So, you're sulking over a bottle of whisky? ≠ ft. Ezra Monroe.
Posté le Lun 3 Aoû - 15:34
Sylhas Astros
I'll relinquish one bullet. Where do you want it?
Profession : Ancien Spectre, désormais chasseur de primes et d'artefacts Habitation : Kadara, mais aussi beaucoup sur ton propre vaisseau, le LWSS Leviathan
So, you’re sulking over a bottle of whisky ?
Port-Kadara |
Pas si curieusement que ça, tu aimais conserver cette petite légèreté dans vos échanges car tu savais pertinemment que tout ceci ne serait que de courte durée. Rien que sa présence ici, à Kadara, ne pouvait pas être abordée légèrement, pas quand tu voyais tous les signes de choses que tu craignais très intimement. Pas pour toi, pour elle, pour tes proches. Après tout, toi tu faisais désormais parti de ces gens qui vivaient ici et qui se fondaient dans le décor, quelque chose qui au final avait été plutôt facile. La couleur de ton armure, ce rouge foncé tirant légèrement sur le brun, t’aidait à te fondre dans la masse, rappelant les stigmates de certains célèbres turiens ayant vécus dans les systèmes Terminus de la Voie Lactée, avec toute la connotation que cette couleur pouvait avoir aux yeux de ceux qui s’y connaissaient un petit peu. Et tu savais à quel point les turiens étaient attachés à leur histoire et toute la symbolique qu’il pouvait y avoir au sein même de votre espèce. Preuve en était de ta jeunesse, couverte de remarques désobligeantes sur ta couleur, que tu finirais probablement par devenir un renégat avec une telle couleur, si loin de la pureté du blanc ou du gris perlé habituel de ton espèce. On insultait tes marques, aussi, comme quoi elles étaient aussi grandes pour pouvoir marquer la honte de ton rouge. On avait même insinué, quand tu étais plus jeune, que tu n’étais pas le fils de ta mère, qu’il y avait eu un problème lors de ta naissance, que ce n’était pas possible. A l’époque, tu avais été en colère – et tu l’étais toujours que l’on puisse insinuer telle ineptie quand on connaissait un peu ta famille – mais tu savais très bien d’où venait ses allégations. Peu de ces gens avaient eu l’occasion de connaître ton père, celui qui arborait la couleur chaude et sanguine de ton armure et qui te l’avait donné. Ton frère portait le blanc perlé de ta mère et les yeux cristallins de ton paternel. Toi, c’était l’inverse. Tu avais les yeux émeraudés de ta mère, et le rouge sanguin de ton paternel. Il en demeurait que tu essayais vraiment de garder un peu de légèreté, pour votre bien à tous les deux, pour que la lourdeur de vos échecs ne retombe pas si fort, pour que tout le reste passe plus aisément.
Et même si le sujet de la jeune sœur de la demoiselle n’était pas le plus léger possible, tu savais qu’il l’était tout de même plus que Kyra ou l’Initiative en elle-même. Alors, tu continues, même si ça n’a plus vraiment de sens, même si tout a été dit, parce que tu t’accroches, comme un forcené, à cette petite légèreté, comme si c’était tout ce qu’il restait. Tu marques un point, c’est vrai qu’elle est un peu un boulet. J’ai tellement peur qu’avec un mauvais mouvement de sa part, je finisse sans vaisseau. Tu extrapolais, bien évidemment. Tu savais qu’elle n’était pas capable de ça, pas sous la supervision des autres membres de ton équipage – et surtout Jayleen qui tenait presqu’autant que toi au Leviathan. Emma était probablement capable de péter tout un tas de choses sur le vaisseau – preuve que c’était déjà arrivé – mais de là à complètement foutre en l’air une frégate ? Non, peut-être pas. Quant à ta protection… Tu lui avais donné sans condition le jour où tu l’avais pris sur ton vaisseau, comme quiconque montait sur ton vaisseau avec ton accord. C’était une sorte d’accord tacite, quelque chose de silencieux et pourtant bien présent. Quiconque venait à monter la rampe du Leviathan, avec ton accord et celui de ton officier de bord, était sous ta protection. Et en ce sens, Emma n’avait nul besoin de tes faveurs pour obtenir sa protection, même si elle était visiblement très calée pour réussir à mettre certain de tes équipements K.O sans même le faire exprès. Et tu savais qu’Ezra était au courant, également, de cette loi indéfectible qui régnait sur ton vaisseau comme Impératrice même de tout le règlement de bord. Quant à Rux et à cette légère vanne sur un potentiel flirt entre le krogan et l’humaine, bien évidemment qu’il y avait un sous-ton propice à ce que tu puisses avoir une nouvelle occasion d’emmerder ton cher ami krogan. Bien évidemment. Mais contrairement à tout le spectre du déni que tu tenais si fort à garder en ta possession, ce déni là était différent. Léger, simple, passe-partout. Il ne possédait pas les mêmes conséquences et les mêmes aboutissants que celui que tu t’évertuais à maintenir si fortement. Alors, tu souffles doucement dans une demi-teinte de ce qui est un rire, levant les yeux au ciel, légèrement. Je ne vois absolument pas de quoi tu parles. Je souhaite simplement voir deux personnes que j’aime énormément trouver leur bonheur. Si d’apparence tes paroles étaient teintées du déni qui suit une blague légère, elles n’étaient pas sans une once d’honnêteté quelque part. Après tout, tu souhaitais voir Rux réconcilié avec son passé et ce qui le brisait dans les plus basses profondeurs de son esprit de guerrier. Et dans cette même veine, tu souhaitais voir Ezra s’épanouir et gagner ce qu’elle méritait : des réponses, une paix d’esprit, une carrière dans ce qui la passionnait et faisait vibrer toutes les fibres de son être, et peut-être un peu plus d’amour en échange. Bien sûr, ce n’était peut-être pas avec le krogan qui te servait de coéquipier que tout ceci se concrétiserait, mais ça ne t’empêchait pas de vouloir, du plus profond de ton cœur, voir la jeune femme réussir et être heureuse. C’était un souhait que tu chérissais tout particulièrement, et c’était la raison pour laquelle tu l’avais poussée dans les jambes de ta mère, sachant qu’elle y trouverait peut-être un brin d’espoir et de bonheur là-dedans. Ezra était une personne à laquelle tu tenais tout particulièrement, et la voir ici signifiait bien des choses, et certaines n’étaient pas ce que tu souhaitais pour elle : le malheur, le doute, la colère, la frustration. Toutes ses choses qui se lisaient malheureusement bien trop facilement. Peut-être était-ce le temps qui t’avait poussé à la comprendre au-delà de raison, c’était toutefois la raison que tu te donnais à cette facilité de lecture, même si tu n’avais aucune certitude sur les états que tu lui incombais et sur lesquels tu fabriquais des hypothèses. Mais tu pouvais sentir, sans mal, qu’elle n’était pas là pour le plaisir de te voir.
