Profession : Ancien Spectre, désormais chasseur de primes et d'artefacts Habitation : Kadara, mais aussi beaucoup sur ton propre vaisseau, le LWSS Leviathan
Oh No, here we go
Port-Kadara |
Pour être parfaitement honnête avec toi-même – chose rare, malgré tout, vu tout le temps que tu pouvais passer dans le déni de choses particulièrement simples – tu aurais vraiment apprécié que les choses se passent différemment avec Dixie. Mais… Les choses avaient donné ceci, cette espèce de mélange curieux entre passif et agressif, entre tension à couteaux tirés et malaise général lorsque l’alcool n’était pas suffisant pour l’aplanir. Au fond de toi – et tu ne le dirais probablement jamais à voix haute et surtout pas l’énergumène non loin – tu aurais vraiment aimé que les choses se passent différemment. Mais tu n’avais pas rencontré Dixie lorsque tu étais au sommet de ta forme, lorsque tu étais respectueux de toutes les personnes que tu rencontrais et quand tu avais des manières. C’était ce que tu te disais parfois, que tout ça, c’était la faute à pas de chance. Au mauvais endroit, au mauvais moment. C’était peut-être vrai, c’était peut-être faux, qu’importe. L’alternative n’existait pas, et n'allait probablement jamais exister au vu des barrières que tu installais autour de toi – encore plus que d’habitude, par ailleurs. Toutefois, il avait cette part de conscience aussi, qui titillait ton esprit, qui te disait juste que vous n’étiez juste pas fait pour vous entendre, et c’était pour ça, qu’instinctivement, maintenant, tu ne pouvais pas t’empêcher de vouloir le faire chier. Parfois juste un peu, et parfois, sérieusement. Parfois, pour la forme, parfois, pour le fond. Jamais véritablement méchamment, parce que tu n’étais pas méchant. Autoritaire, stricte, parfois borderline brutal et violent, mais tu n’étais pas méchant. Ou alors, seulement avec les personnes que tu détestais profondément.
Et tu l’avais déjà dit, mais tu ne détestais pas complètement Dixie, malgré tout. C’était curieux, parfois sordide, mais c’était comme ça, et tu pouvais pas t’empêcher qu’un mauvais pas, ou un autre pas, aurait pu complètement changer la donne dans cette histoire, que les choses auraient pu être diamétralement différentes, au final. Mais c’était comme ça, et ce n’était pas aujourd’hui que ça allait sérieusement changer, surtout quand Monsieur prônait soudainement vouloir un double de son verre, et que tu grommelais, comme à ton habitude, contre ça. Mais il marquait un point, alors tu préférais autant te taire et te réfugier dans ton propre verre, y trouvant soudainement bien plus d’intérêt qu’une vague remarque qui n’aurait eu guère de sens, guère d’impact. Tu ne croyais pas en cette chose appelée ‘l’effet papillon’ selon quoi toute chose avait un impact. Certes, certaines actions – même infimes – pouvaient se refléter ailleurs, mais tout ? Non, certainement pas. Et déjà que le gamin n'était pas particulièrement expressif, tu savais que tu ne tirerais rien d’un échange stérile où tu avais tendu le bâton pour te faire battre en premier. Autant t’abstenir, ça valait peut-être mieux, pour une fois. Après tout, tu n’étais pas non plus venu ici pour te prendre le bec avec le jeune homme, et pour une fois que tu étais de bonne humeur, tu comptais peut-être en profiter juste un peu pour ne pas ruminer sur ton verre comme s’il portait la vérité universelle à tous tes problèmes. Par contre, balancer de vieilles balles comme des punchlines sans valeur rien que pour titiller les nerfs de l’humain, ça tu pouvais le faire sans que ça te coûte un poil de ta bonne humeur, au contraire. Curieusement, voir les réactions du jeune homme – quand il y en avait – réussissait toujours à te garder dans un bon état d’esprit, même si elles étaient négatives – peut-être même surtout, au final. C’est pour ça que tu ne pus empêcher le léger rire, à peine silencieux, de s’échapper à sa remarque, et que tu pris une nouvelle gorgée de ton verre. Hmhm, bien sûr. Ton disque il est pas un peu rayé pour cette excuse, à tout hasard ? J’suis presque certain que c’est pas ta tête de tous les jours, et si c’est le cas… Mince. Tu haussas légèrement les épaules tout en inclinant légèrement ta tête sur le côté, un sourire de ton cru posé sur ton visage alors que ton OmniTool recommençait à biper. Chose que tu ne tardas pas à stopper pour le mettre en silencieux. Non, si tu étais au bar, et que tu étais sans tes habituels comparses, c’était pour la raison que tu ne voulais pas non plus entendre parler d’eux par le biais de messages vocaux ou textuels. Pas ce soir. Même si leur compagnie serait probablement bien plus loquace et moins assassine que celle du jeune homme à tes côtés. Mais eh, tu n’avais pas vraiment choisi, et le destin – ou quoi que ce soit d’autre, d’ailleurs – décidait de vous réunir toujours dans les moments les plus inopportuns. Et même si tu étais clairement d’humeur à lui titiller un peu les nerfs, le soupir qu’il lâcha te fit presque reconsidérer cette idée. Presque. Et tu tournas ton visage pour observer l’humain, une incrédulité nouvelle se traduisant sur ton visage en le voyant être curieusement honnête, s’ouvrant curieusement à toi, et utilisant – encore une fois, curieusement – une formule de politesse à ton égard. Toutefois, malgré l’usage de telles choses, tu ne pouvais pas t’empêcher d’être un poil chiant, malgré tout, parce que bon… tu étais avec Dixie, quand même. Wow, je savais pas que tu savais user de formules de politesse. Tu t’esclaffas non sans un rire dans la voix avant de reprendre un poil de sérieux, faisant tourner, encore et encore, le liquide coloré dans ton verre avant de reposer ton regard sur lui, bien moins amusé qu’auparavant, mais sans animosité derrière tes prunelles verdoyantes. Mais t’es un peu gonflé de me demander d’être un peu moins relou que d’habitude quand je t’offre un verre et que tu es le premier à me mitrailler d’une remarque. On aurait pu croire, aisément, que tu étais en colère, ou un poil énervé, rien que ça, mais c’était pas le cas. Ta voix ne portait aucune tonalité semblable à de l’animosité, tu étais même étrangement calme. Etrangement compatissant, et pour une fois, tu étais peut-être prêt à être un peu moins relou. Peut-être. Et ce, même quand il te disait de laisser tomber. Tu étais peut-être un sombre con parfois, surtout avec lui, mais tu n’étais pas non plus un sombre connard au point de l’enfoncer encore plus sous terre quand il y était déjà. Et même si tu pouvais être con parfois, tu étais quand même partisan de cette fabuleuse remarque humaine de : « ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse ». Alors, oui, tu l’appliquais une fois sur trente-six, mais quand les gens étaient loin d’être au plus haut de leur forme, à moins de les détester purement et simplement, tu n’essayais pas forcément de les enfoncer encore plus. Cependant, avant même que tu puisses te rendre compte de ce que tu allais dire, les mots sortirent tout seul, comme un écho du passé qui revenait sans que tu puisses l’attraper. Tu veux en parler ? Tu te rendais compte, trop tard, qu’il s’agissait peut-être d’un pas gentil en sa direction, et franchement, tu étais encore plus mal à l’aise que tu ne l’étais déjà. Et tu dévias, directement, ton regard de sa personne pour prendre une énième gorgée de ton verre qui commençait doucement à se vider. Il allait te falloir plus d’alcool.
Dixie Mebrak &Sylhas Astros
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Il avait immédiatement regretté d’avoir ouvert son clapet. Dixie disait souvent des trucs cons, d’ailleurs c’était ce qu’il disait le plus souvent. Mais là c’était différent, il le savait. Une erreur, plus particulièrement, une marque de faiblesse. Il était censé être imperturbable, bon sang, pas une midinette qui chialait au dessus d’un verre parce qu’elle avait passé une sale journée. Il ne savait pas trop ce qui lui avait prit, ou plutôt comment, pendant l’espace de quelques secondes, il avait envisagé que Sylhas puisse entendre (et comprendre) son manque de motivation quant à l’entretient de leur querelle.
Il aurait pu lui dire ‘hé, j’apprécierai que tu réserves tes piques pour plus tard’ ou ‘ça ne me dérange pas de discuter avec toi si tu ralentis un peu sur les blagues’, mais il ne fallait pas s’attendre de Dixie d’être soudainement capable de communiquer avec autrui. Disons qu’il s’en sortait pas trop mal, pour un gars qui tirait la tronche voilà quelques minutes plus tôt. De son côté, Sylhas n’avait pas l’air de prendre offense de la mauvaise humeur mal placé de Dixie. Il avait même l’air plutôt amusé, ce qui était relativement bon signe compte tenu de leurs antécédents. D’autres l’auraient sans douté abandonné là à ruminer ses problèmes en silence. Mais Sylhas était fidèle à lui-même, on ne pouvait pas lui reprocher ça.
Il n’y avait que quelques personnes dans cette galaxie que Dixie pouvait supporter ; autant dire que son seuil de tolérance était anormalement bas. A leur première rencontre, Dixie avait rangé Sylhas dans cette catégorie restreinte. Il avait cru, entre autre, qu’ils pourraient s’entendre et même pourquoi pas être amis – qu’est-ce que ça leur aurait coûté ? Mais des choix avaient été faits, et pas forcément les bons. Sulak le lui avait pourtant répété cent fois : ne mélange jamais boulot et perso, ou tu risques de le regretter. Voilà un conseil qu’il aurait du écouter. Ça lui aurait évité bien des problèmes. Mais Dixie il était borné, et surtout impulsif. Les bonnes décisions, avec le temps, ne signifiaient plus rien. Et désormais il en payait le prix.
