier, tandis que l’angara.. tu avais la constante impression de marcher sur des œufs avec lui, si tu pouvais te permettre de reprendre l’expression humaine dans ce contexte. Il en demeurait que tu avais appris beaucoup de choses depuis que tu avais commencé des études dans la doctrine militaire, et pas seulement à tirer avec une arme ni même à pouvoir tuer avec tes ergots. Tout ton enseignement allait bien au-delà de tout ça. Ton enseignement allait au-delà de ce qui paraissait parfaitement normal et classique dans une éducation militaire, comme pouvoir repérer les éléments dans ton champ de vision périphérique, être capable d’interpréter des rumeurs, des paroles, comprendre les sous-tons, les timbres différents selon les espèces, comprendre la gestuelle physique et le langage corporel, et tu étais bon. Pas le meilleur de ta classe car tu n’étais pas non plus une lumière, mais tu étais suffisamment débrouillard pour comprendre bien des choses, pour pouvoir analyser les comportements et les ranger dans des catégories, dans des cases, dans des coins pour pouvoir réutiliser les informations plus tard, le plus naturellement possible. Alors, Sam ? Sam, elle était passée de différentes cases, car tu l’avais connue, avant qu’elle ne se devienne cette barmaid. Pas aussi proche qu’aujourd’hui, si tenté que tu pouvais vous considérer proche – bon, tu le pouvais, après tout, elle t’écoutait chouiner quasiment tous les soirs quand tu venais. Mais il y avait une certaine proximité qui t’avait permis de la mettre dans une case, celle qui ne risquait rien. Et puis, tu l’avais redécouverte en tant que barmaid, sous un jour différent, plus à l’aise, curieusement, comme si, finalement, elle était faite pour tenir un bar aussi bien qu’elle tenait une arme, qu’elle était façonnée pour pouvoir préparer des verres aussi bien que pour tenir des interrogateurs, et qu’elle était tout aussi excellente dans l’écoute de ses clients et la récolte d’informations que si elle enquêtait toujours. Une déformation professionnelle, tu le savais. Mais… Elle avait changée, en bien. De très gros progrès, Sam. Un jour tu seras l’égérie du bar. Tu soufflas non sans un sourire, une légère blague qui coulait de tes lèvres sans que tu l’en empêches. Toutefois, tu savais qu’elle pourrait bien devenir le visage du bar si elle continuait à servir les cocktails comme elle le faisait et que son service d’écoute était toujours aussi impeccable. Dans tous les cas, tu ne pouvais qu’être assez curieux de voir ce que donnerait la suite de la vie de la jeune femme, et tu continuerais de venir, autant que possible, que ce soit pour prendre des nouvelles ou pour noyer un énième chagrin dans un verre. Peut-être qu’au bout d’un moment, tu n’en aurais plus besoin, de ce verre, ou alors, tu le partagerais de nouveau avec quelqu’un. Mais pour l’heure, tu te contentais de le boire seul, d’accepter la défaite et la solitude comme des compagnons solides dans ton dos. On ne t’apprenait pas à gérer le deuil, à l’académie, et vraiment, alors que tu prenais une énième gorgée, tu trouvais ça vraiment dommage. On ne t’apprenait jamais à comprendre comment un corps en choc pouvait être vécu, et comment tu étais sensé avancer après tout ça. On t’apprenait comment les victimes pouvaient réagir et comment il fallait les guider vers les instances nécessaires, vers le bon chemin, mais ça ne donnait pas toutes les clefs. Et tu pensais, à nouveau, qu’au final, personne ne savait comment gérer le deuil finalement. C’était tellement personnel, tellement propre à un être unique qu’il n’y avait peut-être tout simplement pas de solution miracle pour ce type de problème. Comme les médias ne savaient jamais véritablement comment aborder la solution, le problème ou la personne. Une rétrospective ? Pas si sûr, trop classique. Un article sur la personne en elle-même, en hommage ? Trop réducteur. Et finalement… ça finissait dans la rubrique nécrologique, même pour les personnes les plus garantes et les plus à même d’obtenir un véritable titre, comme la jeune femme en parlait maintenant, bien que par sur le même sujet. Les médias en loupent jamais une, tu sais. Encore avant-hier ils trouvaient le moyen de prendre en flagrant délit un Spectre en train de manger une glace. Soit c’est anecdotique et ils en font une montagne de pas grand-chose, soit c’est ultra important et les propos sont déformés et la réputation ruinée, soit… ils ne savent pas comment aborder la chose, et ça finit aux oubliettes, dans les dernières pages de leur magasine. Tu haussas doucement les épaules à ta propre injonction avant de reposer ton verre. Ouais. Les médias, ce n’était pas ce que tu préférais. La communication du Nexus pouvait être tellement bancale parfois, tu te demandais sérieusement comment ta mère faisait pour ne pas péter les plombs quand tu voyais les grandes lignes et les grands titres. Ça n’avait parfois tellement pas de sens que tu en manquais de t’arracher les cornes. Cette histoire à propos d’un spectre qui mangeait une glace qu’il n’était pas sensé manger pour son régime ? Franchement, c’était ridicule. Tu prenais une note mentale de demander à ta mère qui avait approuvé cette idée ridicule, mais tu savais la réponse, et ça te faisait d’ores et déjà sourire. Tu entendais déjà ta mère qui parlerait pendant une grande demi-heure pour hurler et se plaindre de l’humaine avec qui elle travaillait et qui trouvait bon de faire des rubriques potins et autres sur les grandes personnes de ce monde. Tu n’étais pas d’accord, elle n’était pas d’accord, mais eh. Ce n’était pas vous qui tranchiez, à la fin de la journée.
