So, you're sulking over a bottle of whisky? ≠ ft. Ezra Monroe.
Posté le Ven 3 Juil - 20:35
Sylhas Astros
I'll relinquish one bullet. Where do you want it?
Profession : Ancien Spectre, désormais chasseur de primes et d'artefacts Habitation : Kadara, mais aussi beaucoup sur ton propre vaisseau, le LWSS Leviathan
So, you’re sulking over a bottle of whisky ?
Port-Kadara |
D'aussi loin que ta mémoire te le permet, tu as toujours trouvé fascinant la dualité du sang entrer les espèces. Le rouge écarlate contre le bleu vif, presque néon quand il est exposé un peu trop fortement à la lumière. Le carmin tâche comme le bleu salit, une promiscuité qui n’a pourtant nullement rapproché les espèces lorsque la Guerre du Premier Contact éclata au temps de la Voie Lactée. C’est ce que les livres d’histoires t’ont appris, tout du moins. Tu souviens sans mal des remarques acerbes lancées à ton espèce, auxquelles tu répondais avec la même verve, plus jeune. Si, adultes, les tensions se sont apaisées, on ne peut que difficilement louper les enfants élevés dans ce culte de l’humanité, raffermit par la puissance qu’a eu Ryder sur Andromeda, dont les louanges sont encore prononcées même à Aya. On pourrait croire que les autochtones seraient les premiers à dédaigner toute responsabilité humaine, être les premiers à prôner qu’ils étaient les meilleurs soldats et pourtant, leur humilité vis-à-vis de la race humaine n’est pas à tarir, et leurs éloges ne sont pas rares, même si parfois silencieuses. Tu le remarquas, durant ton temps en tant que Spectre, quand il t’arrivait de travailler avec ton ex-compagne. Tu remarquais les petites intentions qui n’étaient pas sans symbolique. C’était assez amusant de constater la rapidité avec laquelle les autochtones s’étaient acclimatés des espèces venant de la Voie Lactée quand il restait tant de passif nocif entre ces dernières, de quoi susciter des tensions vieilles de mille ans. C’était amusant, et ça t’amusait, parfois, encore, de voir ses vieilles tensions ressortir comme si on déterrait un trésor de famille – même si dans ce cas-là, il s’agissait plus aisément du poison qui venait tuer une relation. C’était ce qui était arrivé, lorsque tu avais été présenté à ta belle famille. Le frère, encore trop ancré dans de vieilles tensions, de mieux travers que lui seul avait en tête, et qui n’avait eu de cesse de te les rappeler – quand bien même tu n’y étais pour rien. Tu n’étais pas le responsable des fautes de tes aînés après tout.
Tous ces souvenirs – loin d’être joyeux, tu devais l’admettre – simplement parce que tu constatais la dualité de ces deux sangs qui coulaient le long de ta carapace. Du sang qui avait réussi à passer la barrière de ton armure lors de ton dernier assaut, ta dernière mission. Tu ne savais pas comment ils avaient fait, mais ils avaient réussi l’exploiter de passer au travers de ton armure, et certaines gouttes s’étaient logées dans les crevasses de ton armure naturelle, rendant difficile son nettoyage. Tu passais notamment tes trois doigts à l’arrière de ton crâne, passant le savon là où tu savais que quelques gouttes s’étaient échappées, tandis que l’eau chaude coulait à foison depuis la tête de douche enfoncée dans la faïence synthétique de ta douche. Tu ne pouvais pas y rester longtemps, même si tu aurais aimé prendre plus de temps : tu avais un rendez-vous que tu ne pouvais pas manquer. Était-ce vraiment un rendez-vous quand la personne à rencontrer n’était pas au courant ? Bwarf, ce n’était qu’un détail, tu te disais, en t’échappant de la brume humide et chaude de ta douche, enroulant une serviette autour de tes hanches proéminentes. Tes pas te guidant naturellement dans ta chambre, baignée par la lumière crépusculaire et presque omniprésente de Kadara, les draps pourtant blancs prenant une légère teinte dorée tandis que l’écran holographique au mur, bleuté naturellement, te rapportait la présence de plusieurs messages, notamment pour tes primes à prendre et celles que tu devais rapporter le lendemain au Bounty. Mais l’heure n’était pas à te questionner sur le montant de ta prochaine prime, tu avais largement assez sur ton compte pour ce qui allait être de mise ce soir, de toute évidence.