« Gonflé peut-être, mais t’as l’air d’oublier que j’avais le choix entre accepter ton verre ou me le prendre en pleine face. Je vais pas te le cacher, j’ai connu plus subtil comme approche. » Il s’était cependant retenu d’ajouter que Sylhas, lui, n’avait jamais fait preuve d’une remarquable subtilité, particulièrement lorsqu’elle avait été nécessaire. Dixie n’avait pas oublié – d’ailleurs c’était là même l’origine sordide de leur animosité commune – que le Turien s’était montré particulièrement grossier en disparaissant sitôt leurs affaires conclues. Une humiliation plutôt cocasse pour un type qui était pourtant le premier à opérer de la même manière ; quelqu’un avec de l’humour aurait appelé ça ‘être prit à son propre piège’, et il aurait sans doute raison. Mais plutôt que d’agiter sous le nez de Sylhas toute sa rancœur, Dixie esquissa à son tour un sourire amusé avant de reprendre une gorgée du verre qui faisait désormais tant débat. « M’enfin je te propose de pas t’attarder sur cette histoire, sinon on y sera encore demain. Deal ? » Et si l’autre insistait, on pourrait pas dire que Dixie n’avait pas essayé de calmer le jeu. Tout ce qu’il voulait, c’était que cette soirée ne se termine pas d’une manière encore plus catastrophique que lorsqu’elle avait commencé.
Sauf que cette soirée prit dès lors un tournant très étrange lorsque Sylhas avait omis l’idée que Dixie lui raconte ses problèmes. Il y eut d’abord un long silence de la part du mercenaire, durant lequel il avait observé Sylhas en espérant trouver sur son visage la moindre trace de ce qui pouvait s’apparenter à un piège, mais incertain d’y voir quoi que ce soit qui pouvait l’éclairer, Dixie détourna les yeux avant de se sentir rire sans le vouloir. C’était un ricanement sans joie, loin d’être bruyant mais pas aussi discret qu’il l’aurait espéré. Peut-être était-ce l’alcool qui se manifestait ; Dixie n’était pas connu pour rester sobre très longtemps. Peut-être était-ce là la raison pour laquelle il finit par ouvrir la bouche et déverser des mots qui lui semblaient étrangers.
« On était pas du genre à ‘parler’ chez moi. Je dirai même qu’on était pas du genre à faire les choses normalement, en fait. Alors pour être honnête … je saurai même pas quoi te dire. » Il s’accouda doucement contre la surface du bar et cala sa tête dans le creux de sa main repliée, un vague sourire planant sur ses lèvres. « Tu sais quoi ? T’as qu’à me parler toi. Raconte-moi un truc drôle, et si t’arrive à me faire rire c’est moi qui t’offre ton prochain verre. » C’était probablement une idée stupide, mais à l’instant où il avait prononcé ces mots, l’idée lui avait semblé brillante.
Dernière édition par Dixie Mebrak le Jeu 22 Oct - 21:46, édité 1 fois
Posté le Dim 26 Juil - 0:51
Sylhas Astros
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S’il y avait bien une chose à laquelle tu étais habitué depuis que tu avais défait tes valises ici, à Port-Kadara, c’était à la mauvaise humeur presque ambiante de ses habitants, et tu avais pris l’habitude de ne pas le prendre pour toi, gardant tes sourires et tes traits de bonne humeur pour toi ou ton équipage – voir les quelques personnes que tu côtoyais et que tu appréciais suffisamment pour laisser un peu de toi-même fuiter. Tu ne savais pas, véritablement, ce qui pouvait rendre les gens de cette ville aussi vils et aussi enclins à tirer la tronche par rapport à ceux qui vivaient sur le Nexus, mais tu te doutais que quelque chose comme la pauvreté et les répercussions du Nexus devaient avoir quelque chose à voir avec tout ça. Toutefois, tu essayais véritablement de ne pas être non plus trop vache avec les gens qui visiblement, vivaient pire que toi, ou du moins, le montraient suffisamment pour que tu saches où t’en tenir de tes conneries. Alors, oui, ça paraissait bizarre venant de toi – dans le cadre de ta relation avec Dixie et de l’animosité presque omniprésente entre vous – de te restreindre un peu dans tes vacheries et essayer de ne pas trop l’alourdir de blagues vaseuses et des pics mal placées. Pour une fois, tu pouvais être civil en sa présence. Du moins, pour une fois depuis que le mal irréparable avait été fait et qu’il n’y avait, décidemment, plus rien à sauver. Ton mentor, quand tu étais encore qu’un pré-senti spectre, t’avait toujours mis en garde sur le mélange – complexe et généralement fouteur de merde – entre professionnel et privé, mais tu n’en avais jamais eu rien à faire, trouvant que c’était juste une excuse pour rendre les choses encore plus impersonnelles qu’elles ne l’étaient. Toutefois, tu devais te rendre à l’évidence qu’aujourd’hui, chaque chose, chaque relation où tu avais le malheur d faire ce mélange audacieux… Elles avaient plus ou moins toutes mal finies. Dixie, malheureusement en faisait partie, même si tu ne le détestais pas complètement, il y avait quand même cette tension et cette animosité presque maladive qui vous collait à la peau dès que vous vous parliez. Et sans parler de la malchance abondante qui vous suivait comme une ombre, à chaque fois. Et on pourrait presque croire qu’aujourd’hui, tu aurais retenu la leçon et que tu arrêterais de t’aventurer sur ce genre de chemins, mais non. Tu étais fidèle aux maigres espoirs qu’il pouvait te rester et aux quelques rêves de gosses, morcelés, que tu essayais d’entretenir dans le secret de ton propre crâne de piaf.