Et à la fin de la journée, c’était bien toi qui pourrait finir dans les grosses lignes du prochain magazine, après tout, avec les verres que tu accumulais et l’alcool qui coulait entre tes pores comme s’il s’agissait d’eau… C’était à se demander si tu n’étais pas complètement ivre en permanence. Et… C’était arrivé qu’une seule fois, que tu boives du soir au matin, et tu n’avais pas quitté ton appartement. Tu crois, tu n’étais pas si sûr, tes souvenirs étaient flous. Alors quand Sam approuva ton idée de te retrouver derrière le bar, tu pouvais déjà imaginer les gros titres. Un Spectre derrière le bar ? Ses cocktails ne seraient pas MORTELS ? ou, peut-être mieux Un Spectre avec un un trop plein de temps libre ? Venez le retrouver au Vortex pour vos meilleurs (pires) cocktails !. Rien que l’idée suffisait à te faire grincer des dents. Comme je t’ai dit, tiens moi au courant de la date. Et prépare toi à voir la destruction de la réputation du Vortex, et de la mienne parce qu’on sait que les médias nous tomberont dessus dès la minute où ça sortira de ces murs. Après tout, tu n’étais peut-être pas mauvais pour tout, mais ta capacité à faire des cocktails ? Elle était peut-être encore à revoir. Alors oui, tu étais capable d’en faire, tu en faisais, pour ton équipage, pour ta mère quand tu faisais un saut chez elle, pour toi quand vraiment, l’alcool pur ne t’allait pas pour tel soir. Mais de là à connaître toutes les combinaisons d’alcools, de spiritueux et d’épices pour faire l’éventail de cocktails que proposaient le Vortex ? Honnêtement, tu en doutais. Tu avais peut-être une bonne mémoire, mais peut-être pas suffisante pour te permettre tel exercice. De même que, même si tu avais bonne mémoire, tu étais bien en peine de te souvenir de ce que tes cours sur la faune humain t’avaient appris sur ce qui se passait dans leurs eaux. Après tout…. Tu n’étais pas une créature aquatique, et à part pour une douche ou un bain, voir une baignade où tu étais sûr d’avoir encore pieds, tu évitais l’eau comme la peste, et encore plus tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un océan, un lac, une piscine ou n’importe quoi d’autre qui pouvait t’envoyer au fond sans y revenir. Même en étant un poids léger pour ton espèce, tu savais que ton poids pouvait facilement te permettre de couler. Ainsi, la remarque de Sam passa au premier degré chez toi, et tu te contentas de pencher la tête à sa remarque, et sur le fait qu’elle plaisantait. Oui, bon, ta mémoire te faisait peut-être défaut de temps à autres. Je vois. J’en connais un qui m’aurait probablement fait une leçon complète sur le sujet s’il était là. Et je savais pas que les poissons étaient… Désolé hein, mais, aussi inutiles ? Enfin, ils font pas grand-chose ? Ils servent à vous nourrir nan, aussi ? J’ai vu que les restaurants de sushi, je crois, utilisaient du poisson ? Tu demandais, terriblement curieux. Après tout, c’était bien un trait qui ne s’était pas fatalement tarit au fil des années. Tu étais une personnalité curieuse, curieux de tout, curieux d’apprendre, d’en savoir plus et même si tu rigolais sur la propension à ce que Sulin te fasse un cours sur les créatures marines sur la planète mère de leur espèce, tu aurais été ravi d’écouter et d’apprendre. Comme toujours. Parce que malgré l’allure de soldat que tu te traînais avec aisance, tu restais un curieux de tout, de pleins de choses, de tout ce qui t’entourait et ce qui avais entouré ton espèce il y a de ça des siècles.