Après avoir enfilé quelques vêtements, légers et discrets – noirs, majoritairement, histoire de vraiment être discret – tu quittas la chambre, la verrouillant derrière toi à l’aide de ton OmniTool désormais à ton bras. Tes yeux restèrent notamment fixer sur l’écran de ton appareil, vérifiant quelques derniers détails avant de devoir quitter le confort de ton appartement. Ce n’est qu’en sentant le museau de ton chien contre ta jambe que tu t’échappas enfin des méandres de ta boîte mail pour laisser tes doigts gratter l’arrière de ses oreilles tandis qu’un léger ronronnement quittait tes subharmoniques. Un dernier regard sur ton appartement, sur la vérification que ton chien avait de quoi tenir la soirée, et tu quittas ton logement, tes pas t’amenant sans mal vers la station de taxis. Un voyage rapide plus tard et tu te retrouvas au cœur de Port-Kadara, là où la personne que tu étais sensée retrouver devait être, selon l’information transmise par le quarien qui travaillait pour toi sur le Leviathan. Enfin, elle n’était pas là à proprement parler, mais elle était au bar. Au chant de Kralla. Un bar dans lequel tu allais assez peu finalement, préférant l’atmosphère du Bounty dans la Basse-Ville, mais tu allais faire une exception pour ce soir. Les bruits environnants et habituels pour un bar ne tardèrent pas à flouter tes sens dès lors que tu posas un pied à l’intérieur. Le tintement des verres, les bavardages volubiles et volumineux de deux krogans installés à une table dans un coin, les piaillements de deux demoiselles – asari – dans un autre coin, et les éternels jurons de la barmaid contre un habitué qui ne semblait pas vouloir bouger de là où il était, déjà saoul. Le Chant de Kralla avait une atmosphère plus calme que le Bounty, mais également plus vivante d’une certaine manière, moins aseptisés que d’autres bars trouvables de ci de là sur le Nexus. Ton cœur appartenant toujours au Vortex sur ce point. Tu ne tardas pas à trouver celle qui n’était autre que la raison de ta venue, et pour cause : elle était la seule humaine présente dans les clients présents à cette heure-ci, recluse non loin de l’ouverture donnant un panorama fantastique sur les Badlands, au bar, directement. Tu esquissas un léger sourire – ou ce qui pouvait être interpréter comme un sourire, de la part d’un turien – avant de t’approcher du bar, t’installant sur le siège à côté du sien. Alors, mademoiselle Monroe, on boude sur un verre de whisky ? Tu demandais alors, non sans un léger rire dans le creux de ta voix, accentué par un ronronnement naturel provenant de tes subharmoniques, suffisamment fort pour qu’elle puisse l’entendre. Je vais peut-être brisé tes espoirs, mais ruminer et bouder sur un verre d’alcool ne résout généralement pas grand-chose, j’ai déjà essayé. Tu enchaînais alors, non sans un rire un peu plus franc qui s’échappait de tes lèvres alors que tu levais ta main dotée de tes trois doigts d’alien pour héler la barmaid, ou son assistante qui semblait quelque peu débordée par les jurons et les commandes de la matriarche asari qui dirigeait le bar d’une main d’acier. Un dextro Heat Sink, s’il-vous-plaît, et un bol de Graxen… Oh et un deuxième de qu’importe ce qu’elle a, on va être là pour un moment. Tu commandais enfin, faisant un mouvement de la main pour présenter Ezra tandis que tu utilisais tes habituels charmes dans le but que la jeune femme se dépêche dans sa commande. Ce n’était pas bien, tu le savais. Ce n’était pas sympathique pour la jeune femme, mais tu n'avais pas envie d’attendre trois heures avant de pouvoir savourer ton cocktail, et vu la mine quelque peu boudeuse de la journaliste, tu étais persuadé qu’il y en aurait pour quelques heures, alors autant en profiter un maximum et mettre toutes tes chances de ton côté pour que vous soyez servis le plus rapidement possible. Tu observas la jeune assistante partir avant de guider ton regard émeraude sur la jeune femme, un peu plus sérieux cette fois-ci. Qu’est-ce que tu fais ici, Ezra ? Après tout… Elle n’était pas une fille de Kadara, et tu étais persuadé – aux dernières nouvelles – qu’elle travaillait encore sur le Nexus et que c’était là-bas qu’était sa place. Bien plus en sécurité, bien loin des malfrats et de la criminalité qui coulait par tous les pores ici-bas. Et tu te doutais sans mal aussi que ce n’était pas pour sa sœur – cette dernière semblant l’éviter comme la peste et sur laquelle tu devais veiller. Tu remercias l’assistante d’un sourire quand celle-ci amena ton verre et ton bol de friandises salées que la jeune femme ne pourra qu’à peine goûter du fait du régime dextro-aminé de ce que tu avais commandé. Elle pouvait goûter, mais ça n’aurait aucune valeur nutritive, alors bon… Enfin, ce n’était pas le sujet.
Ezra Monroe & Sylhas Astros
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Dernière édition par Sylhas Astros le Mer 5 Aoû - 16:34, édité 2 fois
Posté le Sam 4 Juil - 3:10
Ezra Monroe
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Sylhas & EzraTell me somethin', girl. Are you happy in this modern world? Or do you need more? Is there somethin' else you're searchin' for? I'm falling. In all the good times I find myself longin' for change and in the bad times I fear myself. Tell me something, boy. Aren't you tired tryin' to fill that void? Or do you need more? Ain't it hard keeping it so hardcore?
Elle avait retourné le problème dans tous les sens lorsque couchée dans son lit, elle ne parvenait pas à dormir. Elle avait un sacré plumard pourtant, un de ceux développés par les quariens, avec un toit holographique qui permettait d'avoir de bonnes images avant de s'endormir, de passer des nuits sereines. Ezra avait d'abord fait apparaître une plage, une plage comme il y en avait sur Méridiane, s'était laissée bercer par le bruit des vagues. Puis une forêt, une forêt calme et apaisante comme il y en avait sur Havarl, elle s'était laissée bercer par le bruit des étoiles. Ça marchait un temps, parfois deux, et ses pensées revenaient au galop. Les mêmes questions, les mêmes voix qui revenaient lui reprocher sans cesse les mêmes choses. Les tu travailles trop, de sa sœur. Les tu leur dois bien ça, de Kyra. Le sois courageuse, de sa mère. Toutes ces voix qu'elle avait déçues une à une qui venaient se mêler à la sienne, à ses propres questions, ses propres sanglots étouffés, ses fantômes personnels. L'idée que finalement, elle n'était pas faite pour ça. Elle n'était pas faite pour cette vie, qu'elle aurait dû suivre sa sœur depuis longtemps, oser faire quelque chose d'elle-même pour une fois. Elle avait les épaules lourdes Ezra, si lourdes qu'elle sentait le poids de ses responsabilités jusque dans la nuque. Seul l'alcool parvenait à l'endormir, la gnôle de Kadara qu'on distillait dans les badlands et qu'on vendait sur le marché noir. C'était immédiat, ça endormait toutes ses pensées. Tu bois trop, qu'elle entendait encore résonner. Tu bois trop, et ça va te tuer.