C’était pas si déconnant que d’une certaine manière, inconsciemment, tu avais envie de recoller les morceaux avec Dixie. Même si tu appréciais les constantes joutes verbales que vous entreteniez, il y avait ce petit sursaut de complexe de protecteur que tu avais qui faisait ressurgir tous les bons – ou non d’ailleurs – côtés de ta personne, ce côté un peu malsain qui n’aimait pas cette tension perpétuelle. Toutefois, cette volonté dormante était bien trop en sommeil et bien trop ensevelie sous des gravats d’autres choses pour que tu y prêtes véritablement attention et que tu mettes le cœur à l’ouvrage. Non, tu pouvais être civil, oui, mais tu n’étais pas prêt à reconstruire ce qui avait été brisé par ta faute, d’une certaine manière. Pas de bol, t’aurais dû être moins con. Un con qui se reprenait ses propres phrases à la tronche, de quoi te faire sourire légèrement alors qu’une esquisse d’un rire s’échappait de tes lèvres. Okay. Tu marques un point. Seulement… Je crois pas m’être un jour présenté à toi comme étant quelqu’un de particulièrement subtile, alors, bon, s’étonner sur mes méthodes… Moyen, comme point. Tu ne pouvais pas t’empêcher d’argumenter, en bavard que tu étais. Tu ne cherchais pas particulièrement à faire remonter de vieux travers ou de vieux griefs, même si tu étais bien conscient qu’ils étaient là, mais c’était quelque chose à avouer. Et si le jeune homme n’y avait pas pensé, c’était bien mal connaître le turien que tu étais que de croire que tu pouvais être subtile. Tu ne l’avais jamais été. Les seuls moments où tu l’étais, c’était éventuellement sur le terrain et quand les circonstances l’exigeaient. Sinon ? Nan, la subtilité, tu ne connaissais pas. Quel était le dicton humain déjà ? Ah oui, un éléphant dans une boutique de porcelaine. C’était tout toi, ça. Tu n’ouvrais pas les portes, tu les défonçais. Et c’était tout le problème. Mais soit, t’avais jamais fait dans la dentelle, t’avais jamais été discret ni subtile, et ce n’était pas maintenant que tu allais prendre la tangente. Toutefois tu haussais doucement les épaules à sa question avant de répondre, le ton vaguement amusé. Deal. Tu n’allais pas rester sur le sujet pendant quinze ans, surtout quand il y en avait de bien plus intéressants à venir.. Ou de pire, d’ailleurs. Tu ne savais, encore une fois, pas ce que donnerait le futur ni l’avenir, et même si celui-ci ne s’étendait que sur cette soirée, c’était déjà suffisant à penser. Après tout, tu savais que si tu laissais ton esprit vagabonder, il y aurait bien d’autres sujets qui finiraient par venir marteler ton crâne, et c’était le genre de sujets dont tu ne voulais pas discuter avec Dixie, et dont tu ne voulais pas qu’ils transparaissent, pas en sa présence, pas en la présence de quiconque.