Toutefois, tu voyais aussi que la curiosité de Sam, parce que tu savais qu’elle l’était d’une certaine manière, n’avait peut-être pas été assouvie à pleine puissance puisque sa remarque te fit doucement sourire sur le fait qu’elle avait empêchée une potentielle conquête d’essayer de te draguer. Tu esquissas un léger sourire, alors que tu regardais la turienne du coin de l’œil. Non, elle n’était vraiment pas vilaine, mais… Non. Peut-être pas ce soir, peut-être…. Tu ne savais pas. Tu ne te posais pas la question maintenant, pas quand tu avais peut-être l’occasion de donner un brin d’éducation turienne à la jeune femme. Alors, tu posas ton verre, non sans un sourire esquissé par tes mandibules délibérément active, et tu pointas, doucement, le bout de ton ergot contre ton cou, le relevant très légèrement sans l’exposer totalement. Tu avais certes confiance en elle, mais peut-être pas assez pour te permettre ce geste terriblement intime qu’était celui d’exposer ton cou, comme signe de soumission ou de confiance parmi les tiens. Tu tapotas doucement ta peau de suède à l’aide de ton ergot avant d’ajouter. Un détecteur non, mais j’ai quelques petites choses que tu n’as pas. La première est une ouïe qui peut capter la seconde chose que tu n’as pas : des subharmoniques. Même si je ne l’avais pas vue, je l’aurai entendu. Beaucoup de choses que vous, humains comme d’autres espèces, ne pouvez pas forcément entendre à moins que nos fréquences soient plus hautes que la normale, et que vous avez parfois du mal à comprendre. Et elle… Elle était volubile. Elle voulait que je l’entende avant que je la vois. Tu soufflas avant de reposer ta main contre le comptoir, tes mandibules tremblant légèrement avec le rire qui s’échappait doucement de tes cordes vocales alors que tu lui faisais une démonstration naturelle de hautes fréquences de tes subharmoniques : des ronronnements, un léger vrombissement similaire à un ronronnement de félin. Et tu continuas ton rire à sa remarque. Justicière Sam, donc. Il va te falloir un costume, si j’en crois les coutumes et autres mythes humains. Tu tapotas doucement tes ergots contre la surface du bar avant d’esquisser un nouveau sourire, oubliant totalement les quelques messages reçus qui auraient pu t’alerter sur l’état de contrariété qui t’attendrait plus tard, demain ou… Tu ne savais pas quand. Que quelqu’un d’autre m’accapare ? Je suis accaparé ? tu demandas avec un sourire de ton cru tandis que tu observais les environs, évitant sans mal le regard de la jeune femme et rentrant dans ce petit jeu qui suffisait à t’éloigner de soucis bien trop gros pour que tu n’aies pas envie de plonger dedans la tête la première. Mais tu t’accordais cette légèreté, ce grain de folie, parce que tu étais là pour ça. Tu étais venu ici pour ne pas penser à ce qui t’attendait, tu étais venu ici pour ne pas penser à ce que le conseil demandait de toi, pour ne pas penser au regard hargneux de celui qui fut ton beau-frère, pour ne pas penser au corps mort que tu voyais encore dans des cauchemars, parfois, pour ne pas penser à tout ce qui incombait ta carapace avec une certaine lourdeur. Tu n’étais pas là pour y penser, et pourtant, tu le faisais, tu le faisais toujours. Comme une malédiction, elle était toujours là, elle flottait au-dessus de ta tête avec les pensées noires qui l’accompagnait. Et même si, pour une fois, tu ne souhaitais pas te perdre dans les bras d’un autre pour t’oublier, pour l’oublier elle, tu trouvais ça drôle qu’elle empêche les potentielles lèvres que tu pouvais éventuellement voler dans une étreinte charnelle. Elle ne t’arrêterait pas indéfiniment, elle le savait. Elle savait que si tu souhaitais sincèrement te fondre dans un énième corps sans visage et sans nom, tu le ferais. Mais… Non. Pas ce soir. Parce que ton propre esprit était torturé par deux silhouettes, une vivante, une morte, et tu ne savais pas vraiment sur quelle jambe te tenir ni comment interpréter la perplexité de ta propre situation. Une situation qui te rendait frileux, parce que tu ne savais pas si tu étais prêt, et tu n’avais pas envie de ruiner quelque chose comme une amitié aussi précieuse que celle que tu avais avec le scientifique. Alors tu soupiras, plus pour toi que pour quiconque, en essayant d’échapper à ses pensées tenaces qui mitraillaient ton crâne depuis quelques jours, et tu te reconcentrais sur un sujet que tu espérais plus joyeux.