***
La veste de l'Initiative encore sur le dos, elle pose le pied sur le sol desséché de Kadara. Ça lui collait à la peau, elle a fini par oublier qu'elle la portait. Elle avait des avantages, s'adaptait aux températures extérieures et protégeait sa faible constitution d'humaine, au moins sur ce plan là. Elle empoisonnait sa vie au fil des access denied, mais c'était un détail. Elle la faisait proie sur Kadara, et c'est pour cette raison qu'elle la programma depuis son OmniTool pour qu'elle change de couleur, devienne aussi noire que les fringues qu'elle portait. Elle était venue pour s'acheter de la gnôle Ezra, parce qu'elle n'en avait plus. Comme elle lui était nécessaire pour ne pas exploser, elle préférait remédier à ce problème dès maintenant. Elle se mourrait depuis qu'on l'avait rétrogradée, c'est vrai. Son job n'était pas parfait, mais elle avait sa place dans cette galaxie. Elle était au cœur de tous les conflits, tous les petits drames, l'ennemi numéro 1 de tous ceux qui avaient des choses à cacher et elle était excellente dans ce rôle. Et on lui avait pris ça, en plus de ne jamais lui avoir donné ce qu'elle espérait. C'était moche, elle avait du mal à l'accepter. C'est pour cette raison qu'elle s'était retrouvée penchée sur un verre. La barmaid lui avait dit hey, viens te soûler ici plutôt que dans ta chambre et elle avait accepté. Qu'est ce qu'elle aurait pu faire d'autre de toute manière ? Personne ne l'attendait là-bas et le Nexus, ses règles et ses erreurs l'étouffaient considérablement. Elle ne sursauta qu'un peu en entendant la voix du turien ronronner derrière elle, un miracle se produisit sur son visage : elle souriait un peu. Elle l'appréciait Sylhas, beaucoup. C'était un de ses plus vieux amis, ils s'étaient connus à toutes les étapes de leurs vies et c'était quelqu'un de bien. C'était quelqu'un qu'elle avait déçu et dont elle avait contribué à la chute, qu'elle n'avait pas pu repêcher au vol malgré sa position au sein de l'Initiative. Encore.
- Bouder ? Comme si c'était mon genre...
C'était parfaitement son genre.
- Je fais tout mieux que les autres en général, laisse moi essayer.
Puis le turien en profita pour charmer la serveuse, sûrement dans le but de faire passer sa commande avant celle des autres. Ezra haussa un sourcil en l'observant, légèrement amusée.
- Sylhas le tombeur, on aura tout vu. On t'as prévenu qu'on était plus dans la Voie Lactée et que les vieilles techniques de drague à base de frémissement de mandibules et d’exhibition de longs doigts, c'était dépassé ?
Elle le charriait, un peu parce qu'elle ne savait faire que ça et un peu parce que c'était sa façon de lui dire qu'elle était heureuse de le voir, et heureuse de partager ce verre avec lui. Quant à sa question, elle n'en avait pas vraiment la réponse.
- Je me promenais dans les bureaux de l'Initiative et je me suis dit "wow, mais quelle bande de connards" alors j'ai sauté dans le premier vaisseau de malfrats qui se rendaient à Kadara, je me suis jetée sur l'alcool et maintenant j'envisage de m'y noyer. Et toi ? Tu viens m'annoncer que ma sœur s'est enfin faite bouffer par un adhi ? Ou alors elle s'est faite broyée par les réacteurs de ton vaisseau en voulant les nettoyer ?
Toutes les occasions étaient bonnes pour glaner quelques informations au sujet de sa cadette, quand bien même ce n'était pas juste pour Sylhas qui en plus de lui avoir pardonné son erreur, avait protégé la jeune femme depuis sa fuite.
Codage par Magma.
Posté le Sam 4 Juil - 12:29
Sylhas Astros
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Port-Kadara |
Ezra faisait partie des gens que tu n’avais pas pu laisser derrière toi lorsque tu avais quitté – contre ton gré – le Nexus, elle faisait partie des gens qui n’avaient pas voulu te laisser partir non plus, qui n’avaient pas voulu t’abandonner à ton propre sort et te laisser seul dans une galaxie et loin de là d’où tu venais. Tu savais qu’elle était en partie responsable de ta chute, de ton déclin au sein d’une administration qui pourtant, jusqu’ici, te tenait en haute estime, mais tu savais aussi que si une part de sa faute résidait en elle, le gros de la faute et de l’échec reposait sur tes épaules. Dans ta quête de vengeance, de rétribution, tu avais baissé ta garde, tu avais fait une faute que n’importe quel Spectre de ton calibre ne faisait plus après autant d’années au service de la galaxie. Tu n’avais pas vérifié les informations, tu n’avais pas complètement double-checker la totalité de ce que l’on t’avait donné. Tu étais obnubilé par cette volonté, cette si simple volonté, de pouvoir retrouver celui qui avait mis fin à la vie de ta compagne. Même si, à ce moment-là, ton amour pour elle s’était retrouvée amenuisé par le temps et le deuil, ton cœur avait retrouvé quelqu’un d’autre à chérir, tu ne pouvais abandonner ce besoin primitif, instinctif de te venger, d’apporter la lame finale – ou plutôt, la balle finale – à celui qui avait laissé celle qui fut tienne dans son propre bain de sang, à l’agonie. Des images que tu revoyais, parfois, lors de tes cauchemars. Ces images que tu n’avais vu qu’en hologrammes lorsque les inspecteurs et les gens de la morgue étaient venus te montrer pour que tu puisses identifier le corps. Tu ne l’avais pas reconnue. Tu n’avais pas reconnu sa peau de porcelaine tachetée de petites traces brunes sur les joues – des tâches de rousseur, que disaient les humains – tu n’avais pas reconnu le bleu azur de ses yeux, brutalisés par la peur qui se lisaient derrière des iris dans lesquels tu t’étais noyé bien souvent pour leur douceur et l’affection que tu y trouvais. Tu n’avais surtout pas reconnu son armure, celle du N7, criblé de balles et tâché de sang rouge et bleu. Encore, cette dualité qui te suivait aujourd’hui. Et Ezra, elle te suivait toujours, curieusement.