De même qu’elle n’était pas là non plus pour remuer un couteau dans une plaie qui demeurait bien trop ouverte pour être soignée naturellement. C’était, là encore, probablement faute à malchance, faute au déni, et à ce besoin de se reconcentrer sur autre chose que son propre malheur. Le tien avait fait couler beaucoup d’encre, de chaudes larmes aussi, de plusieurs côtés du spectre. Ton désarroi inspirait bien des langues à se délier, à trouver des paroles à ton encontre et à raviver de vieux griefs tout comme réanimer des insultes que tu n’avais pas entendu depuis que tu avais douze ans. Ça ne t’atteignait plus, plus vraiment du moins. Quand la pionnière turienne avait croisé ton chemin – et avais accepté de discuter avec toi sans une once d’animosité – elle ne s’était pas cachée de te souffler tout ce qui se murmurait sur toi après ton départ, toutes les verves acerbes qui étaient crées à ton encontre par de nombreux membres de ton espèce. Des anciens collègues, des anciens camarades, d’anciennes conquêtes, des gens de ton passé dont les visages s’effritaient à mesure du temps. Elle t’avait affirmé aussi la position du conseiller turien dans cette affaire, et qu’il était celui avec qui traitait ton avocat pour t’obtenir des permissions sur le Nexus. Nelia ? elle, elle ne cherchait rien, si ce n’est peut-être la vérité, et la jeune femme était suffisamment intelligente pour voir qu’il y avait deux côtés au spectre imposé par l’Initiative, et qu’elle n’allait visiblement pas se contenter d’une seule version, pas comme le pionnier humain qui semblait être le premier à te cracher sur le dos. Au-delà de l’idée de voir Sulin se reconstruire avec quelqu’un d’autre, une idée qui te brisait le cœur mais qui était pourtant si lourde de logique et de paix d’âme pour celui que tu aimais, c’était l’idée de le voir avec le pionnier humain qui te donnait le plus envie de vomir. Tu ne le trouvais pas abject, il n’était pas la pire engeance créée par l’Initiative, mais le peu de fois où vous vous étiez croisés, tu n’avais pu que ressentir le dédain qu’il avait à ton égard, que ce soit par rapport à la relation privilégiée que tu avais avec Sulin ou autre chose, tu n’en savais rien. Tu savais que le pionnier profitait aisément de la situation, même la pionnière turienne avait su déceler le comportement opportuniste de l’humain, et tu étais sûr que Ezra le savait également. Il en demeurait que si Sulin choisissait de se reconstruire avec lui, tu ne pourrais nullement émettre d’objection, même si ça te fendait le cœur à un niveau stratosphérique, et que ça te laissait, encore une fois, dans l’ombre d’un bonheur que la galaxie tenait tant que ça à éloigner de ta personne pour une raison obscure. Tu n’aurais absolument aucun droit de regard sur ce qu’il ferait. Après tout, tu n’étais pas là, et c’était là bien le problème dans cette histoire. Une distance qui te brisait chaque jour un peu plus, une fracture qui devenait de plus en plus grande à mesure que tu recevais les messages de ton avocat, t’annonçant parfois plus de mauvaises nouvelles que de bonnes, plus de stagnation que d’avancée dans une affaire qui mettait bien trop profondément le nez dans des affaires que le Conseil refusait de voir. Ça te brisait le cœur, ça te rendait parfois même malade, et tout ceci faisait revenir des idées que tu pensais avoir enterrer avec ton deuil, mais qui, soudainement, reprenait consistance et venait te targuer du souvenir que non. Tout ça, tout ce bonheur qu’on vendait dans les spots publicitaires, ce n’était visiblement pas pour toi. Il devrait. Il a le droit d’être heureux, il mérite d’être heureux. Tu soufflas, le ton plat, le cœur plat, également. Au final, tu avais peut-être perdu un peu de ta substance avec tout ça. Tu savais que l’exil avait joué à t’endurcir, te rendre plus froid et t’avait même fait basculer de l’autre côté du spectre caractériel que tu avais côtoyé pendant des années. Tu avais toujours été doux, méticuleux, prompt à être sanguin, territorial et tous ses points qui avaient fait rugir plus d’une personne de colère à cause de ton comportement. Mais… Depuis ton arrivée à Kadara, ses traits s’étaient renforcés, plus pour ta survie qu’autre chose. Si tu paraissais toutefois bien plus dur à briser, tu étais pourtant devenu plus fragile sur bien des points. Sulin faisait parti de ces points pour lesquels tu demeurais résolument faible, fragile, et qui te brisais toujours autant. Tu voulais tellement le voir heureux, tu voulais tellement qu’il réussisse à avoir ce bonheur qui lui tenait tant à cœur que tu savais que s’il te le demandait, s’il te demandait de reculer, de t’en aller, de le laisser tranquille, tu le ferais. Peut-être que tu te battrais, tu le ferais probablement parce que tu étais comme ça, mais tu savais aussi que son bonheur était une priorité, c’était ce qui importait. C’était devenu une priorité et c’était pour ça que la potentielle reconstruction de Sulin était autant un crève-cœur qu’une possibilité de le voir heureux, même si c’était sans toi. Tu écoutais la jeune humaine à tes côtés parler, laissant tes yeux scanner son regard sans remettre ton propre masque sur tes yeux, laissant le tumulte qui s’y jouait être visible aux yeux de tous. Je trouve ça injuste aussi, Ezra, mais je suis celui qui nous a foutu dans cette merde. Toute la faute était sur ton dos, après tout. Si tu n’étais pas partie en quête de cette vengeance inutile, si tu n’avais pas lancé ta croisade de l’enfer, vous n’en seriez pas là. Tu pourrais encore te balader dans les murs du Nexus comme tu l’avais toujours fait, tu pourrais encore passer par son labo, librement, et lui offrir un baiser avant de partir pour une mission au travers de l’espace, tu pourrais encore voir ta famille sans avoir besoin de quinze documents certifiant la validité de ta visite. C’était ta faute. Bien sûr que c’est un homme intelligent, il l’est bien plus que moi à énormément d’échelle. Mais tu sais, Ezra… La majorité des scientifiques ici sont aussi mortels que n’importe quel autre mercenaire. J’en ai pas rencontré un seul qui ne sache pas tenir une arme et tirer si besoin est. Je suis pas sûr d’être capable de dire la même chose de Sulin. Il est brillant, son cerveau est… Incroyable, mais je ne sais pas s’il serait capable de tirer si quelqu’un pointait un fusil sur lui. J’aimerai le laisser prendre ses décisions seul, sur ce sujet, mais… j’aurai bien trop peur des issues. Et c’était pour ces mêmes issues que tu avais décidé de prendre la décision pour vous deux, même si c’était particulièrement injuste, autant pour lui que pour toi. Tu étais terrifié à l’idée que quelque chose lui arrive quand tu avais le dos tourné, qu’une vipère d’un autre nom et d’une autre forme ne s’attaque à lui et ne laisse derrière elle que le cadavre chaud de celui que tu aimais. C’était un cauchemar que tu ne pouvais pas revivre. Ezra le savait. Il le savait, également. Tu ne pouvais tout simplement pas subir un autre deuil, une autre perte, et tu ne savais pas si tu garderais ta santé mentale si jamais Sulin venait à mourir de la même manière ou presque que celle qui te précipita dans ce précipice. Entendre, toutefois, l’inquiétude dans la voix d’Ezra, entendre qu’elle ne pouvait pas te laisser rester dans cet état, ça t’insuffla un léger rire alors que tu levais ton verre, faisant doucement tourner l’alcool dans le creux du verre. Je sais que tu veux bien faire, mais qu’est-ce qu’il y a à faire ? Ma carrière est en miettes, ma vie est un bordel que je peux même pas organiser. Le laisser venir ? Je pourrais, bien sûr, mais à quel prix ? A celui de le voir perdre tout ce qu’il a toujours connu et tout ce qu’il aime ? A celui de craindre, chaque jour, que ce soit le dernier ? Je sais pas, Ezra. Ça me tue, peut-être, ouais, mais il y a pas quinze mille solutions. Et je préfère que ça me tue moi plutôt que lui. Bien sûr que tu considérais l’option de céder à ses suppliques, de céder à ses demandes et de le laisser venir avec toi, de le laisser quitter le Nexus. Tu savais que tu aurais enfin un peu de bonheur dans ce merdier qu’était devenue ta vie, tu savais que beaucoup de choses deviendraient bien plus vivables. Mais tu savais aussi que tu ne pourrais probablement pas taire cette peur, cette crainte sourde qui mitraillait tes organes à chaque fois que ton esprit te faisait revoir le corps sans vie de ton ancienne compagne. Il y avait tellement à perdre, il y avait tellement à détruire, et tu ne pouvais pas demander à Sulin de s’impliquer dans ce merdier. Tu ne pouvais pas lui demander de remettre la totalité de sa vie en jeu pour toi. Tu savais que les scientifiques avaient la vie plus simple sur Kadara que des mercenaires ou d’autres civils, mais tu étais aussi bien au courant que ces mêmes scientifiques étaient endurcis par une vie qui n’était pas choisie, et des conditions qui exigeaient à ce que l’hésitation à tirer ne soit pas présente. Tu ne voulais pas que Sulin se perde là-dedans, surtout pas pour toi. Tes confessions étaient sincères et cruelles de vérité et d’honnêteté. Ton abnégation de toi était simplement dans le but de pouvoir être sûr que Sulin, de son côté, au-delà des étoiles, était toujours envie, et sain et sauf. Tu n’espérais qu’une chose : qu’il soit heureux malgré tout. Et tu savais que tu amputais à ce bonheur, malgré tout. Tu le rendais malheureux autant que tu te rendais malheureux. Et la galaxie… La galaxie était juste purement cruelle.