Et malheureusement, la conversation lancée par Sam n’aidait pas à ce que tu arrives à te détacher de ce qui t’empoisonnait le plus, mais si elle tournait bien plus autour des restrictions que vous, les Spectre, avaient désormais en tant qu’agent du gouvernement, agent d’un conseil qui n’était peut-être pas aussi blanc que tu le pensais, avec des conseillers qui cachaient probablement bien plus de cadavres que tu en avais semé sur la totalité de ta carrière. Parce que tu en avais semé, et même si tu n’en étais pas fier au point de te compter les cadavres et les squelettes, tu savais que d’un côté, tu avais fait de bonnes choses. Tout n’était pas bon, bien évidemment, mais tu n’étais qu’une arme de plus dans l’artillerie d’un Conseil tout-puissant, et une arme ne questionnait pas, une arme ne se questionnait pas, une arme ne s’opposait pas à celle qui tenait les rênes, une arme se contentait d’agir, de faire ce pour quoi on l’avait formé, ce pour quoi on l’avait construit et tu le faisais. Ça ne t’empêchait pas d’avoir des regrets parfois, de te questionner quand même sur le bien et le mal que tu pouvais semer sur ton passage. Ça ne t’empêchait pas de demander, parfois, si tu n’aurais pas eu mieux à faire que de rejoindre la Blackwatch plus que le Spectre ? Peut-être. Mais les choix étaient déjà faits, les décisions déjà prises, et aujourd’hui, tu étais une arme, une arme du conseil, avec bien plus de sang sur les mains que tu avais un jour eu d’amour entre les doigts. Et tu avais beau laver tes mains, avec précision, tu pouvais parfois encore distinguer des traces sur tes ergots. Un éternel souvenir que tu étais capable de tuer, que tu étais une machine, que tu étais un prédateur et que si tu étais léthal avec une arme, tu n’en avais pourtant pas besoin pour achever quelqu’un et lui voler son dernier souffle. Ça ne t’était pas arrivé si souvent qu’on pouvait le penser, mais il t’était déjà arrivé, dans une situation désespérée où ta vie était en jeu, d’arracher une carotine à l’aide de tes ergots ou de tes crocs. Des images que tu aimais autant que celles où tu avais dû faire usage de torture. Des souvenirs que tu ne soufflais à personne, pas même à tes compagnons de combat. Seul le conseil était porteur de tels secrets, et tu préférais que ça le reste, de la même manière que le conseil préférait garder le Spectre sous silence et sous secret sur plein de points. Alors, tu hochais doucement la tête aux paroles de Sam, approuvant ses paroles. Exactement. Le Conseil a besoin de nous garder comme une menace, comme des criminels légaux qui font loi sur tout, sur tout le monde à leur place. Et quand leur bras n’est pas assez long, nous sommes l’extension de celui-ci. On applique, on agit, on élimine, on nettoie. Tu soufflais. Le nettoyage était récurent : une zone de roekaars, d’hors la loi, ou d’autres choses, par ailleurs. Des preuves parfois, d’une erreur d’un collègue. Ce n’était pas ce que tu aimais le plus parce que les instructions étaient bien trop souvent floues et les raisons encore plus, et tu détestais ça. C’est pour ça, aussi, qu’il y a désormais une réelle pluralité des races au sein du Spectre, pour que la menace soit réelle et pas seulement cantonnée à deux trois races. Les drells et les galariens pour leur discrétion, pour la furtivité, pour l’empoisonnement parfois, pour l’alchimie et pour tout ce qui demandait des corps minces et filiformes, prompt à être légers. Les humains et les quariens pour leur certaine polyvalence dans de nombreux domaines, que ce soit dans la négociation, dans l’infiltration ou dans d’autres domaines. Les angaras sont un peu pareil dans ce domaine, je dois dire. Les asaris, c’est leur affinité aux biotiques qui jouent, ce sont des combattants impressionnants, pour ça, et des menaces réelles. Les krogans et le turiens pour le pouvoir de frappe, pour la force brute, pour l’aspect de prédateur qu’on représente car même à mains nues, on connaît une centaine de façon pour tuer les autres races. Et comme pour prouver tes propos, tu levas ta main nue et pourvue d’ergots qui paraissaient inoffensifs posés sur la table mais qui soudainement, avec tes doigts légèrement courbés, prenaient la forme d’un coutelas qui pouvait aisément déchirer la peau et arracher une carotide avant que la victime ait le temps de s’en rendre compte. Tu reposas toutefois ta main, ne cherchant pas à intimider la jeune femme qui était face à toi, même si ça ne devait pas être la première fois qu’elle remarquait la mortalité d’un corps turien. Vous étiez des angles droits avec bien plus de tranchant que de souplesse et de douceur. Vous n’étiez pas des corps à chérir de la même manière que celui d’un humain ou d’une asari. Vous étiez léthaux par définition. Et c’était ainsi. C’était une réalité fondamentale dans la physiologie de ton espèce et tu avais longtemps arrêté de souhaiter que tu sois plus anguleux, moins tranchant. Mais c’était comme ça, là encore, et tu essayais de ne pas t’attarder dessus, pas quand la jeune femme te soufflait chercher des infos pour toi, essayer de regrouper quelques minces informations, un rien pour un tout. Pas grand-chose, mais suffisant pour que tu lui offres un sourire en guise d’énième remerciement. De la même manière, tu échappais doucement à la dureté