Tu ne lui en voulais pas, curieusement. Là où plusieurs de tes anciens comparses l’auraient fait comparaître au tribunal de l’Initiative pour qu’elle soit traduite en justice et radiée, tu ne lui avais donné qu’un sourire à peine triste et une main sur l’épaule, rassurante, pour lui dire que ce n’était pas grave. Après tout, c’était le risque d’avoir des informateurs : on se mettait entre les mains de quelqu’un dont c’était le travail de trouver des informations, de les baliser, de les analyser et de les examiner de près, et c’était après à toi de pouvoir compilé les informations et de les vérifier avant de foncer tête baissée dans un combat sans informations. Toi… Tu n’avais pas si bien vérifié ces informations-là, les prenant pour argent comptant et c’était tout. C’était toi qui avais fait la plus grosse erreur dans ce problème, dans ce qui avait amené à ta déchéance, et tu ne pouvais t’en vouloir qu’à toi-même, quand bien même les paroles de ceux qui avaient essayés de te soutenir durant ce procès qui n’en était pas vraiment un. Après tout, comment pouvait-on véritablement traduire un spectre en justice quand ils étaient l’incarnation eux-mêmes de la loi galactique ? On ne pouvait inclure un public et un jury civil sous peine de dévoiler des informations classifiées défense, et on ne pouvait guère plus qu’avoir quelques personnes déjà au sein de l’Initiative pour éventuellement juger. Le problème de ton cas… Était qu’il y avait une issue diplomatique. Il n’y aurait pas eu ça, les choses auraient été différentes. Mais tu avais décidé de ne plus ruminer sur des « si », surtout quand de l’alcool était en jeu. Après tout, comme tu venais de le dire à la jeune femme, ruminer sur un verre d’alcool… ça n’apportait rien de bon si ce n’est plus d’idées noires, si ce n’est plus de raisons de s’en vouloir pour avoir échoué, pour ne pas avoir réussi ce qui nous tenait tant à cœur.
Tu ne pouvais empêcher le léger reniflement – ou du moins, ce qui s’en rapprochait selon les standards humains – qui s’échappa de ta gorge à la réponse de la jeune femme. Quel mensonge éhonté. Après tout, tu avais sa cadette à bord de ton vaisseau et tu connaissais particulièrement bien Ezra. Tu savais, intimement, que bouder était totalement son genre, absolument. Sinon, elle ne serait pas là. Toutefois, tu savais aussi qu’Ezra était une battante, qu’elle était plus qu’une battante au fond d’elle, bien plus que certaines soldates des régiments dans lesquels tu avais été mis plus jeune, avant ton intronisation en tant que Spectre. C’est totalement ton genre, Ezra. Tu rétorquais, le rire dans le creux de ta voix tandis que tes subharmoniques chantaient naturellement le plaisir non dissimulé de la revoir. Tu ne savais pas si elle pouvait entendre ces légers trémolos, bien moins vifs que tes ronronnements, mais aux regards que tu perçus de la part des krogans non loin, ils avaient entendu. Maudits krogans et leur ouïe particulièrement bien développée. Tu pouvais entendre, au loin, la remarque de Rux sur « à quel point tu étais incapable de garder tes subharmoniques en laisse ». Au diable le krogan, tu faisais bien ce que tu voulais de tes subharmoniques, aussi dissidents soient-ils. Mais je t’en prie, essaye. Tu verras que ça marche pas super bien, et qu’en prime, tu récoltes une migraine carabinée qui te suis pour trois jours. Ou pire, tu te retrouves dans les bras de quelqu’un que tu aurais préféré éviter toute ta vie. Tu rétorquas à nouveau tandis que tes mandibules se plaçaient pour former un sourire amusé. Après tout, tu t’étais retrouvé dans cette situation, avec un turien avec lequel tu avais couché et à qui – forcément – tu avais eu l’excellente idée de lui donner ton contact pour qu’il puisse t’harceler pendant des jours et des jours. Oh que tu avais regretté.
C’était pour ça que tu ne souhaitais pas la même chose pour la jeune femme et que tu comptais bien garder tes yeux sur elle, vérifier que tout se passe bien. Enfin, du moins, jusqu’à ce que tu aies à commander et à jouer de tes charmes, quelque peu. Tu savais qu’il y avait certaines tactiques qui ne changeaient pas et qui marchaient toujours, même sur les femmes les moins intéressées par ton espèce, et ça semblait fonctionner tout particulièrement bien sur la jeune assistante, ce qui t’attira un sourire turien, et ce, malgré la remarque d’Ezra à laquelle tu rigolas légèrement. C’est peut-être dépassé, mais tu sais ce qui ne l’est pas ? L’idée, la simple perspective qu’avec ces petits trucs dépassés comme tu dis, elle puisse éventuellement avoir la langue d’un turien entre ses cuisses, même si c’est dans ses rêves. Ça, ma chère, c’est pas dépassé. Tu lui soufflas, un peu moins fort pour que la jeune assistante n’entende pas tandis que tu tournais ton regard légèrement dans sa direction avant d’observer Ezra avec un sourire, tes subharmoniques ronronnant d’amusement. Tu flirtais, toujours. Tu ne savais pas vraiment où tu te devais te tenir avec ta relation avec Sulin, et même si tu savais mieux que de te jeter dans une nouvelle relation – probablement parce que ton cœur n’y était pas non plus – tu n’arrivais pas non plus à coucher à droite à gauche. Tout ton flirt n’était que du jeu, purement, ou de la manipulation, selon comment on voyait la chose. Enfin, tu essayais de ne pas y penser, pas ce soir, pas maintenant en tout cas. Tu n’avais pas assez d’alcool dans le sang pour remuer ce sujet-là, aussi