La galaxie était cruelle avec toi, mais elle l’était également avec Ezra, en lui rajoutant des bâtons dans les roues qu’elle n’avait pas besoin d’avoir, en dégradant tout ce qu’elle s’était acharnée à faire avec autant de bon vouloir et d’ambition. La galaxie souhaitait peut-être vous voir à genoux, prêt à supplier pour une seconde de répit. Tu voyais, sans mal, le poids qui pesait sur ses épaules et qui la rendait, sans mal, bien plus petite qu’elle ne l’était. Ta taille jouait, littéralement, mais tu la sentais plus mince, plus petite, plus triste, plus éteinte, et tu savais que tu n’étais pas mal non plus dans ton cas. Vous étiez affables, tristes, frustrés. Et tu comprenais aisément d’où venait toute la frustration d’Ezra. Elle avait vécu pour ce nid de vipères autant que tu l’avais fait aussi, pendant de longues années, pendant de longues heures. Vous aviez tous les deux sacrifier énormément pour pouvoir arriver là où vous aviez été, et la chute… La chute qu’elle vivait désormais, tu la connaissais ô trop bien pour l’avoir vécu un an et demi auparavant. Cette chute vertigineuse, ce reniement de tout ce qui avait été bien fait pour une simple petite erreur, pour un petit rien qui faisait tout basculer de l’autre côté du spectre. Tu l’avais subi, tu connaissais ô que trop bien ce qu’elle pouvait vivre et ressentir. Après tout, tu t’étais vu dans une salle de tribunal, assis, à essayer de te défendre sans qu’on te laisse l’occasion d’en placer une. Tu avais vu le jugement tomber sans que tu puisses dire quoi que ce soit. Tu avais constaté la mort d’une partie de ta vie alors que la salle se vidait, que le brouhaha devenait plus qu’un lointain souvenir, et que tu pouvais entendre les regrets du conseiller turien. Tu savais ce que c’était. Alors, peut-être que le mouvement était déplacé ou risqué, mais tu levas une de tes mains pour la poser sur le dos de la jeune femme, dans un mouvement qui se voulait compatissant, qui se voulait réconfortant, un minimum. Je sais, Ezra. Tu soufflas avant de l’écouter attentivement, prenant en compte chaque mot, chaque parole qui s’échappait des lèvres de la jeune femme. Tu comprenais la frustration qui fuyait de ses lèvres alors que les mots trouvaient doucement leur place et leur sens. Tu ne pouvais pas tout comprendre car tu n’avais pas vécu ce même type de trahison, tu ne payais pour personne d’autre que ta propre faute, après tout. Parfois, tu payais pour ton père, pour cette couleur qu’il t’obligeait à porter, mais tu savais qu’il n’y avait rien de comparable à ce que Ezra vivait. Tu pouvais blamer ton père pour énormément de choses – et tu le faisais sans mal – tu pouvais le haïr autant que tu voulais, tu pouvais avoir envie de tirer entre ses deux yeux autant que tu voulais, mais tu savais aussi que ce n’était pas ses erreurs qui t’avaient amené là où tu en étais aujourd’hui. Ce n’était pas son abandon qui t’avait amené là où tu en étais maintenant. Pour ce qui était des parents d’Ezra, tu étais suffisamment au courant de ce qu’elle t’avait dit pour comprendre qu’ils étaient tout en tort de l’état de la jeune femme. Et tu étais en colère. Contre l’Initiative – mais ça n’avait rien de nouveau, au fond – contre Kyra qui ne faisait rien pour aider sa fille adoptive, contre Emma qui continuait à rester sous silence radio, pour ses parents inconnus dont la réputation portait bien trop préjudice à leur fille oubliée. L’initiative est bonne pour ça, pour te rappeler à quel point tu n’as pas ta place quelque part et que les erreurs d’un ancêtre primeront toujours sur le reste et tous les efforts que tu fais. Ces réponses, il va les falloir, Ez, pour que tu puisses laver TON nom de ces conneries et que tu leur fasses manger leur propre venin. Tu soufflas non sans un sourire, quoiqu’un peu amer, mangé par le brin de colère qui commençait à se nourrir en ton sein. Et tu levas ta main du dos de la jeune femme pour la reposer contre le bar, le bout de tes ergots venant claquer contre le rebord de ton verre dans un mouvement presque mécanique et curieusement apaisant pour tes nerfs déjà bien mis à vif par des discussions que tu n’étais peut-être finalement pas prêt à avoir. Tu esquissas un nouveau semblant de rire à sa remarque. Pas de ça avec moi, Ez. Me remercie pas pour quelque chose de normal, tu veux. Et je comprends ta fatigue, je sais pourquoi elle est là, et je la comprends. Je comprends pourquoi tu as fait, pourquoi tu as choisi de prendre ce risque, même s’il pouvait te coûter ta place. Tu as besoin de réponses, et contrairement à moi, tu es allé les chercher là où tu pensais qu’elles seraient. Tu soufflais doucement en orientant ton regard sur la lignée de bouteilles d’alcool devant vous, devant les divers mélanges qui trônaient sur de longues étagères. Tu comprenais sans mal pourquoi elle était là bas, et tu savais que c’était sa faute sur ce point. Mais tu voyais suffisamment bien pour savoir qu’elle n’avait nullement besoin qu’on lui rappelle que c’était sa faute. Elle était au courant. Tu as bien compris que l’Initiative ne te donnerait rien si ce n’est des miettes, c’est ce qu’ils font de mieux, te jeter des miettes et te foutre un coup de pied après. Alors qui peut te blâmer d’être allée les chercher toi-même ? Pas moi. Tu finis, en attrapant ton verre pour finir ce qu’il restait d’alcool en son cœur. Tu tournas, à nouveau, ton regard sur elle, observant sans mal cette signification dans son mouvement, comprenant sans mal tout ce que ceci voulait dire et tu sentis tes subharmoniques s’activer d’un mélange entre inquiétude et colère. Colère pour ce qu’il lui était arrivé, qu’elle ne méritait nullement et que personne ne devrait avoir un jour à subir. Et de l’inquiétude parce que tu savais que ce genre de choses, ça ne se guérissait pas tout seul, et le chemin était long. C’était comme le deuil, ça demandait bien plus qu’un verre de whisky dans un bar malfamé pour en oublier le goût. Tu sais que si tu as besoin de quoi que ce soit, pour ça, tu peux me demander, hm ? Ce n‘était pas grand-chose, mais tu savais que tu retournerais la galaxie entière si tu pouvais trouver quelque chose pour soigner ce genre de maux, si tu avais ne serait-ce qu’une piste pour le trouver. Tu savais aussi que si tu pouvais l’aider, tu le ferais. Même si ce n’était que de se rejoindre à Kadara pour tirer dans de vieilles canettes ou de vielles bouteilles, pour passer la frustration et la colère. Tu savais que tu répondrais présent, arme au poing et sourire sur le bout de tes mandibules ainsi que quelques bouteilles stockées dans un sac. Tu n’étais pas le plus expressif ni le meilleur quand il s’agissait de réconforter les gens, mais tu avais tes propres méthodes. Tu ne voulais surtout pas qu’Ezra tourne comme toi tu avais tourné. Et au vu de comment Kyra promettait de se comporter si elles venaient à se confronter, c’était le genre de choses qui pourraient bien arriver. Kyra… J’aurai dû lui offrir un livre sur l’éducation parentale quand on se côtoyait encore par le travail. Tu soufflas non sans un léger rire, pensant presque innocemment que cette petite pique en direction de l’Asari réussirait à apporter un poil de sourire dans le cœur de la jeune femme soudainement plus fatiguée qu’elle ne l’était à ton arrivée. Ez. Tu sais que si je veux vraiment y aller, je trouverai un moyen d’y aller. Qu’est-ce que je risque à y aller ? Au pire des cas, l’Initiative l’apprends, la seule chose qu’ils peuvent encore me faire c’est rendre mes visites sur le Nexus plus difficiles à faire, mais mon avocat ne le permettra pas. Dans le meilleur des cas ? Je trouve des informations dont tu pourrais avoir besoin. C’était quitte ou double. Et si tu avais vraiment peur que le Nexus confirme ta présence sur le lieu ? Tu n’avais qu’à envoyer Rux à ta place, ou Rael, directement. Tu savais que les deux se débrouillaient très bien sur le terrain. Tu n’avais pas peur pour toi, tu avais peur pour l’état de la jeune femme à tes côtés. Il y avait peut-être beaucoup trop d’inquiétude dans ta vie, finalement. Il était peut-être temps pour toi de prendre des vacances, finalement.
Ezra Monroe & Sylhas Astros
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Profession : Journaliste de l'Initiative Habitation : Sur le Nexus
So, you're sulking over a bottle of whisky?
Sylhas & EzraTell me somethin', girl. Are you happy in this modern world? Or do you need more? Is there somethin' else you're searchin' for? I'm falling. In all the good times I find myself longin' for change and in the bad times I fear myself. Tell me something, boy. Aren't you tired tryin' to fill that void? Or do you need more? Ain't it hard keeping it so hardcore?
Il grossissait les traits, mais c'est vrai qu'elle est un peu boulet Emma. C'était en partie de sa faute, elle qui s'était toujours empressée de lui courir après pour régler les moindres de ses petites bavures, de ses petits accrochages. Ezra voulait une vie calme pour sa petite sœur, Kyra et elle étaient d'accord à ce sujet. Emma n'aurait jamais dû être mêlée à tout ça, Emma aurait dû faire sa vie paisiblement sur le Nexus, c'était à elle qu'il revenait de faire des sacrifices. C'était elle l’aînée. C'est ce qu'on lui a toujours dit, c'est ce qu'elle a accepté. Et maintenant, tout ça lui semblait si dérisoire.
- Je te rembourserai si jamais elle le fait exploser, enfin, j'espère que tu me laisseras un moment pour réunir suffisamment de crédits, ça doit coûter cher ces engins là.
Elle n'en avait absolument aucune idée et c'était toujours plus agréable de parler du coût du vaisseau de Sylhas que de sa relation chaotique avec sa cadette. Tout comme il était plus simple de fantasmer une idylle entre Rux et elle plutôt que d'évoquer leurs vies sentimentales respectives. Après tout, Ezra a toujours eu un faible pour les krogans, elle ne s'en est jamais caché, ce qui rend cette idée d'autant plus amusante.
- Moh...
Sa réflexion la fit presque rougir, pauvre petite humaine transparente qu'elle était. Malgré l'évident aspect comique de la chose, elle savait qu'il s'y trouvait aussi une part de vérité. Après tout, elle savait que son pilote était quelqu'un d'important pour Sylhas, un ami si ce n'est le meilleur. Quant à elle... il l'avait presque vu grandir, il lui avait permis de trouver un job bien plus rapidement au sein de l'Initiative, il avait été là pour chaque moment, chaque instant difficile. Sylhas était une constante dans sa vie, qu'elle le veuille ou non. Il ne l'avait jamais abandonné quand bien même il aurait dû. C'était une chose pour laquelle elle ne pouvait qu'être reconnaissante. Elle lui donna un léger coup d'épaule, tout doux, simplement pour lui montrer qu'elle ne l'oubliait pas et qu'elle le remerciait d'être là. C'est peut-être pour cette raison qu'elle se permettait de mettre son nez dans ses affaires, ses affaires qui ne la concernaient absolument pas. En apparence du moins, puisque le bonheur du turien dépendaient en vérité beaucoup de ces choses là et qu'elle aussi, ça lui importait.
- Tu ne peux pas tout te mettre sur le dos, Sylhas. Tu ne peux pas te reprocher d'avoir voulu venger la mort de celle que tu aimais, tu ne peux pas te reprocher d'avoir voulu apaiser un peu la douleur. Tu ne peux pas non plus t'empêcher de vivre tout ça simplement en ayant peur d'hypothétiques terrifiants événements. Toi aussi, tu mérites d'être heureux.
Et clairement, si elle avait encore ce pouvoir, elle en aurait fait un flash info. Elle l'imaginait très bien sur les écrans géants du Nexus, hurlant que Sylhas Astros méritait lui aussi d'être heureux et que casser tout ce sucre sur son pauvre dos ne faisaient que rendre ceux qui s'y employaient plus mauvais encore que ce qu'ils n'étaient. Malgré tout, Ezra savait que ce n'était pas aussi simple. Sans comprendre pleinement sa crainte, elle la reconnaissait effrayante et savait parfaitement ô combien cette situation était compliquée.
- C'est compliqué, tellement compliqué.
La blonde soupira en faisant tourner le liquide dans son verre. Ce n'était pas seulement compliqué, c'était aussi une preuve de plus que leur société était défaillante, leur justice expéditive et leur système punitif incohérent. Dans un autre monde, elle aurait suffisamment de courage pour écrire à ce sujet.