Si tu comprenais sans mal que le jeune homme ne veuille pas parler, c’était aussi parce que tu avais désormais appliqué cette politique de ne pas parler. Pourtant, à son inverse, tu avais grandi dans une famille où tout – ou presque – devait être dit ou partagé depuis que ton paternel avait pris la clé des étoiles pour aller tu-ne-savais-où. Mais le deuil changeait pas mal de choses, pas mal de perspectives, et désormais, il était difficile de t’entendre parler de toi, sincèrement, de tes problèmes, de ce qui te ruminait et ce qui brisait indéniablement ta carapace. Et tu ne parlais plus. Ou alors avec un tel degré d’auto-dérision qu’il était difficile de savoir si tu étais honnête ou si tu te foutais ouvertement de la tronche de ton interlocuteur. Et au fond, curieusement, après ce silence long et quelque peu gênant, tu comprenais un peu plus le jeune homme, bien plus que tu ne l’aurai imaginé. Toi non plus tu n’aurais pas su quoi dire si on te posait la question. Même si tu savais très bien où étais tes problèmes, c’était une autre chose que d’en parler. Alors tu décidas, en premier lieu, de ne pas répondre. Après tout, il y avait-il ne serait-ce que quelque chose à rajouter à ça qui n’envenimerait pas les choses ? Tu ne savais pas. Tu préférais juste tourner ton regard dans sa direction, bien moins venimeux qu’il ne l’était à l’origine. Tu essayais de trouver quelque chose à dire, quelque chose d’intelligent. Je comprends, curieusement. C’était tout ce que tu répondis, finalement. C’était pas le plus intelligent, c’était pas le plus compatissant, mais au moins… Tu étais honnête. Comme il l’avait été. C’était déjà pas mal. Déjà bien plus que toutes les piques que vous vous envoyiez à la tronche à chaque fois que vous étiez dans la périphérie de l’autre. Tu savais que ça n’allait probablement pas être reçu comme autre chose que ce que c’était, et tant pis. Toutefois, tu ne pus empêcher la surprise de traverser tes traits à ses paroles avant d’esquisser un léger rire. Parler de toi, hein. T’étais pas quelqu’un de curieusement bavard sur toi, véritablement. Après tout, la majorité de tes proches n’étaient pas au courant de ce qu’il se passait avec ton paternel, et encore moins de pleins d’autres sujets que tu évitais d’aborder parce que… Tu ne parlais juste pas de toi et des choses vraiment importantes. Toutefois, il ne te demandait pas une confession nocturne basée sur l’importance d’une anecdote. Et un truc drôle qui t’était arrivé ? Au fond, t’en avais pléthore, tu n’avais qu’à choisir et extrapoler. Ça tu savais faire. Je suis un bon pilote, pas de vaisseaux, mais les flycar et les navettes, je maîtrise. Tu commenças alors que tu faisais tourner le liquide dans ton verre, observant les couleurs se mélanger avec les diverses lumières du bar. Tu étais sérieux, sans une pointe de surenchère de ce que tu étais. Tu es un bon pilote. Tu assumes. Un peu après avoir eu mon permis, et avant que je finisse en service militaire à Neo-Palaven, j’ai loué une flycar, et avec des amis, on a participé à une course illégale sur le Nexus. Tu ne t’étendais pas plus que ça sur qui était tes amis ni même sur ce que tu faisais sur le Nexus, ce qui amènerait bien évidemment la question de ce que tu foutais là maintenant. Tu n’avais pas envie de déterrer de vieux sujets. J’étais le pilote, et j’avais un ami à bord avec moi, qui a eu la subtile idée d’ouvrir une fenêtre pendant la course. Je me suis retrouvé avec un truc en plastique ou je ne sais quoi sur la tronche, ce qui faisait que je ne voyais absolument rien, et on a failli atterrir en plein dans le bâtiment où siège le conseil galactique. Tu esquissais un léger rire au souvenir, te rappelant des hurlements dans la flycar, de la panique quand tu n’arrivais pas à retirer l’objet et que tu ne savais pas du tout où tu allais. Résultat, on a fini par se crasher dans les jardins du Présidium, on s’est barré avant que la milice débarque et… Personne n’a jamais trouvé qui avait crashé la flycar dans les jardins du Presidium puisqu’on avait réussi, dans notre connerie, à faire sauter les caméras de sécurité autour. Un nouveau demi-rire alors que tu prenais une nouvelle gorgée de ton cocktail, probablement l’avant-dernière, à en juger par ce qu’il restait dans le verre. J’ai fini avec les pires courbatures de ma vie, à deux semaines de faire mon service militaire. Je pouvais plus m’asseoir, c’était le malaise. Tu pris la dernière gorgée de ton cocktail avant de le reposer contre le bar, le tintement sonnant très doucement au milieu du tumulte, de la musique, des néons, et de toute cette ambiance curieuse. Et toi ? Une histoire pour un verre ? Tu demandais en vrillant ton regard en sa direction, un léger sourire placardé sur ton visage. Finalement, ce ne serait peut-être pas si pire, tout ça.