tortueux soit-il. Alors, tu pris ton verre, prenant une légère gorgée avant d’écouter l’excuse d’Ezra sur sa présence. Tu savais, malgré la teinte légèrement ironique et amusée des paroles de la jeune femme, qu’il y avait un soupçon de vérité qu’il allait falloir que tu creuses. Voyons, Ezzie, c’est maintenant que tu te rends compte qu’il s’agit d’une bande de connards ? Sauf ta mère, bien évidemment. Ta mère était une sainte, et tu savais qu’elle veillait sur Ezra du coin de l’œil depuis que tu n’étais plus là, et qu’elle t’envoyait des updates régulières quand tu ne pouvais pas les prendre toi-même. Quant à la noyade… Y’a meilleur endroit pour se noyer que le Chant de Kralla. Que Kadara tout court. Sérieux, Meridiane ce n’est pas mieux pour la noyade ? Y’a la plage, au moins. Une petite cuite en bord de mer. Tu soufflais alors que tu remuais l’alcool dans ton verre, non sans un rire dans ta voix, encore une fois. Quant à sa sœur… Non, bien évidemment, elle ne s’était pas faite bouffer par un adhi, et elle était presque tout le temps sous surveillance sur ton vaisseau, simplement parce que tu avais un peu peur de ce que la petite Monroe était capable de faire. Elle n’est pas morte, ni par un adhi ni par les réacteurs de mon vaisseau. Mais tu serais amusée de savoir qu’elle n’a pas son pareil avec l’informatique que toi. Je lui avais confié la tâche de vérifier mes mails pros, et de trier ce qui n’était plus d’actualité. Elle a réussi à faire planter ma boîte mail, et à faire planter le logiciel à distance de ma courtière. Un exploit, et tu ne savais pas comment elle avait fait. La quarienne non plus, elle n’avait pas compris à quoi elle avait touché pour permettre ce genre de choses, ça n’avait aucun sens. Le rire dans tes subharmoniques, à cette anecdote, était clairement perceptible alors que tu prenais une nouvelle gorgée de ton cocktail. Qu’est-ce que l’Initiative à fait, Ez, pour que Kadara soit une meilleure opportunité que n’importe laquelle des planètes de ce foutu système ? Tu demandais, un poil plus sérieux. Probablement parce que tu n’aimais pas savoir Ezra ici, au milieu de malfrats qui n’hésiteraient pas à la tuer pour la veste déguisée qu’elle portait sur le dos et pour tout ce qu’elle représentait. C’était dangereux. C’était pour ça aussi que sa sœur était enfermée sur ton vaisseau avec ton ingénieur drell. Tu ne voulais pas que ça se passe mal, que ça tourne. Parce que seuls les Esprits savaient à quel point ça pouvait vite mal tourner par ici.
Ezra Monroe & Sylhas Astros
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C'est vrai, que c'était son genre.
L'humaine se contenta pourtant d'un léger grognement, une sorte de "gnagnagna" pour lui signifier qu'il l'emmerdait royalement et qu'elle n'avait aucunement l'intention d'admettre d'une qu'elle boudait, de deux qu'elle était de mauvaise foi. La blonde resta les yeux fixés sur son verre malgré la présence du turien, tristement malgré la présence du turien. Pourtant, elle lui devait bien un sourire ou au moins un simulacre après les ennuis qu'elle lui avait causés. Elle avait dû s'excuser un bon millier de fois, ça ne suffisait toujours pas. Pas à ses yeux. Mais voilà, Sylhas étant une sorte d'ange turien à sa manière, il lui avait pardonné. Mieux que ça, il se l'était mis sur le dos. Comme si le fait qu'elle lui ait donné des informations corrompues était de sa faute. Peut-être qu'il n'était pas un ange finalement, seulement un professionnel de l'auto-flagellation. Ils étaient deux dans ce cas là, et Ezra était ce soir-là particulièrement déterminée à pleurer sur son sort. Elle en avait assez de faire semblant, un peu. Elle était fatiguée de mentir à tout le monde et surtout à elle. Il lui extirpa un sourire, pourtant. Quand il évoqua les résultats qu'elle ne manquerait pas d'obtenir à bouder ainsi, bêtement comme ça.
- Ça sent le vécu.
Et elle n'en doutait pas, malgré son ton sarcastique. Il avait eu de quoi bouder Sylhas, après tout. La mort d'Aranea, sa chute en temps que spectre, son histoire compliquée avec Sulin et sûrement tant d'autres choses qu'elle ignorait. Il avait dû en passer des soirées catastrophiques et ses soucis paraissaient bien moindres par rapport à ceux de l'ancien spectre. Elle se sentait presque coupable de se lamenter ainsi, c'est dire. Elle en vint presque à rire en entendant les bêtises que Sylhas se plaisait à raconter, et ça la surprit.
- Tu surestimes grandement le charme des turiens mon ami, grandement.
Non, pas du tout. Elle savait très bien que les turiens étaient appréciés par bon nombre de peuples, de races, de personnes et que la reproduction inter-espèces continuait de faire battre des cœurs, rougir des joues et d'augmenter la température corporelle. Elle-même s'était souvent perdue dans des bras étrangers et avait maintes fois profité des bizarreries et petites particularités des peuples qui parcouraient autrefois la Voie Lactée. Quant à Andromède, les Angara avaient eux aussi de très nombreux atouts qu'elle appréciait tout particulièrement. Néanmoins, il semblerait que ses foudres soient aujourd'hui dirigées vers les représentants de l'Initiative, vers les membres de l'Initiative, vers les journalistes de l'Initiative (sauf la mère de Sylhas qui était une véritable sainte) et contre tous ceux portant cette foutue veste, même les agents d'entretien.
- Que veux-tu, faut croire que je suis longue à la détente.