- Et encore une fois, injuste. Tellement injuste.
Elle but la moitié de son verre sur ces mots, parce qu'il lui fallait bien un remontant pour se dissuader de mettre fin à ses jours en se frottant au premier mercenaire susceptible qui passait. Et la suite de la conversation ne l'y aiderait pas, ça non. Sylhas se montrait incroyablement compréhensif, incroyablement encourageant, et elle mentirait en disant que ça ne lui faisait pas du bien. Malgré tout, elle ne parvenait pas à se montrer aussi enthousiaste que lui à l'idée de laver son nom, de découvrir enfin la vérité sur ses parents, de montrer à l'Initiative qu'ils avaient eu tort. Tout ça, elle le considérerait un autre soir. Quand elle aurait fini de s'apitoyer sur son sort pourtant loin d'être aussi triste que celui du turien. Mais finalement, c'est peut-être ça qui lui remonta le moral. Le fait qu'il prenne cette peine de la tirer de ce trou dans lequel elle s'était enfoncée alors que lui même n'était pas dans une forme olympique. C'était peut-être cette abnégation qui la poussa à exiger elle aussi le meilleur pour ses proches, pour elle-même. Le turien lui tapota le dos, compatissant et elle finit par se redresser, remit un peu d'ordre dans cette silhouette décharnée.
- T'as sûrement raison, oui. Ouais, t'as raison en fait. Je vais pas me laisser faire.
La jeune femme termina son verre d'un coup et roula des épaules à la suite, comme pour faire circuler le liquide. Elle se sentait d'un coup d'humeur bien plus audacieuse.
- Je vais leur montrer qu'ils ont eu tort de me traiter comme ça, ouais. Et je vais aussi leur faire comprendre qu'ils ont eu tort de TE traiter comme ça. Je sais pas encore comment, mais je vais trouver.
Ezra acquiesça plusieurs fois en regardant le même point sur le mur, nouvellement déterminée. Elle se tourna ensuite vers Sylhas, le regard chaleureux. Bien sûr qu'elle savait qu'il était là. Il l'a toujours été.
- Oui, je sais. Merci. Merci, vraiment.
Sa proposition doucha néanmoins son enthousiasme, quand bien même le turien argumenta de manière très convaincante. C'était son combat cette histoire, et Sylhas en avait déjà fait beaucoup. Elle aurait aimé que les choses soient plus simples et qu'il les voit de la même manière qu'elle.
- C'est hors de question. Hors. De. Question. Tu l'as dit, si on te prend le nez dans ces affaires là, tes visites sur le Nexus seront encore plus difficiles. Tu dois penser à toi, Sylhas. Vraiment. Je vais m'en sortir, ne t'en fais pas.
Elle mesurait tout à fait l'ampleur de l'effort qu'elle demandait au turien, celui de faire passer ses besoins personnels avant ceux des autres, mais n'en avait plus grand chose à faire. Ezra ne voulait pas l'impliquer là-dedans, pas cette fois, pas maintenant.
Codage par Magma.
Posté le Dim 9 Aoû - 10:38
Sylhas Astros
I'll relinquish one bullet. Where do you want it?
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So, you’re sulking over a bottle of whisky ?
Port-Kadara |
La sœur d'Ezra... C'était un sacré numéro, tu devais bien l'avouer. Tu ne dirais pas que tu avais été réticent au départ à m'avoir sur ton vaisseau, absolument pas. Après tout, tu acceptais les requêtes et demande de faveur avec une telle abnégation de ton propre bien être que c'était se demander si tu savais de quoi tu avais réellement besoin. Mais n'était-ce justement pas là le fond du problème avec toi ? Qu'importe. Tu avais été curieux, quelque peu suspicieux d'une certaine manière, d'avoir une humaine sans qualification certifiée sur ton vaisseau. Après tout, chaque personne que tu avais recrutée pour le Leviathan avait son utilité, sa place, qu'elle soit pour le vaisseau en lui-même et son fonctionnement ou pour toi, l'équipage, l'équipe, le terrain. Jayleen était celle qui maîtrisait les commandes du vaisseau, rendait possible vos voyages au travers des étoiles. Tes quelques ingénieurs permettaient que toute la machinerie fonctionne et que le vaisseau reste entretenu sans demander des cales sèches tous les trois voyages FTL. Le drell était celui qui s'occupait d'une partie de cette ingénierie, qui gérait le cœur de ton vaisseau comme s'il l'avait toujours connu, et ton médecin de bord était également au scientifique en haute estime capable de courir parmi les circuits officieux pour vous trouver du matos. La jeune quarienne, elle était une hackeuse de génie, réussissait à garder les systèmes de sécurité en place et sous votre contrôle en plus de vous offrir tous les meilleurs contrats offerts par la galaxie. Quant à Rux... C'était devenu ton meilleur ami, probablement. Mais aussi ton bras droit. Jayleen était ton bras droit sur le vaisseau, et Rux, sur le terrain, sur le chemin du combat. Alors quand Ezra t'avait demandé de prendre soin de sa sœur, forcément, tu avais été plus que curieux de ce qu'elle pourrait bien faire. D'une manière, tu ne voulais pas avoir d'une bouche supplémentaire à nourrir sans avoir de contrepartie mais de l'autre, tu ne pouvais tout simplement pas refuser cette faveur à Ezra. Tu ne pouvais pas. Alors tu avais accepté la jeune femme à bord, en souvenir de toute l'affection et la confiance que tu avais vis à vis de la blonde. La jeune femme s'était montrée, au départ, particulièrement discrète avant que certains de tes ingénieurs lui montrent comment fonctionnait un vaisseau. Depuis... Tu savais qu'elle touchait un peu à tout, et depuis le scandale avec ta messagerie et les systèmes de sécurité, elle ne touchait surtout à rien sans quelqu'un de compétent non loin. Curieusement, si tu te savais être le cœur de cette équipe curieusement éclectique, tu savais qu'Emma apportait quelque chose de plus à cette équipe. Une nouvelle cohésion peut-être, un peu plus de lien entre vous tous. Et ce serait mentir que de dire que dans tes mauvais jours, la présence d'Emma était inutile. Elle avait l'art de réussir à passer de la crème sur ceux sur lesquels tu avais aboyé pour un oui ou pour un non. Alors oui, tu avais été particulièrement sceptique à l'idée qu'elle rejoigne ton équipe mais, désormais, tu avais de plus en plus de mal à imaginer le Leviathan sans elle. C'est pour ça que tu esquissas un sourire à la remarque d'Ezra, à la mention de la potentielle explosion de ton vaisseau par la cadette Monroe. Oh, tu n'auras probablement pas de crédits à dépenser puisque... Nous serons probablement tous morts. Par contre, je t'imposerai d'expliquer à ma mère les raisons de mon décès, là ça risque de coûter plus cher que quelques crédits. Tu lâchais cela avec un sourire, avec un timbre plus léger, plus amusé. Parce qu'il était toujours plus simple de blaguer sur la possibilité que tu sois spaced out, comme disait Jayleen à chaque fois que tu parlais de balancer quelqu'un par un airlock, que de parler de la réalité de vos problèmes sociaux. Parce qu'il y en avait de gros. De gigantesques, même.
Parler du potentiel flirt et du potentiel couple entre ton bras droit et la journaliste était là encore plus simple que de discuter des problèmes sous-jacents entre la cadette et son aînée. Tu savais qu'ils existaient, pas en détail parce que tu savais que dans les deux cas, des deux côtés, c'était presque autant un sujet tabou que le sujet concernant ton paternel. Un sujet que les gens avaient appris à éviter avec toi de la même manière que tu évitais de creuser trop profondément pour savoir les abysses de la relation entre les sœurs Monroe. Alors tu ne creusais pas. Tu effleurais la surface, du bout du doigt, sans jamais oser plonger la main dans cet abysse. Non pas par peur de ce que tu pourrais découvrir sur les deux sœurs mais simplement parce qu'il n'y avait aucune bonne chose qui pourrait ressortir de ça si tu venais à les forcer à parler. Si cela venait d'elles, tu prendrais l'information sans ciller, mais tu ne forceras personne à parler. Ce n'était pas ton genre. Quand bien même tu voulais aider, une partie de l'aide venait toujours et avant tout de la personne qui avait besoin d'être aidé plus que par celle qui souhaite apporter son soutien. Du moins, c'était comme ça que l'on t'avait éduqué. Les choses s'étaient déformées avec le temps et avec ton travail mais dans le privé, dans l'intimité de tes relations les plus proches, tu ne forçais jamais. Tu essayais. Tu gardais ta curiosité parfois morbide sous clef et tu faisais en sorte d'être cette oreille attentive, présente, compréhensive et silencieuse pour ceux qui en avaient le besoin. Alors oui, tu n'avais pas questionné Ezra quand elle t'avait demandé de récupérer sa sœur et d'en prendre soin. Tu n'avais pas demandé à le jeune cadette l'état de sa relation avec son aînée. Tu t'étais contenté d'obéir et aujourd'hui, tu te contentais encore de lui offrir la protection promise par ton vaisseau, tout naturellement. Au prix de la peur, parfois sourde, que tu finisses par errer dans l'espace parce que la demoiselle aura fait flamber le cœur du Leviathan.