Dixie Mebrak &Sylhas Astros
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Sylhas n’avait pas insisté pour essayer de faire parler Dixie, et celui-ci lui en était plus ou moins reconnaissant. Parler de ses problèmes, ça ne lui avait jamais vraiment réussi, aussi préférait-il désormais tous les taire et prétendre sur un ton agacé qu’il n’avait rien à dire du tout. Il n’avait rien à dire, de toute manière. Rien d’original. Ce qu’il vivait, c’était arrivé à bien d’autres avant lui. Des gens biens ou moins biens, qui s’en étaient parfois sorti et d’autres non. Dixie n’était pas spécial, il le savait depuis son plus jeune âge. En attendant cela ne l’empêchait pas de ruminer devant son verre et de repousser les gens avant qu’ils n’aient le temps de poser trop de questions indiscrètes. Et sa technique pour détourner la conversation semblait fonctionner à merveille, car voilà que Sylhas lui racontait ses mésaventures en flycar. Et puisqu’il se pliait à l’accord que Dixie lui proposait, celui-ci fit l’effort d’écouter patiemment jusqu’au bout. Vers le milieu de l’histoire, le mercenaire avait fini par craquer. C’était pas vraiment un rire, plutôt un soufflement de nez avec un léger hochement de tête, pendant qu’il souriait malgré lui. Il n’avait pas rigolé, mais d’un autre côté Dixie ne rigolait pratiquement jamais. Cependant, une fois n’étant pas coutume, il décida de ne pas être mauvais joueur et accorder le mérite à Sylhas. « Pas mal, pas mal, t’as mérité ton verre. » A-t-il prononcé alors que son sourire se faisait plus discret.
Finalement, ce fut à son tour de raconter quelque chose. « Ok, attends, j’en ai une bonne. C’était ma première visite sur le Nexus, alors t’imagine j’étais un peu paumé. Après avoir vu les deux-trois trucs que je devais voir, j’ai fini par déambuler un peu n’importe comment sans trop savoir où j’allais mettre les pieds. » Il n’allait évidemment pas mentionner le fait qu’il avait croisé Miles un peu avant le début de sa vadrouille dans les secteurs du Nexus, et qu’il avait passé plusieurs heures à marcher en fulminant pour faire évacuer sa colère. Ce genre de détail, pensait-il, ne regardait que lui. Et puis franchement, en parler ruinerait tout le comique de son histoire. « J’arrive près des quartiers résidentiels avec un mal de pied pas possible quand soudain je vois un espèce de clébard minuscule courir vers moi. Vraiment le truc pas plus gros qu’un chat tu vois ? Bref, le machin arrive à toute vitesse, poursuivit par un gamin au loin qui a l’air de dire des trucs que je comprenais pas. Je pensais que c’était normal, du coup j’ai laissé passer le chien. »
Il essayait de ne pas trop sourire comme un crétin en se visualisant à nouveau la scène comme si il y était encore. « Au début je me suis dis que le môme et lui devaient juste s’amuser, sauf que la bestiole s’en va à une vitesse incroyable et le gamin finit par arriver aussi à mon niveau. C’est là que je remarque qu’il était pas en train de rire mais de pleurer et il me dépasse en criant à son chien de revenir. Bon, je sais que c’est pas sympa, mais j’aime pas trop les enfants et très honnêtement sur le moment c’était drôle à regarder. » Et puis peu importe que Sylhas le juge ou pas, surtout après son histoire de crash. « La situation me semblait tellement surréaliste que j’ai continué de les observer tout en marchant. Sauf que ce qui devait arriver arriva : à force de pas regarder devant moi, je me suis mangé un mur. Résultat, j’ai jamais su si le chien avait été rattrapé, et moi je me suis retrouvé avec une bosse. Certains appelleraient ça le karma. »
Il eut un instant de vide où il se sentait presque hors de son corps. Presque joyeux. Pendant un court instant, il avait oublié toute la complexité de sa vie, toutes ses emmerdes, toutes ses peurs. Il avait oublié qui il était, et avec qui il se trouvait, comme si Sylhas avait été n’importe quel ami. Mais la réalité l’avait rapidement rattrapé alors que la musique que l’Underworld résonnait dans ses oreilles. Il observa Sylhas pendant quelques secondes, sans animosité, sans dégoût, sans moquerie. Il l’observait comme il observerait n’importe qui qu’il ne détestait pas, et il se demandait quel genre de choses pouvait bien lui passer par la tête. D’ordinaire il se moquait bien de ce que les autres pensaient, que ce soit à propos de lui ou de ce qu’il disait. Mais une once de curiosité avait prit le dessus, et avec mille et une questions qui tourbillonnaient dans sa tête. Une part de lui détestait que Sylhas ait détruit leur première chance de bien s’entendre, et elle détestait tout autant la fierté mal placée qui avait poussé Dixie à effriter de ce qui leur restait comme cordialité. Bien des mots qu’il ne pourrait jamais prononcer à Sylhas, justement à cause de cette fameuse fierté. Il aurait aimé dire que c’était ainsi qu’il avait été élevé, mais rien ne l’obligeait à rester tel qu’il était.