Oui, elle l'est. Elle en a eu la preuve maintes et maintes fois, l'Initiative cache des choses, de sombres affaires qui ne doivent pas sortir de l'ombre. Peut-être était-ce le cas de toutes formes de gouvernements, d'autorités ? Quoi qu'il en soit, elle détestait le mensonge. Elle détestait leurs mensonges et le fait qu'elle continuait à espérer qu'ils finissent par l'accepter. Elle ne répondit pas à la remarque de Sylhas sur l'endroit où elle se trouvait, se contenta de vider son verre. C'était fort, trop peut-être. Quant aux frasques de sa sœur, elle ne put s'empêcher d'en ricaner sous cape, pas méchamment, grommela que ça ne l'étonnait pas. Elle était heureuse de savoir qu'elle allait bien, qu'elle était assez en forme pour faire des conneries. Elle savait qu'elle était en sécurité avec Sylhas, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de s'inquiéter quand même.
- Je ne sais pas Sylhas, je trouve ça sympa moi Kadara. Les gens savent faire la fête et l'alcool est fort, que demander de plus ?
Mais Sylhas, il ne méritait pas ses sarcasmes et elle le savait très bien. C'était injuste de lui faire payer sa mauvaise humeur, vraiment injuste.
- Pardon. Excuse moi, d'accord ?
Qu'elle grogna, toujours renfrognée, toujours déprimée mais incapable de repousser le turien même dans ses mauvais jours. Incapable de l'ignorer plus longtemps et de faire comme si tout allait bien.
- Ils m'ont virée.
Elle fit tourner son verre un moment, hésitant à faire une remarque déplacée avant de finalement se rediriger vers la vérité.
- Enfin rétrogradée, en vérité. Tu as devant toi la nouvelle assistante de Kennedy. Ouais, celle que j'aime pas. Elle a hérité de mon poste et moi je me contente de paramétrer son OmniTool.
Il y avait de quoi se perdre à Kadara, et il le savait. Surtout pour elle qui avait toujours espéré devenir quelqu'un, se faire sa place à l'Initiative. Ils l'avaient punie, mis au placard après dix ans de loyaux services.
- J'ai merdé Sylhas, j'ai vraiment merdé. Mais c'est moche ce qu'ils ont fait.
Et c'était peut-être un peu puéril de se retrouver ici simplement parce qu'elle avait des soucis professionnels. De risquer sa vie inutilement en se promenant avec une veste de l'Initiative sur le dos là où l'on haïssait jusqu'au symbole de l'organisation. Mais voilà, elle n'était pas très maligne Ezra. Pas très subtile non plus.
Codage par Magma.
Posté le Mer 8 Juil - 12:05
Sylhas Astros
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So, you’re sulking over a bottle of whisky ?
Port-Kadara |
Si ça sentait le vécu ? Bien évidemment que ça sentait le vécu. Tu avais eu pléthore d’opportunités pour te morfondre sur un verre d’alcool moyen voir complètement pauvre, tu avais eu pléthore d’aventures d’un soir que tu préférais largement oublier au détriment d’un quelconque deuil convenable. Avais-tu seulement fait un jour ton deuil ? Même avec une balle entre les deux yeux de l’enfoiré qui avait tiré le premier, tu n’étais pas sûr d’avoir complètement arraché la page et d’être passé à autre chose. Même dans les bras de Sulin, tu n’étais pas sûr qu’à un moment donné, le souvenir de ton ancienne compagne ne viendrait pas titiller ton esprit d’une manière ou d’une autre. L’alcool… Quand tu t’étais plongé dedans à son décès, il t’avait donné de nouvelles perspectives que tu regrettais aujourd’hui parce qu’elles avaient sérieusement endommagées toute tentative saine d’enterrer ce qu’il s’était passé. Suffisamment ébriété, tu pouvais la voir en rentrant chez toi, sa silhouette dans la cuisine, dans le salon, dans la salle de bain, dans la chambre ; tu pouvais sentir son odeur, imprégnant encore des draps, des vêtements, des coussins, des tissus laissés là pour faire un brin de nettoyage. Et tu avais entendu son rire, résonnant dans l’habitacle – dans ton crâne, plutôt – comme si elle était encore maîtresse du lieu comme elle l’avait été dès le premier jour où elle avait posé un pied dans ton chez toi. Ton appartement sur le Nexus était devenu un calvaire dont tu essayais tous les jours de t’enfuir, que ce soit en finissant chez des conquêtes lambda donc le prénom n’avait guère plus d’importance que les coups de rein infligés en amont. Ton appartement était devenu l’antre de cette vieille divinité humaine dont elle t’avait parlé : le pré d’Asphodèle en premier lieu, quand tu t’enfonçais dans l’alcool et que tout devenait plus flou, les limites floutées et gangrenées par ta propre inhibition, là où la faute ne s’accumulait pas, et où le deuil ne t’attisait guère plus que comme une pichenette derrière tes côtes.