Et il y avait toujours une part de vrai dans ses bêtises, une réalité à laquelle tu t'accrochais depuis que tu étais gamin, un des rares rêves que tu maintenais comme un trésor, comme cette petite bride de ton innocence passée. Tu voulais que les gens autour de toi soient heureux, vivent paisiblement et justement. C'était pour ça que tu étais rentré au sein du Spectre, parce que tu pensais pouvoir réaliser ce rêve de gosse, savoir que tes proches et même les inconnus de passage pouvaient trouver justice dans tes actions. Naïf que tu avais été, à te salir les mains en pensant le faire pour ce que l'on nommait si aisément le bien, sans savoir que parfois, de l'autre côté de la balance, tu brisais des familles, des couples, des vies entières d'une seule et simple balle. Cruelle réalité. Tu ne pouvais tout simplement pas être le porteur des espoirs et du bonheur de tous et comme tous les autres, ce rêve de gosse s'était tarit comme une source d'eau. Un rêve trop grand pour des épaules trop frêle et pour un seul être vivant, finalement. Mais tu essayais toujours, avec tes proches. Raison pour laquelle tu acceptais bien des choses, pour Ezra, pour Emma, en oubliant ton propre bien à la surface. Et tu faisais des erreurs car tu n'étais qu'un simple être vivant. Tu faisais des erreurs qui te coûtaient chers, et ta plus grande était sans doute celle que tu avais fait subir à Sulin, sans consciemment le vouloir, sans le chercher, sans ne serait-ce que réfléchir. Tu étais une créature particulièrement impulsive et tu savais que cette erreur, celle qui vous brisais tous les deux, celle qui avait brisé cette relation pourtant si salvatrice à tes yeux, elle était de ton fait et uniquement de la tienne.
Ezra avait beau te dire le contraire, tu savais très bien qu'elle essayait d'enjoliver une réalité à laquelle tu avais fait face seulement récemment, que tu avais pris conscience seulement maintenant d'à quel point tu avais été dans le faux. Pour toi, pour tout le monde et surtout pour Sulin. Tu lui avais fait du mal en cherchant une utopie dont tu n'avais tout simplement pas besoin. Tu avais assassiné une relation à laquelle tu tenais si fortement pour un désir malsain et compulsif auquel tu avais été trop faible pour résister, comme cette Eve mentionnée dans les écrits religieux humains, qui n'avait su résister à la pomme. Tu étais loin du péché originel prêché par ces religieux mais tu savais que ta faute était énorme, surtout aux yeux de ton amant qui n'espérais que ça, qui ne te demandait finalement que d'être là et de l'aimer. Deux choses que tu avais su remplir, naturellement, sans te forcer mais que tu avais détruites parce que ta quête de vengeance avait pris le pas. Parce que tu n'avais pas été capable de voir ce qui était déjà sous ton nez. Tu pensais, curieusement, à ce moment-là, avoir besoin de cette vengeance pour faire ton deuil, pour tirer un trait sur ce qui te tuait intérieurement, comme un poison ou un venin, mais ce n'était pas le cas. Ce dont tu avais besoin, tu l'avais déjà, sous tes yeux, sous tes doigts, dans tes bras et sur tes lèvres strictes. Et tu avais été incapable de voir au-delà de ça. Complètement incapable de voir au-delà d'une pseudo réalité façonnée par ton cerveau, par une quête que tu pensais justifierai tout le reste, justifierai tous tes moyens, toutes tes prises de conscience et tes malheurs internes. Alors que non. C'était le temps, et la patience avec laquelle Sulin prenait soin de toi qui te soignait, naturellement, qui te rendait plus sain, plus à même de vivre, de respirer. Mais tu avais été incapable de le voir, de le comprendre à ce moment-là. Et quand les informations étaient tombées, tu t'étais persuadé que c'était ce dont tu avais besoin sans réfléchir. Et tu avais tout brisé. Tes espoirs, ton bonheur déjà acquis, ta carrière, ton monde s'était effondré comme un château de cartes. Tu avais brisé le bonheur de Sulin, tu l'avais poussé, inconsciemment, dans cette déprime que tu avais vu dans ses traits quand il t'avait évité lors de ton dernier passage au Nexus. Tu l'avais brisé, et ça te brisait. Alors, Ezra avait beau dire que toute la faute n'était pas sur ton dos. Ce n'était certes pas complètement faux, mais c'était bien loin d'être la vérité la plus pure également. À tes yeux, du moins. Ezra, c'est ma faute. Alors oui, une part de cette faute est partagée par le conseil qui fait sourde oreille à une réalité pourrie, oui. Tu soufflas, ton regard se portant sur les bouteilles entreposées en face de vous tandis que tes doigts tapotaient doucement la surface de ton verre, presque en rythme. Mais c'est moi qui ai décidé de me lancer dans cette mission, alors que je n'en avais pas besoin. Je n’étais juste pas capable de voir que ce dont j'avais réellement besoin, je l'avais déjà. Cruelle réalité, cruelle vérité et ça te faisait encore marre de l'admettre aujourd'hui. Mal d'admettre que tout le malheur incombé à ton amant, c'était ta faute. Quand tu essayais de faire au mieux, tu échouais lamentablement et tu finissais par briser la personne qui t'était le plus cher dans ce foutu secteur. Oui, tu t'apitoyais sur ton sort, oui parfois tu avais envie de te laisser dériver dans les confins de l'espace. Mais c'était trop simple. Parce que si d'un côté tu voulais que la culpabilité s'éloigne, de l'autre, tu voulais soigner et réparer ce que tu avais brisé à cause de ta stupidité. Tu comprenais que Sulin te veuille loin, te garde à l'écart et t'évite. Pour cette unique bêtise, il avait tous les droits à ce sujet, même si ça faisait mal, même si tu te sentais presque comme un étranger sous ses yeux divinement bleus. Stupide turien que tu étais. Tu échappas un sourire, mince, léger comme une plume avant de te redresser un peu. C'était tellement bête tout ça. Tellement idiot. De si petites choses provoquant de telles douleurs, et tu t'en voudrais probablement jusqu'aux confins de ton existence. Parce que voir le malheur dans les yeux de Sulin, c'était, au fond, ce qui te faisait le plus de mal, parce que c'était toi, la cause de tout ce malheur apparent. Ouais, injuste et compliqué. Ça sonne bien comme chaque chose que fait le conseil de la mauvaise façon, hein. Rien de simple dans cette foutue nouvelle galaxie. et ça aussi, c'était foutrement vrai. Il n'y avait tellement rien de simple et d'aisé, rien ne pouvait se réussir comme prévu et vous appartenir avec aisance. Triste et cruelle réalité.
Une réalité que tu constatais aussi avec les faits avancés par la blondinette qui était toujours hantée par l'ombre d'une réputation parentale dont les origines étaient presque aussi floues que les raisons. Elle souffrait autant que toi de l'injustice de l'initiative et du système insuffisant que le conseil donnait à tous. Pour peu que l'on suivait absolument toutes les règles sans ciller, sans poser de questions et sans sortir de la ligne, tout se passait bien. Toutefois, dès qu'une erreur était faite... On passait si aisément de l'autre côté de la ligne. D'une certaine manière, Ezra était chanceuse de n'avoir été que rétrogradé et tu savais qu'elle était au moins consciente de cette chance. Le Conseil pouvait être cruel, il l'avait démontré à de nombreuses reprises, son intransigeance brisant parfois les lois même de la logique de leur propre gouvernance. Tu ne savais pas trop quoi faire au fond, ni comment trop réagir, ni quoi dire pour l'aider véritablement mais tu faisais de ton mieux. Tu essayais d'être le plus compréhensif possible, tu essayais de l'aider là où tu le pouvais. Tu n'avais plus les ficelles nécessaires pour pouvoir sincèrement la sortir du trou dans lequel l'initiative l'avait plongé. Oh que tu aimerais être capable de l'aider autant, ô que tu aimerais pouvoir véritablement être utile dans son malheur mais tu savais que tes poignets étaient aussi liés que les siens. Toutefois, tu ne savais pas ce que tu avais dit ou fait pour permettre le changement que tu remarquas et ressenti chez la jeune femme, se redressant comme revigorée soudainement, te poussant à échapper ta main d'elle. Tu levais une de tes plaques frontales, curieux à ses paroles avant d'échapper un sourire et un léger rire. Tu étais heureux de la voir reprendre du poil de la bête et tu ne manquas pas de le faire savoir par le léger ronronnement satisfait qui s'échappa naturellement de tes subharmoniques. Ah, ça c'est l'Ezra que je connais et que j'ai connu, cette battante-là. Ta voix était mélangée de ton ronronnement naturel, les fréquences de tes autres cordes vocales si différentes maintenant par rapport à la discussion que vous aviez eu précédemment. Mais tu étais sincèrement heureux de la voir ainsi, loin d'être aussi radiante que lors de certains moments, mais somme toute revigorée par une force nouvelle. Et c'était plaisant à voir, terriblement. C'était rafraîchissant, et un certain soulagement s'imposait dans ta poitrine.