de vos discussions pour la légèreté d’une expérimentation illicite, sous la forme d’un cocktail aux couleurs terriblement particulières. Un cocktail qui te fit frissonner par l’amertume qui s’en dégageait et la violence du spiritueux utilisé si bien que tu n’hésitais pas à en faire la remarque à la barmaid. Pas mauvais, mais il y avait des petites révisions et quelques améliorations à faire là-dessus, c’était certain. Mais elle était en bon chemin. Si ton cerveau était légèrement pris de vertiges incontrôlables suite à la fin de ce cocktail, tu réagis quand même aux paroles de la jeune femme, la regardant avec tes yeux légèrement plissés. Le… Trépana-quoi ? Tu fronçais légèrement tes plaques frontales à la manière d’un froncement de sourcil humains tandis que ta main se posait doucement sur le haut de ton front avant de glisser le long de ton visage tandis que ton visage retombait mollement contre tes bras croisés. C’est un nom bizarre, tu le sais ça ? T’aurais pas pu que ça fasse fuir les clients ? En plus, c’est pas facile à dire. Si tu commençais à être sérieusement ivre ? Oh que oui. Et pourtant, tu en redemandais alors que tu savais que ce n’était pas une bonne idée, pas quand l’alcool montait aussi vite. Aller, le prochain serait le dernier et tu te laisserais le temps de souffler, de reprendre un peu tes esprits avec de l’eau, peut-être. Oh, à manger aussi ! Tu avais faim. Tu avais soudainement faim, alors que tu avais mangé… Tu crois ? Tu n’étais soudainement pas si sûr de toi. Quoiqu’il en soit, tu te redressas un peu et tu t’apprêtais à prendre ton verre quand ton OmniTool bipa à nouveau. Pourquoi ce machin refusait de se mettre en silencieux. Sam, je crois que mon OmniTool est cassé, il veut pas se mettre en silencieux. Tu grognais doucement en appuyant encore sur le bouton qui était censé, en toute logique, mettre l’objet sous silence, mais tu savais très bien que dans une vingtaine de minutes, quand tu recevrais un énième mail inquiet, la machine allait biper, et ça allait t’énerver. Insupportable. Alors, tu pris enfin ton verre et sans même constater plus longtemps la jolie couleur de l’alcool, tu pris une gorgée. Celui là était terriblement bon, et tu laissas tes subharmoniques ronronner alors que tu reposais le verre. Celui-là il est… Vraaaaaiment top. Il est sucré mais pas trop, l’alcool est fort mais…. Oh. Si, il est fort. Tu soufflas en fermant doucement les yeux, l’alcool montait décidément trop vite à ton crâne. La fatigue, et surtout, le manque de sommeil devait jouer, tu avais pourtant une très bonne tolérance, en général. Mais… Fallait avouer que tu avais bu avant de venir, et que tu ne dormais que très mal – voir pas du tout, en fait. Alors… Oui, bon, tu étais peut-être peu ivre.
Sam Barton & Sylhas Astros
And we wouldn't let go and we lost it. Now I'm a goner |
Profession : Barmaid et negociante en informations - Ex inspectrice au sein de la milice Habitation : Nexus, quasiment sur son lieu de travail
Grief has no timeline, Being drunk has none either Sylhas Astros & Sam Barton Ça te faisait plaisir de savoir que ta reconversion professionnelle n’avait pas été vaine et que tu épanouissais aussi bien, si n’est mieux, derrière un bar que derrière un bureau. Tu n’avais pas abandonné tes travers, bien sûr, c’était évident, mais tu utilisais tes talents autrement et c’était pour le mieux sans doute. Tu souffrais toujours, d’une certaine manière des séquelles qui t’avait amené à ne plus pouvoir te servir d’une arme comme avant. Le holster qui avait orné ta cuisse durant ces longues années et qui gisait maintenant dans un coin de ton appartement te rappelait sans cesse ce que tu n’étais plus capable de faire. Les "lieutenants" que tes anciens collèges te soufflaient entre deux paroles lorsqu’ils venaient te rendre visite te renvoyaient toujours à ce que tu n’avais pas su accomplir au point que tu avais fini par te dire que tu ne méritais plus ce titre. Étrangement, cette simple capacité, la dérisoire sensation de sécurité et de pouvoir que te procurait la crosse d’une arme entre les mains te manquait. L’action, les ordres envoyés à la volée, l’adrénaline provoquée par les balles sifflantes au-dessus de ta tête, tout cela aussi te manquait d’une certaine manière. Tu avais grandi, évoluée, voulu t’épanouir dans cette atmosphère, dans cette lutte pour l’ordre et la survie et cette accalmie presque trop parfaite que t’offrait le rempart du bar te laissait parfois sur ta faim, te donner parfois une impression d’inéluctable dénouement. Tu étais heureuse ici, bien sûr, mais encore hanté par ce que ta vie aurait dû être et par la mort que tu aurais dû avoir pour tes idéaux. Parce qu’une chose était sûre, tu ne t’étais jamais imaginé mourir dans un lit après avoir servi un dernier verre. Tu ne devais pas penser, ainsi, tu le savais. Beaucoup auraient tout troqué pour une telle fin, mais c’était plus fort que toi, induit par ton conditionnement de militaire, de milicienne dévouée. Quoi qu’il en soit, maintenant, c’était ta vie et tu en étais heureuse malgré tout, encore quelque peu frustrée, mais heureuse malgré tout alors les compliments de Sylhas t’allaient droit au cœur et tu t’inclinas dans une révérence risible en les entendant, ton visage paraît d’un joli sourire mutin.