Et ton appartement ? C’était le Tartare. Quand tu revenais dans ton appartement, l’esprit moins clair qu’il ne pouvait l’être auparavant, tout semblait indiqué ce qu’il manquait, l’absence qui s’échappait de chaque meuble, de chaque objet, de chaque pièce, et c’était devenu un calvaire. C’était pour cette raison qu’après sa disparition, tu avais préféré enchaîner les conquêtes et autres sauteries. Tout pour ne pas revenir dans cet appartement. Tu ne te souvenais même pas si tu avais un jour laissé Sulin y entrer. Il y avait probablement trop de souvenirs que tu ne pouvais pas lui infliger, que tu ne souhaitais pas emmener avec toi dans une nouvelle relation que tu voulais saine. Ah, comme le destin est cocasse parfois. Une fois que tu avais trouvé un peu de paix, il fallait que l’Initiative te la foute à l’envers, bien évidemment. Alors, oui, tout ça sentait bien trop le vécu, et c’était pour ça que tu t’inquiétais de voir la jeune femme s’y enfoncer lentement mais sûrement. Tu ne pouvais pas l’arrêter, tu n’en avais probablement pas les moyens, mais tu pouvais au moins la surveiller, surtout ici. Penses-tu. Moi, oh si célèbre ancien spectre, me serais-je noyé dans l’alcool pour camoufler des problèmes ? Nan, tu te méprends. Nul vécu par ici, ma chère. Et c’était cruellement faux, même tes subharmoniques chantaient le mensonge dans tes paroles, mais elle n’était pas dupe, elle savait très bien que tu jouais la carte de l’humour pour cacher la vérité. Et puis, elle n’avait pas besoin de se morfondre sur quelque chose dont elle n’était pas actrice. Tu ne t’étais pas retrouvé dans la situation dans laquelle tu étais à la mort d’Aranea après ton départ forcé du Nexus. Curieusement, ce coup de pied aux fesses et cette expulsion comme un mal propre t’avait aidé à tourner la page, d’une certaine manière. Tu abandonnais derrière toi un appartement condamné à contenir des esprits que tu ne pouvais chasser sans faire outrage à ta propre religion et ta propre culture. Tu laissais derrière toi un gouvernement qui t’avait méprisé après plusieurs années de loyaux services et de bons travaux, ainsi qu’une élite que tu pensais fièrement juste mais qui n’était finalement qu’un peu plus corrompue à la racine. Les seules choses que tu regrettais de laisser derrière toi, c’était peut-être la vie sur le Nexus, le Vortex où tu passais bien des soirées, que ce soit avec Ezra, Sulin, Rux, Jayleen ou encore Sam, et tous ses gens. Ta mère, ton frère, Sulin, Ezra, Sam, que tu laissais derrière toi sans qu’ils aient véritablement la possibilité de pouvoir t’atteindre sans souffrir des conséquences. C’était ça qui te manquait le plus.
Et le fait que tu avais tes habitudes, aussi, sur le Nexus. Que tu savais qui draguer pour en obtenir les faveurs, qui charmé pour obtenir un prix plus bas. Sur Kadara… Tu jouais aussi de tes charmes, mais c’était moins aisé. Plus périlleux, et plus dangereux. On savait qui tu étais, que tu étais un ancien spectre, déchu, exilé, mais certains voyaient encore le statut derrière ta personne, ce qui rendait les négociations parfois plus compliquées. Mais il en demeurait que pour là où les gens ignoraient et se fichaient de ce que tu avais fais auparavant, tes charmes fonctionnaient à merveille. C’est pour ça que tu esquissas un léger rire tandis que tes mandibules s’écartaient légèrement en un sourire et que tes plates faciales s’élevaient légèrement à la manière d’un haussement de sourcil humain. Nullement, Ezra, nullement. Tu as vu un peu les records de vente de Fornax sur le numéro spécial turien ? Laisse-moi te dire que si ça, c’est pas une preuve du charme turien qui atteins encore ses prouesses ici, je ne sais pas ce que c’est. Tu rétorquas non sans un sourire et un léger amusement dans la tonalité que prenait ta voix – malgré le traducteur. Tu en jouais, de cette aisance de charme que ton espèce possédait, parce que c’était facile, c’était aisé que de jouer sur la xénophilie et la curiosité d’un corps différent d’un humain. Mais tu étais un xénophile également, appréciant les chairs humaines bien plus que turiennes, finalement. Et tu en avais essayé bien d’autres, également, appréciant ce que la galaxie et le monde pouvait t’offrir en terme charnels. Le magazine Fornax était peut-être une preuve que les turiens – aux côtés des asaris – étaient encore au sommet du fantasme, mais il n’y avait que dans les bars et les boîtes de nuit que cela était véritablement palpable et visible, quand les corps se mélangeaient les uns aux autres sans une once de honte ni même de peur, quand tout résidait dans le simple but du plaisir à son paroxysme.
Toutefois, la remarque d’Ezra te ramena bien vite à la réalité de la conversation. Il était si simple de dériver, avec elle, sur des sujets bien moins graves, d’éloigner une certaine gravité pour se complaire dans l’aisance d’une conversation sans attaches ni difficultés. Mais tu n’étais premièrement pas là pour ça. Peut-être que plus tard, dans la soirée, oui. Mais là… Tu devais savoir ce qu’elle faisait ici, au-delà du sarcasme évident qui dégoulinait de chacune de ses paroles comme si on ouvrait une bouteille d’Ambroisie. Peut-être un peu. Mais tu y crois, surtout, nan. A tout ça, à tout ce que représente cette foutue initiative, ce foutu gouvernement. Tu essayais – emphase sur le mot essayer – de ne pas laisser ton animosité envers ces dites institutions transparaître dans ta façon de parler, mais c’était difficile. Tu n’étais plus en colère. La colère était passée, avait glissée lorsque les moteurs du Leviathan s’étaient mis à rugir et que tu entendais Jayleen dire les protocoles de sécurité pour faire un saut FTL, mais que ton regard restait fixé sur la seule personne qui était là, sur les docks, à la première heure de la journée. La colère avait disparue en même temps que ton vaisseau des quais du Nexus, ne laissant derrière lui qu’une simple trace bleutée de son passage. Les choses s’étaient enchaînées très rapidement après ça, si rapidement peut-être que tu n’avais pas eu le temps de te poser et de sérieusement réfléchir à ce que tu devais faire, à