Après tout, avec les années, tu la connaissais bien, très bien même, et elle faisait partie des quelques personnes que tu ne supportais pas de voir injustement traitée et dont l'injustice frappait si fort que leur aura en tombait soudainement. Ses paroles suivantes eurent l'effet de t'apporter un rire chaleureux hors de tes lèvres alors que tu calais doucement ta tête contre ton poing, le regard tourné vers elle, de l'affection presque fraternelle dans tes pupilles vertes. Je n'en doute pas une seule seconde. Tu as toujours été une gamine futée, tu trouveras quelque chose qui va ébranler tout le Nexus et l'Initiative jusque dans ses fondations. Tu soufflais peut-être ça sur le ton de l'humour mais tu y croyais dur comme fer. S'il y avait bien une personne sur ce foutu Nexus qui était capable de secouer les branches de cet arbre, c'était elle. Peut-être qu'avec la complicité de ta mère, elle réussirait un coup de maître suffisant pour qu'ils se remettent en question. Mais occupe-toi de toi surtout, tu veux ? J'ai un avocat sur mon affaire, déjà. Et tu étais persuadé, malheureusement, que si même le référent scientifique ne pouvait rien faire pour toi, ni même le pionnier humain - même si tu doutais sérieusement de sa bonne volonté et de son implication -, ni même le propre conseiller turien... Alors malheureusement, il n'y avait pas grand-chose à faire dans ton cas. Alors oui, tu préféras qu'elle s'occupe d'elle avant tout de chose, parce que c'était ça qui importait à l'heure actuelle. Si elle réussissait à blanchir un peu ton statut, tu n'allais bien évidemment pas cracher dessus, mais tu ne souhaitais pas non plus qu'elle en fasse une priorité quand son cas à elle devait être la priorité absolue. Ses remerciements, comme toujours, réussirent à t'arracher un nouveau sourire alors que tu posais une main sur le haut de son crâne dans un geste fraternel, naturellement bienveillant. Tu serais toujours là. Une constante pour elle comme elle l'était pour toi. Depuis que vous vous connaissiez, c'était ainsi. Et ça commençait à dater, cette histoire. C'est normal, Ezra. Je serai toujours là, même si ta sœur explose mes systèmes de sécurité. Tu soufflas avec un rire dans tes cordes vocales avant de héler, à nouveau, la barmaid pour que vos verres soient à nouveau remplis. Maintenant que le ton était doucement remonté et que l'humeur n'était plus tant à l'apitoiement, tu souhaitais très clairement boire en honneur de ce renouveau de l'humeur globale de cette soirée qui s'annonçait pourtant bien plus sombre. Et pourtant, vous étiez doucement de retour sur une pente douce vous ramenant vers la lumière d'une soirée légère, d'une soirée comme vous en aviez vécus bien d'autre auparavant. Et ce même quand elle refusa ton aide pour ces précieuses informations. Tu hochas doucement la tête, sachant que tu n'allais pas insister. Comme tu voudras. Mais tu sais que tu n'as qu'un mot à dire pour sur je fasse un saut là-bas. Tu repondis, finalement, en pointant ton regard sur elle. Tu faisais cette concession pour elle, parce que tu savais que ça importait pour elle, mais tu voulais qu'elle sache, qu'elle comprenne, qu'à tout moment elle pouvait revenir sur cette décision et que tu ne l'en blâmeras pas. Que tu n'allais nullement être cet enfoiré et lui rappeler cette chose pour le restant de ses jours. Tu voulais juste qu'elle sache que tu étais là, dans tous les cas de figure. Quant à prendre soin de toi... C'était une autre affaire, et tu souhaitais, consciemment, ne pas le relever parce que tu savais que tu seras incapable de maintenir une promesse de ce type. Tes yeux se posèrent sur les verres qui glissèrent en votre direction et tu attrapas le tien avec adresse avant de le lever doucement, tournant ton regard vers elle, amusé. Santé, comme vous dites. Tu soufflas, un sourire sur tes mandibules et dans ta voix avant de prendre une gorgée d'alcool, gorgée presque salvatrice. Gorgée pour le renouveau d'Ezra et pour qu'importe ce que tu avais réussi à faire pour qu'elle soit de nouveau sur pieds. Il y avait des miracles et des espoirs, parfois, qui s'accomplissaient et désormais... Tu ne cherchais pas forcément de réponses à cela. C'était une partie de la magie de cet univers. .
Ezra Monroe & Sylhas Astros
We play these games, so who's to blame? We never change, just stay the same |
Dernière édition par Sylhas Astros le Ven 21 Aoû - 11:27, édité 2 fois
Posté le Ven 21 Aoû - 3:56
Ezra Monroe
Begin your journey, join the Andromeda Initiative today.
Profession : Journaliste de l'Initiative Habitation : Sur le Nexus
So, you're sulking over a bottle of whisky?
Sylhas & EzraTell me somethin', girl. Are you happy in this modern world? Or do you need more? Is there somethin' else you're searchin' for? I'm falling. In all the good times I find myself longin' for change and in the bad times I fear myself. Tell me something, boy. Aren't you tired tryin' to fill that void? Or do you need more? Ain't it hard keeping it so hardcore?
À sa remarque, Ezra réfléchit. Une seconde, deux secondes, trois secondes, ses synapses étant largement ralenties par la dose considérable d'alcool qu'elle avait dans le sang. Pourtant, elle parvint relativement vite à la conclusion que Sylhas avait raison.
- Certes. Elle me tuera.
Compte tenu du fait que Sylhas et son frère étaient véritablement les joyaux de leur mère, si elle devait expliquer à sa patronne que son fils était mort parce que sa frangine avait fait explosé son vaisseau par mégarde, elle ne donnait pas cher de sa peau. Et puis elle, elle aurait perdu un ami et son boulet de petite sœur. En définitive, bien plus que des crédits et deux raisons de moins pour continuer à vivre dans cet univers qui semblait vouloir sa peau. Plus qu'à croiser les doigts pour qu'Emma réprime ses envies d'aventure encore quelques temps, du coup. Pour le moment, ils avaient des problèmes plus urgents à régler. Reconstruire leurs vies respectives autour d'un immense vide, par exemple.
- Sylhas.
Elle soupira et reprit un peu de sa boisson pour se donner du courage, il en fallait.
- Ouais, t'as une part de responsabilité là-dedans. Mais au-delà même du conseil qui fait n'importe quoi... la vie a pas été tendre avec toi. Et t'es resté quelqu'un de bien, avec ses défauts certes, mais quelqu'un de foncièrement bon. C'est pas le cas de tout le monde.
Ce n'était pas son cas à elle. Elle qui n'avait pas hésité à piétiner, à mentir, à faire du mal pour se hisser là où elle le voulait. Elle qui encore aujourd'hui, n'avait pas hésité à risquer la vie d'une équipe d'investigation entière simplement pour poursuivre ses chimères. Alors oui, peut-être bien que Sylhas n'était pas parfait. Peut-être bien qu'il aurait dû ouvrir les yeux au bon moment avant d'avoir à les fermer. Peut-être, mais peut-être aussi qu'il avait fait de son mieux tout du long et que c'était déjà beaucoup. Du moins, c'est ainsi qu'Ezra voyait les choses après deux verres et une énième déception.
- Prends pas la grosse tête par contre.
Elle lui donna un coup d'épaule, tout doux, le même qu'elle lui avait donné quelques minutes plus tôt. Le même qu'elle lui avait donné quand il lui avait souhaité bonne chance le jour où elle avait posé le pied sur le Nexus la première fois. Ezra était tout bonnement incapable d'être trop démonstrative et ce depuis longtemps. Depuis qu'on l'avait arrachée aux bras de ses parents et qu'elle demeurait cette gamine terrifiée, seule dans l'obscurité. Mais elle essayait, elle faisait des efforts pour lui montrer à quel point elle le soutenait, à quel point elle était désolée de voir combien il souffrait. Maladroitement, certes. Quant à Sylhas, il avait visiblement opté pour les encouragements et tous les mensonges qu'ils impliquaient. Sur le moment, elle l'appréciait.
- Ouais, carrément ouais ! Jusque dans ses fondations ! Et toi, toi tu trouveras le moyen Syl, j'en suis sûre.
Elle acquiesça plusieurs fois en terminant son verre, grimaçant légèrement en sentant l'acidité du liquide lui cramer la gorge. Peu importe, elle était désormais bien trop saoule pour s'en soucier.
- Et ouais, ouais bien sûr. Mais je trouverais un moyen de l'aider. Ou pas. En tout cas on rétablira la vérité.
Et peut-être trouver un moyen de se racheter pour tous les mensonges qu'elle avait diffusé sciemment, pour avoir trompé les gens pendant tant d'années et cautionné toutes ces injustices. Une chose qu'elle garderait pour elle mais qui restait là, coincé dans sa cage thoracique.
- Arf, on en a plus pour longtemps alors.
Elle lui sourit, un poil moqueuse en songeant à sa cadette qui devait se trouver quelque part sur cette grande planète. Et puis elle se reprit. Elle ne pouvait pas y penser. Plus maintenant.
- Ouais, je sais. Merci encore.
Elle leva son verre après ça, comme pour enterrer leurs pensées néfastes, comme pour conjurer le sort, célébrer quelque chose quand ils ne le pouvaient pas encore. Elle leva son verre et cria :
- Santé !
Parce que finalement, n'est-ce pas tout ce qui importait ?
Codage par Magma.
Posté le Ven 21 Aoû - 14:04
Sylhas Astros
I'll relinquish one bullet. Where do you want it?
Profession : Ancien Spectre, désormais chasseur de primes et d'artefacts Habitation : Kadara, mais aussi beaucoup sur ton propre vaisseau, le LWSS Leviathan
So, you’re sulking over a bottle of whisky ?