Un sourire qui ne flétrit pas alors que tu essayais de plaisanter sur un sujet qui avait pourtant encore le don de te démoraliser au plus haut point. Tu n’aimais pas les médias, tu n’aimais pas les journalistes, tu n’aimais pas cette pseudo langue bois, le novlangue qui effaçait peu à peu le langage pour effacer les idées et les concepts, tu n’aimais pas non plus leur soif du sensationnel, du morbide, leur volonté absolue de raconter quelque chose, n’importe quoi, pourvut que cela fasse du bruit que ce soit fondé ou non. Tu n’aimais pas leur edito biaisé déformant les faits, essayant de tirer parti de n’importe quelle situation pour vouer des idéologies parfois fallacieuses. Toi, tu aimais l’honnêteté et les médias n’avaient jamais su te démontrer pouvoir en faire preuve et pour toutes ses raisons, tu t’en méfiais comme de la peste préférant y réfléchir à deux fois avant d’absorber les informations qu’ils voulaient bien cracher au visage de la population. La situation de Sylhas dont s’étaient emparés ces mêmes médias ne faisait que te conforter dans ton opinion tant ils se délectaient de ce sensationnel, de ce morbide sans tenir compte des vies qui s’étiraient derrière et du mal que cela pouvait causer. Ce mal, toi, tu en avais un témoignage sous les yeux et bien que ce soit ton lot, la voix que tu avais choisie par le passé et encore maintenant, cela ne t’enlevait pas l’amertume des causes. Ces années et leurs conséquences auraient bien pu te laisser sombrer dans ce fatalisme et cette résignation apathique, mais fort heureusement, ce n’était pas le cas et tu pouvais encore en sourire malgré tout. « Quoi ? Une glace ? Plus aucune vergogne ces spectres ! Les conflits pullulent dans la galaxie et il mange une glace ? Quelle inconscience ! Qu’on l’enferme ! » Tu en faisais trop ? Peut-être. Mais ce n’était qu’à peine une caricature des réactions attendues par ce genre d’article si ce n’était pas l’article lui-même qui ne montait pas autant dans les extrêmes de l’absurde. « Pour sûr, ils n’en loupent pas une, à croire qu’ils finissent par les inventer… Je n’arriverais pas à être aussi conciliante que toi et leur attribuer encore le bénéfice du doute en supposant qu’ils ne savent pas comment aborder les choses, cela dit. C’est leur boulot après tout, ils sont censés savoir ce qu’ils font et ils ont choisi d’être des rapaces et de choisir leur sujet pour ce qu’ils pourront apporter à leur edito et leurs idéologies... Je suis peut-être trop amère sur le sujet, mais ils ne m’ont encore jamais donné tort. » Tu ponctuas ton discours en haussant doucement une épaule dans un léger sourire en coin. Tu ne cachais pas ton aversion, après tout, tu pouvais te targuer d’être honnête, à la différence de ses rapaces sans scrupules. Raison pour laquelle Mara et toi ne laissiez rien sortir de ces murs en gardant les secrets de tes clients dans une volonté déontologique qui n’avait rien à envier à celle des médecins. Une volonté qui ne flancherait pas si ce plan abracadabrant d’un spectacle au shaker voyait le jour. « Alors, soit assuré dans ce cas que je ne tolérerai pas que cela sorte du Vortex ! Car si tu tiens le bar, cela signifie que je suis sur scène, et cela, je ne suis pas prête à le voir en deuxième page après le gros titre sur tes exploits en mixologie ! Comme tu dis, il en va de la réputation de cet établissement parfaitement respectable ! » Et de la tienne tant qu’à faire qui avait déjà été pas mal entaché par l’affaire médiatique qui t’avait coûté ta carrière à la criminel.