Il y avait à l’intérieur de lui une profonde colère qui se mélangeait aux centaines de regrets qu’il ne faisait qu’accumuler au fil des années. Le genre de sentiment qui vous prend à la gorge et vous donne envie de hurler. Le genre de sentiment qui vous étouffe au point que ça en devient difficile de respirer. Dixie la connaissait bien, cette sensation. Elle était toujours là pour l’envahir dans les moments où il voudrait simplement oublier. Ce soir elle était cachée entre les lumières bariolées et les corps en sueur qui dansaient sur la piste. Elle planait au dessus de lui comme un vautour affamé. Pour faire passer le sentiment qui s’installait petit à petit, Dixie acheva de terminer son verre comme on aurait fait s’éloigner une mouche d’un geste de la main.
Dernière édition par Dixie Mebrak le Jeu 22 Oct - 21:47, édité 1 fois
Posté le Mer 29 Juil - 1:06
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Oh No, here we go
Port-Kadara |
Cette histoire de flycar, tu la ressortais souvent, probablement parce que de toutes les conneries qu’il t’était arrivé quand tu étais un jeune adulte dans la fleur de la bêtise, c’était probablement celle qui t’avait fait le plus peur à l’époque, mais le plus rire également. Tu n’avais pas été très futé. Tu aurais pu ruiner toutes tes chances par la suite, perdre ton permis, finir toute ta vie sur Neo-Palaven en espérant trouver une promotion dans une pochette surprise, tu aurais pu finir en taule poru cette connerie, et pour plusieurs raisons. Rien que la course illégale, en soit, était déjà un motif pour te faire virer de tous les postes que tu aurais pu avoir, mais foncer dans les jardins du Presidium ? Ouais, nan, tu aurais bien pu finir en taule pour plusieurs années, et honnêtement, c’était pas futé. Tu venais juste d’avoir ton permis, tu savais que les yeux des dirigeants et des stratégistes militaires étaient sur toi, et toi… Toi tu trouvais quoi à faire ? Prendre une voiture, faire une course illégale comme dernière connerie avant de partir pour Neo-Palaven, et te crasher dans les jardins les plus chers de tout le Nexus. Il y avait vraiment plus futé comme idée, mais tu l’avais toujours dit : la subtilité, c’était pas ton fort, et la bêtise, c’était ton point le plus magistral. Tu sais que tu avais donné pas mal de cheveux blancs à Sulin pour ça, surtout quand ta pilote avait la sublime idée de te prendre en photo ou en vidéo quand tu faisais des cascades avec ta flycar autour du Leviathan quand vous étiez postés sur Eos et que tu prenais encore ton véhicule avec toi, à défaut d’avoir la navette que tu avais maintenant. Ou encore quand tu revenais avec une armure fissurée de partout parce que tu avais trouvé amusant de jouer avec des adhis non dressés sur Havarl. Vraiment, parfois, tu pouvais être brillant. Et le pire était que, sur le moment, tu ne culpabilisais même pas de l’inquiétude que tu pouvais créer chez les autres, ce n'était qu’après que tu réalisais que c’était peut-être une bêtise et qu’il y avait bien mieux à faire que faire mumuse ainsi. Mais tu avais toujours été un accro à l’adrénaline, incapable de décrocher des sensations qui s’échappaient d’un moment aussi fort que celui pousser par ce type de choses. Sulin en était conscient, il n’avait juste jamais vécu – avant de recevoir lesdites preuves – ton besoin d’adrénaline, et forcément… ça faisait quelque chose. Tu n’étais pas la personne la plus prudente quand il s’agissait de toi-même, quand il s’agissait d’autre chose d’une mission ou d’un contrat. Tu aimais à t’amuser, même si ça pouvait t’amener droit dans un hôpital. C’est pour ça qu’avec ta bêtise, tu te retrouvais avec des tonnes d’histoires stupides à raconter, toutes aussi connes les unes que les autres.