Port-Kadara |
Il fallait avouer que l’image d’Emma réussissant l’exploit de réussir à faire imploser ton vaisseau de l’intérieur était une image qui réussissait sans mal à étirer tes mandibules en un sourire. Après tout, la jeune femme s’était montrée plus que curieusement apte à la destruction et au chaos, et ce, depuis qu’elle avait mis un pied à bord du Leviathan. Toi qui n’étais pas maître de la patience, peut-être même au contraire, ton sang chaud bouillonnant en permanence ou presque, tu t’étais retrouvé confronter à une énigme qui n’était autre que la cadette des Monroe, cette jeune femme qui réussissait des exploits que personne, pas même tes ingénieurs, ne parvenait à accomplir avant elle. Ton drell fut le premier surpris de voir qu’elle se débrouillait plutôt bien avec un équipement de mécanicienne, prenant le pas de lui apprendre un peu les ficelles de l’ingénierie, ce qui n’était au final que du travail de mécano avec des mathématiques supplémentaires et un peu de théorie. Toutefois, il avait également – et surtout – été surpris par sa capacité à casser des choses sans le vouloir, que ce soit un datapad, un gadget pour permettre de calculer la température du cœur du vaisseau, ou d’autres petites choses comme ça, ce genre de choses qui étaient normalement bien trop résistants pour pouvoir se briser, mais qui soudainement, perdaient toutes les couleurs de leur vie entre ses mains. C’était quelque chose d’aussi incroyable qu’effrayant. La seconde personne à être réellement surpris par la jeune femme fut ta quarienne, ta courtière. Elle qui, désormais, connaissait par cœur tous les équipements technologiques qui composaient non seulement ton vaisseau mais aussi ton appartement – pour l’avoir elle-même configuré – c’était un véritable mystère comme la jeune Monroe était capable de trouver des failles dans des programmes qu’elle avait créé et optimisé elle-même pour qu’ils soient infaillibles à quelqu’un d’un niveau égal ou inférieur au sien. Et pourtant, preuve en était qu’Emma, même sans compétences incroyables en technologie, avait été capable de casser ta messagerie mais également les systèmes de sécurité et de verrouillage de ta cabine. Tu te souvenais sans mal de ce moment, particulièrement gênant, à 2 ou 3h du matin, pour peu que cela compte dans l’espace – après tout, la notion du temps était complètement différente quand le noir était éternel – et dans son infinité, où tu t’étais retrouvé devant la porte de ta cabine, avec un message d’erreur et la voix de l’IV du vaisseau te répétant que tu n’avais pas les autorisations requises pour rentrer dans ta cabine. Alors que tu étais l’administrateur principal du vaisseau. Celui qui avait les pleins pouvoirs sur toutes les choses électroniques qui pouvaient fonctionner sur le Leviathan. Ce n’est qu’après avoir commencé à essayer d’y aller manuellement, d’essayer d’ouvrir la porte par la simple force de tes bras et de tes jambes que tu avais entendu Emma à l’intérieur, elle s’était probablement endormie sur la tâche que tu lui avais demandé d’accomplir et s’était retrouvée coincée à l’intérieur. Et ni elle ni toi ne pouviez ouvrir cette foutue porte. Et compte tenu de l’heure et de l’état de fatigue dans lequel tu étais, tu avais fini par abandonner pour cette nuit-là pour aller trouver un lit de fortune quelque part. Le lendemain s’était déroulé assez curieusement, avec ta courtière qui essayait tant bien que mal de reconfigurer la porte et ses systèmes tout en hurlant sur la jeune humaine de l’autre côté de la porte. Peut-être qu’Emma avait un magnétisme particulier pour foutre les choses en l’air. Tu en étais à un point où tu ne cherchais véritablement plus à comprendre pourquoi tout ceci arrivait sans qu’elle touche à quoi que ce soit d’autre que ses propres affaires, mais… C’était devenu une récurrence, presque un running gag à ce niveau-là, comme disait Jayleen. Parce que la pilote était toujours cruellement morte de rire à chaque fois qu’un élément pareil arrivait, même quand la jeune Monroe bloqua son siège à une hauteur qui rendait bien plus difficile la prise de commandes du vaisseau – voir, même, dangereuse, au final. Finalement, ça t’avait surpris, et au départ, un peu taper sur les nerfs, mais désormais, c’était une telle récurrence, c’était une telle habitude qu’il n’y avait juste plus de quoi s’énerver.
Toutefois, tu savais très bien que si elle venait à faire imploser ton vaisseau, même si la majorité de l’équipage serait mort de rire au loin, toi tu ne le serais pas, et quelques autres ne le seraient probablement pas du tout. Dont ta mère. Ta mère qui était d’une douceur et d’une gentillesse exemplaire, mais qui s’avérait être une vraie furie quand il était question de toi, ou d’Arus, voir même de Sulin depuis que tu lui avais présenté. Elle était tout aussi furie quand il était question d’Ezra, depuis que tu avais poussé la jeune femme dans les jambes de ta mère, mais il fallait bien avouer que si quiconque touchait à une plaque de toi et Arus, ça pouvait très mal finir. Quand la jeune femme à tes côtés souffla qu’elle allait la tuer, tu haussas doucement les épaules. Ce n’était pas improbable, vraiment, mais en même temps, ta mère était trop douce pour ça, et elle tenait la jeune femme fort dans son cœur malgré tout, tu le savais pour toutes les fois où ta génitrice t’avait parlé d’Ezra avec énormément de conviction et une certaine douceur dans la voix. Nah, elle te tuera pas. Elle viendra me chercher moi et Emma en enfer pour nous tuer elle-même, penses-tu. Parce que même si elle t’aimait, tu savais très bien que sa patience avec tes conneries était limitée, et que tu avais déjà bien assez entamé la corde de sa patience ses dernières années. Ta mère était une perle, et même si ce n’était pas directement ta faute, tu connaissais suffisamment la turienne pour savoir que tu ne paierais pas cher de ta peau si ça venait à arriver. Ezra s’en sortirait peut-être indemne, peut-être. Au fond, tu n’étais même pas sûr. Après tout, la seule fois où tu avais vu ta mère confrontée au deuil, c’était toi qui l’avais ramassé, elle et ses petits morceaux d’âme brisée. Quant à ce qu’elle pensait maintenant de toi, c’était difficile à savoir. Même avec vos retrouvailles sur Neo-Palaven et vos appels récurrents, tu avais dû mal à discerner ce que ta génitrice pensait vraiment de la vie que tu menais désormais. Tu savais qu’il y avait probablement un peu de déception, parce que tu avais fait quelque chose de terriblement similaire à ce que ton père avait fait des années auparavant. Et elle avait du mal à digérer ce genre de choses, et tu pouvais la comprendre, après tout. Mais de là à savoir ce qu’elle pensait vraiment de tout ça… C’était quelque chose que tu ne savais pas. Tu ne lui avais pas demandé, bien trop peureux d’avoir sa vision des choses à ce sujet, surtout quand tu savais à quel point elle portait ton amant dans son cœur. Si elle pouvait l’adopter, elle l’aurait probablement fait, après tout. C’était une situation terriblement mal foutue, et il n’y avait pas grand-chose que tu pouvais faire pour l’en changer à l’heure actuelle, tes mains étaient liées, et même si Ezra semblait vouloir voir autre chose que le mal qui se répandait à une vitesse folle, tu ne pouvais nier que tout ça était de ta faute, fatalement. Tu avais été le propre acteur de ta propre déchéance et de la chute de ta relation avec celui que tu aimais, tu avais été le bourreau qui fit tomber le couperet sur votre lien, sur tout ce que vous aviez bâti. Ta carrière était anéantie parce que tu l’avais précipité dans une chute vertigineuse sans parachute, et ton couple se brisait de jours en jours, le silence et l’absence étant les principaux meurtriers de ce que tu pensais être quelque chose d’invincible, et pourtant, tu pouvais le sentir. C’était presque tangible sous tes doigts, tu pouvais sentir le lien se briser, se fracturer, se fissurer, et s’émietter, et tu te demandais combien de temps il vous restait avant qu’il ne reste plus rien. Avant qu’il ne se laisse emporter dans les bras du pionnier humain, avant qu’il ne t’oublie et que toi, tu restes seul à composer ta vie sous des étoiles qui souhaitaient visiblement ta chute plus que n’importe qui d’autre. Tu ne savais pas combien de temps tu tiendrais avant que tes épaules ne lâchent, avant que ta carapace ne se fissure complètement et te laisse meurtri au sol, complètement ouvert et exposé aux balles que l’on pourrait envoyer à ton encontre. Tu pouvais presque sentir la douleur qui glissait lentement contre tes os, cette fatigue qui rendait parfois tes mouvements hachés, compliqués dans les moments où ton épuisement atteignait des pics presque vertigineux. Tu ne savais pas si c’était simplement la fatigue ou la conséquence du mal que tu t’infligeais parfois simplement pour essayer de te faire pardonner aux yeux de cette force que tu avais visiblement offensée pour que ta vie soit désormais si misérable. Mais tu la sentais, cette douleur, et c’était probablement simplement la conséquence d’une vie bien plus violente, bien moins tranquille que celle que tu avais auparavant ; les conséquences d’une vie où ta propre santé et ta propre fatigue n’étaient plus vraiment en compte. Était-ce simplement le fantôme de conséquences désastreuses ou était-ce simplement une hallucination pour te rendre compte de ta fatigue ? Tu n’en avais aucune idée, mais tu ne t’en formalisais pas plus que ça. Tu étais un soldat, la douleur faisait partie du job. La douleur n’était qu’une conséquence, une option de plus, cette option que l’on signe sans savoir parce qu’elle était écrite en tout petit caractères au bas du contrat.