Une carrière qui avait coulé à pic sans espoir de remonter à la surface à la différence des poissons qui étaient maintenant le centre de la conversation. Tu étais d’ailleurs amusé de la tournure qu’elle avait prise et aussi toujours aussi étonnée par ta faculté à parler de sujets improbables comme l’utilité des poissons. Et sur ce point, Sylhas avait raison, ils n’en avaient aucune si ce n’était une purement décorative ou gustative. « Ouai, ça sert à rien, c’est joli dans un salon et ça s’arrête là ! Enfin… Je ne suis pas scientifique, on peut peut-être leur trouver une autre utilité à ces petites bêtes. Autre que de faire des sushis, j’entends. Vous loupez quelque chose d’ailleurs à pas pouvoir en manger ! Des merveilles ces petites choses ! » Et voilà que tu avais subitement faim. Bravo. En même temps, quand est-ce que tu n’avais pas faim ? Triste vérité…
Aussi triste que ton humour incompris et bien souvent au ras du bitume. Tu sentis que le turien allait t’offrir l’honneur d’un cours sur sa physionomie. Tu aurais bien été tenté de dire que tu en savais déjà long sur le sujet du fait de tes fréquentations passées. Mais tu t’abstins, posa ton verre sur le bar et fit mine d’être parfaitement attentive à ses enseignements, te gardant également de parler de tes implants cybernétiques datant de l'époque où tu prenais des criminels en filature et où il était nécessaire de les entendre de loin. « Moi qui voulais être discrète, comment faire le poids ? Ce serait presque vexant ! » Tu faisais bien évidemment semblant d’être frustrée, accompagnant tes paroles d’un roulement des yeux ironique et d’un sourire évocateur. Et puis tu haussas un sourcil à ses ronronnements inattendus. « Fais attention, si tu continues comme ça, c’est Sergent Gustave qui va venir te courtiser ! » Tu levas un pouce en direction du chaton sagement enroulé dans son panier sur le comptoir mural qui n’avait même pas dressé une oreille comme pour faire exprès de te contredire et te rappeler que ton humour n’était décidément pas désopilant. Quoique, ta remarque sur ton héroïsme insoupçonné parvint tout de même à faire son effet et tu ris à ton tour à sa réponse. « D’accord, à condition qu’on oublie la cape et les collants ! Je tiens à ma dignité ! » Tu répondis avant d’étouffer quelque peu ton rire dans une nouvelle gorgée de ton verre bientôt vide. « Eh oui mon pauvre turien, tu es tombé dans mes filets et je ne lâche pas facilement l’affaire ! Tu peux crier autant que tu veux, personne ne viendra à ton secours ! » Tu ouvris légèrement le bras comme pour asseoir ton autorité factice et démontrer une supériorité parfaitement fausse, ajoutant un nouveau sourire à l’ensemble, amusé de voir que le turien était tout de même réceptif à ton humour douteux. Ça te faisait plaisir, ça te faisait du bien aussi, de le voir sourire et se laisser entraîner dans tes étranges fantaisies. Tu le voyais retrouver un tant soit peu d’éclats au milieu des sourires de ses mandibules et tu étais particulièrement fière et heureuse d’y contribuer par tes facéties des plus naturelles.
Mais une forme de curiosité et d’acharnement inquisiteur faisait aussi partie de ton naturel et il revint au galop bien malgré toi et quand bien même ce n’était pas foncièrement une bonne idée. Tu ne pouvais fatalement pas t’en empêcher, tu étais toujours hanté par ton précédent travail, par toutes ses enquêtes laissait en suspens, que ce soient les tiennes ou non, toutes ses questions laissaient sans réponse et qui ne te concernaient pas forcément. Ouai, c’était plus fort que toi, tu voulais persévérer, t’acharner, avoir des réponses et tu attribuais parfois à tort ce même travers à d’autres qui ne voulaient peut-être pas garder ses boulets attachés à leurs chevilles et toutes ses questions hanter la moindre de leur pensée. Ils n’étaient pas toi, ils n’étaient pas l’inspectrice obnubilée, obsédée par ses échecs et ces mystères et tu avais parfois du mal à te le rentrer dans le crâne. Alors tu avais ramené ce sujet sur le tapis, celui que tu n’aurais peut-être pas dû aborder. C’était trop tard pour te poser la question ou faire marche arrière à présent et le spectre avait de toute manière déjà commençait à répondre à tes questions et à combler quelques’une de tes lacunes quant à leur fonctionnement. Tu visualisais un peu ce qu’il en était à présent et d’une certaine manière, cela te rassurait de savoir qu’il restait des limites même aux êtres les plus libres d’agir et les plus craint des galaxies connus. Il fallait des garde-fous, quel qu’en soit les cas et tu aurais voulu t’en imposer à toi-même à certains moments de ta vie. Tu aurais voulu t’imposer cette limite lorsque tu avais ton arme posé sur le front de celui dont le visage hante encore tes rétines lorsque tu tiens une crosse entre les mains où que ton sommeil n’est pas aussi profond que tu l’aurais voulu. Tu étais une tueuse toi aussi et tu comprenais aisément les paroles de Sylhas lorsqu’il disait ne pas vouloir franchir certaines