Et tu savourais, tranquillement, le léger rire qu’échappa l’humain à tes côtés – enfin, ce n’était pas vraiment un rire, mais ton ex-compagne rigolait assez souvent de la même manière, tu pouvais reconnaître l’amusement, au minimum. Tu ne pus t’empêcher de prendre la dernière gorgée de ton verre, l’air victorieux, satisfait d’avoir réussi à arracher au jeune homme un mince sourire ainsi qu’un semblant de rire. C’était déjà une grande victoire aux vues de vos problèmes relationnels – si tenté qu’on pouvait les qualifier ainsi – et de votre animosité presque permanente. Curieusement, tu trouvais que ça faisait du bien d’être ainsi, sans être à couteaux tirés, presque comme si vous étiez des amis, ou au moins des connaissances qui n’avaient pas envie de s’écharper. Et visiblement, le jeune homme semblait enclin à se prêter au jeu également, alors tu gardas ton regard rivé sur lui en l’écoutant, particulièrement passionné par l’histoire qu’il allait bien pouvoir te raconter. Tu n’étais pas difficile à contenter, pour te décrocher un sourire ou un rire, et tu savais que certains types d’histoire finissaient toujours par t’avoir, et celle de Dixie ne manqua absolument pas. Rien que le quiproquo entre le rire et les larmes t’échappa un semblant de rire, silencieux alors que tu tournais ton regard vers ton verre désormais vide. Ce fut néanmoins la chute, et l’arrivée à se prendre un mur qui laissa s’échapper un rire un peu plus volubile que celui que l’humain avait pu t’offrir ainsi qu’un léger mouvement de ta tête avant que tu ne passes ta main sur tes plaques faciales, tes doigts massant tes plaques frontales. Oh merde… Tu soufflas, un rire dans ta voix, avant de redresser ta tête et de l’observer, un soupçon d’humour derrière tes iris. Les histoires où les gens finissent dans un mur, ça me fera toujours rire, merde. Et comme pour appuyer la chose, tu hélas doucement le barman qui n’était pas loin pour pouvoir recommander, prenant la même chose pour vous deux, et assumant délibérément qu’il ne voudrait pas autre chose. Tu mérites ton verre aussi, clairement. Et tu tournas à nouveau ton regard vers lui, sans aucune animosité, juste un soupçon de rire derrière tes iris tandis que tes mandibules ne pouvaient se placer autrement que dans un sourire de ton propre cru. C’était curieux comme à ce moment-ci, tout semblait te rappeler l’erreur faite il y a longtemps, celle qui précipité toute possibilité d’être amis à la poubelle, et à quel point tout ceci était con. C’était tellement con. Tu savais qu’il s’agissait là d’un moment éphémère, que tout redeviendrait comme avant en très peu de temps, et que l’animosité reviendrait, mais… Curieusement, ça faisait vraiment presque du bien d’être comme ça. Tu oubliais presque – après tout, tu ne pouvais pas oublier l’homme que tu aimais que tu avais laissé sur le Nexus, ce serait bien trop simple – les problèmes qui t’affublaient et qui t’empêchaient généralement de dormir, et qui te poussaient généralement à être bien plus occupé que tu n’avais besoin de l’être. C’était satisfaisant, c’était calme, et c’était un moment de flottement, un petit rien, un chouïa de rien du tout, mais c’était suffisant à t’apaiser, rien que pour un instant. Tu adressas un sourire, plus formel, au barman quand il rapporta vos verres, et tu ne tardas pas à prendre une gorgée pour faire passer l’inconfort de cette pensée, sournoise encore, que cette situation, cette précarité, c’était ta faute et que c’était plus ou moins à cause de ton comportement que vous étiez si loin dans la réalité de ce que vous partagiez à ce moment-là. Triste. Cruel, même. Mais ce n’était pas s’il était possible de revenir en arrière. J’aurai payé foutrement cher pour te voir foncer dans un mur, mine de rien, et voir ta tête ensuite. Tu rétorquas, finalement, brisant le silence qui s’était naturellement installé, tout en prenant une nouvelle petite gorgée de ton verre. La nuit était encore jeune, et la fatigue ne semblait pas encore prendre possession de ce qu’il restait de tes membres – endoloris par la course. Tu lui jetas un regard en biais. Je t’aurai bien proposé une balade en plein milieu de Port-Kadara de nuit parce que c’est quand même vachement chouette et que j’adore conduire, mais je pense que maintenant, tu doutes clairement de mes talents de pilote, hein. Et que curieusement, tu voulais aussi que ce moment assez sympathique dure encore un peu, ce moment de flottement où l’animosité n’existait plus vraiment continue encore un peu. Tu voulais profiter de ce petit instant, volé au karma et à votre chance inexistante, mais ça… ça tu n’allais probablement pas le dire, ça n’avait probablement aucun intérêt, et tu passerais encore pour une espèce de sentimental – ce que tu étais, ceci dit – ou pire, et t’avais pas vraiment envie de tester ta chance là. Et puis, tu pourrais vomir dans ma voiture à cause de l’alcool, et franchement… Non merci. Un humain qui vomissait dans ta flycar, c’était suffisant, et le souvenir était encore bien imprégné dans ta rétine, l’odeur aussi. Tu n’avais pas vraiment envie de réitérer l’expérience. Une excuse, c’était ce dont il s’agissait, pour faire passer plus aisément la semi-proposition, parce que tu ne pouvais juste pas avouer que ce moment où vous sembliez être des amis, c’était plaisant. Un peu. Parce que tu ne le détestais pas, non. Mais il t’énervait quand même énormément, et que tu avais toujours envie de l’écharper quand tu en avais l’occasion, mais pas ce soir, visiblement. Ton esprit n’était pas au bon endroit, apparemment.
Dixie Mebrak &Sylhas Astros
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