Et maintenant, ouais. Tu avais mal, toujours, d’une manière ou d’une autre. Parce qu’il te manquait, parce que son absence pesait avec le poids de toutes tes erreurs, de tout ce que tu avais mal fait, parce que tu le faisais souffrir à distance alors que tu ne le voulais pas, parce que ta carrière était ruinée et on avait allègrement pissé dessus si bien que même si on te reproposait le poste, tu les enverrais chier. Tu n’avais plus rien, tu ne voulais plus rien à voir avec le Nexus, avec le Conseil. On disait souvent à quel point les exilés étaient de sales personnes, sans aucune morale ni valeurs, qu’ils n’étaient pas dignes de confiance. Et bien, avec un peu de perspective et de temps, tu avais bien plus confiance dans le Collectif qui te regardait droit dans les yeux pour te dire qu’au moindre écart, tu finirais en fosse commune que le conseil qui t’avait tout réquisitionné sans même te laisser te défendre. Au moins, tu savais où t’en tenir. Tu savais où étais les limites, tu savais quelles étaient ces mêmes limites-là. Entendre Ezra dire que t’étais quelqu’un de bien, tu n’en étais plus si sûr, maintenant, non plus. Parce que c’était ces trahisons là qui t’avaient rendu plus dur, plus tranchant, plus à même de ne pas sourciller devant une mort supplémentaire, d’épuiser ton corps à ses dernières limites, capable de ne lui en avoir rien à foutre. La mort pouvait bien venir, tu l’attendais de pied ferme. Tu n’étais plus quelqu’un de bon, tes principes avaient volé pour la plupart dès que tu avais commencé à travailler, dès que tu t’étais confronté au poids du vide dans ta poitrine, tout autour de toi. Foncièrement bon, tu n’étais pas sûr. Ah, ça, Ezra, j’en suis pas si sûr. Les choses ont changé tu sais. Je suis peut-être foncièrement bon, mais je suis plus forcément quelqu’un de bien, pour qui que ce soit. Après tout, tu te salissais bien plus les mains aujourd’hui. Tu te perdais bien plus dans l’adrénaline des combats, tu te perdais bien plus dans l’euphorie de la mort d’un enculé et tu éprouvais parfois même une certaine satisfaction de voir ton œuvre ensanglantée au sol. C’était quelque chose qui te faisait intimement peur, de voir ce que tu étais en train de devenir parce que ton corps était dicté par ce manque, par cette absence, cette injustice qui brûlait sous ton épiderme, qui te donnait parfois envie de vomir. Ton image, parfois, te donnait envie de vomir. Passé l’euphorie, tu contemplais la déchéance que tu étais en train de devenir, ce monstre que tu ne voulais pas être, qui se perdait dans sa propre folie. Foncièrement bon, tu n’étais tout simplement plus si sûr. Quelques années auparavant, tu aurais probablement pu l’affirmer avec toute la noblesse d’âme que tu avais, mais désormais… Désormais, tu étais tout simplement en train de devenir le renégat que le Nexus voulait que tu sois, et même loin d’eux, leur emprise était encore palpable sur ta carapace, sur chacun de tes mouvements. Tu étais peut-être toujours un pantin, finalement, pour être leur exemple parfait du Spectre déchu, de celui qui perd tout du jour au lendemain et qui finit renégat, comme tous ceux qui vivent à Kadara. Pourtant, ce n’était pas si simple. Kadara n’était pas seulement une planète d’exilé et de hors la loi, il y avait des enfants, des familles, qui vivaient simplement, différemment, et même si elle demeurait une planète dangereuse, elle n’était au final guère plus différente que le Nexus. Ce n’était que le pouvoir qui changeait de camp, de discours, de posture, mais au final, les choses étaient plus ou moins les mêmes à part pour quelques détails, à part pour cette haine viscérale pour le camp adverse. C’était à se demander qui tenait les ficelles du combat, dans cette histoire, et toi, en tant que spectateur, tu ne pouvais que constater qu’un camp était bien plus avantagé que l’autre, que finalement, l’injustice aussi régnait car si Kadara avait su rebondir, elle demeurait une puissance moindre face au Nexus. Et même si tu ne souhaitais plus t’impliquer dans les affres politiques, tu ne pouvais que constater avec un certain dédain à quel point l’influence du Nexus était partout. Enfin, ce n’était pas de ton calibre, ce genre de remarques, ce genre de philosophie qui ne menait à rien si ce n’est à la déprime et à la certitude que tu ne pourrais rien en faire de toute façon. Alors, tu esquissais un sourire à la remarque d’Ezra, avant de lui confier un regard en biais. T’inquiète pas, ma tête est bien assez grosse comme ça. Tu soufflas, un léger rire de la part de tes subharmoniques supplantant ta voix, alors que tu lui rendais son coup d’épaule, essayant d’être le plus doux possible dans ce mouvement, sachant que ta stature n’aidait nullement. Tu ne souhaitais pas vraiment lui démonter l’épaule en essayant simplement de refléter le même mouvement qu’elle.
Pourquoi les choses ne pouvaient tout simplement pas être plus simple ? Pourquoi toute chose devait forcément se compliquer et rendre la vie difficile à son hôte ? C’était une vraie question, et encore plus vraie quand tu constatais les déboires de la jeune humaine à tes côtés. Si la vie n’avait pas été tendre avec toi, tu pouvais aisément dire la même chose de la jeune femme. Tu l’avais connue quand elle était encore jeune, tu avais connu sa tutrice, tu avais connu sa jeune sœur, bien avant tout ça. Et tu savais que sous le masque précis et net de l’asari qui les avait élevées, il y avait quelqu’un de bien trop strict pour des enfants humains, quelqu’un qui avait inculqué des notions bien plus compliqués qu’on ne le pensait, et qui n’avait absolument pas été un parent aimant comme on l’attend de parents. Tu savais que la jeune femme avait trouvé quelques bonnes âmes sur son chemin pour la faire devenir ce qu’elle était aujourd’hui, en dépit des bavures, des erreurs, des mensonges, des tromperies et de tout ce que tu ne savais pas. Mais c’était ça, la loyauté. Tu avais véritablement compris ce terme quand le noyau dur de ton équipage avait décidé de subir ta punition avec toi, en ne sachant eux-mêmes si ce que l’Initiative clamait était vrai ou non. Simplement par confiance pour toi, ils avaient accepté que tu avais raison, que ta version était la bonne, et que quand bien même ce ne serait pas le cas, ils continueraient de te suivre jusqu’au bout des étoiles. Ezra était pareille, en un sens. Et tu étais pareil, avec elle. Tu étais loyal. Même si tu savais qu’elle avait brisé et cassé des pots sur son chemin, sur son ascension, tu lui étais loyal. Même si tu n’approuvais pas toujours certaines de ses méthodes, tu lui étais loyale, et c’était pour cette raison que tu faisais fi de ses mensonges et de tout ce qui pouvait être néfaste pour te contenter de l’encourager, d’être un soutien infaillible pour elle. Parce que c’était ça, la loyauté. Exactement, Ezzie. Fous les donc en l’air. Tu rétorquas, non sans un sourire étirant tes mandibules tandis que tu prenais exemple sur elle pour finir ton verre, pour laisser l’amertume de l’alcool venir se glisser dans ton œsophage aussi naturellement que possible. Tu préférais largement la voir ainsi que lorsque tu étais arrivé. Tu savais que ce n’était que du sursis, comme pour toi. Ce n’était rien d’autre que du sursis, mais c’était suffisant pour que tu puisses repartir, plus tard, avec un peu de tranquillité d’âme, et la certitude que la jeune femme ne ferait pas une connerie, quelque chose qu’elle regretterait. Même si tu n’avais que pour promesse que de garder un œil sur Emma, ça ne t’empêchait pas de garder un œil sur Ezra également, un peu à la manière d’un grand-frère, ce que tu étais à bien des égards, sur biens des positions. Peut-être pas par le sang, mais tu tenais à elle comme si elle était ta petite sœur, et ça faisait déjà bien longtemps que c’était le cas. Après tout, ça faisait longtemps que vous vous connaissiez maintenant, il était passé le temps de marcher sur des œufs, de ne pas savoir comment fonctionnait l’autre, il était passé le temps de l’incertitude. Tu la connaissais bien, maintenant, même avec tous ses changements, même avec tous ses renversements de situation. Tu la connaissais toujours, et tu tirais un peu de joie à ce que ce soit le cas. Et ô grande vérité que l’on cherche à prouver, hein. Voilà bien quelque chose qui ébranlera l’Initiative et le Nexus, crois-moi. Et de ce que tu avais commencé à creuser… Ce n’était pas joli-joli. Il y avait bien plus que ce que tu pensais. Ce n’était pas juste un énième nid de vipères, c’était le cœur même de la population vipérine. L’abondance de problèmes et de corruption qui sévissaient dans le cœur même de l’Initiative était tel que tu savais qu’à toi tout seul, tu ne pourrais rien faire. Même ton avocat avait les poings liés sur cette affaire, sachant très bien que ce genre de choses demanderait plus qu’un spectre renégat pour qu’elle soit bouclée et acceptée par un conseil qui avait une confiance aveugle en certains de ses agents, dont certains qui étaient corrompus jusqu’à l’os. Mais il fallait que la vérité éclate, que ce soit pour ce problème ou pour celui qui concernait directement Ezra, pour cette vérité fallacieuse qui entourait sa personne et ses parents, une histoire dont tu ne savais que des bribes parce que le sujet était aussi compliqué que celui sur ton paternel. Mais pour l’heure, il était temps de boire, et même si tu commençais doucement à ressentir les effets de l’alcool, tu savais que tu n’étais clairement pas assez ivre pour pouvoir supporter une autre conversation à cœur ouvert. Hof, je nous donne quelques années, tu sais. Tu rétorquais avec un rire honnête s’échappant de ta gorge, en réplique à la remarque sur la jeune Monroe. Après tout, tu essayais de la garder loin de ce qui était potentiellement dangereux, et tu ne la laissais que très rarement sans supervision, par peur de ce qu’elle serait capable de faire. Elle était un sacré électron libre, après tout. Tu lâchas, finalement, le sujet sur ton implication dans tes affaires, sachant que tu n'en tirerais rien de plus. Elle savait que tu étais là si elle avait besoin, et même si tu te doutais qu'elle n'en ferait nul usage, au moins, elle savait. Tu étais là, tu ne bougeais pas, et tu irais si elle te le demandait. Mais tu suivis sa directive, celle de te taire sur ce sujet, de ne pas insister. Tu suivis également le mouvement de la jeune femme en levant ton verre avant d’en prendre une rasade. Le reposant mollement contre le bar avant de passer une main sur ton visage, tes doigts s’arrêtant sur les petits bijoux dorés sur tes cornes pour les triturer quelques secondes avant de tourner ton regard vers elle. Tu repars quand, Ez ? Parce que tu te doutais bien qu’elle n’était pas là en séjour d’un mois pour des vacances. Ou du moins, il valait mieux pour elle, si elle ne souhaitait pas que tu la réexpédies à ta manière jusque là bas, par tous les moyens. Et elle savait que tu en étais capable. Oh que oui.
Ezra Monroe & Sylhas Astros
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