lignes. Celle de tuer de sang-froid sans préavis, sans raison valable, du moins reconnu par des autorités, tuer par vengeance, par colère, par frustration. Tu refrénas le frisson qui remonter le long de ton échine pour qu’il ne vienne pas s’emparer de tes mains et tu te concentras sur les paroles du turien pour occulter tes propres souvenirs. « Comme quoi la compréhension et l’interprétation dépend beaucoup du point de vue. D’aucuns pourrait limiter cette pluralité à la simple volonté de montrer une cohésion raciale et une entente dans la gérance et l’application de l’autorité galactique et ce même si toutes les races ne sont pas représentées au conseil, et ce, sans forcément voir les autres intérêts, l’efficacité et la domination par celle-ci. » Hm… Tu t’étais perdu toi-même sur ce coup. Tu devais te souvenir de ne pas trop partir dans tes théories conspirationnistes au travail. Tu devais laisser cela à tes clients après tout. Même si tes propos n’étaient pas faux, leur place n’était pas forcément autour d’un comptoir qui voyait défiler déjà bien trop de théorie de complot de la part des consommateurs. « Enfin. Pardon d’avoir abordé le sujet, tu n’étais sûrement pas venu pour parler de ça, hm. » Tu aurais pu partir sur un autre sujet à la vue des ergots du turien et à l’aspect bien moins brutal et bien plus plaisant qu’ils pouvaient aussi revêtir, mais cela était de l’ordre du privé et de l’intime alors autant que cela le reste. Non pas que tu n’étais pas assez complice avec le turien pour aborder ce genre de chose, loin de là, mais le contraste des sujets étaient peut-être trop grand pour sortir de nulle part. Tu gardas donc ces pensées pour toi, refrénant difficilement le sourire qu’elles t’inspirèrent à la vue des mains si particulière des turiens. Quoi qu’il en soit, tu dévias la lourdeur de la conversation en proposant des expérimentations alcoolisées au spectre qui te fit l’honneur d’accepter.
Tu pris bonne note de ses retours, te rappelant de mettre non pas deux, mais une seule goutte de rincol, même si cela ternissait la couleur que tu avais réussi à obtenir. Tu laissas s’échapper un léger rire lorsqu’il tenta de prononcer le nom temporaire du mélange. « Le trépanateur ! Du nom d’un vieil outil chirurgical humain qui servait à percer le crâne. Ça me paraissait approprié vu ta réaction, mais tu as raison, le "tourne-visse" sera peut-être plus simple à prononcer cela dit… Quoi que pas beaucoup plus avenant… » Tout compte fait, tu allais peut-être encore réfléchir un peu pour lui trouver un nom et il fallait encore que tu perfectionne la formule. Tu déposas le deuxième cocktail expérimental devant le turien quand son omnitool sonna une nouvelle fois. Les porches du spectre devaient sincèrement s’inquiéter ou s’énerver pour lui envoyer autant de messages. Tu les comprenais d’un côté, il était bien normal de vouloir avoir un signe de vie d’un proche dans cette situation. Mais tu comprenais aussi l’envie de Sylhas de se couper un peu du monde pour oublier tout ce qui l’y attendait. Dans tous les cas, le spectre enclencha à nouveau le silencieux, prouvant qu’il ne comptait pas consulter ses messages ni les prochains. Il voulait boire et non pas leur répondre pour l’heure et il prit d’ailleurs le verre que tu lui avais préparé avant d’émettre à nouveau les ronronnements qui t’avaient fait sourire un peu plus tôt. Les coudes sur le bar, tu laissas ton menton retomber au creux de ta main en écoutant son verdict, un sourire quelque peu pincé sur les lèvres. Tu avais peut-être un peu exagéré. Bon, certes, tu n’avais fait que lui servir ce qu’il avait demandé, mais tu ne pouvais retenir un léger froncement de sourcil, inquiète de la gueule de bois qu’il allait subir. « Hm, contente que ça te plaise ! J’en suis assez fière de celui-là. Je ne lui ai pas encore trouvé de nom cela dit. Des idées ? » Tu sentis soudain un mouvement dans ton dos et en tournant le regard vers la droite, tu croisas celui de Mara qui venait de passer derrière toi. Tu te fis la réflexion que son rendez-vous n’avais pas été long. Cela devait être bon signe ? Sans doute ? Elle était déjà de retour derrière le bar et incita les clients qui voulaient commander à venir auprès d’elle pour ne pas t’interrompre. De ton côté, tu servis un bol d’apéritifs dextro-aminés avant de le glisser vers ton ami turien. « Tiens, pour me faire pardonner par ton cerveau que je viens de maltraiter. » Les autres expérimentations pouvaient attendre et tu reposas ton menton dans le creux de ta main. « Au sujet de ton omnitool cassé, tu veux prendre le temps de répondre ? » Tu te doutais de la réponse, mais tu te sentais aussi mal pour toutes ces personnes inquiètes qui n’avaient pas ta chance de savoir où et dans quel état se trouver leur turien préféré. :copyright: Justayne
Dernière édition par Sam Barton le Sam 14 Nov - 22:05, édité 1 fois
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Grief has no timeline, being drunk has none either. ≠ ft. Sam Barton.