comment digérer cette colère, cette tristesse, cette déception. Mais elles n’étaient plus là, ou du moins, pas toujours. Rapidement, tu t’étais retrouvé avec Jayleen, avec Rux, avec une quarienne, un drell et… La sœur d’Ezra, parmi d’autres ingénieurs embauchés ci et là. Tu n’avais pas eu le temps de te poser, de réfléchir, de penser, de respirer, au final. Tu avais dû expliquer tout ce qu’il y avait à faire à ta courtière quarienne, montrer le vaisseau et les diverses petites choses au drell et.. la sœur d’Ezra, tu avais dû lui montrer quoi faire et surtout, ne pas faire. Faire de ton mieux pour qu’elle se sente à l’aise dans un vaisseau majoritairement composé d’aliens. Et tu faisais de ton mieux pour qu’elle se sente à l’aise, et tu étais majoritairement content de voir à quel point elle s’acclimatait bien de ton équipage, et qu’elle en devenait un membre à part entière, même si tu ne savais toujours pas quel rôle lui donner. Toutefois, la réaction d’Ezra à ton sujet eut le mérite de te faire sourire, une réaction typique de la grande sœur, de celle qui respire un peu en apprenant sérieusement qu’elle n’est pas morte et qu’elle va bien. Néanmoins, tu ne pus empêcher le mouvement incontrôlé de tes mandibules à la salve ironique et sarcastique que tu pris dans tes mâchoires aux paroles de la jeune femme. Tu savais que son ironie et son sarcasme étaient largement mérités et valable au vu de sa présence ici à Kadara. Toutefois, tu essayas du mieux que tu le pouvais de ne pas le prendre pour toi, parce qu’ils ne t’étaient pas dirigés directement. Ainsi, quand elle s’excusa, tu balanças doucement ta main dans un signe de laisser tomber tandis que tu reprenais une gorgée de ta boisson. C’est pas si pire, effectivement, si on retire tous les gens qui souhaiteraient te voir, ou me voir aussi d’ailleurs, mort pour ce qu’on porte sur notre dos, passé comme présent. Et puis, tu vois, le panorama n’est pas si mal. Tu rétorquais en jetant un coup d’œil au panorama visible par l’ouverture. Tu préférais, au fond, aussi, que ce soit toi qui subisses son sarcasme et son ironie plutôt que quelqu’un d’autre ici à Kadara qui serait bien moins enclin à accepter ça, et qui viendrait à la considérer comme une petite merdeuse de l’initiative qui vient chier sur la cordialité des exilés. Parce qu’à leurs yeux, elle resterait toujours une petite merdeuse de l’initiative, tout comme tu restais un chien du gouvernement et du conseil galactique. Il y avait des choses qui ne changeaient pas, même avec le temps.
Tu repris une longue gorgée de ton cocktail à la réponse – tant attendue – de la jeune femme quant à son arrivée sur la planète désolée. Virée, ou.. Rétrogradée, comme elle corrigea par la suite, avec plus d’explications – quoique. Tu la laissas parler toutefois, sachant que tu n’avais guère de mots à placer. Tu pouvais comprendre son arrivée sur Kadara, ce besoin d’échapper au Nexus et à sa vigilance hautement grande et les yeux de ceux qui pouvaient la connaître pour écouler un peu de malheur dans une bouteille d’alcool. Quels fils de pyjacks. Tu soufflais, non sans une légère animosité chantée par tes subharmoniques, suffisamment fort pour que ce soit confondu comme un grognement. Putain de Kennedy. Putain d’Initiative. Putain de conseil. Tu rajoutais, prenant une nouvelle gorgée de l’alcool pour laisser passer un peu la nouvelle, pour que tout s’installe et se pose correctement dans ton cerveau d’oiseau géant, pour que tu puisses enfin – et finalement – être capable de poser tes mots distinctement et faire des phrases cohérentes autrement basées sur des putains ou des insultes de tous genres. Tu comprenais pourquoi elle s’était échappée du Nexus et était venu à Kadara. Tu ne le cautionnais pas, parce que ça demeurait toujours dangereux pour quelqu’un qui portait encore le symbole de ceux qui avaient exclus ces peuplades désolées, et tu préférais la savoir sur le Nexus, là où, malgré tout, elle était en sécurité, et qu’elle ne risquait pas de se prendre une balle entre les deux yeux pour un regard de travers, pour un pas trop rapide ou une démarche trop hésitante. Tu échappas un soupir, fermant légèrement tes yeux pendant quelques instants avant de laisser tes doigts tapoter contre le verre. Bon, au moins, tu as moins merdé que moi puisque tu n’es pas ici de façon permanente, et crois moi, c’est pas si pire. Tu essayais de relever un peu le ton de cette conversation, amener un brin d’humour là où clairement ça n’allait peut-être pas être bien pris par la demoiselle. Mais tu ne voulais pas qu’elle se morfonde pour toujours, ça n’amenait rien de bon. Et plus que tout : tu voulais qu’elle retourne en sécurité sur le Nexus, là où certes tu ne pouvais pas la voir, mais où tu la savais en sécurité parce que d’autres yeux étaient sur elle – ton frère, ta mère, notamment. Mais qu’est-ce que tu as fait pour qu’ils t’envoient en pénitence comme ça ? Après tout, il en fallait beaucoup pour être rétrogradé, surtout quand on était Ezra Monroe et qu’on avait derrière elle le soutien de plusieurs membres de l’Initiative. Tu n’étais pas sûr, au fond, que tu voulais savoir. Tu avais peur de la réponse, comme lorsque Sulin t’avait demandé si tu comptais revenir, il y avait cette peur de la réponse, de ce qu’on pourrait y trouver, en interpréter. Il y avait, chez toi, la peur d’avoir encore été absent pour aider, pour protéger, pour faire quoi que ce soit pour empêcher un énième désastre. Le complexe du Spectre, tu imaginais. Celui qui voulait continuer de protéger la galaxie et ses habitants malgré un titre déchu et révoqué depuis longtemps. Ou alors, tu étais juste bien trop gentil. Ce que tu n’étais vraiment pas certain d’être si on prenait en compte les cadavres que tu avais laissé dans les Badlands plus tôt dans la journée. S’il vous plaît, un deuxième round de nos boissons. Tu hélais la barmaid avant qu’Ezra ne commence le long discours sur ce qui l’avait amené ici. Vous alliez avoir besoin d’alcool. Beaucoup, peut-être. Et ce n’était que le début.
Ezra Monroe & Sylhas Astros
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